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Politics

« La distinction spécifique du politique, à laquelle peuvent se ramener les actes et les mobiles politiques, c'est la discrimination de l'ami et de l'ennemi. Elle fournit un principe d'identification qui a valeur de critère, et non une définition exhaustive ou compréhensive. »

  • Carl Schmitt, La Notion de politique et Théorie du partisan, trad. Marie-Louise Steinhauser, éd. Flammarion, 2006 (ISBN 9782081228733), p. 64

« L'ennemi ne saurait être qu'un ennemi public, parce que tout ce qui est relatif à une collectivité, et particulièrement à un peuple tout entier, devient de ce fait affaire publique. Ennemi signifie hostis et non inimicus au sens plus large ; πολέμιος et non ἐχθρός. À l'instar de certaines autres langues, la langue allemande ne fait pas de distinction entre l'ennemi privé et l'ennemi politique, ce qui rend possibles bien des malentendus et des falsifications. Le passage bien connu : "Aimez vos ennemis" (Matth. 5, 44 ; Luc 6, 27), signifie diligite inimicos vestros, ἀγαπᾶτε τοὺς ἐχθροὺς ὑμῶν et non : diligite hostes vestros ; il n'y est pas question d'ennemi politique. Et dans la lutte millénaire entre le christianisme et l'Islam, il ne serait venu à l'idée d'aucun chrétien qu'il fallait, par amour pour les Sarrasins ou pour les Turcs, livrer l'Europe à l'Islam au lieu de la défendre. L'ennemi au sens politique du terme n'implique pas une haine personnelle, et c'est dans la sphère du privé seulement que cela a un sens d'aimer son ennemi, c'est-à-dire son adversaire. La citation biblique ci-dessus fait encore moins allusion à l'antagonisme politique qu'elle ne tend, par exemple, à faire disparaître l'opposition du bien et du mal ou celle du beau et du laid. Elle ne signifie surtout pas que l'on aimera les ennemis de son peuple et qu'on les soutiendra contre son propre peuple. »

  • Carl Schmitt, La Notion de politique et Théorie du partisan, trad. Marie-Louise Steinhauser, éd. Flammarion, 2006 (ISBN 9782081228733), pp. 67-68

« Ce serait une stupidité de croire qu’un peuple sans défense n’aurait que des amis, et il serait bas et malhonnête de compter que l’ennemi se laisserait peut-être attendrir par la non-résistance. Personne n’ira croire que les hommes puissent, par exemple, changer le monde et y créer une situation de moralité pure en renonçant à toute productivité esthétique ou économique ; combien moins encore un peuple renonçant à toute décision politique saurait-il placer l’humanité dans une situation où régnerait la moralité pure ou l’économie pure. Qu’un peuple n’ait plus la force ou la volonté de se maintenir dans la sphère du politique ce n’est pas la fin du politique dans le monde. C’est seulement la fin d’un peuple faible. »

  • Carl Schmitt, La Notion de politique et Théorie du partisan, trad. Marie-Louise Steinhauser, éd. Flammarion, 2006 (ISBN 9782081228733), pp. 94-95

"Sovereign is he who decides on the exception."

  • Carl Schmitt, Political Theology: Four Chapters on the Concept of Sovereignty (1922), George Schwab, trans. Cambridge, Mass.: MIT Press, 1985

"All significant concepts of the modern theory of the state are secularized theological concepts not only because of their historical development—in which they were transferred from theology to the theory of the state, whereby, for example, the omnipotent God became the omnipotent lawgiver—but also because of their systematic structure, the recognition of which is necessary for a sociological consideration of these concepts. The exception in jurisprudence is analogous to the miracle in theology."

  • Carl Schmitt, Political Theology: Four Chapters on the Concept of Sovereignty (1922), George Schwab, trans. Cambridge, Mass.: MIT Press, 1985

"All law is "situational law." The sovereign produces and guarantees the situation in its totality. He has the monopoly over this last decision."

  • Carl Schmitt, Political Theology: Four Chapters on the Concept of Sovereignty (1922), George Schwab, trans. Cambridge, Mass.: MIT Press, 1985

"To be sure, Protestant theology presents a different, supposedly unpolitical doctrine, conceiving of God as the "wholly other," just as in political liberalism the state and politics are conceived of as the "wholly other." We have come to recognize that the political is the total, and as a result we know that any decision about whether something is unpolitical is always a political decision, irrespective of who decides and what reasons are advanced. This also holds for the question whether a particular theology is a political or an unpolitical theology."

  • Carl Schmitt, Political Theology: Four Chapters on the Concept of Sovereignty (1922), George Schwab, trans. Cambridge, Mass.: MIT Press, 1985

"The metaphysical image that a definite epoch forges of the world has the same structure as what the world immediately understands to be appropriate as a form of its political organization."

  • Carl Schmitt, Political Theology: Four Chapters on the Concept of Sovereignty (1922), George Schwab, trans. Cambridge, Mass.: MIT Press, 1985

"Liberalism, with its contradictions and compromises, existed for Donoso Cortés only in that short interim period in which it was possible to answer the question “Christ or Barabbas?” with a proposal to adjourn or appoint a commission of investigation."

