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Citations

« On sait depuis Montesquieu qu’il y a ceux qui déclenchent les guerres et ceux qui les rendent inévitables. Les États-Unis et l’OTAN ont tout fait pour rendre la guerre en Ukraine inévitable. Une guerre qui n’a nullement commencé en février 2022, mais en 2014, puisque l’on comptait déjà 14 000 mort au Donbass quand l’armée russe est intervenue. »

— « Le retour du rideau de fer », Alain de Benoist, Éléments, nº 196, juin-juillet 2022


« Ce ne sont pas les extrémistes qui manquent, ce sont les révolutionnaires. »

— Alain de Benoist, L’Exil intérieur (2022), éd. Krisis/La Nouvelle Librairie, 2022, p. 


« Les sexes et les races ne sont pas des “constructions sociales”. Les droits de l’homme en sont une. »

— Alain de Benoist, L’Exil intérieur (2022), éd. Krisis/La Nouvelle Librairie, 2022, p. 


« Ceux qui abandonnent leurs dieux sont abandonnés par eux. »

— Alain de Benoist, L’Exil intérieur (2022), éd. Krisis/La Nouvelle Librairie, 2022, p. 


« Le mythe est au-delà du vrai et du faux, tout simplement parce qu’il est plus originel. Il montre ce qui est de toute éternité. »

— Alain de Benoist, L’Exil intérieur (2022), éd. Krisis/La Nouvelle Librairie, 2022, p. 


« La supériorité des juifs sur les chrétiens, c’est qu’ils ne sont pas judéo-chrétiens. »

— Alain de Benoist, L’Exil intérieur (2022), éd. Krisis/La Nouvelle Librairie, 2022, p. 228


« Les conservateurs ont le souci du bien commun, les libéraux le seul souci des libertés individuelles et des droits de l’homme. Aussi longtemps que les premiers s’obstineront à ne pas voir que le système capitaliste, c’est-à-dire la logique du profit et le système du marché, est un “fait social total” qui détruit systématiquement tout ce qu’ils veulent conserver, ils resteront dans l’impasse. »

— Alain de Benoist, Le Nouveau Conservateur, juin 2022


« Redéfinie dans un sens libéral, la démocratie n’est plus le régime qui consacre la souveraineté du peuple, mais celui qui “garantit les droits de l’homme” [...]. »

— Alain de Benoist, Pour une Europe illibérale (6 avril 2019)


« [...] le libéralisme s’organise autour de la notion d’individu et autour de la notion d’humanité, en éliminant toutes les structures intermédiaires [...]. »

— Alain de Benoist, Pour une Europe illibérale (6 avril 2019)


« Le “choc des civilisations” n’est qu’une formule dans laquelle chacun met ce qu’il veut. La principale faiblesse des explications “culturalistes” des conflits est de faire l’impasse sur les logiques politiques qui conduisent à ces conflits, et aussi de faire oublier que l’immense majorité des conflits ont toujours eu lieu (et continuent d’avoir lieu) au sein d’une même civilisation. »

— « Alain de Benoist : Djihadisme et choc des civilisations ? Une formule fourre-tout », Alain de Benoist, Metamag, 15 avril 2016 (lire en ligne)


« L’extrémisme consiste à pousser jusqu’à l’absurde même les idées les plus justes... il est réducteur, simpliste, borné. [...] La radicalité est tout autre chose. Elle implique de chercher toujours à comprendre plus loin, en remontant à la racine (radix) [...]. Être radical, ce n’est pas seulement refuser le compromis, c’est s’intéresser aux causes lointaines [...]. La recherche des principes premiers, la méditation sur les choses ultimes font partie de la radicalité. Ce qui exige d’être intellectuellement structuré. »

— Alain de Benoist, Mémoires vives (2012), éd. Fallois, 2012, p. 87


« La quatrième guerre mondiale a commencé en 1991. C’est la guerre des États-Unis contre le reste du monde, guerre multiforme, aussi bien militaire qu’économique, financière, technologique et culturelle, indissociable de l’arraisonnement général du monde par l’infinité du capital. »

— « La quatrième dimension », Alain de Benoist, Éléments, juillet 2010


L’ennemi principal n’est pas « celui qu’on déteste le plus, celui dont on se sent plus éloigné [...], l’ennemi principal est tout simplement celui qui dispose des moyens les plus considérables pour nous combattre et nous contraindre à sa volonté, c’est-à-dire celui qui est le plus puissant. De ce point de vue les choses sont claires : l’ennemi principal, sur le plan politique et géopolitique, ce sont les États-Unis d’Amérique. »

