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Citations

« Tout cela, c’est parce qu’ils écoutent les Américains et les Anglais qui n’ont dans cette région que des visées mercantiles. Nous, Français, qui côtoyons la Méditerranée et connaissons ses riverains, nous sommes bien placés pour savoir que les Américains n’ont jamais rien compris aux Arabes chez qui ils ne voient que des ennemis d’Israël. Quant aux Anglais, ils ont toujours voulu découper la région en morceaux pour les recoller à leur manière sans tenir compte des populations qui les occupent, de leur race, de leur religion, de leurs traditions. Une mesure d’Irak par-ci, un lopin d’Arabie par-là, une bribe de Kurdistan, un zeste de Palestine, une pincée de Transjordanie... Le monde arabe redessiné par un épicier ! Et tout cela, bien sûr, pour contrer la tutelle ou l’influence dela France. »

— Charles de Gaulle cité par Philippe de Gaulle, De Gaulle mon père (2004), éd. Plon, 2004 (ISBN 9782259200035), t. 2, p. 329


« Notre sympathie pour les Juifs est indiscutable, mais faudrait-il encore que certains ne se sentent pas plus israéliens que français. Leur prise de position en faveur de l’État d'Israël est inadmissible. [...] On peut être solidaires entre coreligionnaires sans pour autant abandonner sa nationalité au profit d’une autre. »

— Entretien avec le grand rabbin Jacob Kaplan, janvier 1968

— Charles de Gaulle cité par Philippe de Gaulle, De Gaulle mon père (2004), éd. Plon, 2004 (ISBN 9782259200035), t. 2, p. 325


« Depuis le début de l’humanité, les Juifs, qui se marient entre eux et se considèrent comme “le peuple élu” de la Bible, sont peut-être les plus intelligents de la terre. Ils ont gardé leur supériorité dans le domaine des sciences, de la médecine, de la musique, des arts et lettres, de l’économie, de la finance, etc. Ces mots, comme le reste, sont des compliments. Peuple d’élite, sûr de lui et dominateur... Je voudrais bien pouvoir en dire autant des Français ! »

— Charles de Gaulle cité par Philippe de Gaulle, De Gaulle mon père (2004), éd. Plon, 2004 (ISBN 9782259200035), t. 2, p. 323


« J’ai tenté en vain d’expliquer aux Israéliens que leur vocation est de faire la place de leur peuple petit à petit par une immigration prudente, des négociations subtiles ou appuyées et les soutiens matériels considérables dont ils disposent presque partout à l’étranger, en particulier aux États-Unis. Au lieu de ça, par ce “blitzkrieg”, ils vont rassembler contre eux tous les Arabes, lesquels ne sont pourtant pas d’accord entre eux. Je les ai prévenus et ils ont persévéré. La situation va devenir inextricable. »

— Charles de Gaulle cité par Philippe de Gaulle, De Gaulle mon père (2004), éd. Plon, 2004 (ISBN 9782259200035), t. 2, p. 322


« Le peuple français n’a aucune culpabilité à avoir vis-à-vis des Juifs. »

— Charles de Gaulle cité par Philippe de Gaulle, De Gaulle mon père (2004), éd. Plon, 2004 (ISBN 9782259200035), t. 2, p. 319


« Depuis la monarchie, la natalité en France n’a cessé de décliner. Si nous avons perdu notre empire colonial, c’est parce que nous n’avions plus non seulement de richesse, mais aussi la force humaine de tenir l’Afrique, l’Asie. Nous étions trop peu nombreux. C’est notre principale source de décadence. »

— Charles de Gaulle cité par Philippe de Gaulle, De Gaulle mon père (2004), éd. Plon, 2004 (ISBN 9782259200035), t. 2, p. 260


« Vous savez, le capitalisme, le communisme, tout ça, c’est dépassé. Comme le nôtre, votre système sera rattrapé par la technologie. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui le mondialisme. »

— S’adressant à Nikita Khrouchtchev alors en visite en France en 1960

— Charles de Gaulle cité par Philippe de Gaulle, De Gaulle mon père (2004), éd. Plon, 2004 (ISBN 9782259200035), t. 2, p. 154


