Différences entre les versions de « Joseph de Maistre »

 
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{{Column|Conservative minds}}
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{{Image|Joseph de Maistre|}}
=== [[:Category:Morality|Morality]] ===
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== Citations ==
  
« La médiocrité refuse toujours d'admirer et souvent d'approuver. »
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Le protestantisme, « c’est le dissolvant universel. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
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=== [[:Category:Truth|Truth]] ===
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« '''L’illuminisme s’est allié avec toutes les sectes parce qu’elles ont toutes quelque chose qui lui convient ; ainsi, il s’aide des jansénistes de France contre le pape, des jacobins contre les rois et des juifs contre le christianisme en général.'''
  
« Les fausses opinions ressemblent à la fausse monnaie qui est frappée d'abord par de grands coupables et dépensée ensuite par d'honnêtes gens qui perpétuent le crime sans savoir ce qu'ils font. »
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C’est donc un monstre composé de tous les monstres, et si nous ne le tuons pas, il nous tuera.
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
 
  
« Ce qu’on croit vrai, il faut le dire et le dire hardiment ; je voudrais, m’en coûtât-il grand-chose, découvrir une vérité pour choquer tout le genre humain : je la lui dirais à brûle-pourpoint. »
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C’est par cette multitude de relations et de points de contact qu’il est particulièrement dangereux, parce qu’il se fait servir ainsi par une multitude d’hommes qui ne le connaissent pas.
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Les soirées de Saint-Pétersbourg''
 
  
=== [[:Category:Democracy|Democracy]] ===
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Les juifs dont on vient de parler méritent une attention particulière de la part de tous les gouvernements, mais surtout encore de celui de la Russie, qui en a beaucoup dans son sein. Il ne faut pas être étonné si le grand ennemi de l’Europe les favorise d’une manière si visible ; déjà ils disposent de propriétés immenses en Toscane et en Alsace ; déjà ils ont un chef-lieu à Paris, et un autre à Rome, d’où le chef de l’Église a été chassé. Tout porte à croire que leur argent, leur haine et leurs talents sont au service des grands conjurés.
  
« Il faut peser les voix et non les compter. »
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Le plus grand et le plus funeste talent de cette secte maudite qui se sert de tout pour arriver à ses fins, a été depuis son origine de se servir des princes mêmes pour les perdre. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
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« De tous les monarques, le plus dur, le plus despotique, le plus intolérable, c'est le monarque "peuple". »
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« Une religion ''tolérée'' est celle qui, s’étant introduite dans un État, ou violemment ou clandestinement, finit par s’y faire donner une existence légale en forçant la main au souverain. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
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« Le peuple est souverain, dit-on ; et de qui ? – De lui-même apparemment. Le peuple est donc sujet. Il y a sûrement ici quelque équivoque s’il n’y a pas une erreur, car le peuple qui commande n’est pas le peuple qui obéit. Il suffit donc d’énoncer la proposition générale : le peuple est souverain, pour sentir qu’elle a besoin d’un commentaire. »
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« Les hommes d’État doivent sur ce point se défier d’eux-même ; car les systèmes modernes peuvent fort bien les avoir atteints plus ou moins et avoir rendu ces doctrines moins choquantes pour eux. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], De la souveraineté du peuple. Un anti-contrat social, éd. de J.-L. Darcel, Paris, 1992, p. 91
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=== [[:Category:Human nature|Human nature]] ===
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« Sur cet esprit destructeur du seizième siècle sont venus se greffer tous les systèmes antisociaux et antichrétiens qui ont paru de nos jours ; ''calvinisme'', ''jansénisme'', ''philosophisme'', ''illuminisme'', etc. Tout cela ne fait qu’un et ne doit être considéré que comme une seule secte, qui a juré la destruction du christianisme et celle de tous les trônes chrétiens, mais surtout et avant tout celle de  la maison de Bourbon et du siège de Rome, en quoi elle déjà réussi autant qu’il est donné à la force humaine.
  
« La constitution de 1795, tout comme ses aînées, est faite pour l'homme. Or, il n'y a point d'homme dans le monde. J'ai vu, dans ma vie, des Français, des Italiens, des Russes, etc. ; je sais même, grâces à Montesquieu, qu'on peut être Persan : mais quant à l'homme, je déclare ne l'avoir rencontré de ma vie ; s'il existe, c'est bien à mon insu. »
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Voilà l’ennemi de tous les rois ; on le leur a montré de toutes les manières. Que ceux qui sont encore debout prennent bien garde à eux : c’est l’instante prière de tous les amis de l’ordre. '''Nul prince n’a jamais été autant exposé que l’empereur de Russie : la terrible secte qui couvre maintenant l’Europe peut être comparée à une plante vénéneuse qui s’envenime davantage à mesure qu’elle est transplantée.''' »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Considérations sur la France''
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« La main destructive de l'homme n'épargne rien de ce qui vit ; il tue pour se nourrir, il tue pour se vêtir, il tue pour se parer, il tue pour attaquer, il tue pour se défendre, il tue pour s'instruire, il tue pour s'amuser, il tue pour tuer ; roi superbe et terrible, il a besoin de tout, et rien ne lui résiste. »
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« Le philosophisme, qui profite de tout, se sert, pour tuer le christianisme, de la science qu’on a déchaînée sur la Russie […]. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
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=== [[:Category:War|War]] ===
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« La science resserrée est un bien : trop répandue, c’est un poison. »
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« La guerre est donc divine en elle-même, puisque c'est une loi du monde [...]
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« ''La force que la religion exerce sur l’homme est toujours en proportion directe avec la considération accordée à ses ministres''. »
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La guerre est divine dans la gloire mystérieuse qui l'environne, et dans l'attrait non moins inexplicable qui nous y porte.
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« ''L’esclavage est en Russie parce qu’il y est nécessaire et que l’empereur ne peut régner sans l’esclavage''. »
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La guerre est divine dans la protection accordée aux grands capitaines, même aux plus hasardeux, qui sont rarement frappés dans les combats, et seulement lorsque leur renommée ne peut plus s'accroître et que leur mission est remplie. »
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« Mais de tous les monarques, le plus dur, le plus despotique, le plus intolérable, c’est le monarque ''peuple''. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Du pape et extraits d'autres œuvres'', Textes de Joseph de Maistre présentés et choisis par [[Emil Cioran]], éd. J.-J. Pauvert, coll. Libertés, 1957, septième entretien, p. 83-84
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« Jamais le christianisme, si vous y regardez de près, ne vous paraîtra plus sublime, plus digne de Dieu, et plus fait pour l'homme qu'à la guerre. »
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'''La démocratie est « ''une association d’hommes sans souveraineté''.''' »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
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« Nul ne sait ce que c'est que la guerre s'il n'y a pas son fils. »
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« On peut dire en général que tous les gouvernements non monarchiques sont aristocratiques, car la démocratie n’est qu’une aristocratie électives. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
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« C'est l'imagination qui perd les batailles. »
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« Puissent aussi les peuples de l’Europe fermer l’oreille à la voix des sophistes, et, détournant les yeux de toutes les illusions théoriques, ne les fixer que sur ces loix vénérables qui sont rarement écrites, dont il n’est possible d’assigner ni les époques ni les auteurs, et que les peuples n’ont pas faites, mais ont fait les peuples.
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
 
  
=== [[:Category:Justice|Justice]] ===
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Ces loix viennent de Dieu : le reste est des humains ! »
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« Le glaive de la justice n'a pas de fourreau. »
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« La monarchie est une aristocratie ''centralisée''. Dans tous les temps et dans tous les lieux l’aristocratie commande. Quelque forme qu’on donne aux gouvernements, toujours la naissance et les richesses se placent au premier rang, et nulle part elles ne règnent plus durement que là où leur empire n’est pas fondé sur la loi. Mais, dans la monarchie, le roi est le centre de cette aristocratie ; c’est bien elle qui commande comme partout ; mais elle commande au nom du roi, ou, si l’on veut, c’est le roi éclairé par les lumières de l’aristocratie. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
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« Nous flétrissons celui qui vole un centime dans la poche de son ami ; s'il ne lui prend que sa femme, ce n'est rien. Tous les crimes brillants qui supposent un développement de qualités grandes ou aimables ; tous ceux surtout qui sont honorés par le succès, nous les pardonnons, si même nous n'en faisons pas des vertus ; tandis que les qualités brillantes qui environnent le coupable, le noircissent aux yeux de la véritable justice, pour qui le plus grand crime est l'abus de ses dons. »
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« '''Il faut toujours rappeler les hommes à l’histoire qui est le premier maître en politique''', ou pour mieux dire le seul. Quand on dit que l’homme est né pour la liberté, on dit une phrase qui n’a point de sens. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Considérations sur la France''
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=== [[:Category:Law|Law]] ===
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« [...] il n’y a pas de véritable souverain partout où il n’y a pas de roi. [...]
  
« [...] une constitution qui est faite pour toutes les nations, n'est faite pour aucune : c'est une pure abstraction, une œuvre scolastique faite pour exercer l'esprit d'après une hypothèse idéale, et qu'il faut adresser à l'homme, dans les espaces imaginaires où il habite. »
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Les adversaires de l’origine divine en veulent toujours aux ''rois'' et ne parlent que de ''rois''. Ils ne veulent pas croire que l’autorité des rois vienne de Dieu ; mais il ne s’agit point de ''royauté'' en particulier ; il s’agit de ''souveraineté'' en général. Oui, toute souveraineté vient de Dieu ; sous quelque forme qu’elle existe, elle n’est point l’ouvrage de l’homme. Elle est une, absolue, et inviolable de sa nature. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Considérations sur la France''
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« Plus on écrit et plus l'institution est faible, la raison en est claire. Les lois ne sont que des déclarations de droits, et les droits ne sont déclarés que lorsqu'ils sont attaqués ; en sorte que la multiplicité des lois constitutionnelles écrites ne prouve que la multiplicité des chocs et le danger d'une destruction.
+
« Partout où la raison individuelle domine, il ne peut exister rien de grand : car tout ce qu’il y a de grand repose sur une croyance, et le choc des opinions particulières livrées à elles-mêmes ne produit que le scepticisme qui détruit tout. Morale universelle et particulière, religion, loix, coutumes vénérées, préjugés utiles, rien ne subsiste, tout se fond devant lui ; c’est le dissolvant universel. [...]
  
