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« '''Hélas ! il n’y a point de race française, mais un peuple français, une nation française''', c’est-à-dire une collectivité de formation politique ; et malheureusement, au regard des collectivités rivales et nécessairement ennemies dans la lutte pour la vie, la nôtre n’est point arrivée à se définir à elle-même.
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« Hélas ! il n’y a point de race française, mais un peuple français, une nation française, c’est-à-dire une collectivité de formation politique ; et malheureusement, au regard des collectivités rivales et nécessairement ennemies dans la lutte pour la vie, la nôtre n’est point arrivée à se définir à elle-même.
  
 
Nous l’avouons implicitement par ce fait que, suivant les besoins du moment, pour nos publicistes, nos écrivains, nos artistes, nous sommes tantôt Latins, tantôt Gaulois, tantôt “le soldat de l’Église”, puis la grande nation, “l’émancipatrice des peuples”. »
 
Nous l’avouons implicitement par ce fait que, suivant les besoins du moment, pour nos publicistes, nos écrivains, nos artistes, nous sommes tantôt Latins, tantôt Gaulois, tantôt “le soldat de l’Église”, puis la grande nation, “l’émancipatrice des peuples”. »

Version du 25 juin 2021 à 15:46

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Citationes

« Cette voix des ancêtres, cette leçon de la terre que Metz sait si bien nous faire entendre, rien ne vaut davantage pour former la conscience d'un peuple. La terre nous donne une discipline, et nous sommes le prolongement des ancêtres. Voilà sur quelle réalité nous devons nous fonder. »

— Maurice Barrès, La Terre et les Morts (10 mars 1899)


« [...] nous, Lorrains, nous ne sommes pas Français, parce que la France est la fille “ainée de l’Église” ni parce qu’elle a fourni au monde la “Déclaration des droits de l’Homme”, nous n’avons pas adhéré à la patrie comme à un esprit, comme à un ensemble de principes. En fait, nous sommes venus à la France parce que nous avions besoin d’ordre et de paix et que nous ne pouvions en trouver ailleurs. Notre patriotisme n’a rien d’idéaliste, de philosophique ; nos pères étaient fort réalistes. Et pourtant il est bien exact que nous tendions vers la France plutôt que vers l’Allemagne, parce que celle-là est une nation catholique, et c’est encore vrai que les conquêtes civiles de la Révolution et les gloires militaires de l’Empire ont gagné le cœur de notre population. Ainsi, notre patriotisme est fait de tous les éléments que les dialecticiens s’efforcent de maintenir séparés et en opposition. »

— Maurice Barrès, La Terre et les Morts (10 mars 1899)


« Hélas ! il n’y a point de race française, mais un peuple français, une nation française, c’est-à-dire une collectivité de formation politique ; et malheureusement, au regard des collectivités rivales et nécessairement ennemies dans la lutte pour la vie, la nôtre n’est point arrivée à se définir à elle-même.

Nous l’avouons implicitement par ce fait que, suivant les besoins du moment, pour nos publicistes, nos écrivains, nos artistes, nous sommes tantôt Latins, tantôt Gaulois, tantôt “le soldat de l’Église”, puis la grande nation, “l’émancipatrice des peuples”. »

— Maurice Barrès, La Terre et les Morts (10 mars 1899)


« Seules les économistes libéraux orthodoxes et les socialistes collectivistes ont le droit de ne se point choquer de cette invasion des étrangers en France. Ils sont partisans de la liberté des échanges. Ils ne participent pas de cet illogisme du système actuel qui protège les produits du travail national et favorise les travailleurs étrangers. Économistes orthodoxes et socialistes collectivistes se rencontrent dans la même idée internationale : “La planète est un atelier”, dit M. Léon Say, approuvé par M. Guesde. Ces deux personnages suppriment en économie sociale l’idée de patrie. “Où je gagnerai le plus d’argent et où ma vie sera le plus confortable, là j’établirai ma patrie.” S’ils se séparent, c’est que M. Léon Say livre la planète à la livre concurrence des hommes, tandis que M. Guesde veut y régler leur travail. D’ailleurs, tous les coins de la planète ont les mêmes droits à leur sympathie. »

— Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme (1902), éd. Kontre Kulture, 2015 (ISBN 9782367250717), p. 464


« [...] dans la civilisation moderne, les capitaux, les puissances d’argent tendent à devenir les puissances suprêmes. »

— Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme (1902), éd. Kontre Kulture, 2015 (ISBN 9782367250717), p. 457


« On réformera la loi de naturalisation pour rendre moins accessible l’ingérence de l’étranger dans notre politique.

On réformera le régime propriétaire en empêchant l’étranger de posséder le sol de France et en limitant son droit d’exploitation industriel et commercial.

On assurera l’union de la race et de la terre en assurant un coin de terre insaisissable à chaque famille.

On protégera nos travailleurs nationaux par une loi fiscale qui frappera leurs concurrents étrangers.

