Alexandre Douguine
Citations
« Ce n’est pas une guerre contre l’Ukraine, c’est une guerre contre le globalisme, contre Bernard-Henri Lévy, contre George Soros, contre Joe Biden, contre l’atlantisme. Finalement, c’est Francis Fukuyama qui a vu juste, quand il a appelé son dernier article “la guerre de Poutine contre l’ordre libéral” [“Putin’s war on the liberal order”, Financial Times, 4 mars 2022]. C’est tout à fait juste ; c’est la guerre de Poutine et de la Russie contre l’ordre libéral mondial, contre la fin de l’histoire et contre l’Empire américain. »
« Face à cette guerre médiatique menée par les Occidentaux, il faut mener la guerre véritable. C’est en quelque sorte une guerre contre l’Occident. Non pas contre l’Ukraine, mais contre l’hégémonie libérale mondialiste. »
« La Russie n’est pas la seule cible du Great Reset, même si, à bien des égards, notre pays est le principal obstacle à l’exécution de leurs plans. Mais c’est notre mission — être le Katechon, “celui qui retient”, empêchant l’arrivée du mal final dans le monde. »
La renaissance de la Russie « est inconcevable sans un retour à la mission impériale, inscrite dans notre destin historique. »
« [...] la Russie s’est avérée être l’héritière de deux empires qui se sont effondrés à peu près au même moment, au XVe siècle : les empires byzantin et mongol. L’empire est devenu notre destin. Même au XXe siècle, avec tout le radicalisme des réformes bolcheviques, la Russie est restée un empire contre toute attente, cette fois sous les traits de l’Empire soviétique. »
« La Russie n’a jamais été « juste un pays », encore moins « un parmi les autres pays européens ». Malgré l’unité de nos racines avec l’Europe, qui remonte à la culture gréco-romaine, la Russie dans toutes les phases de son histoire a suivi son propre chemin. Cela a également eu un impact sur notre choix ferme et inébranlable de l’orthodoxie et du byzantinisme en général, qui a largement déterminé notre séparation de l’Europe occidentale, qui a choisi le catholicisme puis le protestantisme. »
« L’émergence du pôle européen du Grand Réveil doit passer par la résolution de ces deux tâches idéologiques : le dépassement définitif de la frontière entre la droite et la gauche (c’est-à-dire le rejet obligatoire de l’antifascisme artificiel de certains et de l’anticommunisme artificiel des autres) et l’élévation du populisme en tant que tel — populisme intégral — à un modèle idéologique indépendant. Sa signification et son message devraient consister en une critique radicale du libéralisme et de son stade le plus élevé, le mondialisme, tout en combinant l’exigence de justice sociale et la préservation de l’identité culturelle traditionnelle. »
« 1984, la dystopie d’Orwell, n’a pas été incarnée par un régime communiste ou fasciste, mais s’est réalisée aujourd’hui dans un régime libéral. »
« [...] les mouvements socialistes et communistes ont été récemment pris en main par des libéraux et réorientés de la guerre de classe contre le capitalisme vers la protection des migrants, des minorités sexuelles et la lutte contre les fascistes imaginaires. »
« Le Grand Réveil contre le Great Reset est la révolte de l’humanité contre les élites libérales au pouvoir. De plus, c’est la rébellion de l’homme contre son ennemi séculaire, l’ennemi du genre humain. »
« [...] l’histoire du libéralisme consiste en la libération successive de l’individu de toute forme d’identité collective. »
« Parallèlement à la destruction de l’Église en tant qu’“identité collective” (quelque chose de commun), les états ont commencé à être abolis. La hiérarchie sociale, prêtres — aristocrates — paysans, a été remplacée par des citadins indéfinis, ce qui est le sens originel du mot bourgeois. La bourgeoisie a supplanté toutes les autres couches de la société européenne. Un bourgeois représentait l’individu proprement dit : un citoyen sans famille, sans tribu, sans profession, mais avec une propriété privée. Et la nouvelle classe a commencé a reconstruire toute la société européenne. »
« Les racines du système libéral (=capitaliste) remontent à la querelle scolastique des universaux. »
« [...] le Great Reset en géopolitique signifiera une combinaison de “promotion de la démocratie” et de “stratégie agressive néoconservatrice de domination à grande échelle” [...]. »
« La mondialisation entre résolument dans la phase totalitaire. Cela rend plus que probable la possibilité de nouvelles guerres — y compris un risque accru de troisième guerre mondiale. »
« Être anti-fasciste ou anti-communiste, c’est lutter contre les ombres du passé. Le vrai défi est d’être anti-libéral. »
Les transgenres, « c’est l’idéologie pure. L’homme invente ces concepts et la réalité s’y adapte. Les transgenres et l’homosexualité sont une idéologie politique, ils sont le dernier stade du libéralisme. »
Le libéralisme « a privé l’homme de toute forme d’identité collective. La religion, les valeurs traditionnelles, la hiérarchie, la conscience nationale : il faut s’en débarrasser. Tout devient optionnel : on peut choisir sa religion, sa nation, et aujourd’hui même son sexe. »
« L’Occident est le coucher du soleil, la chute, le déclin, et c’est précisément l’étymologie de ce mot en russe. Je suis contre l’Occident et pour l’Orient, pour l’ascension. L’Occident est le déclin de l’Europe.
