Différences entre les versions de « Pier Paolo Pasolini »

Ligne 3 : Ligne 3 :
 
{{Carrousel|1687dd41-ceb9-421e-ac62-e2d1b7d7a2e5}}
 
{{Carrousel|1687dd41-ceb9-421e-ac62-e2d1b7d7a2e5}}
 
== [[Modernity]] ==
 
== [[Modernity]] ==
 
<poem>« '''Je suis une force du passé'''
 
'''Mon amour ne va qu’à la tradition'''
 
'''Je viens des ruines, des églises, des retables'''
 
Des bourgs oubliés des Appenins et des Préalpes
 
Où ont vécu les Frères
 
J’erre sur la Tuscolana comme un fou
 
Sur la Via Appia comme un chien sans maître
 
Je regarde les crépuscules sur Rome
 
Sur la Ciociaria et sur le monde
 
Comme les premiers Actes de l’Après-Histoire
 
Auxquels j’assiste par privilège d’état-civil
 
Depuis le bord extrême d’un âge enseveli.
 
Monstrueux est celui qui est né
 
Des entrailles d’une femme morte.
 
Et moi, fœtus adulte, j’erre
 
Plus moderne que tous les modernes,
 
À la recherche de frères qui n’existent plus. »</poem>
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Pier_Paolo_Pasolini Pier Paolo Pasolini], ''Poésie en forme de rose'', ''Poesia in forma di rosa'', 1964
 
{{Center|Pier Paolo Pasolini|Je suis une force du passé.<br/>Mon amour ne va qu’à la tradition<br/>Je viens des ruines, des églises, des retables.<br/>[http://fr.wikipedia.org/wiki/Pier_Paolo_Pasolini Pier Paolo Pasolini]}}
 
  
 
« Aucun centralisme fasciste n’est parvenu à faire ce qu’a fait le centralisme de la société de consommation. Le fascisme proposait un modèle réactionnaire et monumental mais qui restait lettre morte. De nos jours, au contraire, l’adhésion aux modèles imposés par le centre est totale et inconditionnée. On renie les véritables modèles culturels. L’abjuration est accomplie. '''On peut donc affirmer que « la tolérance » de l’idéologie hédoniste voulue par le nouveau pouvoir est la pire des répressions de l’histoire humaine.''' »
 
« Aucun centralisme fasciste n’est parvenu à faire ce qu’a fait le centralisme de la société de consommation. Le fascisme proposait un modèle réactionnaire et monumental mais qui restait lettre morte. De nos jours, au contraire, l’adhésion aux modèles imposés par le centre est totale et inconditionnée. On renie les véritables modèles culturels. L’abjuration est accomplie. '''On peut donc affirmer que « la tolérance » de l’idéologie hédoniste voulue par le nouveau pouvoir est la pire des répressions de l’histoire humaine.''' »
Ligne 74 : Ligne 54 :
 
== [[Conservatism]] ==
 
== [[Conservatism]] ==
  
 +
<poem>« '''Je suis une force du passé'''
 +
'''Mon amour ne va qu’à la tradition'''
 +
'''Je viens des ruines, des églises, des retables'''
 +
Des bourgs oubliés des Appenins et des Préalpes
 +
Où ont vécu les Frères
 +
J’erre sur la Tuscolana comme un fou
 +
Sur la Via Appia comme un chien sans maître
 +
Je regarde les crépuscules sur Rome
 +
Sur la Ciociaria et sur le monde
 +
Comme les premiers Actes de l’Après-Histoire
 +
Auxquels j’assiste par privilège d’état-civil
 +
Depuis le bord extrême d’un âge enseveli.
 +
Monstrueux est celui qui est né
 +
Des entrailles d’une femme morte.
 +
Et moi, fœtus adulte, j’erre
 +
Plus moderne que tous les modernes,
 +
À la recherche de frères qui n’existent plus. »</poem>
 +
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Pier_Paolo_Pasolini Pier Paolo Pasolini], ''Poésie en forme de rose'', ''Poesia in forma di rosa'', 1964
 +
{{Center|Pier Paolo Pasolini|Je suis une force du passé.<br/>Mon amour ne va qu’à la tradition<br/>Je viens des ruines, des églises, des retables.<br/>[http://fr.wikipedia.org/wiki/Pier_Paolo_Pasolini Pier Paolo Pasolini]}}
 
« Il n’y a pas de pire conformisme que celui de gauche, surtout, naturellement, quand c’est adopté par la droite. »
 
« Il n’y a pas de pire conformisme que celui de gauche, surtout, naturellement, quand c’est adopté par la droite. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Pier_Paolo_Pasolini Pier Paolo Pasolini]
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Pier_Paolo_Pasolini Pier Paolo Pasolini]