« Nous sommes sur le même continent. Les Anglais ne sont pas sur ce continent, les Américains non plus, l’Afrique non plus. La France y est comme la Russie. Nous avons des objectifs spécifiques différents de ceux des Anglo-Saxons. Aussi est-il normal que nous nous tendions la main. »

— Charles de Gaulle cité par Philippe de Gaulle, De Gaulle mon père (2004), éd. Plon, 2004 (ISBN 9782259200035), t. 2, p. 144-145


« Si une communauté n’est pas acceptée, c’est qu’elle ne donne pas de bons produits, sinon elle est admise sans problème. Si elle se plaint de racisme à son égard, c’est parce qu’elle est porteuse de désordre. Quand elle ne fournit que du bien, tout le monde lui ouvre les bras. Mais il ne faut pas qu’elle vienne chez nous imposer ses mœurs. »

— Charles de Gaulle cité par Philippe de Gaulle, De Gaulle mon père (2003), éd. Plon, 2003 (ISBN 9782259197540), t. 1, p. 433


« Aussi suis-je attaché à mes origines, les Gaulois, et en particulier aux miennes, les Celtes, ceux du Pays de Galles d’où notre famille est issue, ceux d’Irlande dont j’ai du sang du côté maternel. Ces Gaulois ont eu quelque importance dans ma culture historique parce qu’ils sont avec leurs qualité et leurs défauts à l’origine de la nation française. »

— Charles de Gaulle cité par Philippe de Gaulle, De Gaulle mon père (2003), éd. Plon, 2003 (ISBN 9782259197540), t. 1, p. 402


« N’oubliez pas que les Français — au temps de mon grand-père, ce qui n’est pas si ancien — sont allés à Moscou à pied et en trois mois. Personne d’autre n’en a fait autant à ma connaissance. »

— Répliquant à un général américain qui se montrait condescendant envers l’armée française écrasée en 1940

— Charles de Gaulle cité par Philippe de Gaulle, De Gaulle mon père (2003), éd. Plon, 2003 (ISBN 9782259197540), t. 1, p. 400


« Il est de l’intérêt de la France d’avoir de bons rapports avec la Russie. Ça a toujours été une bonne période de notre histoire, quand la France était en étroite relation avec les Russes. »

— Conversation entre Charles de Gaulle et Alain Peyrefitte dans le Salon doré de l’Élysée le 4 janvier 1965

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1997), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1997 (ISBN 9782213594583), t. 2, p. 313
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« Mieux vaut l’indépendance qu’un Marché commun vassalisé. Et même, s’il fallait choisir entre l’indépendance et le Marché commun, il vaudrait mieux l’indépendance que le Marché commun. »

— Déclaration de août 1963

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1997), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1997 (ISBN 9782213594583), t. 2, p. 253-254


« Les Anglais, qui sont des maîtres dans l’art de manipuler, ont colonisé la presse allemande. Adenauer était le premier à s’en plaindre. Les Allemands sont liés par leur presse aux mains des Anglo-Saxons.

Vous savez ce que ça veut dire, la supranationalité ? La domination des Américains. L’Europe supranationale, c’est l’Europe sous commandement américain. Les Allemands, les Italiens, les Belges, les Pays-Bas sont dominés par les Américains. Les Anglais aussi, mais d’une autre manière, parce qu’ils sont de la même famille. Alors, il n’y a que la France qui ne soit pas dominée. Pour la dominer aussi, on s’acharne à vouloir la faire entrer dans un machin supranational aux ordres de Washington. »

— Conversation entre Charles de Gaulle et Alain Peyrefitte le 13 mai 1964 dans le Salon doré de l’Élysée

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1997), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1997 (ISBN 9782213594583), t. 2, p. 217


« L’Europe intégrée, ça ne pouvait pas convenir à la France, ni aux Français... Sauf à quelques malades comme Jean Monnet, qui sont avant tout soucieux de servir les États-Unis. [...]