On peut aimer l’Europe et haïr l’Occident. L’Occident n’est pas une continuation de la culture européenne, mais son remplacement. »
« Les libéraux interprètent la démocratie comme le règne des minorités. Nous devons restaurer le sens originel du terme où la démocratie est le règne de la majorité, la majorité organique, la majorité partageant une identité commune, c’est-à-dire le règne du peuple uni historiquement et culturellement. »
« Les Russes sont fiers de la grandeur de leur pays, que ce soit sous les tsars ou à l’époque soviétique. Il n’y a là-dans aucune idéologie national-bolchevique, mais plutôt une réaction éclectique qui fait appel à des périodes différentes, et même opposées de notre histoire, sans établir entre elles de hiérarchie particulière. Ce patriotisme-là a au moins l’avantage de créer les conditions propices à la diffusion au sein des nouvelles générations de courants de pensée plus cohérents ou mieux structurés. »
« À l’ouest, il y a deux types de nationalistes. En premier, les anti-libéraux, continentaux, anti-américains et traditionalistes, et en second, les pro-libéraux, anticommunistes, atlantistes, pro-américains et xénophobes. Les eurasistes sont prêts à travailler de concert avec les premiers, mais n’ont rien à voir avec les seconds. C’est la même chose en Russie, il y a des patriotes traditionalistes, impériaux et eurasiens qui [soutiennent] Poutine et sont [loyaux] à l’État, et il y a les extrémistes néonazis, [ethnicistes] et libéraux qui sont manipulés par les États-Unis (comme Secteur Droit en Ukraine). Si les seconds se font réprimer, nous en sommes heureux tout comme quand la répression touche les libéraux pro-américains. Ils sont une cinquième colonne. »
« Le combat le plus important actuellement est le combat pour la Quatrième théorie politique. [...] la Russie est la première puissance idéologique post-libérale combattant contre le libéralisme nihiliste pour le salut d’un futur ouvert, multipolaire et réellement libre. »
« Parmi les confessions chrétiennes, l’Église orthodoxe est la plus traditionnelle, la plus antimoderne et la plus conservatrice de toutes. »
« Les forces radicales dans l’islam servent toujours les intérêts des Américains, partout. »
« La bourgeoisie ne correspond à aucune caste traditionnelle, c’est un phénomène entièrement moderne et anti-traditionnel. Le prolétariat, de son côté, n’existe pas, il a été construit par Marx et est constitué, en vérité, des représentants de la troisième caste, des producteurs (labores) venus à la ville où ils commençaient à perdre leur culture populaire en devenant des petits-bourgeois (Adam Smith a eu raison en cela et Karl Marx a eu tort). Le prolétariat n’existant pas, nous avons un tableau de l’histoire de la société moderne bien différent. Il y a les trois castes (fonctions selon Dumézil) traditionnelles — oratores (prêtres), bellatores (guerriers), laboratores (paysans). Tous les trois sont les porteurs de la Tradition (à un niveau différent). Contre tous les trois se dresse la bourgeoisie anti-traditionnelle, moderniste, antipopulaire. C’est le capital. La Tradition est essentiellement anticapitaliste. Mais elle doit être aussi en faveur du peuple et non contre lui. »
« C’est l’opposition entre les eurasistes et les atlantistes qui va définir la lutte historique du XXIe siècle. On pourrait dire que l’eurasisme est la philosophie de la mondialisation multipolaire, appelant l’union de toutes les sociétés et de tous les peuples de la Terre pour construire un monde original et authentique, dont chaque composante proviendra organiquement des traditions historiques et des cultures locales. »
« L’homme du Nord n’est pas simplement blanc, aryen ou indo-européen par son sang, sa langue et sa culture. L’homme du Nord est un être particulier possédant une intuition directe du sacré. Pour lui le cosmos est une texture de symboles, chacun d’entre eux étant tiré hors du secret par l’œil du principe primordial spirituel. L’homme du Nord est “l’homme solaire”, Sonnenmensch, il n’absorbe pas l’énergie, comme le font les trous noirs, mais il l’engendre et diffuse la lumière, la force et la sagesse depuis son flux de sa création spirituelle.
