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Science

« Ces "déviations", ces "erreur", sont les conditions du progrès. Elles permettent à la connaissance de survivre dans le monde complexe et difficile que nous habitons, elles nous permettent de rester des agents libres et heureux. Sans "chaos", point de savoir. Sans une destitution fréquente de la raison, pas de progrès. Les idées qui aujourd'hui forment la base même de la science n'existent que parce qu'il y a eu des préjugés, de la vanité, de la passion ; parce que ceux-là se sont opposés à la raison ; et parce qu'on les a laissés agir à leur guise. Nous devons conclure donc que même à l'intérieur de la science, la raison ne peut pas, et ne doit pas, avoir une portée universelle ; qu'elle doit souvent être outrepassée, ou éliminée, en faveur d'autres instances. Il n'y a pas une règle qui reste valide dans toutes les circonstances, et pas une seule instance à laquelle on puisse toujours faire appel. »

  • Paul Feyerabend, Contre la méthode. Esquisse d’une théorie anarchiste de la connaissance (1975), Seuil

« La science étant donnée, le rationnel ne peut pas être universel ; et l'irrationnel ne peut pas être exclu. Ce caractère particulier du développement de la science est un argument très fort en faveur d'une épistémologie anarchiste.

Mais la science n'est pas sacro-sainte. Les restrictions qu'elle impose (et de telles restrictions sont nombreuses, bien qu'il ne soit pas facile d'en faire la liste) ne sont pas nécessaire pour avoir sur le monde des vues générales, cohérentes e adéquates. Il y a les mythes, les dogmes de la théologie, la métaphysique, et de nombreux autres moyens de construire une conception du monde. Il est clair qu'un échange fructueux entre la science et de telles conceptions non scientifiques du monde aura encore plus besoin d'anarchisme que la science elle-même. Ainsi l'anarchisme n'est-il pas seulement une possibilité, mais une nécessité, à la fois pour le progrès interne de la science et pour le développement de la culture eb général. Et la Raison, pour finir, rejoint tous ces monstres abstraits -- l'Obligation, le Devoir, la Moralité, la Vérité --. et leurs prédécesseurs plus concrets -- les Dieux -- qui ont jadis servi à intimider les hommes et à restreindre un développement heureux et libre ; elle déperit... »

  • Paul Feyerabend, Contre la méthode. Esquisse d’une théorie anarchiste de la connaissance (1975), Seuil

« Les associations libres dans lesquelles chacun agit selon ce qui convient le mieux à ses talents remplacent les institutions pétrifiées d'aujourd'hui ; aucune fonction ne doit être autorisée à se fixer -- "celui qui commandait hier peut avoir à obéir demain"(1). L'enseignement doit être basé sur la curiosité et non sur l'obéissance, le rôle de l'enseignant est d'accentuer cette curiosité, et non de s'en remettre à des méthodes fixes. La spontanéité doit régner en maîtresse dans la pensée (perception) comme dans l'action. Cela dit, l'une des particularités remarquables de l'anarchisme politique -- qui suit le siècle des Lumières -- est sa foi en la "raison naturelle", et son respect pour la science. Ce respect est rarement la démarche opportuniste qui reconnaît un allié et le complimente pour lui faire plaisir. Le plus souvent, il est basé sur la conviction sincère que la science pure et sans mélange donne une image véritable de l'homme et du monde, et produit des armes idéologiques puissantes dans la lutte contre les impostures de l'ordre présent. »

Reason

« On en conclura qu'il est souhaitable de laisser les inclinations aller à l'encontre de la raison dans n'importe quelles circonstances, car la science peut en tirer profit. »

  • Paul Feyerabend, Contre la méthode. Esquisse d’une théorie anarchiste de la connaissance (1975), Seuil

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