L’alibi tout trouvé, c’était l’Europe. L’excuse à toutes les dérobades, à toutes les lâchetés : l’Europe intégrée ! »

— Conversation entre Charles de Gaulle et Alain Peyrefitte le 4 décembre 1963 dans le Salon doré de l’Élysée

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1997), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1997 (ISBN 9782213594583), t. 2, p. 214-215


« Vous croyez que les Américains et les Anglais ont débarqué en Normandie pour nous faire plaisir ? Ce qu’ils voulaient, c’était glisser vers le nord le long de la mer, pour détruire les bases des V1 et des V2, prendre Anvers et, de là, donner l’assaut à l’Allemagne. Paris et la France ne les intéressaient pas. Leur stratégie, c’était d’atteindre la Ruhr, qui était l’arsenal, et de ne pas perdre un jour en chemin. [...] Les Américains ne se souciaient pas plus de libérer la France que les Russes de libérer la Pologne. »

— Après le Conseil des ministres du 10 juin 1964

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1997), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1997 (ISBN 9782213594583), t. 2, p. 87


« Le débarquement du 6 juin, ç’a été l’affaire des Anglo-Saxons, d’où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s’installer en France comme en territoire ennemi ! Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne ! Ils avaient préparé leur AMGOT, qui devait gouverner souverainement la France à mesure de l’avance de leurs armées. Ils avaient imprimé leur fausse monnaie, qui aurait eu cours forcé. Ils se seraient conduits en pays conquis.

C’est exactement ce qui se serait passé si je n’avais pas imposé, oui imposé, mes commissaires de la République, mes préfets, mes sous-préfets, mes comités de libération ! Et vous voudriez que j’aille commémorer leur débarquement, alors qu’il était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi ! Je veux bien que les choses se passent gracieusement, mais ma place n’est pas là !

Et puis, ça contribuerait à faire croire que, si nous avons été libérés, nous ne le devons qu’aux Américains. Ça reviendrait à tenir la Résistance pour nulle et non avenue. Notre défaitisme naturel n’a que trop tendance à adopter ces vues. Il ne faut pas y céder ! [...] Allons, allons, Peyrefitte ! Il faut avoir plus de mémoire que ça ! Il faut commémorer la France, et non les Anglo-Saxons ! Je n’ai aucune raison de célébrer ça avec éclat. Dites-le à vos journalistes. »

— Conversation entre Charles de Gaulle et Alain Peyrefitte dans le Salon doré de l’Élysée à la fin du Conseil des ministres du 30 octobre 1963

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1997), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1997 (ISBN 9782213594583), t. 2, p. 84-85


« La suprématie américaine est un énorme danger mondial. »

— Après le Conseil des ministres du 21 octobre 1964

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1997), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1997 (ISBN 9782213594583), t. 2, p. 57


« La vérité, c’est que les Américains finiront par se faire détester par tout le monde. Même par leurs alliés les plus inconditionnels. [...] Tous les trucages qu’imaginent les Américains sont démentis par les événements. »

— Conversation entre Charles de Gaulle et Alain Peyrefitte dans le Salon doré de l’Élysée le 6 novembre 1963

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1997), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1997 (ISBN 9782213594583), t. 2, p. 38


« Nous avons procédé à la première décolonisation jusqu’à l’an dernier. Nous allons passer maintenant à la seconde. Après avoir donné l’indépendance à nos colonies, nous allons prendre la nôtre. L’Europe occidentale est devenue, sans même s’en apercevoir, un protectorat des Américains. Il s’agit maintenant de nous débarrasser de leur domination. Mais la difficulté, dans ce cas, c’est que les colonisés ne cherchent pas vraiment à s’émanciper. Depuis la fin de la guerre, les Américains nous ont assujettis sans douleur et sans guère de résistance.

En même temps, ils essaient de nous remplacer dans nos anciennes colonies d’Afrique et d’Asie, persuadés qu’ils sauront faire mieux que nous. Je leur souhaite bien du plaisir.

Les capitaux américains pénètrent de plus en plus dans les entreprises françaises. Elles passent l’une après l’autre sous leur contrôle.