— « L’Amérique qu’on aime », Alain de Benoist, Éléments, avril 2005


« Christophe Colomb a découvert l’Amérique il y a un peu plus de cinq cents ans. Le moment est venu pour l’Europe de l’oublier et de se redécouvrir elle-même. »

— Alain de Benoist, Critiques-Théoriques (2003), éd. L’Âge d’Homme, 2003 (ISBN 9782825117590), p. 153


« [...] le problème n’est pas que les Américains “n’ont pas d’histoire”, mais bien plutôt qu’ils ne veulent pas en avoir. Et ils ne veulent pas en avoir parce que, pour eux, le passé les ramène toujours à ces racines européennes dont ils ont voulu se défaire. »

— Alain de Benoist, Critiques-Théoriques (2003), éd. L’Âge d’Homme, 2003 (ISBN 9782825117590), p. 142


« La publicité n’est pas seulement le vecteur d’une incitation à l’achat. Globalement, elle sert avant tout à entretenir l’idée que le bonheur, raison d’être de la présence au monde, se ramène ou se confond avec la consommation. Elle ne vise pas tant à valoriser un produit particulier qu’à valoriser l’acte d’achat dans sa généralité, c’est-à-dire le système des produits. La publicité incarne le langage de la marchandise, qui est en passe de s’instaurer comme le paradigme de tous les langages sociaux. »

— Alain de Benoist, Critiques-Théoriques (2003), éd. L’Âge d’Homme, 2003 (ISBN 9782825117590), p. 130


« La démocratie participative est en effet avant tout une démocratie directe. Dans une société qui tend à devenir de plus en plus “illisble”, elle a pour principal avantage d’éliminer ou de corriger les distorsions dues à la représentation, d’assurer une meilleure conformité de la loi à la volonté générale, et d’être donc fondatrice d’une légitimité sans laquelle la légalité institutionnelle n’est que pur simulacre. »

— Alain de Benoist, Démocratie représentative et démocratie participative (3 juin 1993)


« J’appelle ici de droite, par pure convention, l’attitude consistant à considérer la diversité du monde et, par suite, les inégalités relatives qui en sont nécessairement le produit, comme un bien, et l’homogénéisation progressive du monde, prônée et réalisée par le discours bimillénaire de l'idéologie égalitaire, comme un mal. »

— Alain de Benoist, Vu de droite (1977), éd. Le Labyrinthe, 2002 (ISBN 9782869800519), p. 16


« La vérité est que l’Occident n’en finit pas de vouloir dominer le monde en imposant des idées, des techniques, des produits ou des comportements qu’il présente invariablement comme “universels”, et donc intrinsèquement bons pour tous, avec comme conséquence inéluctable de faire apparaître comme “archaïques” ou inférieurs tous les autres modes de vie, tous les autres systèmes de valeurs. Dans le passé, de semblables entreprises de domination ont été menées au nom de la “vraie foi”, de la “civilisation”, du “progrès” ou du “développement”. Aujourd’hui, la globalisation occidentalo-libérale diffuse comme modèle une philosophie de la vie qui donne la priorité absolue au plaisir matériel, à la logique du profit et à la loi de l’argent. Son point d’aboutissement est la transformation du monde en parc d’attractions, en supermarché du divertissement ; son mot d’ordre : vivre, c’est consommer. Hannah Arendt avait bien observé que tout régime totalitaire a besoin de s’inventer un “ennemi métaphysique”. Le schéma “Occident vs. ce qui n’est pas l’Occident (ou s’avère non occidentalisable)” est une simple reformulation de la rhétorique de la guerre froide. Parler en termes d’ennemis quand il s’agit de cultures ou de peuples, c’est déjà s’engager dans la logique de la croisade néocoloniale. Derrière l’usage abusif fait actuellement du concept de “choc des civilisations”, on fit sans peine un programme d’hégémonie occidentale à peine camouflé.