On donnera la liberté d’association et la décentralisation, en sorte que les groupes professionnels (syndicats) et les communes possèdent la personnalité civile. »

— Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme (1902), éd. Kontre Kulture, 2015 (ISBN 9782367250717), p. 452


« La question juive est liée à la question nationale. Assimilés aux Français d’origine par la Révolution, les Juifs ont conservé leurs caractères distinctifs, et, de persécutés qu’ils étaient autrefois, ils sont devenus dominateurs. »

— Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme (1902), éd. Kontre Kulture, 2015 (ISBN 9782367250717), p. 435


« [...] tout haute civilisation naît d’une collectivité ordonnée. »

— Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme (1902), éd. Kontre Kulture, 2015 (ISBN 9782367250717), p. 198


« Les morts ! Ah ! que serait donc un homme à ses propres yeux, s’il ne représentait que soi-même ? Quand chacun de nous tourne la tête sur son épaule, il voit une suite indéfinie de mystères, dont les âges les plus récents s’appellent la France. »

— Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme (1902), éd. Kontre Kulture, 2015 (ISBN 9782367250717), p. 96


« Le nationalisme, c’est de résoudre chaque question par rapport à la France. Mais comment faire, si nous n’avons pas de la France une définition et une idée communes ? »

— Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme (1902), éd. Kontre Kulture, 2015 (ISBN 9782367250717), p. 87


« (Hélas ! il n’y a point de race française, mais un peuple français, une nation française, c’est-à-dire une collectivité de formation politique.) Oui, malheureusement, au regard des collectivités rivales et nécessairement ennemies dans la lutte pour la vie, la nôtre n’est point arrivée à se définir à elle-même. Nous l’avouons implicitement par ce fait que, suivant les besoins du moment, pour nos publicistes, nos écrivains, nos artistes, nous sommes tantôt Latins, tantôt Gaulois, tantôt “le soldat de l’Église”, puis la grande nation, “l’émancipatrice des peuples”. »

— Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme (1902), éd. Kontre Kulture, 2015 (ISBN 9782367250717), p. 87


« Les juifs n’ont pas de patrie au sens où nous l’entendons. Pour nous, la patrie, c’est le sol et les ancêtres, c’est la terre de nos morts. Pour eux, c’est l’endroit où ils trouvent leur plus grand intérêt. Leurs “intellectuels” arrivent ainsi à leur fameuse définition : “La patrie, c’est une idée.” Mais quelle idée ? Celle qui leur est la plus utile et, par exemple, l’idée que tous les hommes sont frères, que la nationalité est un préjugé à détruire, que l’honneur militaire pue le sang, qu’il faut désarmer (et ne laisser d’autre force que l’argent), etc. »

— Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme (1902), éd. Kontre Kulture, 2015 (ISBN 9782367250717), p. 69


« Ce kantisme de nos classes prétend régler l’homme universel, l’homme abstrait, sans tenir compte des différences individuelles. Il tend à former nos jeunes lorrains, provençaux, bretons, parisiens de cette année d’après un homme abstrait, idéal, identique partout à lui-même, tandis que nous aurions besoin d’hommes racinés solidement dans notre sol, dans notre histoire, dans la conscience nationale, et adaptés aux nécessités françaises de cette date-ci. La philosophie qu’enseigne l’État est responsable en première ligne si des personnes croient intellectuel de mépriser l’inconscient national et de faire fonctionner l’intelligence dans l’abstrait pur, hors du plan des réalités.

Un verbalisme qui écarte l’enfant de toute réalité, un kantisme qui le déracine de la terre de ses morts, une surproduction de diplômés qui crée ce que nous avons appelé, d’après Bismarck, “un prolétariat de bacheliers”, voilà ce que nous avons reproché à l’Université, voilà ce qui fait de son produit, l’“intellectuel”, un ennemi de la société. »

— Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme (1902), éd. Kontre Kulture, 2015 (ISBN 9782367250717), p. 62
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« Il ne faut point se plaindre du mouvement antisémite dans l’instant où l’on constate la puissance énorme de la nationalité juive qui menace de “chambardement” l’État français.

C’est ce que n’entendront jamais, je le crois bien, les théoriciens de l’Université ivres d’un kantisme malsain. Ils répètent comme notre Bouteiller : “Je dois toujours agir de telle sorte que je puisse vouloir que mon action serve de règle universelle.” Nullement, messieurs, laissez ces grands mots de toujours et d’universelle et puisque vous êtes Français, préoccupez-vous d’agir selon l’intérêt français à cette date. »

— Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme (1902), éd. Kontre Kulture, 2015 (ISBN 9782367250717), p. 38


« Nationalisme, régionalisme trop souvent demeurent des théories. Je les ferai sentir non point comme des doctrines mais comme des biographies, nos biographies à nous tous Français. »

— Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme (1902), éd. Kontre Kulture, 2015 (ISBN 9782367250717), p. 12


« La religion. — Si l’on veut, nous possédons la catholique, la protestante et la juive ; mais, à voir de plus haut, la France est divisée entre deux religions qui se contredisent violemment, et chacune impose à ses adeptes de ruiner l’autre. L’ancienne est fondée sur la révélation ; la nouvelle s’accorde avec la méthode scientifique et nous promet par elle, sous le nom de progrès nécessaire et indéfini, cet avenir de paix et d’amour dont tous les prophètes ont l’esprit halluciné. »

— Maurice Barrès, « Les Déracinés » (1897), dans Maurice Barrès, romans et voyages, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1994, t. 1, p. 617


Bibliographia

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