La pure civilisation nordique a disparu avec les anciens Hyperboréens, mais ses messagers ont posé les bases de toutes les traditions actuelles. Cette race nordique des maîtres est à l’origine de la religion et de la culture des peuples de tous les continents et de toutes les couleurs de peau. »
« On a déclaré que les valeurs universelles constituent les intérêts américains. Je souhaitais rappeler où se trouvent les origines d’une telle prétention. Elle se trouve dans la doctrine de Woodrow Wilson, président des États-Unis qui, au début du XXème siècle et lors de la période de la première guerre mondiale, a proclamé la diffusion de la démocratie dans le monde entier comme tâche principale des États-Unis. On a affirmé que l’État américain constituait le modèle optimal de développement de l’humanité et voilà pourquoi les États-Unis, non seulement pouvaient, mais devaient, prendre part à la politique mondiale et y affirmer leurs propres intérêts. Ainsi, dès les années 1920, pour réaliser cette idée, on a crée le Conseil des relation internationales (Council on Foreign Relations, CFR), et, en l’espèce a alors vu le jour l’idée de la création d’un gouvernement mondial selon laquelle il était indispensable de promouvoir le modèle américain en qualité de modèle unique pour tous, et par la même, de soumettre à la construction idéologique américaine les autres pays et les autres peuples. »
« La modernisation morale conduit à l’abandon des relations traditionnelles entre les individus. Chaque individu ne compte que pour lui-même et ne reconnaît aucune norme sociétale ou sociale. Ainsi, la modernisation dans ces sphères signifie le refus des règles conservatrices, des formes traditionnelles des mœurs, de la vision du monde traditionnelle, des normes religieuses, des valeurs de la famille, des valeurs du groupe, de celles du peuple, de l’ethnos, de la communauté, c’est-à-dire de toute ce qui constitue l’identité collective des individus. »
« L’atlantisme nie formellement la valeur du peuple qu’il remplace soit par la masse, soit par l’individu. Il nie la terre vivante et l’enracinement des hommes dans cette terre en proclamant ce que l’on pourrait nommer un “nomadisme de l’asphalte”.
[...] l’atlantisme constitue notre ennemi absolu. »
« Nous avons vocation à transférer l’Occident en Orient. C’est pourquoi nous sommes l’armée de l’Orient, l’armée de l’aube de la connaissance, qui mène un combat pour que l’Orient intègre complètement en lui l’Occident, pour qu’en l’espèce, il n’y ait plus d’Occident, mais un seul grand Orient, absolu. Et seule la Russie est capable de le faire, dans la mesure où la Russie participe à ces deux réalités. »
« Les pays ayant tenté de s’élever contre ce tableau unipolaire, l’Irak, la Yougoslavie, l’Afghanistan, ont ressenti dans leur chair ce qu’est le monde post-Yalta et quel est le prix de la souveraineté dans ce monde. Le fait est que dans les conditions du XXIème siècle, aucun État-nation n’apparaît capable d’affirmer sa souveraineté dans le cadre d’une confrontation frontale avec l’empire américain. [...]