Il devient urgent de secouer l’apathie générale, pour monter des mécanismes de défense. Les Américains sont en train d’acheter la biscuiterie française. Leurs progrès dans l’électronique française sont foudroyants. Qu’est-ce qui empêchera IBM de dire un jour : « Nous fermons nos usines de France, parce que l’intérêt de notre firme le commande » ? Qu’est-ce qui empêchera que recommence ce qui s’est passé l’autre année pour Remington à Vierzon ? Les décisions se prennent de plus en plus aux États-Unis. Il y a un véritable transfert de souveraineté. C’est comme dans le monde communiste, où les pays satellites se sont habitués à ce que les décisions se prennent à Moscou.

Les vues du Pentagone sur la stratégie planétaire, les vues du business américain sur l’économie mondiale nous sont imposées.

Bien des Européens y sont favorables. De même que bien des Africains étaient favorables au système colonial : les colonisés profitaient du colonialisme. Les nations d’Europe reçoivent des capitaux, certes ; mais elles ne veulent pas se rendre compte que ces capitaux, c’est la planche à dollars qui les crée ; et qu’en même temps, elles reçoivent aussi des ordres. Elles veulent être aveugles. Pourtant, à la fin des fins, la dignité des hommes se révoltera. »

— Charles de Gaulle, Discours au Salon doré de l’Élysée, 4 janvier 1963

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1997), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1997 (ISBN 9782213594583), t. 2, p. 15-16
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« Le capitalisme n’est pas acceptable dans ses conséquences sociales. Il écrase les plus humbles. Il transforme l’homme en un loup pour l’homme. Le collectivisme n’est pas davantage acceptable : il ôte aux gens le goût de se battre ; il en fait des moutons. Il faut trouver une troisième voie, entre les loups et les moutons. »

— Au Conseil des ministres du 11 juillet 1962

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1994), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1994 (ISBN 9782213028323), t. 1, p. 520


« Mais il y a plus grave. C’est l’esprit d’abandon. Cette espèce de trahison de l’esprit, dont on ne se rend même pas compte. L’esprit de Locarno, l’esprit qui nous a amenés à tout lâcher sans aucune garantie, l’esprit qui nous amenés à laisser réoccuper la Rhénanie, l’esprit qui nous a conduits à rendre sans contrepartie leur charbon et leur acier aux Allemands, pour construire la CECA dans les conditions où on l’a construite. Comme si le but d’une politique française était de faire plaisir aux autres pays et de faire en sorte qu’il n’y ai plus de France ! Surtout, ne pas faire de peine aux étrangers ! Il y a chez nous toute une bande de lascars qui ont la vocation de la servilité. Ils sont faits pour faire des courbettes aux autres. Et ils se croient capables, de ce seul fait, de diriger le pays.

Inutile de dire que tous ces individus ne peuvent plus cacher leur dépit. Tous ces Jean Monnet, tous ces Guy Mollet, tous ces Paul Reynaud, tous ces Pleven, tous ces Spaak, tous ces Luns, tous ces Schroeder, tous ces Cattani, forment une confrérie européenne. Ils pensaient pouvoir se répartir les places et les fromages. Ils sont tout surpris de voir que ça ne marche pas tout seul. Alors, comment vous étonner qu’ils ne soient pas contents ? Ils sont malades d’être tenus à l’écart ! Ils peuvent compter sur moi pour les tenir à l’écart tant que je pourrai le faire.

Heureusement, le peuple a la tripe nationale. [...]

Le peuple est patriote. Les bourgeois ne le sont plus ; c’est une classe abâtardie. Ils ont poussé à la collaboration il y a vingt ans, à la CED il y a dix ans. Nous avons failli disparaître en tant que pays. Il n’y aurait plus de France à l’heure actuelle. »

— Après le Conseil des ministres du 30 janvier 1963

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1994), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1994 (ISBN 9782213028323), t. 1, p. 389-390


« Les Américains se sont infiltrés dans tous les organes de propagande et dans les partis. Ils ont noyauté les structures politiques. Seule le peuple a encore des réflexes.