Voilà pourquoi l'institution la plus vigoureuse de l'antiquité profane fut celle de Lacédémone, où l'on n'écrivit rien. »
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Or, si l’on recherche quelles sont les grandes et solides bases de toutes les institutions possibles du premier ou du second ordre, on trouve toujours la religion et le patriotisme.
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Considérations sur la France''
 
  
=== [[:Category:Revolution|Revolution]] ===
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Et si l’on y réfléchit encore plus attentivement, on trouvera que ces deux choses se confondent ; car il n’y a pas de véritable patriotisme sans religion [...]. »
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« Il y a dans la révolution française un caractère satanique qui la distingue de tout ce qu'on a vu et peut-être de tout ce qu'on verra. »
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« '''Il faut qu’il y ait une religion de l’État comme une politique de l’État ; ou, plutôt, il faut que les dogmes religieux et politiques mêlés et confondus forment ensemble une ''raison universelle'' ou ''nationale'' assez forte pour réprimer les aberrations de la raison individuelle''' qui est, de sa nature, l’ennemie mortelle de toute association quelconque, parce qu’elle ne produit que des opinions divergentes.
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Considérations sur la France''
 
  
« On ne saurait trop le répéter, ce ne sont point les hommes qui mènent la révolution ; c'est la révolution qui emploie les hommes. »
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Tous les peuples connus ont été heureux et puissants à mesure qu’ils ont obéi plus fidèlement à cette raison nationale qui n’est autre chose que l’anéantissement des dogmes individuels et le règne absolu et général des dogmes nationaux, c’est-à-dire des préjugés utiles. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Du pape et extraits d'autres œuvres'', Textes de Joseph de Maistre présentés et choisis par [[Emil Cioran]], éd. J.-J. Pauvert, coll. Libertés, 1957, chap. I, p. 196
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|page=147-148}}
  
"The Counter-Revolution will not be a reverse revolution, but the reverse of a Revolution."
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« La raison humaine réduite à ses forces individuelles est parfaitement nulle, non seulement pour la création, mais encore pour la conservation de toute association religieuse ou politique, parce qu’elle ne produit que des disputes, et que l’homme pour se conduire, n’a pas besoin de problèmes, mais de croyances. [...]
*[http://en.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Considérations sur la France''
 
:« La Contre-Révolution ne sera pas une révolution contraire, mais le contraire de la Révolution. »
 
:*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Considérations sur la France''
 
  
« Que si l'on veut savoir le résultat probable de la Révolution française, il suffit d'examiner à quoi toutes les factions se sont réunies ; toutes ont voulu l'avilissement, la destruction même du Christianisme universel et de la Monarchie ; d'où il suit que tous leurs efforts n'aboutiront qu'à l'exaltation du Christianisme et de la Monarchie. »
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'''Il n’y a rien de si important [...] que les ''préjugés''.''' Ne prenons point ce mot en mauvaise part. Il ne signifie point nécessairement des idées fausses, mais seulement, suivant la force du mot, des opinions quelconques adoptées avant tout examen. Or ces sortes d’opinions sont le plus grand besoin de l’homme, les véritables éléments de son bonheur, et le Palladium des empires. Sans elles, il ne peut y avoir ni culte, ni morale, ni gouvernement. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Du pape et extraits d'autres œuvres'', Textes de Joseph de Maistre présentés et choisis par [[Emil Cioran]], éd. J.-J. Pauvert, coll. Libertés, 1957, chap. IX, p. 200
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« Il est infiniment probable que la franc-maçonnerie de France a servi à la Révolution ; non point, à ce que je pense, comme franc-maçonnerie, mais comme association de clubs. Les quatre cinquièmes des gens qui les composaient étaient des révolutionnaires. Ils se trouvaient rassemblés. Leur Chef était à la tête de la Révolution; il est assez naturel qu'il se soit servi de cette association pour favoriser ses vues, et que les loges françaises se soient converties en clubs. »
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« Plus la raison humaine se confie en elle-même, plus elle cherche à tirer tous ses moyens d’elle-même ; et plus elle est absurde, plus elle montre son impuissance. Voilà pourquoi le plus grand fléau de l’univers a toujours été, dans tous les siècles, ce qu’on appelle ''Philosophie'', attendu que la Philosophie n’est que la raison humaine agissant toute seule, et que la raison humaine réduite à ses forces individuelles n’est qu’une brute dont toute la puissance se réduit à détruire. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], Franc-maçonnerie Et Révolution française, 30 avril 1793, ''Journal''
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« Il n’y a plus de prêtres, on les a chassés, égorgés, avilis ; on les a dépouillés : et ceux qui ont échappé à la guillotine, aux bûchers, aux poignards, aux fusillades, aux noyades, à la déportation reçoivent aujourd’hui l’aumône qu’ils donnaient jadis... Les autels sont renversés ; on a promené dans les rues des animaux immondes sous les vêtements des pontifes ; les coupes sacrées ont servi à d’abominables orgies ; et sur ces autels que la foi antique environne de chérubins éblouis, on a fait monter des prostituées nues. »
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« Tel est le caractère de Rousseau : il rencontre souvent des vérités particulières, et les exprime mieux que personne ; mais ces vérités sont stériles entre ses mains : presque toujours il conclut mal, parce que son orgueil l’éloigne constamment des routes battues du bon sens pour le jeter dans la singularité. Personne ne taille mieux que lui les matériaux, et personne ne bâtit plus mal. Tout est bon sans ses ouvrages, excepté ses systèmes. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Considérations sur la France''
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« Il n’y a pas d’homme d’esprit en France qui ne se méprise plus ou moins. L’ignominie nationale pèse sur tous les coeurs (car jamais le peuple ne fut méprisé par des maîtres plus  méprisables) ; on a donc besoin de se consoler, et les bons citoyens le font à leur manière. Mais l’homme vil et corrompu, étranger à toutes les idées élevées, se venge de son abjection passée et présente, en contemplant, avec cette volupté ineffable qui n’est connue que de la bassesse, le spectacle de la grandeur humiliée. »
+
« La société et la souveraineté naquirent [...] ensemble ; il est impossible de séparer ces deux idées. [...] Le premier homme fut roi de ses enfants [...].
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Considérations sur la France''
 
  
« L’ange exterminateur tourne comme le soleil autour de ce malheureux globe, et ne laisse respirer une nation que pour en frapper d’autres. »
+
[...] '''sans la souveraineté, il ne peut y avoir d’ensemble ni d’unité politique.''' »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
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|page=104-105}}
  
« Si l’on avait des tables de massacres comme on a des tables de météorologie, qui sait si on n’en découvrirait pas la loi au bout de quelques siècles d’observation ? »
+
« '''Toute question sur la ''nature'' de l’homme doit se résoudre par l’histoire. Le philosophe qui veut nous prouver par des raisonnements ''à priori'' ce que doit être l’homme, ne mérite par d’être écouté''' : il substitue des raisons de convenance à l’expérience, et ses propres décisions à la volonté du Créateur. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
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{{Réf Livre
 +
|auteur=Joseph de Maistre
 +
|titre=De la souveraineté du peuple
 +
|année d'origine=1870, posthume
 +
|éditeur=Presses Universitaires de France
 +
|année=1992
 +
|ISBN=9782130442172
 +
|page=96}}
  
« [...] le sang innocent couvrant les échafauds, des hommes frisant et poudrant des têtes sanglantes, et la bouche même des femmes souillée de sang humain. »
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« Le peuple est souverain, dit-on ; et de qui ? — De lui-même apparemment. Le peuple est donc sujet. Il y a sûrement ici quelque équivoque s’il n’y a pas une erreur, car le peuple qui ''commande'' n’est pas le peuple qui ''obéit''. Il suffit donc d’énoncer la proposition générale : ''le peuple est souverain'', pour sentir qu’elle a besoin d’un commentaire. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
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{{Réf Livre
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|auteur=Joseph de Maistre
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|titre=De la souveraineté du peuple
 +
|année d'origine=1870, posthume
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|éditeur=Presses Universitaires de France
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|année=1992
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|ISBN=9782130442172
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=== [[:Category:History|History]] ===
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« Lue sans notes et sans explication, l’Écriture sainte est un poison. »
 +
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|titre de la contribution=Les Soirées de Saint-Pétersbourg
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« L'Histoire est une conspiration permanente contre la vérité. »
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« [...] '''il faut nous tenir prêts pour un événement immense dans l’ordre divin, vers lequel nous marchons avec une vitesse accélérée''' qui doit frapper tous les observateurs. Il n’y a plus de religion sur la terre : le genre humain ne peut demeurer dans cet état. Des oracles redoutables annoncent d’ailleurs que ''les temps sont arrivés''. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
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|auteur=Joseph de Maistre
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|page=762}}
  