Version du 30 mars 2015 à 10:39

Pier Paolo Pasolini 3.jpg

Modèle:Column Modèle:Carrousel

Modernity

« Aucun centralisme fasciste n’est parvenu à faire ce qu’a fait le centralisme de la société de consommation. Le fascisme proposait un modèle réactionnaire et monumental mais qui restait lettre morte. De nos jours, au contraire, l’adhésion aux modèles imposés par le centre est totale et inconditionnée. On renie les véritables modèles culturels. L’abjuration est accomplie. On peut donc affirmer que « la tolérance » de l’idéologie hédoniste voulue par le nouveau pouvoir est la pire des répressions de l’histoire humaine. »

  • Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires (1976), trad. Philippe Guilhon, éd. Flammarion, 2009 (ISBN 9782081226623), p. 49

« Le fascisme, je tiens à le répéter, n’a pas même, au fond, été capable d’égratigner l’âme du peuple italien, tandis que le nouveau fascisme, grâce aux nouveaux moyens de communication et d’information (surtout, justement, la télévision), l’a non seulement égratignée, mais encore lacérée, violée, souillée à jamais. »

  • Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires (1976), trad. Philippe Guilhon, éd. Flammarion, 2009 (ISBN 9782081226623)

« La société préconsumériste avait besoin d'hommes forts, donc chastes. La société de consommation a besoin au contraire d'hommes faibles, donc luxurieux. Au mythe de la femme enfermée et séparée (dont l'obligation de chasteté impliquait la chasteté de l'homme) s'est substitué le mythe de la femme ouverte et proche, toujours à disposition. Au triomphe de l'amitié entre hommes et de l'érection s'est substitué le triomphe du couple et de l'impuissance. Les hommes jeunes sont traumatisés par l'obligation, que leur impose la permissivité, de faire tout le temps et librement l'amour. »

  • Pier Paolo Pasolini, Lettres luthériennes (1976), trad. Anna Rocchi Pullberg, éd. Seuil, coll. Points, 2000, Sujet pour un film sur un agent de police, p. 121

« Le fond de mon enseignement consistera à te convaincre de ne pas craindre la sacralité et les sentiments, dont le laïcisme de la société de consommation a privé les hommes en les transformant en automates laids et stupides, adorateurs de fétiches. »

  • Pier Paolo Pasolini, Lettres luthériennes (1976), trad. Anna Rocchi Pullberg, éd. Seuil, coll. Points, 2002 (ISBN 9782020533041), p. 28

« Aujourd'hui on assiste à la revanche et au triomphe des « fils à papa ». Ce sont eux qui représentent aujourd'hui le le modèle-guide. »

  • Pier Paolo Pasolini, Lettres luthériennes (1976), trad. Anna Rocchi Pullberg, éd. Seuil, coll. Points, 2002 (ISBN 9782020533041), p. 184

Culture

« L'école obligatoire est une école d'initiation à la qualité de la vie petite-bourgeoise. »

  • Pier Paolo Pasolini, Lettres luthériennes (1976), trad. Anna Rocchi Pullberg, éd. Seuil, coll. Points, 2002 (ISBN 9782020533041), p. 202

« C'est la télévision qui, pratiquement (car elle n'est qu'un moyen), a mis fin à l'âge de la pitié, et donné le départ à l'âge de l'Hédoné. »

  • Pier Paolo Pasolini, Lettres luthériennes (1976), trad. Anna Rocchi Pullberg, éd. Seuil, coll. Points, 2002 (ISBN 9782020533041), p.203

« Jamais la différence n'a été une faute aussi effrayante qu'en cette période de tolérance. »

  • Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires (1976), trad. Philippe Guilhon, éd. Flammarion, 2009 (ISBN 9782081226623), p. 95

Democracy

« Que la vie est sacrée, c'est évident : c'est un principe encore plus fort que tout principe démocratique et il est inutile de le répéter. »

  • Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires (1976), trad. Philippe Guilhon, éd. Flammarion, 2009 (ISBN 9782081226623), p. 144

« Sous couleur de démocratie, de pluralité, de tolérance et de bien-être, les autorités politiques, inféodées aux pouvoirs marchands, ont édifié un système totalitaire sans nul autre pareil. »

  • Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires (1976), trad. Philippe Guilhon, éd. Flammarion, 2009 (ISBN 9782081226623)

« La Démocratie chrétienne est un néant idéologique qui tient tout à fait de la mafia : une fois perdue la référence à l'Eglise, elle peut se mouler elle-même, telle une cire malodorante, dans les formes exigées par une référence plus directe au Pouvoir économique réel, c'est-à-dire au nouveau mode de production (caractérisé par l'énorme quantité et par le superflu) et à son idéologie hédoniste implicite (qui est à l'exact opposé de la religion). »

  • Pier Paolo Pasolini, Lettres luthériennes (1976), trad. Anna Rocchi Pullberg, éd. Seuil, coll. Points, 2002 (ISBN 9782020533041), p. 90

Equality

« Le Pouvoir a décidé que nous sommes tous égaux. La fièvre de la consommation est une fièvre d’obéissance à un ordre non énoncé. Chacun, en Italie, ressent l’anxiété, dégradante, d’être comme les autres dans l’acte de consommer, d’être heureux, d’être libre, parce que tel est l’ordre que chacun a inconsciemment reçu et auquel il doit « obéir » s’il se sent différent. Jamais la différence n’a été une faute aussi effrayante qu’en cette période de tolérance. L’égalité n’a, en effet, pas été conquise, mais est, au contraire, une « fausse » égalité reçue en cadeau. »

  • Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires (1976), trad. Philippe Guilhon, éd. Flammarion, 2009 (ISBN 9782081226623), p. 95

Perversion

« Aujourd'hui, la liberté sexuelle de la majorité est en réalité une convention, une obligation, un devoir social, une anxiété sociale, une caractéristique inévitable de la qualité de vie du consommateur. »

  • Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires (1976), trad. Philippe Guilhon, éd. Flammarion, 2009 (ISBN 9782081226623), p.145

Conservatism

« Je suis une force du passé
Mon amour ne va qu’à la tradition
Je viens des ruines, des églises, des retables
Des bourgs oubliés des Appenins et des Préalpes
Où ont vécu les Frères
J’erre sur la Tuscolana comme un fou
Sur la Via Appia comme un chien sans maître
Je regarde les crépuscules sur Rome
Sur la Ciociaria et sur le monde
Comme les premiers Actes de l’Après-Histoire
Auxquels j’assiste par privilège d’état-civil
Depuis le bord extrême d’un âge enseveli.
Monstrueux est celui qui est né
Des entrailles d’une femme morte.
Et moi, fœtus adulte, j’erre
Plus moderne que tous les modernes,
À la recherche de frères qui n’existent plus. »

Je suis une force du passé.
Mon amour ne va qu’à la tradition
Je viens des ruines, des églises, des retables.
Pier Paolo Pasolini

« Il n’y a pas de pire conformisme que celui de gauche, surtout, naturellement, quand c’est adopté par la droite. »

« Le désespoir n’est pas forcément contre-révolutionnaire, ni le pessimisme. »

Nationalism

« Le fascisme peut revenir sur la scène à condition qu'il s'appelle anti-fascisme. »

  • Pier Paolo Pasolini, Lettres luthériennes (1976), trad. Anna Rocchi Pullberg, éd. Seuil, coll. Points, 2002 (ISBN 9782020533041), p. 149

« Le fascisme de naguère, ne fût-ce qu’à travers la dégénérescence de la rhétorique, rendait différent, alors que le nouveau fascisme – qui est tout autre chose – ne rend plus différent : il n’est plus rhétorique sur le mode humaniste, mais pragmatique sur le mode américain. Son but est la réorganisation et le nivellement brutalement totalitaire du monde. »

« Je suis profondément convaincu que le vrai fascisme est ce que les sociologues ont trop gentiment nommé "la société de consommation", définition qui paraît inoffensive et purement indicative. Il n’en est rien. Si l’on observe bien la réalité, et surtout si l’on sait lire dans les objets, le paysage, l’urbanisme et surtout les hommes, on voit que les résultats de cette insouciante société de consommation sont eux-mêmes les résultats d’une dictature, d’un fascisme pur et simple. Dans le film de Naldini, on voit que les jeunes étaient encadrés et en uniforme... Mais il y a une différence : en ce temps là, les jeunes, à peine enlevaient-ils leurs uniformes et reprenaient-ils la route vers leurs pays et leurs champs, qu’ils redevenaient les Italiens de cinquante ou de cent ans auparavant, comme avant le fascisme.

Le fascisme avait en réalité fait d’eux des guignols, des serviteurs, peut-être en partie convaincus, mais il ne les avait pas vraiment atteints dans le fond de l’âme, dans leur façon d’être. En revanche, le nouveau fascisme, la société de consommation, a profondément transformé les jeunes ; elle les a touchés dans ce qu’ils ont d’intime, elle leur a donné d’autres sentiments, d’autres façons de penser, de vivre, d’autres modèles culturels. Il ne s’agit plus, comme à l’époque mussolinienne, d’un enrégimentement superficiel, scénographique, mais d’un enrégimentement réel, qui a volé et changé leur âme. Ce qui signifie, en définitive, que cette "civilisation de consommation" est une civilisation dictatoriale. En somme, si le mot de "fascisme" signifie violence du pouvoir, la "société de consommation" a bien réalisé le fascisme. »

  • Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires (1976), trad. Philippe Guilhon, éd. Flammarion, 2009 (ISBN 9782081226623)

Miscellaneous

« Aujourd'hui, les mariages ressemblent à de hâtifs rites funèbres. »

  • Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires (1976), trad. Philippe Guilhon, éd. Flammarion, 2009 (ISBN 9782081226623), p.148

« Qui accepte le divorce est un bon consommateur. »

  • Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires (1976), trad. Philippe Guilhon, éd. Flammarion, 2009 (ISBN 9782081226623), p.265
Orson Welles and Pier Paolo Pasolini

Videos

{{#widget:Youtube|id=_KJCVJVxaTE|height=240|width=320}} {{#widget:Youtube|id=6EerTTC-YO8|height=240|width=320}}

{{#widget:Youtube|id=Clx0b-5D0dE|height=240|width=320}}

Modèle:Facebook