La montée de l’identitarisme convulsif et de la violence terroriste ne sont pas tant le fait d’une culture particulière que le résultat de la dissolution (ou d’une menace de dissolution) de toutes les cultures. Le moyen le plus sûr d’enrayer l’hyperterrorisme serait de faire en sorte que la globalisation cesse d’apparaître pour ce qu’elle est actuellement, à savoir l’imposition unilatérale d’un mode de vie particulier, d’un modèle allogène et unique de “civilisation” ou de “développement” qui contredit les identités culturelles du reste du monde. Jacques Chirac, généralement moins bien inspiré, n’a pas eu tort d’affirmer le 15 octobre 2001 devant l’Unesco que l’Occident doit cesser d’imposer au monde entier sa culture “essentiellement matérialiste” et “vécue comme agressive”.

Une seule puissance ne peut pas prétendre gérer à elle seule toute la planète. L’Occident n’est plus depuis longtemps une notion de civilisation — ce n’est plus qu’un indicateur économique — et il appartient plus que jamais aux Européens qui, au lendemain du 11 septembre, ont une fois de plus démontré leur absence totale de volonté politique indépendante, non seulement de ne pas se laisser entraîner dans des guerres dont ils ne contrôlent ni les modalités ni les objectifs, mais encore de dire clairement que le modèle “occidental” de civilisation n’est pas nécessairement le leur — et n’est en tout cas pas exclusif d’autres modèles. Il leur appartient d’œuvrer à une nouvelle multipolarisation des rapports internationaux, et de ne pas se laisser enfermer dans l’alternative “Djihad ou McWorld”, c’est-à-dire de refuser la Djihad sans pour autant devenir les instruments de McWorld.

Il existe aujourd’hui un discours détestable qui consiste à faire croire que ceux qui contestent le modèle occidental ne peuvent être que des esprits rétrogrades ou des fous dangereux dont le fanatique Ben Laden, arrivé à point pour les besoins de la démonstration, serait en quelque sorte la figure archétypique. Ce discours se sert du terrorisme islamiste comme d’un commode repoussoir, avec comme objectif de relégitimer dans l’opinion un système générateur d’inégalités, de frustrations et de désespoir. L’ennemi principal reste aujourd’hui plus que jamais le déchaînement planétaire de la logique du capital et la marchandisation intégrale des rapports sociaux. »

— « C’est le 11 septembre 2001 que le XXe siècle s’est terminé », Alain de Benoist, Éléments, nº 103, décembre 2001


« Le libéralisme naissant, à partir du XVIIIe siècle, a donné lieu à une “critique de droite”, qui le rappelait à la réalité de la nature humaine, et à une “critique de gauche”, qui le condamnait au nom des pauvres et des humiliés. Le drame est que ces deux critiques se sont disjointes — et de façon telle que chacune d’elles, pour triompher de l’autre, a fini par s’allier à ce qui aurait dû rester leur ennemi commun. J’aurai toute ma vie aspiré à ce que ces deux critiques n’en fassent qu’une. »

— Alain de Benoist, Dernière Année. Notes pour conclure le siècle (1999), éd. L’Âge d’Homme, 2001, p. 278


« [...] les pathologies du monde moderne sont les filles, illégitimes mais certaines, de la théologie chrétienne. »

— « Comment peut-on être païen ? », Alain de Benoist, Éléments, nº 89, juillet 1997


« Le libre-échangisme généralisé conduit à la formation d’un monde unifié, construit sur les ruines des cultures différenciées. »

— Alain de Benoist, Europe, Tiers monde, même combat (1986), éd. Robert Laffont, 1986 (ISBN 9782221042304), p. 127


« L’universel, en effet, ne flotte pas dans les airs ; il suppose un énonciateur, qui par là même le dévoile comme sa chose. Le discours à prétention universelle n’est qu’un discours qui a la prétention terroriste d’être reconnu comme tel. Cet énonciateur porte un nom : c’est l’occidentalisme américanocentré. »

— Alain de Benoist, Europe, Tiers monde, même combat (1986), éd. Robert Laffont, 1986 (ISBN 9782221042304), p. 84-85


« On s’étonne, en effet, de voir les anciens tiers-mondistes redécouvrir les charmes de l’american way of life, tout comme on s’étonne que ceux qui déclarent regretter la disparition des sociétés traditionnelles en Europe se fassent les défenseurs d’un mode de vie occidental dont la diffusion détruit les sociétés traditionnelles — les seules encore vivantes ! — du Tiers monde. »

— Alain de Benoist, Europe, Tiers monde, même combat (1986), éd. Robert Laffont, 1986 (ISBN 9782221042304), p. 8