"Every country has the government it deserves."
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« Le sceptre de la science n’appartient à l’Europe que parce qu’elle est chrétienne. Elle n’est parvenue à ce haut point de civilisation et de connaissance que parce qu’elle a commencé par la théologie ; parce que les universités ne furent d’abord que des écoles de théologie, et parce que toutes les sciences greffées sur ce ''sujet'' divin ont manifesté la sève divine par une immense végétation. »
*[http://en.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
+
{{Réf Livre
:« Toute nation a le gouvernement qu'elle mérite. »
+
|auteur=Joseph de Maistre
:*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Correspondance diplomatique'', Albert Blanc (éd.), éd. Michel Lévy, 1861, t. 2, XLV, Saint-Petersbourg, 18/30 avril 1816, p. 196
+
|titre de la contribution=Les Soirées de Saint-Pétersbourg
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=== [[:Category:Acculturation|Acculturation]] ===
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« '''Le peuple le mieux constitué est celui qui a le moins écrit de lois constitutionnelles ; et toute constitution écrite est NULLE.''' »
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« Toute dégradation individuelle ou nationale est, sur-le-champ, annoncée par une dégradation rigoureusement proportionnelle dans le langage. »  
+
« [...] '''il n’y aurait rien de si infortuné qu’un homme qui n’aurait jamais éprouvé l’infortune''' : car jamais un tel homme ne pourrait être sûr de lui-même, ni savoir ce qu’il vaut. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
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« Si l'on avait un dictionnaire des langues sauvages, on y trouverait des restes évidents d'une langue antérieure parlée par un peuple éclairé, et quand même nous ne les trouverions pas, il en résulterait seulement que la dégradation est arrivée au point d'effacer ces derniers restes. »
+
« Je crois de plus en mon âme et conscience que si l’homme pouvait vivre dans ce monde exempt de toute espèce de malheurs, il finirait par s’abrutir au point d’oublier complètement toutes les choses célestes et Dieu même. Comment pourrait-il, dans cette supposition, s’occuper d’un ordre supérieur, puisque dans celui-même où nous vivons, les misères qui nous accablent ne peuvent nous désenchanter des charmes trompeurs de cette malheureuse vie ? »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Les soirées de Saint-Pétersbourg'', cité par Gustave Flaubert, Brouillons de Bouvard, cité par Geneviève Bollème
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=== [[:Category:Woman|Woman]] ===
+
« '''Les hommes ne peuvent être réunis pour un but quelconque, sans une loi ou une règle qui les prive de leur volonté : il faut être religieux ou soldat.''' »
 +
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« Faire des enfants, ce n'est que de la peine. Mais le grand honneur est de faire des hommes, et c'est là ce que les femmes font mieux que nous. Croyez-vous, messieurs de l'Académie, que j'aurais beaucoup d'obligations à ma femme si elle avait composé un roman, au lieu de faire un fils ? Mais, faire un fils, ce n'est pas le mettre au monde et le poser dans un berceau, c'est faire un brave jeune homme qui croit en Dieu et qui n'a pas peur du canon. Le mérite de la femme est de régler sa maison, de rendre son mari heureux, de le consoler, de l'encourager et d'élever ses enfants, c'est-à-dire de faire des hommes. Voilà le grand accouchement qui n'a pas été maudit comme l'autre. C'est sur leurs genoux que se forme ce qu'il y a de plus excellent dans le monde : un honnête homme et une honnête femme. »
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« '''La guerre est donc divine en elle-même, puisque c’est une loi du monde.''' [...]
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
 
  
=== [[:Category:Christianity|Christianity]] ===
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La guerre est divine dans la gloire mystérieuse qui l’environne, et dans l’attrait non moins inexplicable qui nous y porte. »
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« Le christianisme a été prêché par des ignorants et cru par des savants, et c'est en quoi il ne ressemble à rien de connu. »
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« [...] l’ange exterminateur tourne comme le soleil autour de ce malheureux globe, et ne laisse respirer une nation que pour en frapper d’autres. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Considérations sur la France''
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« La foi est une croyance par amour, et l’amour n’argumente pas. »
+
« [...] '''jamais le christianisme, si vous y regardez de près, ne vous paraîtra plus sublime, plus digne de Dieu, et plus fait pour l’homme qu’à la guerre.''' »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
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=== [[:Category:Secularism|Secularism]] ===
+
« Il y a une règle sûre pour juger les livres comme pour les hommes, même sans les connaître : il suffit de savoir ''par qui ils sont aimés, et par qui ils sont haïs''. Cette règle ne trompe jamais, et déjà je vous l’ai proposée à l’égard de Bacon. Dès que vous le voyez mis à la mode par les encyclopédistes, traduit par un athée et loué sans mesure par le torrent des philosophes du dernier siècle, tenez pour sûr, sans autre examen, que sa philosophie est, du moins dans ses bases générales, fausse et dangereuse. »
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« L'empire est sacré, la religion est civile ; les deux puissances se confondent ; chacune emprunte de l'autre une partie de sa force, et, malgré les querelles qui ont divisé ces deux sœurs, elles ne peuvent vivre séparées. »
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« '''Partout où vous verrez un autel, là se trouve la civilisation'''. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Sur le protestantisme''
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=== [[:Category:Heresy|Heresy]] ===
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« [...] '''toute dégradation individuelle ou nationale est sur-le-champ annoncée par une dégradation rigoureusement proportionnelle dans le langage.''' »
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« Qu’est-ce qu’un protestant ? Quelqu’un qui n’est pas catholique. »
+
« '''[...] le glaive de la justice n’a point de fourreau''' ; toujours il doit menacer ou frapper. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Du pape'', 1819
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« Depuis l'époque de de la Réformation, il existe en Europe un esprit d'insurrection qui lutte d'une manière tantôt publique, tantôt secrète, mais toujours réelle, contre toutes les souverainetés et surtout contre toutes les monarchies. Le grand ennemi de l'Europe qu'il importe d'étouffer par tous les moyens qui ne sont pas des crimes, l'ulcère funeste qui s'attache à toutes les souverainetés et qui les ronge sans relâche ; le fils de l'orgueil, le père de l'anarchie, le dissolvant universel, c'est le protestantisme. Qu'est-ce que le protestantisme ? C'est l'insurrection de la raison individuelle contre la raison [intellect] générale [...]. »
+
« Mais les fausses opinions ressemblent à la fausse monnaie qui est frappée d’abord par de grands coupables, et dépensée ensuite par d’honnêtes gens, qui perpétuent le crime sans savoir ce qu’ils font. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Sur le protestantisme''
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« Le principe fondamental de cette religion [le christianisme], l'axiome primitif sur lequel elle reposait dans tout l'univers avant les novateurs du XVIème siècle, c'était l'infaillibilité de l'enseignement d’où résulte le respect aveugle pour l'autorité, l'abnégation de tout raisonnement individuel, et par conséquent l'universalité de croyance. Or ces novateurs sapèrent cette base : ils substituèrent le jugement particulier au jugement catholique ; ils substituèrent follement l'autorité exclusive d'un livre à celle du ministère enseignant plus ancien que le livre et chargé de nous l'expliquer - un livre, séparé de l'autorité qui l'explique, n'est rien. De là vient le caractère particulier de l'hérésie du XVIème siècle. Elle n'est point seulement une hérésie religieuse, mais une hérésie civile, parce qu'en affranchissant le peuple du joug de l'obéissance et lui accordant la souveraineté religieuse, elle déchaîne l'orgueil général contre l'autorité, et met la discussion à la place de l'obéissance. »
+
« Je ne vis plus qu’à demi. D’autres épines encore s’enfoncent dans mon cœur, mon esprit s’en ressent : de petit il est devenu nul, hic jacet ; mais '''je meurs avec l’Europe, je suis en bonne compagnie'''. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Sur le protestantisme''
 
  
« Ainsi, dans la lutte terrible du XVIème siècle, c'était d'un côté la rébellion qui attaquait et de l'autre la souveraineté qui se défendait. [...] Or, dans tous les cas de rébellion, les excès même de la puissance qui se défend sont à la charge du rebelle. L'humanité en corps a droit de reprocher la Saint Barthélemi au protestantisme, car pour l'éviter, il n'y avait qu'à pas se révolter. Toute puissance même spirituelle ne pouvant être exercée sur la terre que par des hommes, si la Souveraineté est attaquée, il est impossible que l'homme ne se montre pas, et qu'elle se défende comme un être purement raisonnable et impassible. Si elle excède les bornes d'une légitime défense, son ennemi n'a pas droit de s'en plaindre. Un protestant qui reproche la Saint Barthélemi à la Souveraineté française ressemble parfaitement à un Jacobin de notre siècle qui déclamerait contre l'inhumanité des Chouans. [...] Ces hommes qui ont sans cesse dans la bouche les mots de contrat social, de pacte primitif, de résistance légitime, etc. ; ces hommes qui permettraient une révolution pour abolir la dîme ou les droits féodaux, soutiennent l'obéissance passive lorsqu'il s'agit du plus grand et du plus précieux de tous les droits. »
+
— Joseph de Maistre, Lettre au comte de Marcellus, 9 août 1819
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Sur le protestantisme''
 
  
« Il était aisé de prévoir que l'abolition du catholicisme menait droit à celle du christianisme, et que le système des Réformateurs en dernière analyse se réduisait à la singulière prétention de vouloir tout à la fois maintenir les lois d'un empire et renverser le pouvoir qui les fait exécuter. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Sur le protestantisme''
 
  
« Louis XIV foula au pied le protestantisme et il mourut dans son lit, brillant de gloire et chargé d'années. Louis XVI le caressa et il est mort sur l'échafaud. »
+
« Mais qu’est-ce qu’''une nation'' mon cher ami ? C’est le souverain et l’aristocratie. '''Il faut peser les voix, et non les compter'''. Je ne sais combien tu as de domestiques ; mais quand tu en aurais cinquante, je prendrais la liberté d’estimer leurs voix réunies un peu moins que la tienne. Tu me dis un grand mot en me disant : ''Je sais qu’ils ont des amis dans la haute classe'' ; mais c’est précisément dans les hautes classes que résident les principes conservateurs et les véritables maximes d’État. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Sur le protestantisme''
 
  
« La grande base du protestantisme étant le droit d'examiner, ce droit n'a point de limites ; il porte sur tout et ne peut recevoir de frein. [...] Or nul homme, et même nul corps, ne possédant, suivant cette secte, la souveraineté religieuse, il s'ensuit que l'homme ou le corps qui examine et rejette une opinion religieuse ne peut, sans une contradiction grossière, condamner l'homme ou le corps qui examine en examinerait ou en rejetterait d'autres. Donc, tous les dogmes seront examinés et, par une conséquence infaillible, rejetés plus tôt ou plus tard ; il n'y aura plus de croyance commune, plus de tribunal, plus de dogme régnant : c'est ce que veut Condorcet, et c'est ce que veulent ses semblables [...] Aussi, il n'y a pas de factieux, il n'y a pas d'ennemi de la religion et des lois qui n'ait vanté le protestantisme. Il n'y a pas de fauteurs de l'exécrable Révolution dont nous sommes les témoins qui n'ait vanté celle du XVIème siècle. »
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— Joseph de Maistre, Lettre à M. Le Chevalier de Saint-Réal, Saint-Pétersbourg, 22 décembre 1816/3 janvier 1817
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Sur le protestantisme''
 