  • Carl Schmitt, Political Theology: Four Chapters on the Concept of Sovereignty (1922), George Schwab, trans. Cambridge, Mass.: MIT Press, 1985

"The essence of liberalism is negotiation, a cautious half measure, in the hope that the definitive dispute, the decisive bloody battle, can be transformed into a parliamentary debate and permit the decision to be suspended forever in an everlasting discussion."

  • Carl Schmitt, Political Theology: Four Chapters on the Concept of Sovereignty (1922), George Schwab, trans. Cambridge, Mass.: MIT Press, 1985

"All genuine political theories presuppose man to be evil."

  • Carl Schmitt, Political Theology: Four Chapters on the Concept of Sovereignty (1922), George Schwab, trans. Cambridge, Mass.: MIT Press, 1985

War

« Il y a là, semble-t-il, un procédé de justification des guerres particulièrement fécond de nos jours. Dans ce cas, les guerres se déroulent, chacune à son tour, sous forme de toute dernière des guerres que se livre l’humanité. Des guerres de ce type se distinguent fatalement par leur violence et leur inhumanité, pour la raison que, transcendant le politique, il est nécessaire qu’elles discréditent l’ennemi dans les catégories morales et autres pour en faire un monstre inhumain, qu’il ne suffit pas de repousser, mais qui doit être anéanti définitivement au lieu d’être simplement cet ennemi qu’il faut remettre à sa place, reconduire à l’intérieur de ses frontières. [...]

L’humanité en tant que telle ne peut pas faire la guerre, car elle n’a pas d’ennemi, du moins sur cette planète. Le concept d’humanité exclut le concept d’ennemi parce que l’ennemi lui-même ne laisse pas d’être un homme et qu'il n'y a là aucune distinction spécifique. Le fait que certaines guerres soient menées au nom de l'humanité ne constitue par une réfutation de cette vérité simple, mais seulement un renforcement de la signification politique. [...] Le concept d’humanité est un instrument idéologique particulièrement utile aux expansions impérialistes, et sous sa forme éthique et humanitaire, il est un véhicule de l’impérialisme économique. [...] le fait de s’attribuer ce nom d’humanité, de l'invoquer et de le monopoliser, ne saurait que manifester une prétention effrayante à faire refuser à l’ennemi sa qualité d’être humain, à le faire déclarer hors la loi et hors l’humanité et partant à pousser la guerre jusqu’aux limites extrêmes de l’inhumain. »

  • Carl Schmitt, La Notion de politique et Théorie du partisan, trad. Marie-Louise Steinhauser, éd. Flammarion, 2006 (ISBN 9782081228733), pp. 75-97

« Il est pensable qu'une action internationale soit menée contre des Etats et des peuples en tant que tels ; mais il est rare que ceux-ci soient assez totalement criminels pour qu'un peuple entier puisse être déclaré « hostis generis humani » et mis au ban de l'humanité. Lorsqu'on exerce des sanctions ou des mesures punitives de portée supra-étatique, la « dénationalisation » de la guerre [ au profit d'une conception universaliste ] entraîne habituellement une différenciation interne à l'Etat et au peuple, dont l'unité et la cohésion subissent un clivage discriminatoire imposé de l'extérieur, du fait que les mesures internationales, à ce que l'on prétend du moins, ne sont pas dirigées contre le peuple, mais seulement contre les personnes se trouvant exercer le pouvoir et leurs partisans, qui cessent par là-même de représenter leur Etat et leur peuple. Les gouvernants deviennent, en d'autres termes, des « criminels de guerre », des « pirates » ou - du nom de l'espèce moderne et mégalopolitaine du pirate - des « gangsters ». Et ce ne sont pas là des expressions convenues d'une propagande survoltée : c'est la conséquence logique, en droit, de la dénationalisation de la guerre. »

  • Carl Schmitt, « Le concept discriminatoire de la guerre », 1938

Revolution

« Au lendemain des guerres de libération, la philosophie dominante en Prusse fut celle de Hegel. Celle-ci était une tentative systématique de conciliation entre la révolution et la tradition. Elle pouvait passer pour conservatrice, elle l'était. Mais elle conservait aussi l'étincelle révolutionnaire, et sa philosophie de l'histoire fournit au progrès de la révolution une arme idéologique dangereuse, plus dangereuse que ne l'avait été la philosophie de Rousseau aux mains des Jacobins. C'est cette arme forgée par la philosophie de l'histoire qui tomba aux mains de Karl Marx et de Friedrich Engels. Mais nos deux révolutionnaires allemands étaient davantage des penseurs que des activistes de la guerre révolutionnaire. C'est avec un révolutionnaire professionnel russe, avec Lénine, que le marxisme en tant que doctrine est devenu cette puissance historique mondiale qu'il représente aujourd'hui. »

  • Carl Schmitt, La Notion de politique et Théorie du partisan, trad. Marie-Louise Steinhauser, éd. Flammarion, 2006 (ISBN 9782081228733), p. 254

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