En tout cas, je ne veux plus de journalistes accrédités à l’Élysée. »

— Conversation entre Charles de Gaulle et Alain Peyrefitte le 4 janvier 1963 dans le Petit Matignon

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1994), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1994 (ISBN 9782213028323), t. 1, p. 388-389


« Peyrefitte, je vous supplie de ne pas traiter les journalistes avec trop de considération. Quand une difficulté surgit, il faut absolument que cette faune prenne le parti de l’étranger, contre le parti de la nation dont ils se prétendent pourtant les porte-parole. Impossible d’imaginer une pareille bassesse — et en même temps une pareille inconscience de la bassesse.

Vos journalistes ont en commun avec la bourgeoisie française d’avoir perdu tout sentiment de fierté nationale. Pour pouvoir continuer à dîner en ville, la bourgeoisie accepterait n’importe quel abaissement de la nation. Déjà en 40, elle était derrière Pétain, car il lui permettait de continuer à dîner en ville malgré le désastre national. Quel émerveillement ! Pétain était un grand homme. Pas besoin d’austérité ni d’effort ! Pétain avait trouvé l’arrangement. Tout allait se combiner à merveille avec les Allemands. Les bonnes affaires allaient reprendre.

Bien entendu, cela représente 5 % de la nation, mais 5 % qui, jusqu’à moi, ont dominé. La Révolution française n’a pas appelé au pouvoir le peuple français, mais cette classe artificielle qu’est la bourgeoisie. Cette classe qui s’est de plus en plus abâtardie, jusqu’à devenir traîtresse à son propre pays. Bien entendu, le populo ne partage pas du tout ce sentiment. Le populo a des réflexes sains. Le populo sent où est l’intérêt du pays. Il ne s’y trompe pas souvent.

En réalité, il y a deux bourgeoisies. La bourgeoisie d’argent, celle qui lit Le Figaro, et la bourgeoisie intellectuelle, qui lit Le Monde. Les deux font la paire. Elles s’entendent pour se partager le pouvoir. Cela m’est complètement égal que vos journalistes soient contre moi. Cela m’ennuierait même qu’ils ne le soient pas. J’en serais navré, vous m’entendez ! Le jour où Le Figaro et L’Immonde me soutiendraient, je considérerais que c’est une catastrophe nationale ! »

— Conversation entre Charles de Gaulle et Alain Peyrefitte le 4 janvier 1963 dans le Petit Matignon

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1994), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1994 (ISBN 9782213028323), t. 1, p. 387-388


« L’OTAN est un faux-semblant. C’est une machine pour déguiser la mainmise de l’Amérique sur l’Europe. Grâce à l’OTAN, l’Europe est placée sous la dépendance des État-Unis sans en avoir l’air. »

— Au Conseil des ministres du 13 février 1963

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1994), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1994 (ISBN 9782213028323), t. 1, p. 378


« Ce que veulent les Anglo-Saxons, c’est une Europe sans rivages, une Europe qui n’aurait plus l’ambition d’être elle-même. L’Europe sans frontières. L’Europe à l’anglaise. [...] C’est, en réalité, l’Europe des Américains. L’Europe des multinationales. [...] Une Europe où chaque pays européen, à commencer par le nôtre, perdrait son âme. »

— Conversation entre Charles de Gaulle et Alain Peyrefitte le 23 janvier 1963

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1994), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1994 (ISBN 9782213028323), t. 1, p. 367


« On ne peut faire l’Europe que s’il existe une ambition européenne, si les Européens veulent exister par eux-mêmes. De même, une nation, pour exister en tant que nation, doit d’abord prendre conscience de ce qui la différencie des autres et doit pouvoir assumer son destin. [...] un sentiment national européen ne pourra s’affirmer que face aux Russes et aux Américains. »

— Conversation entre Charles de Gaulle et Alain Peyrefitte le 23 janvier 1963

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1994), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1994 (ISBN 9782213028323), t. 1, p. 367


« Les seules réalités internationales, ce sont les nations. La Russie boira le communisme comme le buvard boit l’encre. »

— Au Conseil des ministres du 6 juin 1962

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1994), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1994 (ISBN 9782213028323), t. 1, p. 297


« On peut intégrer des individus ; et encore, dans une certaine mesure seulement. On n’intègre pas des peuples, avec leur passé, leurs traditions, leurs souvenirs communs de batailles gagnées ou perdues, leurs héros. [...]