  
« On ne s'exprime point exactement lorsque l'on dit que le protestantisme est, en général, favorable à la république ; il n'est favorable à aucun gouvernement : il les attaques tous ; mais comme la souveraineté n'existe pleinement que dans les monarchies, il déteste particulièrement cette forme de gouvernement, et il cherche les républiques où il a moins à ronger. Mais, là comme ailleurs, il fatigue les souveraineté et ne peut supporter le joug social. Il est républicain dans les monarchies et anarchiste dans les républiques. L'union constitutionnelle du sceptre et de la crosse le fait rugir. Il sait bien qu'il ne peut les briser qu'en les séparant, ce à quoi il travaille sans relâche. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Sur le protestantisme''
 
  
« Une intelligence céleste viendrait leur dicter des lois qu'ils protesteraient toujours : ce n'est pas cette autorité qui leur déplaît ; c'est l'autorité. »
+
« [...] '''il faut se préparer à une grande révolution, dont celle qui vient de finir (à ce qu’on dit) n’était que la préface. Le monde fermente, et l’on verra d’étranges choses''' : le spectacle, à la vérité, ne sera ni pour vous, ni pour moi [...]. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Sur le protestantisme''
 
  
« Les souverainetés n'ont de force, d'unité et de stabilité qu'en proportion qu'elles sont divinisés par la religion. Or le christianisme, c'est à dire le catholicisme, étant le ciment de toutes les souverainetés européennes, le protestantisme, en leur enlevant le catholicisme sans leur donner une autre foi, a miné la base de toutes celles qui ont eu le malheur d'embrasser la Réforme : en sorte que, plus tôt ou plus tard, il doit les laisser en l'air. Le mahométisme, même le paganisme auraient fait politiquement moins de mal, s'ils s'étaient substitués au christianisme avec leur espèce de dogmes et de foi. Car ce sont des religions, et le protestantisme n'en n'est point une. »
+
— Joseph de Maistre, Lettre à Tadeusz Brzozowski, Saint-Pétersbourg, 22 janvier 1817/3 février 1817
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Sur le protestantisme''
 
  
« Il est des mots qu'on répète souvent ; et, à force de les répéter, on s'habitue à croire qu'ils signifient quelque chose de réel ; et cependant il n'en n'est rien. De ce nombre est celui de protestant. Qu'est-ce qu'un protestant? Il semble d'abord qu'il est aisé de répondre ; mais si l'on réfléchit, on hésite. Est-ce un anglican, un luthérien, un calviniste, un zwinglien, un anabaptiste, un quaker, un méthodiste, un morave, etc. (je suis las). C'est tout cela, et ce n'est rien. Le protestant est un homme qui n'est pas catholique, en sorte que le protestantisme n'est qu'une négation. [...] Ainsi, le protestantisme est positivement, et au pied de la lettre, le sans-culottisme de la religion. L'un invoque la parole de Dieu ; l'autre, les droits de l'homme ; mais dans le fait c'est la même théorie, la même marche et le même résultat. Ces deux frères ont brisé la souveraineté pour la distribuer à la multitude. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre], ''Sur le protestantisme''
 
  
=== [[:Category:Russia|Russia]] ===
+
« La médiocrité refuse toujours d’admirer et souvent d’approuver [...]. »
  
« Grattez le Russe et vous trouverez le Tartare. »
+
Joseph de Maistre, Lettre à Pellegrino Rossi, Saint-Pétersbourg, 25 août 1815/6 septembre 1815
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
 
  
=== [[:Category:Happiness|Happiness]] ===
 
  
« Il n'y a rien de si infortuné qu'un homme qui n'a jamais souffert. »
+
« Jusqu’à présent les nations ont été ''tuées'' par la conquête, c’est-à-dire par voie de ''pénétration'' ; mais il se présente ici une grande question : — '''''Une nation peut-elle mourir sur son propre sol sans transplantation, ni pénétration, uniquement par voie de putréfaction, en laissant parvenir la corruption jusqu’au point central et jusqu’aux principes originaux et constitutifs qui font ce qu’elle est ?''''' C’est un grand et redoutable problème. Si vous en êtes là, il n’y a plus de Français, même en France ; ''Rome n’est plus dans Rome, et tout est perdu.'' »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
 
  
=== [[:Category:Civilization|Civilization]] ===
+
— Joseph de Maistre, Lettre à Louis de Bonald, Saint-Pétersbourg, 1er décembre 1814/13 décembre 1814
  
"Wherever an altar is found, there civilization exists."
 
*[http://en.wikipedia.org/wiki/Joseph_De_Maistre Joseph de Maistre]
 
  
== Texts ==
+
« [...] '''jamais il n’y avait eu, avant le dix-huitième siècle, et au sein du christianisme, ''une insurrection contre Dieu''''' ; jamais surtout on n’avait vu une conjuration sacrilège de tous les talents contre leur auteur [...]. »
 +
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 +
|auteur=Joseph de Maistre
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|titre de la contribution=Essai sur le principe générateur des constitutions politiques
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|page=399}}
  
*[[Considérations sur la France de Joseph de Maistre]]
+
« '''Ma philosophie théologique va toujours son train. Tout ce que nous voyons n’est qu’une révolution religieuse. Le reste, qui paraît immense, n’est qu’un appendice.''' »
  
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+
— Joseph de Maistre, Lettre à Pierre Louis Jean Casimir de Blacas d’Aulps, Saint-Pétersbourg, 3 juillet 1811
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+
 