Aucun État-nation dans le monde contemporain n’est réellement capable d’affirmer sa souveraineté face à l’empire global à moyen comme à court terme. Le maximum de ce qu’il est réaliste de faire se limite à gagner du temps. Mais le retard ne constitue pas une alternative. »
« Et ce n’est pas par hasard si les néoconservateurs américains sont issus, ô paradoxe, du trotskisme. De même que les trotskistes insistaient sur la révolution mondiale communiste et critiquaient impitoyablement le stalinisme et l’idée de la construction du socialisme dans un seul pays, les néoconservateurs modernes appellent à la révolution mondiale libérale, refusant catégoriquement les appels des “isolationnistes” à se limiter aux frontières des États-Unis et de leurs alliés historiques. »
« Les médias jouent un rôle très important dans la structure moderne des relations internationales. Ils créent un environnement informationnel planétaire unifié qui influence de plus en plus les processus internationaux. Les médias deviennent mondiaux, et au travers le discours médiatique, ils contribuent au processus de la mondialisation, dans l’intérêt de l’Occident. Les médias internationaux sont un outil important de l’Occident dans la formation de l’opinion publique mondiale et sont, en fait, un instrument de la gouvernance mondiale. »
« L’humanité est supposée se transformer en une société civile mondiale, la politique laisser la place à l’économie, la guerre être complètement remplacée par le commerce, l’idéologie libérale devenir la norme incontestée et universellement reconnue, et tous les peuples et les cultures se mélanger un melting-pot cosmopolite. »
« Aujourd’hui, l’Occident prétend à l’universalisme et au caractère absolu de son système de valeurs, se posant comme une entité globale. »
« L’expérience grandiose de l’URSS montre à quelle échelle peut prétendre l’initiative nationale-communiste après avoir constitué pendant presque un siècle un case-tête fondamental pour tout le capitalisme mondial. »
« [...] les altermondialistes modernes, étant ennemis de la bourgeoisie mondiale, sont partiellement en accord avec elle historiquement — face à ces forces “anti-mondialistes”, qui sont considérés par les néo-marxistes comme “réactionnaires”. Ils sont convaincus qu’une révolution prolétarienne est impossible, sans avoir préalablement une internationalisation globale et achevée de la classe mondiale planétaire, et l’établissement d’un gouvernement mondial. [...]
Tant que l’internationalisation complète de la classe bourgeoise à l’échelle mondiale n’aura pas eu lieu, le prolétariat mondial ne pourra pas, à son tour, devenir une puissance internationale globale, et ne sera pas en mesure de vraiment réaliser sa destinée historique universelle. Et ce programme ne sera pas possible sans des phénomènes migratoires intenses et le mélange racial et culturel des masses dépossédées à travers le monde — parallèlement avec une perte de l’identité ethnique, culturelle, religieuse et nationale de toute l’humanité. La bourgeoisie cosmopolite mondial doit faire face au prolétariat cosmopolite mondial — c’est, selon les néo-marxistes, le seul moyen possible pour déclencher une véritable révolution prolétarienne. [...]
Si les marxistes soutiennent les pays non occidentaux dans leur lutte anti-coloniale, c’est simplement dans le but que ces derniers passent le plus tôt possible au travers de toutes les étapes de l’évolution qui a été celle de l’Occident, et pour qu’ils construisent une société en substance identique à celle qui a déjà été construite en Occident. »
« Le capitalisme est originairement et essentiellement transnational. »
« L’économie remplacerait la politique et la libre concurrence sur le marché mondial balaierait toutes les barrières nationales. La sécurité ne sera plus la préoccupation de l’État mais serait laissée aux soins des citoyens. Ce serait l’ère de la démocratie mondiale. [...]
Le monde non-polaire suggère que le modèle de melting-pot états-unien devrait être étendu à l’ensemble du monde. Cela aurait pour conséquence d’effacer toutes les différences entre les peuples et les cultures. L’humanité atomisée et individualisée serait transformée en une “société civile” cosmopolite et sans frontières. »
« Si nous libérons le socialisme de ses aspects matérialistes, athéistes et modernistes, et si nous rejetons les aspects racistes et étroitement nationalistes des doctrines de la Troisième voie, nous arrivons à un genre complètement neuf d’idéologie politique. Nous l’appelons Quatrième Théorie Politique (la première étant le libéralisme, que nous défions avant tout, la deuxième la forme classique du communisme, la troisième le national-socialisme et le fascisme). Son élaboration commence au point d’intersection entre différentes théories politiques du passé (le communisme et les théories de la Troisième voie). Et nous arrivons au national-bolchevisme qui représente le socialisme sans matérialisme, athéisme, progressisme et modernisme, et les théories de la Troisième voie sans racisme ni nationalisme. [...]
La seule chose sur laquelle nous insistons en créant une telle coopération est de laisser de côté les préjugés anticommunistes comme antifascistes. Ces préjugés sont les instruments dans les mains des libéraux et des globalistes au moyen desquels ils maintiennent leurs ennemis divisés. Nous devrions rejeter fermement l’anticommunisme autant que l’antifascisme. L’un comme l’autre sont des instruments contre-révolutionnaires dans les mains de l’élite libérale globalisée. En même temps, nous devons nous opposer fermement à toute confrontation entre les religions – Musulmans contre Chrétiens, Juifs contre Musulmans, Musulmans contre Hindous, etc. Les guerres interconfessionnelles et les haines travaillent pour le compte du royaume de l’Antéchrist qui essaie de diviser toutes les religions traditionnelles dans le but d’imposer sa propre pseudo-religion, la parodie eschatologique. »
« Le monde actuel est unipolaire avec l’Occident globalisé en son centre et les États-Unis en son cœur. [...]