L’intégration, c’est une entourloupe pour permettre que les musulmans, qui sont majoritaires en Algérie à dix contre un, se retrouvent minoritaires dans la République française à un contre cinq. C’est un tour de passe-passe puéril ! On s’imagine qu’on pourra prendre les Algériens avec cet attrape-couillons ?

Avez-vous songé que les Arabes se multiplieront par cinq, puis par dix, pendant que la population française restera presque stationnaire ? Il y aurait deux cents, puis quatre cents députés arabes à Paris ? Vous voyez un président arabe à l’Elysée ? »

— Conversation entre Charles de Gaulle et Alain Peyrefitte le 20 octobre 1959 dans le Salon doré de l’Élysée

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1994), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1994 (ISBN 9782213028323), t. 1, p. 56


« C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne.

Qu’on ne se raconte pas d’histoires ! Les musulmans, vous êtes allé les voir ? Vous les avez regardés, avec leurs turbans et leur djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri, même s’ils sont très savants [...]. Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ?

Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! »

— Conversation entre Charles de Gaulle et Alain Peyrefitte le 5 mars 1959 suite aux événements d'Algérie

— Charles de Gaulle cité par Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle (1994), éd. Éditions de Fallois/Fayard, 1994 (ISBN 9782213028323), t. 1, p. 52


« À quelle profondeur d’illusion ou de parti pris faudrait-il plonger, en effet, pour croire que des nations européennes, forgées au long des siècles par des efforts et des douleurs sans nombre, ayant chacune sa géographie, son histoire, sa langue, ses traditions, ses institutions, pourraient cesser d’être elles-mêmes et n’en plus former qu’une seule ? »

— Charles de Gaulle, Mémoires d’espoir (1970), éd. Plon, 1970, t. 1, p. 200
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« La France vient du fond des âges. Elle vit. Les siècles l’appellent. Mais elle demeure elle-même au long du temps. Ses limites peuvent se modifier sans que changent le relief, le climat, les fleuves, les mers, qui la marquent indéfiniment. Y habitent des peuples qu’étreignent, au cours de l’Histoire, les épreuves les plus diverses, mais que la nature des choses utilisée par la politique pétrit sans cesse en une seule nation. Celle-ci a embrassé de nombreuses générations. Elle en comprend actuellement plusieurs. Elle en enfantera beaucoup d’autres. Mais de par la géographie du pays qui est le sien, de par le génie des races qui la composent, de par les voisinages qui l’entourent, elle revêt un caractère constant qui fait dépendre de leurs pères les Français de chaque époque et les engage pour leurs descendants. »

— Charles de Gaulle, Mémoires d’espoir (1970), éd. Plon, 1970, t. 1, p. 7


« Voilà ce qui va se passer : les difficultés monétaires et financières qui seront considérables vont amener les successeurs à céder aux Américains. Certes, on leur mettra des “tapis rouges sous les pieds”, mais ils passeront par la volonté des Anglo-Saxons et, les difficultés financières servant d’excuse, toute l’indépendance française va disparaître. »

— Déclarations tenues le 24 avril 1969

— Charles de Gaulle cité par Michel Debré, Entretiens avec le général de Gaulle, 1961-1969 (1993), éd. Albin Michel, 1993 (ISBN 9782226066602), p. 186


« Maintenant, [Israël] organise, sur les territoires qu’il a pris, l’occupation qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsions, et il s’y manifeste contre lui une résistance, qu’à son tour, il qualifie de terrorisme. »