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« On a fait sur cet objet important précisément le même sophisme que sur les institutions politiques : on a regardé l’homme comme un être abstrait, le même dans tous les temps et dans tous les pays, et l’on a tracé pour cet être imaginaire des plans de gouvernement tout aussi imaginaires ; tandis que l’expérience prouve, de la manière la plus évidente, que '''''toute nation a le gouvernement qu’elle mérite''''', de manière que tout plan de gouvernement n’est qu’un rêve funeste, s’il n’est pas en harmonie parfaite avec le caractère de la nation. »
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 +
— Joseph de Maistre, Lettre à Alexeï Razoumovski, juin 1811
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« [...] le sang innocent qui couvrant les échafauds qui couvraient la France ; des hommes frisant et poudrant des têtes sanglantes, et la bouche même des femmes souillée de sang humain. »
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« '''Le plus grand défaut pour une femme, mon cher enfant, ''c’est d’être un homme''.''' »
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— Joseph de Maistre, Lettre à sa fille Adèle de Maistre, 26 décembre 1804
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« Il était aisé de prévoir que l’abolition du catholicisme menait droit à celle du christianisme, et que le système des Réformateurs en dernière analyse se réduisait à la singulière prétention de vouloir tout à la fois maintenir les lois d’un empire et renverser le pouvoir qui les fait exécuter. »
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« On ne s’exprime point exactement lorsque l’on dit que le protestantisme est, en général, favorable à la république ; il n’est favorable à aucun gouvernement : il les attaques tous ; mais comme la souveraineté n’existe pleinement que dans les monarchies, il déteste particulièrement cette forme de gouvernement, et il cherche les républiques où il a moins à ronger. Mais, là comme ailleurs, il fatigue la souveraineté et ne peut supporter le joug social. Il est républicain dans les monarchies et anarchiste dans les républiques. [...] l’union constitutionnelle du sceptre et de la crosse le fait rugir. Il sait bien qu’il ne peut les briser qu’en les séparant, et c’est à quoi il travaille sans relâche. »
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« Les souverainetés surtout n’ont de force, d’unité et de stabilité qu’en proportion qu’elles sont ''divinisés'' par la religion. Or le christianisme, c’est-à-dire le catholicisme, étant le ciment de toutes les souverainetés européennes, le protestantisme, en leur enlevant le catholicisme sans leur donner une autre foi, a miné la base de toutes celles qui ont eu le malheur d’embrasser la Réforme : en sorte que, plus tôt ou plus tard, il doit les laisser en l’air.
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'''Le mahométisme, le paganisme même auraient fait politiquement moins de mal, s’ils s’étaient substitués au christianisme avec leur espèce de dogmes et de foi. Car ce sont des religions, et le protestantisme n’en n’est point une.''' »
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« Qu’est-ce qu’un protestant ? Il semble d’abord qu’il est aisé de répondre ; mais si l’on réfléchit, on hésite. Est-ce un anglican, un luthérien, un calviniste, un zwinglien, un anabaptiste, un quaker, un méthodiste, un morave, etc. (je suis las). C’est tout cela, et ce n’est rien. '''Le protestant est un ''homme qui n’est pas catholique'', en sorte que le protestantisme n’est qu’une négation.''' [...]
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Ainsi, le protestantisme est positivement, et au pied de la lettre, le ''sans-culottisme'' de la religion. L’un invoque la ''parole'' de Dieu ; l’autre, ''les droits de l’homme'' ; mais dans le fait c’est la même théorie, la même marche et le même résultat. Ces deux frères ont brisé la souveraineté pour la distribuer à la multitude. »
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« Louis XIV foula au pied le protestantisme et il mourut dans son lit, brillant de gloire et chargé d’années. Louis XVI le caressa et il est mort sur l’échafaud. »
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« [...] le principe fondamental de cette religion [le christianisme], l’axiome primitif sur lequel elle reposait dans tout l’univers avant les novateurs du XVIe siècle, c’était l’infaillibilité de l’enseignement d’où résulte le respect aveugle pour l’autorité, l’abnégation de tout raisonnement individuel, et par conséquent l’universalité de croyance.
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Or ces novateurs sapèrent cette base : ils substituèrent le jugement particulier au jugement ''catholique'' ; ils substituèrent follement l’autorité exclusive d’un livre à celle du ministère enseignant plus ancien que le livre et chargé de nous l’expliquer.
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De là vient le caractère particulier de l’hérésie du XVIe siècle. Elle n’est point seulement une hérésie religieuse, mais une hérésie civile, parce qu’en affranchissant le peuple du joug de l’obéissance et lui accordant la souveraineté religieuse, elle déchaîne l’orgueil général contre l’autorité, et met la discussion à la place de l’obéissance. »
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« [...] '''l’empire est ''sacré'', la religion est ''civile'' ; les deux puissances se confondent ; chacune emprunte de l’autre une partie de sa force, et, malgré les querelles qui ont divisé ces deux sœurs, elles ne peuvent vivre séparées.''' »
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« [...] ''depuis l’époque de de la Réformation, il existe en Europe un esprit d’insurrection qui lutte d’une manière tantôt publique, tantôt secrète, mais toujours réelle, contre toutes les souverainetés et surtout contre toutes les monarchies.''
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'''Le grand ennemi de l’Europe qu’il importe d’étouffer par tous les moyens qui ne sont pas des crimes, l’ulcère funeste qui s’attache à toutes les souverainetés et qui les ronge sans relâche ; le fils de l’orgueil, le père de l’anarchie, le dissolvant universel, c’est le protestantisme'''.
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Qu’est-ce que le protestantisme ? C’est l’insurrection de la raison individuelle contre la raison générale [...]. »
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« '''[...] le rétablissement de la Monarchie, qu’on appelle ''contre-révolution'', ne sera point une ''révolution contraire'', mais le ''contraire de la Révolution''.''' »
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« La constitution de 1795, tout comme ses aînées, est faite pour l’''homme''. Or, il n’y a point d’''homme'' dans le monde. '''J’ai vu, dans ma vie, des Français, des Italiens, des Russes, etc., je sais même, grâce à Montesquieu, ''qu’on peut être Persan'' : mais quant à l’''homme'', je déclare ne l’avoir rencontré de ma vie''' ; s’il existe, c’est bien à mon insu.
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[...] une constitution qui est faite pour toutes les nations, n’est faite pour aucune : c’est une pure abstraction, une œuvre scolastique faite pour exercer l’esprit d’après une hypothèse idéale, et qu’il faut adresser à l’''homme'' dans les espaces imaginaires où il habite. »
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« '''Plus on écrit, et plus l’institution est faible''', la raison en est claire. Les lois ne sont que des déclarations de droits, et les droits ne sont déclarés que lorsqu’ils sont attaqués ; en sorte que la multiplicité des lois constitutionnelles écrites ne prouve que la multiplicité des chocs et le danger d’une destruction.
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Voilà pourquoi l’institution la plus vigoureuse de l’antiquité profane fut celle de Lacédémone, où l’on n’écrivit rien. »
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« '''Il n’y a plus de prêtres ; on les a chassés, égorgés, avilis ; on les a dépouillés ; et ceux qui ont échappé à la guillotine, aux bûchers, aux poignards, aux fusillades, aux noyades, à la déportation, reçoivent aujourd’hui l’aumône qu’ils donnaient jadis.''' [...] Les autels sont renversés ; on a promené dans les rues des animaux immondes sous les vêtements des pontifes ; les coupes sacrées ont servi à d’abominables orgies ; et sur ces autels que la foi antique environne de chérubins éblouis, on a fait monter des prostituées nues. »
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« Le christianisme a été prêché par des ignorants et cru par des savants, et c’est en quoi il ne ressemble à rien de connu. »
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« '''Qu’on rie des idées religieuses, ou qu’on les vénère, n’importe : elles ne forment pas moins, vraies ou fausses, la base unique de toutes les institutions durables.''' »
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« '''Il y a dans la Révolution française un caractère ''satanique'' qui la distingue de tout ce qu’on a vu et peut-être de tout ce qu’on verra.''' »
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« Or, '''ce qui distingue la révolution française, et ce qui en fait un ''événement'' unique dans l’histoire, c’est qu’elle est ''mauvaise'' radicalement''' ; aucun élément de bien n’y soulage l’œil de l’observateur : c’est le plus haut degré de corruption ; c’est la pure impureté. »
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« [...] '''il ne peut exister une grande nation libre sous un gouvernement républicain'''. »
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« Un des plus grands crimes qu’on puisse commettre, c’est sans doute l’attentat contre la ''souveraineté'', nul n’ayant des suites plus terribles. [...]
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Il faut encore faire une observation importante : c’est que tout attentat commis contre la souveraineté, ''au nom de la nation'', est toujours plus ou moins un crime national [...].
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Or, tous les crimes nationaux contre la souveraineté sont punis sans délai et d’une manière terrible ; c’est une loi qui n’a jamais souffert d’exception. [...] Chaque goutte de sang de Louis XVI en coûtera des torrents à la France ; quatre millions de Français, peut-être, payeront de leurs têtes le grand crime national d’une insurrection anti-religieuse et anti-sociale, couronnée par un régicide. »
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« '''Chaque nation, comme chaque individu, a reçu une mission qu’elle doit remplir.''' »
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« Enfin, plus on examine les personnages en apparence les plus actifs de la Révolution, et plus on trouve en eux quelque chose de passif et de mécanique. On ne saurait trop le répéter, ce ne sont point les hommes qui mènent la révolution, c’est la révolution qui emploie les hommes. On dit fort bien, quand on dit qu’''elle va toute seule''. »
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« Il faut avoir le courage de l’avouer, Madame : longtemps nous n’avons point compris la révolution dont nous sommes les témoins ; '''longtemps nous l’avons prise pour un ''événement''. Nous étions dans l’erreur : c’est une ''époque'' ; et malheur aux générations qui assistent aux époques du monde !''' »
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— Joseph de Maistre, Discours à Mme la marquise de Costa sur la vie et la mort de son fils Alexis Louis Eugène de Costa, 1er septembre 1794
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== Citations sur Joseph de Maistre ==
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« Joseph de Maistre disait, il y a plus d’un siècle, que l’homme est trop méchant pour mériter d’être libre.
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'''Ce Voyant était un contemporain de la Révolution dont il contemplait, en prophète, la grandiose horreur, et il lui parlait face à face.'''
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'''Il mourut dans l’épouvante et le mépris de ce colloque, en prononçant l’oraison funèbre de l’Europe civilisée.'''
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Il n’aurait donc rien de plus à dire aujourd’hui, et les finales porcheries de notre dernière enfance n’ajouteraient absolument rien à la terrifiante sécurité de son diagnostic. »
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{{Réf Livre
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|auteur=[[Léon Bloy]]
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|titre=Le Désespéré
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« De Maistre et Edgar Poe m’ont appris à raisonner. »
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|auteur=[[Charles Baudelaire]]
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|titre de la contribution=Hygiène
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== Textes ==
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 +
*[[Jugement sur Voltaire - Joseph de Maistre]]
 +
*[[Plaidoyer pour l’Inquisition - Joseph de Maistre]]
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*[[Lettre à sa fille - Joseph de Maistre]]
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== Bibliographie ==
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Citations

Le protestantisme, « c’est le dissolvant universel. »

— Joseph de Maistre, Quatre chapitres sur la Russie (1859, posthume), éd. Éditions Vagabonde, 2024 (ISBN 9782919067541), p. 175


« L’illuminisme s’est allié avec toutes les sectes parce qu’elles ont toutes quelque chose qui lui convient ; ainsi, il s’aide des jansénistes de France contre le pape, des jacobins contre les rois et des juifs contre le christianisme en général.

C’est donc un monstre composé de tous les monstres, et si nous ne le tuons pas, il nous tuera.

C’est par cette multitude de relations et de points de contact qu’il est particulièrement dangereux, parce qu’il se fait servir ainsi par une multitude d’hommes qui ne le connaissent pas.

Les juifs dont on vient de parler méritent une attention particulière de la part de tous les gouvernements, mais surtout encore de celui de la Russie, qui en a beaucoup dans son sein. Il ne faut pas être étonné si le grand ennemi de l’Europe les favorise d’une manière si visible ; déjà ils disposent de propriétés immenses en Toscane et en Alsace ; déjà ils ont un chef-lieu à Paris, et un autre à Rome, d’où le chef de l’Église a été chassé. Tout porte à croire que leur argent, leur haine et leurs talents sont au service des grands conjurés.

Le plus grand et le plus funeste talent de cette secte maudite qui se sert de tout pour arriver à ses fins, a été depuis son origine de se servir des princes mêmes pour les perdre. »

— Joseph de Maistre, Quatre chapitres sur la Russie (1859, posthume), éd. Éditions Vagabonde, 2024 (ISBN 9782919067541), p. 154-155


« Une religion tolérée est celle qui, s’étant introduite dans un État, ou violemment ou clandestinement, finit par s’y faire donner une existence légale en forçant la main au souverain. »

— Joseph de Maistre, Quatre chapitres sur la Russie (1859, posthume), éd. Éditions Vagabonde, 2024 (ISBN 9782919067541), p. 142


« Les hommes d’État doivent sur ce point se défier d’eux-même ; car les systèmes modernes peuvent fort bien les avoir atteints plus ou moins et avoir rendu ces doctrines moins choquantes pour eux. »

— Joseph de Maistre, Quatre chapitres sur la Russie (1859, posthume), éd. Éditions Vagabonde, 2024 (ISBN 9782919067541), p. 138


« Sur cet esprit destructeur du seizième siècle sont venus se greffer tous les systèmes antisociaux et antichrétiens qui ont paru de nos jours ; calvinisme, jansénisme, philosophisme, illuminisme, etc. Tout cela ne fait qu’un et ne doit être considéré que comme une seule secte, qui a juré la destruction du christianisme et celle de tous les trônes chrétiens, mais surtout et avant tout celle de la maison de Bourbon et du siège de Rome, en quoi elle déjà réussi autant qu’il est donné à la force humaine.

