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Citations

« Le soleil s’est allumé avant le christianisme. »

— Vassili Rozanov, L’Apocalypse de notre temps (1918), trad. Vladimir Pozner et Boris de Schloezer, éd. Ivrea, coll. « Champ libre », 1997 (ISBN 9782851842565), p. 174


« Et le Christ a souffert, et il est mort pour le non-pouvoir... même s’il fut dans la vérité totale et absolue.

Le christianisme n’est pas à la vérité et il est impuissant.

L’image du Christ, telle qu’elle est tracée dans les Évangiles, telle exactement qu’elle nous y est montrée, dans tous ses détails, avec tous ses miracles et tout ce qui s’y rattache, ne révèle rien qu’impuissance et inanition.

L‘Apocalypse semble dire : Oui, le Christ pouvait décrire “la beauté des lis des champs”, il pouvait appeler auprès de lui “Marie, sœur de Lazare”, mais il n’a pas planté un seul arbre, ni engendré la plus petite herbe ; en général, il manque “semence terrestre”, de laitance, d’œufs ; il n’est pas végétal, il n’est pas animal : au fond ce n’est pas un être, mais presque un fantôme, une ombre qui a miraculeusement passé sur terre. L’ombre, l’apparence, la vacuité, le non-être, telle est la substance du Christ. »

— Vassili Rozanov, L’Apocalypse de notre temps (1918), trad. Vladimir Pozner et Boris de Schloezer, éd. Ivrea, coll. « Champ libre », 1997 (ISBN 9782851842565), p. 172-173


« [...] tout est venu de l’impuissance du christianisme à organiser la vie humaine, à nous donner une “existence terrestre” [...]. »

— Vassili Rozanov, L’Apocalypse de notre temps (1918), trad. Vladimir Pozner et Boris de Schloezer, éd. Ivrea, coll. « Champ libre », 1997 (ISBN 9782851842565), p. 169


« Il n’y a pas de doute : la cause essentielle de tout ce qui se passe actuellement est le vide immense qu’a laissé dans l’humanité européenne (y compris la Russie) l’ancien christianisme. Tout s’écroule dans cet abîme : trônes, castes, travail, classes, richesses. Tout est ébranlé. Tous périssent, tout périt. Et tout tombe dans le vide de l’âme, privée de son contenu antique. »

— Vassili Rozanov, L’Apocalypse de notre temps (1918), trad. Vladimir Pozner et Boris de Schloezer, éd. Ivrea, coll. « Champ libre », 1997 (ISBN 9782851842565), p. 153


« Je suis sorti de mon cercueil et j’ai regardé : la Russie était toujours vivante. On aurait dit qu’elle avait rajeuni, qu’elle s’était redressée. Et je me suis dit : le marxisme finira par s’entrelacer avec les chansons d’antan, les contes d’autrefois. Lui aussi rejoindra “le livre de la Colombe”, on verra bien alors lequel des deux survivra, aura raison de l’autre. »

— « Qu’est-ce que le peuple aujourd’hui ? », Vassili Rozanov (trad. Jacques Michaut-Paternò), Temps nouveau, 20 avril 1917


« L’église est l’unique chose poétique, l’unique chose profonde sur terre. [...]

Que serait devenue la terre sans église ? Elle aurait brusquement perdu le sens et se serait refroidie. »

— Vassili Rozanov, Esseulement (1912), trad. Jacques Michaut, éd. L’Âge d’Homme, coll. « Classiques slaves », 1980 (ISBN 9782825120798), p. 123


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