« Nous ferons tout, humainement tout ce qui est en notre pouvoir pour n’avoir jamais à choisir entre l’Est et l’Ouest, entre le libéralisme et le communisme. Si cela ne tenait qu’à nous, d’ailleurs, l’éventualité d’un tel choix ne pourrait même pas se poser. Mais puisque l’ombre d’une telle perspective semble pour certains se dessiner à l'horizon, alors il nous faut faire connaître notre position. Toute dictature est abjecte, mais toute décadence est plus abjecte encore. La dictature peut demain nous tuer individuellement. La décadence, elle, anéantit nos chances de survie en tant que peuple. Certains ne se résignent pas à la pensée d’avoir un jour à porter la casquette de l’Armée rouge. De fait, c’est une perspective affreuse. Nous ne pouvons pas, pour autant, supporter l’idée d’avoir un jour à passer ce qui nous reste à vivre en mangeant des hamburgers du côté de Brooklyn. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 76


« Le fait que le libéralisme trouve aujourd’hui “à droite” tant de défenseurs est une sorte d’ironie historique dont l’origine est à rechercher dans l’évolution du “paysage” politique. À l’origine, la droite avait parfaitement vu dans le libéralisme la doctrine aboutissant le plus sûrement à la dissolution des collectivités organiques : la Révolution française n’avait-elle pas commencé par supprimer les régions (1789) et abolir les corporations (1791) ? Ce n’est qu’au bout d’un certain temps que le libéralisme s’est vu pousser “vers la droite” par le radicalisme. Après quoi le radicalisme a lui-même été poussé vers le centre par le socialisme. Le communisme est apparu ensuite, et, plus récemment, le “gauchisme”. Cette permanente “surenchère” à gauche a rejeté à droite des doctrines et des familles de pensée qui, à l’origine, lui étaient parfaitement étrangères, suscitant ainsi malentendus et confusions. À ce procès général sont encore venues s’ajouter des données conjoncturelles : le fait, par exemple, qu’après les événements de la dernière guerre, la droite n’a pu réapparaître avec une certaine “respectabilité” qu’à la condition de faire allégeance à l’atlantisme et à l’économisme libéral. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 73


« L’Amérique n’est pas une nouvelle Rome, mais une nouvelle Carthage. Nous serons toujours pour Rome, contre Carthage. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 73


« [...] pour la réalisation de l’aspiration égalitaire, le libéralisme se révèle infiniment plus efficace, et donc plus redoutable. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 70-71


« Si l’on décide d’appeler “communiste” ce qui est conforme à la vision du monde développée par Marx, on doit effectivement admettre que la société occidentale est aujourd’hui la société la plus “communiste” du monde, tandis que, c’est une banalité de le dire, c’est à l’Est que se maintiennent avec le plus de force — une force parfois pathologique — des notions positives telles que la conception polémologique de l’existence, le désir de conquête, le sens de l’effort, la discipline, etc. Les sociétés communistes sont à la fois les plus hiératiques et les plus hiérarchiques (du grec hiéros, “sacré”) du monde, tandis que les sociétés occidentales réalisent, par le moyen du libéralisme bourgeois et de l’individualisme égalitaire, cela même que voulait Marx — et que le communisme institué s’est avéré incapable de faire passer dans les faits. Formidable exemple d’hétérotélie ! »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 69-70


« L’économie n’est qu’un moyen du politique. La valeur de l’économie doit être distinguée de l’économie de la valeur. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 68


« Les dictatures meurtrissent les individus, souvent dans des conditions abominables, mais elles ne tuent pas les peuples. La décadence, elle, fait disparaître les peuples en douceur. C’est pour cela que les individus, pris isolément, fuient le socialisme, mais que, collectivement, les peuples souvent s’y rallient. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 61


« “Il ne s’agissait pas de politique, mais de morale” », déclarait Jean-Paul Sartre après être allé à l’Elysée, en compagnie de Raymond Aron, plaider en faveur des réfugiés vietnamiens. Propos caractéristique — et symbolique — de l’évolution qui a amené toute une intelligentsia d’abord aveugle devant le Goulag (au nom de l’antifascisme), de la séduction, à la désillusion, puis de la désillusion à la critique interne (relative), enfin de la critique interne au repli sur des positions sociales-démocrates, néobibliques, atlantis­tes et pour tout dire libérales. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 57