Voilà l’ennemi de tous les rois ; on le leur a montré de toutes les manières. Que ceux qui sont encore debout prennent bien garde à eux : c’est l’instante prière de tous les amis de l’ordre. Nul prince n’a jamais été autant exposé que l’empereur de Russie : la terrible secte qui couvre maintenant l’Europe peut être comparée à une plante vénéneuse qui s’envenime davantage à mesure qu’elle est transplantée. »

— Joseph de Maistre, Quatre chapitres sur la Russie (1859, posthume), éd. Éditions Vagabonde, 2024 (ISBN 9782919067541), p. 133


« Le philosophisme, qui profite de tout, se sert, pour tuer le christianisme, de la science qu’on a déchaînée sur la Russie […]. »

— Joseph de Maistre, Quatre chapitres sur la Russie (1859, posthume), éd. Éditions Vagabonde, 2024 (ISBN 9782919067541), p. 131


« La science resserrée est un bien : trop répandue, c’est un poison. »

— Joseph de Maistre, Quatre chapitres sur la Russie (1859, posthume), éd. Éditions Vagabonde, 2024 (ISBN 9782919067541), p. 128


« La force que la religion exerce sur l’homme est toujours en proportion directe avec la considération accordée à ses ministres. »

— Joseph de Maistre, Quatre chapitres sur la Russie (1859, posthume), éd. Éditions Vagabonde, 2024 (ISBN 9782919067541), p. 109


« L’esclavage est en Russie parce qu’il y est nécessaire et que l’empereur ne peut régner sans l’esclavage. »

— Joseph de Maistre, Quatre chapitres sur la Russie (1859, posthume), éd. Éditions Vagabonde, 2024 (ISBN 9782919067541), p. 107


« Mais de tous les monarques, le plus dur, le plus despotique, le plus intolérable, c’est le monarque peuple. »

— Joseph de Maistre, De la souveraineté du peuple (1870, posthume), éd. Presses Universitaires de France, 1992 (ISBN 9782130442172), p. 245


La démocratie est « une association d’hommes sans souveraineté. »

— Joseph de Maistre, De la souveraineté du peuple (1870, posthume), éd. Presses Universitaires de France, 1992 (ISBN 9782130442172), p. 217


« On peut dire en général que tous les gouvernements non monarchiques sont aristocratiques, car la démocratie n’est qu’une aristocratie électives. »

— Joseph de Maistre, De la souveraineté du peuple (1870, posthume), éd. Presses Universitaires de France, 1992 (ISBN 9782130442172), p. 207


« Puissent aussi les peuples de l’Europe fermer l’oreille à la voix des sophistes, et, détournant les yeux de toutes les illusions théoriques, ne les fixer que sur ces loix vénérables qui sont rarement écrites, dont il n’est possible d’assigner ni les époques ni les auteurs, et que les peuples n’ont pas faites, mais ont fait les peuples.

Ces loix viennent de Dieu : le reste est des humains ! »

— Joseph de Maistre, De la souveraineté du peuple (1870, posthume), éd. Presses Universitaires de France, 1992 (ISBN 9782130442172), p. 206


« La monarchie est une aristocratie centralisée. Dans tous les temps et dans tous les lieux l’aristocratie commande. Quelque forme qu’on donne aux gouvernements, toujours la naissance et les richesses se placent au premier rang, et nulle part elles ne règnent plus durement que là où leur empire n’est pas fondé sur la loi. Mais, dans la monarchie, le roi est le centre de cette aristocratie ; c’est bien elle qui commande comme partout ; mais elle commande au nom du roi, ou, si l’on veut, c’est le roi éclairé par les lumières de l’aristocratie. »

— Joseph de Maistre, De la souveraineté du peuple (1870, posthume), éd. Presses Universitaires de France, 1992 (ISBN 9782130442172), p. 190


« Il faut toujours rappeler les hommes à l’histoire qui est le premier maître en politique, ou pour mieux dire le seul. Quand on dit que l’homme est né pour la liberté, on dit une phrase qui n’a point de sens. »

— Joseph de Maistre, De la souveraineté du peuple (1870, posthume), éd. Presses Universitaires de France, 1992 (ISBN 9782130442172), p. 186


« [...] il n’y a pas de véritable souverain partout où il n’y a pas de roi. [...]

Les adversaires de l’origine divine en veulent toujours aux rois et ne parlent que de rois. Ils ne veulent pas croire que l’autorité des rois vienne de Dieu ; mais il ne s’agit point de royauté en particulier ; il s’agit de souveraineté en général. Oui, toute souveraineté vient de Dieu ; sous quelque forme qu’elle existe, elle n’est point l’ouvrage de l’homme. Elle est une, absolue, et inviolable de sa nature. »

— Joseph de Maistre, De la souveraineté du peuple (1870, posthume), éd. Presses Universitaires de France, 1992 (ISBN 9782130442172), p. 185-186


« Partout où la raison individuelle domine, il ne peut exister rien de grand : car tout ce qu’il y a de grand repose sur une croyance, et le choc des opinions particulières livrées à elles-mêmes ne produit que le scepticisme qui détruit tout. Morale universelle et particulière, religion, loix, coutumes vénérées, préjugés utiles, rien ne subsiste, tout se fond devant lui ; c’est le dissolvant universel. [...]

Or, si l’on recherche quelles sont les grandes et solides bases de toutes les institutions possibles du premier ou du second ordre, on trouve toujours la religion et le patriotisme.

Et si l’on y réfléchit encore plus attentivement, on trouvera que ces deux choses se confondent ; car il n’y a pas de véritable patriotisme sans religion [...]. »

— Joseph de Maistre, De la souveraineté du peuple (1870, posthume), éd. Presses Universitaires de France, 1992 (ISBN 9782130442172), p. 172


« Il faut qu’il y ait une religion de l’État comme une politique de l’État ; ou, plutôt, il faut que les dogmes religieux et politiques mêlés et confondus forment ensemble une raison universelle ou nationale assez forte pour réprimer les aberrations de la raison individuelle qui est, de sa nature, l’ennemie mortelle de toute association quelconque, parce qu’elle ne produit que des opinions divergentes.

Tous les peuples connus ont été heureux et puissants à mesure qu’ils ont obéi plus fidèlement à cette raison nationale qui n’est autre chose que l’anéantissement des dogmes individuels et le règne absolu et général des dogmes nationaux, c’est-à-dire des préjugés utiles. »

— Joseph de Maistre, De la souveraineté du peuple (1870, posthume), éd. Presses Universitaires de France, 1992 (ISBN 9782130442172), p. 147-148


« La raison humaine réduite à ses forces individuelles est parfaitement nulle, non seulement pour la création, mais encore pour la conservation de toute association religieuse ou politique, parce qu’elle ne produit que des disputes, et que l’homme pour se conduire, n’a pas besoin de problèmes, mais de croyances. [...]

Il n’y a rien de si important [...] que les préjugés. Ne prenons point ce mot en mauvaise part. Il ne signifie point nécessairement des idées fausses, mais seulement, suivant la force du mot, des opinions quelconques adoptées avant tout examen. Or ces sortes d’opinions sont le plus grand besoin de l’homme, les véritables éléments de son bonheur, et le Palladium des empires. Sans elles, il ne peut y avoir ni culte, ni morale, ni gouvernement. »

— Joseph de Maistre, De la souveraineté du peuple (1870, posthume), éd. Presses Universitaires de France, 1992 (ISBN 9782130442172), p. 147


« Plus la raison humaine se confie en elle-même, plus elle cherche à tirer tous ses moyens d’elle-même ; et plus elle est absurde, plus elle montre son impuissance. Voilà pourquoi le plus grand fléau de l’univers a toujours été, dans tous les siècles, ce qu’on appelle Philosophie, attendu que la Philosophie n’est que la raison humaine agissant toute seule, et que la raison humaine réduite à ses forces individuelles n’est qu’une brute dont toute la puissance se réduit à détruire. »

— Joseph de Maistre, De la souveraineté du peuple (1870, posthume), éd. Presses Universitaires de France, 1992 (ISBN 9782130442172), p. 132-133


« Tel est le caractère de Rousseau : il rencontre souvent des vérités particulières, et les exprime mieux que personne ; mais ces vérités sont stériles entre ses mains : presque toujours il conclut mal, parce que son orgueil l’éloigne constamment des routes battues du bon sens pour le jeter dans la singularité. Personne ne taille mieux que lui les matériaux, et personne ne bâtit plus mal. Tout est bon sans ses ouvrages, excepté ses systèmes. »

— Joseph de Maistre, De la souveraineté du peuple (1870, posthume), éd. Presses Universitaires de France, 1992 (ISBN 9782130442172), p. 118


« La société et la souveraineté naquirent [...] ensemble ; il est impossible de séparer ces deux idées. [...] Le premier homme fut roi de ses enfants [...].

