"L'Europe nous méprise secrètement et publiquement, elle nous regarde comme des inférieurs en tant qu'hommes, en tant que race, et parfois nous les dégoûtons littéralement, nous les dégoûtons absolument, surtout lorsque nous nous jetons à leur cou et les embrassons fraternellement."

— Fiodor Dostoïevski, Journal d'un écrivain (1877)


"En Europe nous avons été des ramasse-miettes et des esclaves, en Asie nous serons des seigneurs. En Europe nous avons été des Tatars, en Asie nous serons à notre tour des Européens."

— Fiodor Dostoïevski, Journal d'un écrivain (1877)


…la face divine du Christ s’est conservée dans toute sa pureté. Peut-être est-ce là toute la mission prédestinée du peuple russe dans l’humanité, qu’il ait à conserver en lui cette image divine afin, lorsque le temps sera venu, de la révéler à un monde qui a perdu sa voie…

  • Journal d’un écrivain

"La tolérance atteindra un tel niveau que toute personne serra interdites de toutes réflexions afin de ne pas offencer les débiles" Dostoïevski

"À notre époque, la société s'est décomposée en individus, qui vivent chacun dans leur tanière comme des bêtes, se fuient les uns les autres et ne songent qu'à se cacher mutuellement leurs richesses. Ils en viennent ainsi à se détester et à se rendre détestables eux-mêmes."

Les frères Karamazov


« Je n'ai jamais ni rencontré cet homme ni eu de relation directe avec lui. C'est seulement lorsqu'il est mort que j'ai compris qu'il était de moi la personne la plus proche, celle qui m'était la plus chère et la plus nécessaire. Je suis écrivain et, comme tous les écrivains, vaniteux et jaloux. Du moins, en ce qui me concerne, je suis un écrivain de la sorte. Il ne m'est pourtant jamais venu à l'esprit de me comparer à lui, jamais. Tout ce qu'il produisait (ce qu'il produisait de bon et de vrai était tel que plus il écrivait, mieux je m'en portais. J'envie l'art, l'esprit aussi, mais en fait de cœur, je n'éprouve que de la joie. Je considérais qu'il était un ami, que je ne manquerai pas de le rencontrer et qu'il ne tenait qu'à moi que l'occasion se présente. Et soudain, au déjeuner, j'étais en retard et déjeunais seul ce jour-là, je lus qu'il était mort. Je sentis qu'un point d'appui venait de lâcher. Je restais confus un instant avant de comprendre à quel point il m'était cher. Je le pleurai et je le pleure encore. »

  • Tolstoï à propos de Dostoïevski, cité par Andreï Zonine dans La Vie de Léon Tolstoï