Discussion:Fiodor Dostoïevski
« Et d’abord, qu’est le libéralisme en général, sinon la tendance à dénigrer (à tort ou à raison, c’est une autre affaire), l’ordre des choses existant ? […] Le libéralisme ne s’attaque pas à un ordre des choses établi ; ce qu’il vise, c’est l’essence de la vie nationale ; c’est cette vie elle-même et non les institutions, c’est la Russie et non l’organisation russe. Le libéral dont je vous parle va jusqu’à renier la Russie elle-même ; autrement dit il hait et frappe sa propre mère. »
— Fiodor Dostoïevski, L'idiot (1874)
« C'est là le paradis du Christ. Toute l'histoire, aussi bien celle de l'humanité
que celle de chacun pris à part, n'est qu'évolution, aspiration vers ce but, lutte
pour ce but, conquête de ce but ».
— Fiodor Dostoïevski, Méditation (1864)
…la face divine du Christ s’est conservée dans toute sa pureté. Peut-être est-ce là toute la mission prédestinée du peuple russe dans l’humanité, qu’il ait à conserver en lui cette image divine afin, lorsque le temps sera venu, de la révéler à un monde qui a perdu sa voie…
- Journal d’un écrivain
"La tolérance atteindra un tel niveau que toute personne serra interdites de toutes réflexions afin de ne pas offencer les débiles" Dostoïevski
"À notre époque, la société s'est décomposée en individus, qui vivent chacun dans leur tanière comme des bêtes, se fuient les uns les autres et ne songent qu'à se cacher mutuellement leurs richesses. Ils en viennent ainsi à se détester et à se rendre détestables eux-mêmes."
Les frères Karamazov
« Je n'ai jamais ni rencontré cet homme ni eu de relation directe avec lui. C'est seulement lorsqu'il est mort que j'ai compris qu'il était de moi la personne la plus proche, celle qui m'était la plus chère et la plus nécessaire. Je suis écrivain et, comme tous les écrivains, vaniteux et jaloux. Du moins, en ce qui me concerne, je suis un écrivain de la sorte. Il ne m'est pourtant jamais venu à l'esprit de me comparer à lui, jamais. Tout ce qu'il produisait (ce qu'il produisait de bon et de vrai était tel que plus il écrivait, mieux je m'en portais. J'envie l'art, l'esprit aussi, mais en fait de cœur, je n'éprouve que de la joie. Je considérais qu'il était un ami, que je ne manquerai pas de le rencontrer et qu'il ne tenait qu'à moi que l'occasion se présente. Et soudain, au déjeuner, j'étais en retard et déjeunais seul ce jour-là, je lus qu'il était mort. Je sentis qu'un point d'appui venait de lâcher. Je restais confus un instant avant de comprendre à quel point il m'était cher. Je le pleurai et je le pleure encore. »
- Tolstoï à propos de Dostoïevski, cité par Andreï Zonine dans La Vie de Léon Tolstoï
Dostoïevski écrit, dans son Journal d’un écrivain, que «Le socialisme… n’est pas autre chose que l’unification par la force du genre humain, idée que l’on voit poindre déjà dans la Rome ancienne», cité par Paul Evdokimov, Dostoïevsky [sic] et le problème du Mal (Desclée de Brouwer, 1979), p. 291.
"Toute idée haute qui mène à l’union est un bonheur immense pour une nation. Ce bonheur nous a visités. La société cultivée et le peuple ont compris de même leur devoir de Slaves. L’Europe ne s’y est pas méprise, et elle suit avec inquiétude notre mouvement. Une idée politique consciente venant de notre peuple est pour elle une surprise extraordinaire. Elle pressent quelque chose de nouveau avec quoi il faudra compter. Nous avons grandi dans son estime. Les racontars, longtemps accrédités en Europe, sur la décomposition politique et sociale de la Russie, devraient être maintenant formellement démentis dans son jugement."
— Fiodor Dostoïevski, Journal d'un écrivain (1873-1881)
"Quand tous les Russes sauront que nous sommes si forts, il n’y aura plus besoin de guerres ; l’Europe croira en nous ; elle nous découvrira, comme jadis l’Amérique. Mais il faut pour cela que nous nous découvrions nous-même avant tout et que nous n’ignorions plus que toute désunion chez nous est une folie, que nous devons toujours marcher avec notre peuple."
— Fiodor Dostoïevski, Journal d'un écrivain (1873-1881)
"Si je vois quelque part le germe d’un meilleur avenir, c’est chez nous, en Russie. Pourquoi ? Parce qu’il y a, en Russie un principe demeuré intact dans le peuple, à savoir que la terre est tout pour lui, qu’il tire tout de la terre. Toute l’humanité devrait comprendre cela."
— Fiodor Dostoïevski, Journal d'un écrivain (1873-1881)
"Ou nous nous heurterons à l’Europe et le choc peut nous être fatal — ou nous arriverons à une union définitive avec elle. "
— Fiodor Dostoïevski, Journal d'un écrivain (1873-1881)