[...] sans la souveraineté, il ne peut y avoir d’ensemble ni d’unité politique. »

— Joseph de Maistre, De la souveraineté du peuple (1870, posthume), éd. Presses Universitaires de France, 1992 (ISBN 9782130442172), p. 104-105


« Toute question sur la nature de l’homme doit se résoudre par l’histoire. Le philosophe qui veut nous prouver par des raisonnements à priori ce que doit être l’homme, ne mérite par d’être écouté : il substitue des raisons de convenance à l’expérience, et ses propres décisions à la volonté du Créateur. »

— Joseph de Maistre, De la souveraineté du peuple (1870, posthume), éd. Presses Universitaires de France, 1992 (ISBN 9782130442172), p. 96


« Le peuple est souverain, dit-on ; et de qui ? — De lui-même apparemment. Le peuple est donc sujet. Il y a sûrement ici quelque équivoque s’il n’y a pas une erreur, car le peuple qui commande n’est pas le peuple qui obéit. Il suffit donc d’énoncer la proposition générale : le peuple est souverain, pour sentir qu’elle a besoin d’un commentaire. »

— Joseph de Maistre, De la souveraineté du peuple (1870, posthume), éd. Presses Universitaires de France, 1992 (ISBN 9782130442172), p. 91


« Lue sans notes et sans explication, l’Écriture sainte est un poison. »

— Joseph de Maistre, « Les Soirées de Saint-Pétersbourg » (1821), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 774


« [...] il faut nous tenir prêts pour un événement immense dans l’ordre divin, vers lequel nous marchons avec une vitesse accélérée qui doit frapper tous les observateurs. Il n’y a plus de religion sur la terre : le genre humain ne peut demeurer dans cet état. Des oracles redoutables annoncent d’ailleurs que les temps sont arrivés. »

— Joseph de Maistre, « Les Soirées de Saint-Pétersbourg » (1821), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 762


« Le sceptre de la science n’appartient à l’Europe que parce qu’elle est chrétienne. Elle n’est parvenue à ce haut point de civilisation et de connaissance que parce qu’elle a commencé par la théologie ; parce que les universités ne furent d’abord que des écoles de théologie, et parce que toutes les sciences greffées sur ce sujet divin ont manifesté la sève divine par une immense végétation. »

— Joseph de Maistre, « Les Soirées de Saint-Pétersbourg » (1821), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 740


« Le peuple le mieux constitué est celui qui a le moins écrit de lois constitutionnelles ; et toute constitution écrite est NULLE. »

— Joseph de Maistre, « Les Soirées de Saint-Pétersbourg » (1821), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 705


« [...] il n’y aurait rien de si infortuné qu’un homme qui n’aurait jamais éprouvé l’infortune : car jamais un tel homme ne pourrait être sûr de lui-même, ni savoir ce qu’il vaut. »

— Joseph de Maistre, « Les Soirées de Saint-Pétersbourg » (1821), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 690


« Je crois de plus en mon âme et conscience que si l’homme pouvait vivre dans ce monde exempt de toute espèce de malheurs, il finirait par s’abrutir au point d’oublier complètement toutes les choses célestes et Dieu même. Comment pourrait-il, dans cette supposition, s’occuper d’un ordre supérieur, puisque dans celui-même où nous vivons, les misères qui nous accablent ne peuvent nous désenchanter des charmes trompeurs de cette malheureuse vie ? »

— Joseph de Maistre, « Les Soirées de Saint-Pétersbourg » (1821), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 689


« Les hommes ne peuvent être réunis pour un but quelconque, sans une loi ou une règle qui les prive de leur volonté : il faut être religieux ou soldat. »

— Joseph de Maistre, « Les Soirées de Saint-Pétersbourg » (1821), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 685


« La guerre est donc divine en elle-même, puisque c’est une loi du monde. [...]

La guerre est divine dans la gloire mystérieuse qui l’environne, et dans l’attrait non moins inexplicable qui nous y porte. »

— Joseph de Maistre, « Les Soirées de Saint-Pétersbourg » (1821), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 661


« [...] l’ange exterminateur tourne comme le soleil autour de ce malheureux globe, et ne laisse respirer une nation que pour en frapper d’autres. »

— Joseph de Maistre, « Les Soirées de Saint-Pétersbourg » (1821), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 661


« [...] jamais le christianisme, si vous y regardez de près, ne vous paraîtra plus sublime, plus digne de Dieu, et plus fait pour l’homme qu’à la guerre. »

— Joseph de Maistre, « Les Soirées de Saint-Pétersbourg » (1821), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 658-659


« Il y a une règle sûre pour juger les livres comme pour les hommes, même sans les connaître : il suffit de savoir par qui ils sont aimés, et par qui ils sont haïs. Cette règle ne trompe jamais, et déjà je vous l’ai proposée à l’égard de Bacon. Dès que vous le voyez mis à la mode par les encyclopédistes, traduit par un athée et loué sans mesure par le torrent des philosophes du dernier siècle, tenez pour sûr, sans autre examen, que sa philosophie est, du moins dans ses bases générales, fausse et dangereuse. »

— Joseph de Maistre, « Les Soirées de Saint-Pétersbourg » (1821), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 634


« Partout où vous verrez un autel, là se trouve la civilisation. »

— Joseph de Maistre, « Les Soirées de Saint-Pétersbourg » (1821), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 494


« [...] toute dégradation individuelle ou nationale est sur-le-champ annoncée par une dégradation rigoureusement proportionnelle dans le langage. »

— Joseph de Maistre, « Les Soirées de Saint-Pétersbourg » (1821), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 485


« [...] le glaive de la justice n’a point de fourreau ; toujours il doit menacer ou frapper. »

— Joseph de Maistre, « Les Soirées de Saint-Pétersbourg » (1821), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 471


« Mais les fausses opinions ressemblent à la fausse monnaie qui est frappée d’abord par de grands coupables, et dépensée ensuite par d’honnêtes gens, qui perpétuent le crime sans savoir ce qu’ils font. »

— Joseph de Maistre, « Les Soirées de Saint-Pétersbourg » (1821), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 464


« Je ne vis plus qu’à demi. D’autres épines encore s’enfoncent dans mon cœur, mon esprit s’en ressent : de petit il est devenu nul, hic jacet ; mais je meurs avec l’Europe, je suis en bonne compagnie. »

— Joseph de Maistre, Lettre au comte de Marcellus, 9 août 1819


« Mais qu’est-ce qu’une nation mon cher ami ? C’est le souverain et l’aristocratie. Il faut peser les voix, et non les compter. Je ne sais combien tu as de domestiques ; mais quand tu en aurais cinquante, je prendrais la liberté d’estimer leurs voix réunies un peu moins que la tienne. Tu me dis un grand mot en me disant : Je sais qu’ils ont des amis dans la haute classe ; mais c’est précisément dans les hautes classes que résident les principes conservateurs et les véritables maximes d’État. »

— Joseph de Maistre, Lettre à M. Le Chevalier de Saint-Réal, Saint-Pétersbourg, 22 décembre 1816/3 janvier 1817


« [...] il faut se préparer à une grande révolution, dont celle qui vient de finir (à ce qu’on dit) n’était que la préface. Le monde fermente, et l’on verra d’étranges choses : le spectacle, à la vérité, ne sera ni pour vous, ni pour moi [...]. »

— Joseph de Maistre, Lettre à Tadeusz Brzozowski, Saint-Pétersbourg, 22 janvier 1817/3 février 1817


« La médiocrité refuse toujours d’admirer et souvent d’approuver [...]. »

— Joseph de Maistre, Lettre à Pellegrino Rossi, Saint-Pétersbourg, 25 août 1815/6 septembre 1815


« Jusqu’à présent les nations ont été tuées par la conquête, c’est-à-dire par voie de pénétration ; mais il se présente ici une grande question : — Une nation peut-elle mourir sur son propre sol sans transplantation, ni pénétration, uniquement par voie de putréfaction, en laissant parvenir la corruption jusqu’au point central et jusqu’aux principes originaux et constitutifs qui font ce qu’elle est ? C’est un grand et redoutable problème. Si vous en êtes là, il n’y a plus de Français, même en France ; Rome n’est plus dans Rome, et tout est perdu. »

— Joseph de Maistre, Lettre à Louis de Bonald, Saint-Pétersbourg, 1er décembre 1814/13 décembre 1814


« [...] jamais il n’y avait eu, avant le dix-huitième siècle, et au sein du christianisme, une insurrection contre Dieu ; jamais surtout on n’avait vu une conjuration sacrilège de tous les talents contre leur auteur [...]. »

— Joseph de Maistre, « Essai sur le principe générateur des constitutions politiques » (1814), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 399


« Ma philosophie théologique va toujours son train. Tout ce que nous voyons n’est qu’une révolution religieuse. Le reste, qui paraît immense, n’est qu’un appendice. »

— Joseph de Maistre, Lettre à Pierre Louis Jean Casimir de Blacas d’Aulps, Saint-Pétersbourg, 3 juillet 1811


« On a fait sur cet objet important précisément le même sophisme que sur les institutions politiques : on a regardé l’homme comme un être abstrait, le même dans tous les temps et dans tous les pays, et l’on a tracé pour cet être imaginaire des plans de gouvernement tout aussi imaginaires ; tandis que l’expérience prouve, de la manière la plus évidente, que toute nation a le gouvernement qu’elle mérite, de manière que tout plan de gouvernement n’est qu’un rêve funeste, s’il n’est pas en harmonie parfaite avec le caractère de la nation. »

— Joseph de Maistre, Lettre à Alexeï Razoumovski, juin 1811

« [...] le sang innocent qui couvrant les échafauds qui couvraient la France ; des hommes frisant et poudrant des têtes sanglantes, et la bouche même des femmes souillée de sang humain. »

— Joseph de Maistre, « Éclaircissement sur les sacrifices » (1810), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 824


« Le plus grand défaut pour une femme, mon cher enfant, c’est d’être un homme. »

— Joseph de Maistre, Lettre à sa fille Adèle de Maistre, 26 décembre 1804


« Il était aisé de prévoir que l’abolition du catholicisme menait droit à celle du christianisme, et que le système des Réformateurs en dernière analyse se réduisait à la singulière prétention de vouloir tout à la fois maintenir les lois d’un empire et renverser le pouvoir qui les fait exécuter. »

— Joseph de Maistre, « Sur le protestantisme » (1798), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 318


« On ne s’exprime point exactement lorsque l’on dit que le protestantisme est, en général, favorable à la république ; il n’est favorable à aucun gouvernement : il les attaques tous ; mais comme la souveraineté n’existe pleinement que dans les monarchies, il déteste particulièrement cette forme de gouvernement, et il cherche les républiques où il a moins à ronger. Mais, là comme ailleurs, il fatigue la souveraineté et ne peut supporter le joug social. Il est républicain dans les monarchies et anarchiste dans les républiques. [...] l’union constitutionnelle du sceptre et de la crosse le fait rugir. Il sait bien qu’il ne peut les briser qu’en les séparant, et c’est à quoi il travaille sans relâche. »

— Joseph de Maistre, « Sur le protestantisme » (1798), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 326


« Les souverainetés surtout n’ont de force, d’unité et de stabilité qu’en proportion qu’elles sont divinisés par la religion. Or le christianisme, c’est-à-dire le catholicisme, étant le ciment de toutes les souverainetés européennes, le protestantisme, en leur enlevant le catholicisme sans leur donner une autre foi, a miné la base de toutes celles qui ont eu le malheur d’embrasser la Réforme : en sorte que, plus tôt ou plus tard, il doit les laisser en l’air.