— Charles de Gaulle, Conférence de presse, 27 novembre 1967


« L’établissement entre les deux guerres mondiales, car il faut remonter jusque là, l’établissement d’un foyer sioniste en Palestine, et puis après la deuxième guerre mondiale, l’établissement d’un État d’Israël soulevait à l’époque un certain nombre d’appréhensions. On pouvait se demander, en effet, et on se demandait, même chez beaucoup de juifs, si l’implantation de cette communauté sur des terres qui avaient été acquises dans des conditions plus ou moins justifiables et au milieu des peuples arabes qui lui sont foncièrement hostiles, n’allaient pas entraîner d’incessants, d’interminables frictions et conflits. Et certain même redoutait que les juifs, jusqu’alors dispersés, et qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent une fois qu’ils seraient rassemblés dans les sites de son ancienne grandeur, n’en viennent à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis 19 siècles : “l’an prochain à Jérusalem”. »

— Charles de Gaulle, Conférence de presse, 27 novembre 1967


« Nous estimons nécessaire que les échanges internationaux soient établis comme c’était le cas avant les grands malheurs du monde sur une base monétaire indiscutable et qui ne porte la marque d'aucun pays, en particulier. Quelle base ? En vérité on ne voit pas qu’il puisse y avoir réellement de critère, d’étalon autre que l’or. Et oui l’or qui ne change pas de nature, qui peut se mettre différemment en lingot, en barre, en pièce, qui n’a pas de nationalité, qui est tenu éternellement et universellement pour la valeur inaltérable et fiduciaire par excellence du reste. »

— Charles de Gaulle, Conférence de presse, 4 février 1965


« Pour moi, l'histoire de France commence avec Clovis, choisi comme roi de France par la tribu des Francs, qui donnèrent leur nom à la France. Avant Clovis, nous avons la Préhistoire gallo-romaine et gauloise. L'élément décisif pour moi, c'est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l'histoire de France à partir de l'accession d'un roi chrétien qui porte le nom des Francs. »

(fr) Charles de Gaulle cité par David Schœnbrun, Les Trois vies de Charles de Gaulle (1965), trad. Guy Le Clec'h, éd. Julliard, 1965, p. 47
For me, the history of France begins with Clovis, elected as king of France by the tribe of the Franks, who gave their name to France. Before Clovis, we have Gallo-Roman and Gaulish prehistory. The decisive element, for me, is that Clovis was the first king to have been baptized a Christian. My country is a Christian country and I reckon the history of France beginning with the accession of a Christian king who bore the name of the Franks.”
(en) Charles de Gaulle cité par David Schœnbrun, The Three Lives of Charles de Gaulle (1965), éd. Publisher Atheneum, 1965, p. 


« Tout système qui consisterait à transmettre notre souveraineté à des aréopages internationaux serait incompatible avec les droits et les devoirs de la République française. Mais aussi, un pareil système se trouverait, à coup sûr, impuissant à entraîner et à diriger les peuples et, pour commencer, le nôtre, dans des domaines où leur âme et leur chair sont en cause. Cette abdication des Etats européens, en particulier de la France, aboutirait inévitablement à une sujétion extérieure. C'est, d'ailleurs, pour éviter une telle inconsistance et, de ce fait, une telle dépendance, que nous tenons à voir l'union de l'Europe constituée par des nations qui puissent et veuillent réellement lui appartenir. »

— Charles de Gaulle, Conférence de presse, 19 avril 1963

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« Je ne crois pas que l’Europe puisse avoir aucune réalité vivante si elle ne comporte pas la France avec ses Français, l’Allemagne avec ses Allemands, l’Italie avec ses Italiens, etc. Dante, Goethe, Chateaubriand appartiennent à toute l’Europe, dans la mesure même où ils étaient respectivement et éminemment Italien, Allemand et Français. Ils n’auraient pas beaucoup servi l’Europe s’ils avaient été des apatrides et qu’ils avaient pensé et écrit en quelque espéranto ou volapük intégré... »

— Charles de Gaulle, Conférence de presse, 15 mai 1962


« Oui, c’est l’Europe, depuis l’Atlantique jusqu’à l’Oural, c’est l’Europe, toutes ces vieilles terres où naquit, où fleurit la civilisation moderne, c’est toute l’Europe, qui décidera du destin du monde. »

— Charles de Gaulle, Discours prononcé à Strasbourg, 23 Novembre 1959

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Textes

Bibliographie

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