« Représentant le plus typique de l’idéologie du bonheur individuel et de l’universalisme égalitaire judéo-chrétien, le libéralisme apparaît ainsi comme essentiellement dissolvant. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 56


« Les régimes occidentaux que sont le libéralisme bourgeois et la sociale-démocratie européenne s’avèrent aujourd’hui les régimes les plus adaptés à la sortie de l’histoire. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 56


« L’économie mondialisée va alors de pair avec l’instauration d’un État mondial. Le plaidoyer libéral pour un one worldism économique débouche sur un one worldism politique, perspective grosse d’un occidentalo-centrisme et d’un racisme sous-jacents, puisque l’économie n’est “mondialisée” que par extension du modèle libéral du marché, tandis que l’“État mondial” s’inspire exclusivement du modèle de gouvernement démocratique-libéral occidental. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 48


« Le libéralisme ne cesse de proclamer les droits des individus, mais reste muet sur les droits des peuples, sur les droits des États, sur les droits des nations. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 39


« Pour nous, au contraire, il n’y a pas plus de “droit naturel” que d’“ordre naturel” ou de “lois naturelles” : l’homme n’a pas de nature dissociable de la culture au sein de laquelle il vit, et qui, par définition — la notion de culture n’existe qu’au pluriel —, ne saurait être “universel” [...]. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 39


« [...] le choix doit se porter sur le camp qui, dans la pratique, est objectivement le moins favorable à l’universalisme, à l’égalitarisme et au cosmopolitisme. [...]

L’ennemi principal, pour nous, sera donc le libéralisme bourgeois et l’“Occident” atlantico-américain, dont la sociale-démocratie européenne n’est que l’un des plus dangereux succédanés. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 35


« Tout pays tiers non aligné est aujourd’hui l’allié naturel des Européens. [...]

L’Europe, en ce sens, fait potentiellement partie elle aussi du “tiers monde”. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 32-33


« L’Europe, par suite, ne saurait être confondue avec l’“Occident”. [...] L’Europe n’appartient pas au camp occidental. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 30


« [...] la question nationale et la question sociale sont une seule et même question [...]. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 21


« Citant Gramsci, nous n’avons cessé de dire que dans les sociétés développées, la conquête du pouvoir politique passe par celle du pouvoir culturel ; qu’aucun pouvoir ne peut durer, même s’il est répressif (et à plus forte raison lorsqu’il est libéral), s’il ne bénéficie pas du consentement implicite que peut seul lui conférer un accord profond entre les valeurs qu’il incarne et celles auxquelles adhèrent la majorité des sociétaires ; qu’une majorité parlementaire non assortie d’une “majorité idéologique” ne peut légiférer que dans le provisoire ; qu’une autorité portée à se nier elle-même au profit d’une orientation “gestionnaire” ou d’un “idéal neutre” est condamnée à terme ; enfin que l’action à court terme coupée de sa dimension de profondeur, c’est-à-dire de sa dimension historiale et idéologique, est vouée à l’échec. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 12


« Ce procès, issu de la réforme paulinienne, a eu une double conséquence. D’une part, il a abouti à la persécution des Juifs, représentés comme les pires ennemis du christianisme, à raison même de leur proximité “généalogique” et de leur refus de se “convertir”, c’est-à-dire de reconnaître la chrétienté pour le “véritable Israël”. D’autre part, comme l’a noté Shmuel Trigano, “en se posant comme nouvel Israël, l’Occident a reconnu à la judéité une juridiction de fait, sinon de droit sur lui-même” (La nouvelle question juive. L’avenir d’un espoir, Gallimard, 1979, p. 63). Ce qui revient à dire que l’Occident est devenu “israélite” dans la mesure même ou il interdisait aux Juifs de le rester. Il en résulte que la notion même de “judéo-christianisme” est une double carcéritude, emprisonnant aussi bien l’“Occident chrétien”, qui de son propre fait se soumet à une “juridiction” qui n’est pas la sienne, et se met ainsi en position, pour l’assumer, de la dénier à ses détenteurs légitimes, que les Juifs eux-mêmes, qui se voient indûment rivés au lieu prétendu de leur “accomplissement” par une autre religion que la leur. »

— Alain de Benoist, Comment peut-on être païen ? (1982), éd. Albin Michel, 1981, p. 169-170


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Ernst Jünger et Alain de Benoist, Nice, 15 mai 1977
Alain Soral et Alain de Benoist, 17 janvier 2011

Textes

Bibliographie

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