Le mahométisme, le paganisme même auraient fait politiquement moins de mal, s’ils s’étaient substitués au christianisme avec leur espèce de dogmes et de foi. Car ce sont des religions, et le protestantisme n’en n’est point une. »

— Joseph de Maistre, « Sur le protestantisme » (1798), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 329


« Qu’est-ce qu’un protestant ? Il semble d’abord qu’il est aisé de répondre ; mais si l’on réfléchit, on hésite. Est-ce un anglican, un luthérien, un calviniste, un zwinglien, un anabaptiste, un quaker, un méthodiste, un morave, etc. (je suis las). C’est tout cela, et ce n’est rien. Le protestant est un homme qui n’est pas catholique, en sorte que le protestantisme n’est qu’une négation. [...]

Ainsi, le protestantisme est positivement, et au pied de la lettre, le sans-culottisme de la religion. L’un invoque la parole de Dieu ; l’autre, les droits de l’homme ; mais dans le fait c’est la même théorie, la même marche et le même résultat. Ces deux frères ont brisé la souveraineté pour la distribuer à la multitude. »

— Joseph de Maistre, « Sur le protestantisme » (1798), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 329-330


« Louis XIV foula au pied le protestantisme et il mourut dans son lit, brillant de gloire et chargé d’années. Louis XVI le caressa et il est mort sur l’échafaud. »

— Joseph de Maistre, « Sur le protestantisme » (1798), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 320


« [...] le principe fondamental de cette religion [le christianisme], l’axiome primitif sur lequel elle reposait dans tout l’univers avant les novateurs du XVIe siècle, c’était l’infaillibilité de l’enseignement d’où résulte le respect aveugle pour l’autorité, l’abnégation de tout raisonnement individuel, et par conséquent l’universalité de croyance.

Or ces novateurs sapèrent cette base : ils substituèrent le jugement particulier au jugement catholique ; ils substituèrent follement l’autorité exclusive d’un livre à celle du ministère enseignant plus ancien que le livre et chargé de nous l’expliquer.

De là vient le caractère particulier de l’hérésie du XVIe siècle. Elle n’est point seulement une hérésie religieuse, mais une hérésie civile, parce qu’en affranchissant le peuple du joug de l’obéissance et lui accordant la souveraineté religieuse, elle déchaîne l’orgueil général contre l’autorité, et met la discussion à la place de l’obéissance. »

— Joseph de Maistre, « Sur le protestantisme » (1798), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 312


« [...] l’empire est sacré, la religion est civile ; les deux puissances se confondent ; chacune emprunte de l’autre une partie de sa force, et, malgré les querelles qui ont divisé ces deux sœurs, elles ne peuvent vivre séparées. »

— Joseph de Maistre, « Sur le protestantisme » (1798), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 312


« [...] depuis l’époque de de la Réformation, il existe en Europe un esprit d’insurrection qui lutte d’une manière tantôt publique, tantôt secrète, mais toujours réelle, contre toutes les souverainetés et surtout contre toutes les monarchies.

Le grand ennemi de l’Europe qu’il importe d’étouffer par tous les moyens qui ne sont pas des crimes, l’ulcère funeste qui s’attache à toutes les souverainetés et qui les ronge sans relâche ; le fils de l’orgueil, le père de l’anarchie, le dissolvant universel, c’est le protestantisme.

Qu’est-ce que le protestantisme ? C’est l’insurrection de la raison individuelle contre la raison générale [...]. »

— Joseph de Maistre, « Sur le protestantisme » (1798), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 311


« [...] le rétablissement de la Monarchie, qu’on appelle contre-révolution, ne sera point une révolution contraire, mais le contraire de la Révolution. »

— Joseph de Maistre, « Considérations sur la France » (1796), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 276


« La constitution de 1795, tout comme ses aînées, est faite pour l’homme. Or, il n’y a point d’homme dans le monde. J’ai vu, dans ma vie, des Français, des Italiens, des Russes, etc., je sais même, grâce à Montesquieu, qu’on peut être Persan : mais quant à l’homme, je déclare ne l’avoir rencontré de ma vie ; s’il existe, c’est bien à mon insu.

[...] une constitution qui est faite pour toutes les nations, n’est faite pour aucune : c’est une pure abstraction, une œuvre scolastique faite pour exercer l’esprit d’après une hypothèse idéale, et qu’il faut adresser à l’homme dans les espaces imaginaires où il habite. »

— Joseph de Maistre, « Considérations sur la France » (1796), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 235


« Plus on écrit, et plus l’institution est faible, la raison en est claire. Les lois ne sont que des déclarations de droits, et les droits ne sont déclarés que lorsqu’ils sont attaqués ; en sorte que la multiplicité des lois constitutionnelles écrites ne prouve que la multiplicité des chocs et le danger d’une destruction.

Voilà pourquoi l’institution la plus vigoureuse de l’antiquité profane fut celle de Lacédémone, où l’on n’écrivit rien. »

— Joseph de Maistre, « Considérations sur la France » (1796), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 233


« Il n’y a plus de prêtres ; on les a chassés, égorgés, avilis ; on les a dépouillés ; et ceux qui ont échappé à la guillotine, aux bûchers, aux poignards, aux fusillades, aux noyades, à la déportation, reçoivent aujourd’hui l’aumône qu’ils donnaient jadis. [...] Les autels sont renversés ; on a promené dans les rues des animaux immondes sous les vêtements des pontifes ; les coupes sacrées ont servi à d’abominables orgies ; et sur ces autels que la foi antique environne de chérubins éblouis, on a fait monter des prostituées nues. »

— Joseph de Maistre, « Considérations sur la France » (1796), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 231


« Le christianisme a été prêché par des ignorants et cru par des savants, et c’est en quoi il ne ressemble à rien de connu. »

— Joseph de Maistre, « Considérations sur la France » (1796), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 230


« Qu’on rie des idées religieuses, ou qu’on les vénère, n’importe : elles ne forment pas moins, vraies ou fausses, la base unique de toutes les institutions durables. »

— Joseph de Maistre, « Considérations sur la France » (1796), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 227


« Il y a dans la Révolution française un caractère satanique qui la distingue de tout ce qu’on a vu et peut-être de tout ce qu’on verra. »

— Joseph de Maistre, « Considérations sur la France » (1796), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 226


« Or, ce qui distingue la révolution française, et ce qui en fait un événement unique dans l’histoire, c’est qu’elle est mauvaise radicalement ; aucun élément de bien n’y soulage l’œil de l’observateur : c’est le plus haut degré de corruption ; c’est la pure impureté. »

— Joseph de Maistre, « Considérations sur la France » (1796), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 224


« [...] il ne peut exister une grande nation libre sous un gouvernement républicain. »

— Joseph de Maistre, « Considérations sur la France » (1796), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 219


« Un des plus grands crimes qu’on puisse commettre, c’est sans doute l’attentat contre la souveraineté, nul n’ayant des suites plus terribles. [...]

Il faut encore faire une observation importante : c’est que tout attentat commis contre la souveraineté, au nom de la nation, est toujours plus ou moins un crime national [...].

Or, tous les crimes nationaux contre la souveraineté sont punis sans délai et d’une manière terrible ; c’est une loi qui n’a jamais souffert d’exception. [...] Chaque goutte de sang de Louis XVI en coûtera des torrents à la France ; quatre millions de Français, peut-être, payeront de leurs têtes le grand crime national d’une insurrection anti-religieuse et anti-sociale, couronnée par un régicide. »

— Joseph de Maistre, « Considérations sur la France » (1796), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 204-205


« Chaque nation, comme chaque individu, a reçu une mission qu’elle doit remplir. »

— Joseph de Maistre, « Considérations sur la France » (1796), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 202


« Enfin, plus on examine les personnages en apparence les plus actifs de la Révolution, et plus on trouve en eux quelque chose de passif et de mécanique. On ne saurait trop le répéter, ce ne sont point les hommes qui mènent la révolution, c’est la révolution qui emploie les hommes. On dit fort bien, quand on dit qu’elle va toute seule. »

— Joseph de Maistre, « Considérations sur la France » (1796), dans Œuvres, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007 (ISBN 9782221095430), p. 202


« Il faut avoir le courage de l’avouer, Madame : longtemps nous n’avons point compris la révolution dont nous sommes les témoins ; longtemps nous l’avons prise pour un événement. Nous étions dans l’erreur : c’est une époque ; et malheur aux générations qui assistent aux époques du monde ! »

— Joseph de Maistre, Discours à Mme la marquise de Costa sur la vie et la mort de son fils Alexis Louis Eugène de Costa, 1er septembre 1794

Citations sur Joseph de Maistre

« Joseph de Maistre disait, il y a plus d’un siècle, que l’homme est trop méchant pour mériter d’être libre.

Ce Voyant était un contemporain de la Révolution dont il contemplait, en prophète, la grandiose horreur, et il lui parlait face à face.

Il mourut dans l’épouvante et le mépris de ce colloque, en prononçant l’oraison funèbre de l’Europe civilisée.

Il n’aurait donc rien de plus à dire aujourd’hui, et les finales porcheries de notre dernière enfance n’ajouteraient absolument rien à la terrifiante sécurité de son diagnostic. »

Léon Bloy, Le Désespéré (1887), éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 2010 (ISBN 9782080712561), p. 235


« De Maistre et Edgar Poe m’ont appris à raisonner. »

Charles Baudelaire, « Hygiène » (1887), dans Œuvres complètes, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2011, p. 401


Textes

Bibliographie

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