L’Empire Américain devrait être détruit. Et sur un point, il le sera. [...]
Spirituellement, la mondialisation est la création de la Grande Parodie, le royaume de l’Antéchrist. Et les États-Unis sont au centre de son expansion. Les valeurs américaines prétendent à être les valeurs “universelles”. Il s’agit d’une nouvelle forme d’agression idéologique contre la multiplicité des cultures et des traditions qui existent encore dans les autres parties du monde. »
« [...] l’ukrainité en tant qu’identité peut-être préservée au sein de l’union eurasienne tandis que dans la société européenne libérale et individualiste, elle sera soumise à l’érosion avant d’être criminalisée. »
« Les sociétés bourgeoises acceptent très bien les inégalités matérielles, mais nient les autres formes d’inégalité. »
« [...] les États-Unis favorisent dans l’espace post-soviétique la création de nouveaux États ethniques, comme le Kosovo et le Monténégro, dont ils savent bien qu’ils ne pourront jamais jouir que d’une souveraineté minimale, plus minimale encore que celles des États-nations historiques.
[...] on ne peut dissocier les luttes identitaires des perspectives de la géopolitique. »
« La guerre contre Carthage n’est pas finie : notre devoir est de combattre le mal absolu que représentent aujourd’hui les États-Unis. »
« Dans L’Idiot, Dostoïevski met dans la bouche de son principal personnage, le prince Mychkine, les mots suivants : « Qui a renoncé à sa terre a aussi renoncé à son Dieu ».
Dieu et la terre : c’est l’essence même de la pensée eurasiste. »
« Je crois qu’il y a deux Europe. L’Europe continentale (Franco-Allemande) et l’Europe atlantiste (nouvelle Europe inclue). Ces deux Europe sont géopolitiquement opposées en tout. Cela explique le blocage. »
« Premièrement il faut se débarrasser des américains et de la dictature de la pensée unique, et seulement après s’occuper des chinois et des musulmans. Ils faut proposer aux musulmans le modèle de l’intégration dans la culture européenne mais pour cela il faut garder – parfois sauver – cette culture-là. Les chinois sont très sympathiques quand ils vivent en Chine.
Mais pour régler cette affaire de contrôle des vagues migratoires il est de nouveau – nécessaire de se débarrasser des mondialistes, libéraux et des atlantistes. Ce cercle vicieux ne peut être brisé qu’en commençant par la lutte antiaméricaine. Les musulmans et les chinois sont des défis secondaires. C’est pareil que cela soit pour l’Europe et pour la Russie. »
« Enterrer l’Amérique est notre devoir religieux. »
« L’Amérique revendique aujourd’hui sa domination planétaire, le triomphe de son mode de vie, et la nécessité pour tous les peuples de la terre d’adopter son modèle de civilisation, de nous l’imposer. »
« L’Ordre eurasien est une révolution conservatrice totale, ce grand réveil de la conscience géopolitique, il est la voie verticale, au lieu des oscillations serpentines de gauche à droite ou des tentatives de retour en arrière. »
« [...] nous devons renvoyer les agents de l’Île dans leur Île. Nous devons extirper de la chair politique, culturelle, nationale, du Continent ceux qui nous trahissent, ceux qui ont trahi nos idéaux, nos entreprises. »
« L’agression d’Hitler contre l’URSS fut la grande catastrophe eurasienne. Après la terrible guerre fratricide entre deux peuples apparentés, géopolitiquement, spirituellement et métaphysiquement proches, entre deux régimes à l’orientation anti-atlantiste, la Russie de Staline et l’Allemagne de Hitler, la victoire de l’URSS était en fait équivalente à une défaite stratégique — puisque toute l’expérience historique démontre que l’Allemagne ne peut jamais se résigner à une défaite, et que par sa victoire le vainqueur noue déjà le nœud d’un prochain conflit, semant les graines d’une future guerre. En outre, Yalta entraîna Staline à se solidariser avec les Alliés, c’est-à-dire avec ces puissances qui ont toujours été les pires ennemies de l’Eurasie. »
Textes
- L’Empire soviétique et les nationalismes à l’époque de la perestroïka - Alexandre Douguine
- Entretien - Alexandre Douguine
- La rupture avec l’Occident - Alexandre Douguine
Bibliographie