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Conservatism

« Je n’ignore pas que la génération actuelle, nourrie au sein de la révolution, affirme tout ce que je nie et nie tout ce que j’affirme. Je sais qu’elle admet et proclame comme une chose hors de doute le principe de la perfectibilité indéfinie de la société et de l’homme, quand je tiens pour vérifié que l’humanité est identique à elle-même dans toute la continuité... Je sais plus encore : je sais que les idées que je me propose de combattre comme fausses, comme dangereuses, ou comme absurdes, cheminent en avant triomphant de tous les obstacles. »

« Le monde marche à grands pas à la constitution d'un despotisme, le plus gigantesque et le plus terrible que les hommes aient jamais vu [...]. Il n'y a, messieurs, que deux répressions possibles : l'une intérieure, l'autre extérieure ; la répression religieuse et la répression politique. Elles sont de telle nature que, lorsque le thermomètre religieux s'élève, le thermomètre de la répression baisse, et que, réciproquement, lorsque le thermomètre religieux baisse, le thermomètre politique, la répression politique, la tyrannie monte. C'est une loi de l'humanité, une loi de l'histoire. »

« Contre la révolution et le socialisme, il n'y a qu'un remède radical et souverain : le catholicisme, seule doctrine qui en soit la contradiction absolue. »

« Messieurs, les réformes économiques ne sont pas un remède suffisant à ce mal ; la chute d'un gouvernement et son remplacement par un autre gouvernement ne sont pas non plus un remède. L'erreur fondamentale en cette matière est de croire que les maux que souffre l'Europe viennent des gouvernements. Je ne nierai pas l'influence du gouvernement sur les gouvernés ; comment la nierais-je ? Qui l'a jamais niée ? Mais le mal est beaucoup plus profond, beaucoup plus grave. Le mal n'est pas dans les gouvernements, le mal est dans les gouvernés : le mal vient de ce que les gouvernés sont devenus ingouvernables. (Rires. Bien ! Bien !)

La vraie cause de ce mal grave et profond, c'est que l'idée de l'autorité divine et de l'autorité humaine a disparu. Voilà le mal qui travaille l'Europe, la société, le monde ; et voilà pourquoi, messieurs, les peuples sont ingouvernables. »

  • Juan Donoso Cortés, extrait du discours sur la situation générale de l'Europe, prononcé à la chambre des députés de Madrid, le 30 janvier 1850, Revue Totalité n°26, automne 1986

« Les voies sont préparées pour un tyran gigantesque, colossal, universel ; tout est préparé pour cela. Veuillez y réfléchir : il n'y a plus maintenant de résistance soit matérielles, soit morales. Il n'y a plus de résistances matérielles, parce que avec les bateaux à vapeur et les chemins de fer, il n'y a plus de frontières et parce que, avec le télégraphe électrique, il n'y a plus de distances , et il n'y a plus de résistances morales, parce que tous les esprits sont divisés et tous les patriotismes sont morts. »

« Gouverner, ce n'est pas être servi, c'est servir; ce n'est pas jouir, c'est ramer, et vivre et mourir la main sur la rame. […] L'ordre matériel n'est rien sans l'ordre moral... C'est en vain que les philosophes s'épuisent en théorie, c'est en vain que les socialistes s'agitent ; sans l'aumône, sans la charité, il n'y a pas, il ne peut y avoir de distribution équitable de la richesse. Dieu seul pouvait résoudre ce problème, qui est le problème de l'humanité et de l'histoire. »

« Je ne sais, messieurs, si je serai seul ; cela est possible ; mais, seul, absolument seul, ma conscience me dit que je suis très fort, non par ce que je suis, mais par ce que je représente. Je ne représente pas seulement les deux ou trois cents électeurs de mon district ; qu'est un district ? […] Je ne représente pas seulement la nation ; qu'est-ce que la nation espagnole, ou toute autre, considérée dans une seule génération ou dans un seul jour d'élections générales ? Rien. Je représente quelque chose de plus grand, de beaucoup plus grand ; je représente la tradition par laquelle les nations sont ce qu'elles sont dans toute la durée des siècles. Si ma voix a quelque autorité, ce n'est pas, messieurs, parce qu'elle est mienne, c'est parce qu'elle est la voix de vos pères. Vos votes me sont indifférents ; je ne me suis pas proposé de m'adresser à vos volontés, qui votent, mais à vos consciences, qui jugent ; je ne me suis pas proposé d'incliner vos volontés vers moi, mais d'obliger vos consciences à ne pas me refuser leur estime. »

Europe

« Ce n'est pas mon opinion, cependant, que l'Europe n'ait rien à redouter de la Russie, je crois tout le contraire ; mais, pour que la Russie accepte une guerre générale, pour que la Russie s'empare de l'Europe, il faut auparavant les trois événements que je vais dire, lesquels sont, remarquez-le messieurs, non seulement possibles, mais encore probables. Il faut d'abord que la révolution, après avoir dissous la société, dissolve les armées permanentes. En second lieu, que le socialisme, en dépouillant les propriétaires, éteigne le patriotisme, parce qu'un propriétaire dépouillé n'est pas, ne peut pas être patriote (dès que la question est poussée jusqu'à ce terme, jusqu'à cette angoisse, tout patriotisme meurt au cœur de l'homme). En troisième lieu, il faut que se réalise la confédération puissante de tous les peuples slaves sous l'influence et le protectorat de la Russie. Les nations slaves comptent, messieurs, quatre-vingts millions d'habitants. Eh bien, lorsque la Révolution aura détruit en Europe les armées permanentes ; lorsque les révolutions socialistes auront éteint le patriotisme en Europe ; lorsque, à l'Orient de l'Europe, se sera accomplie la grande fédération des peuples slaves, lorsque dans l'Occident il n'y aura plus que deux armées, celle des spoliés et celle des spoliateurs, alors l'heure de la Russie sonnera ; alors la Russie pourra se promener tranquillement, l'arme au bras, en Europe, alors le monde assistera au plus grand châtiment qu'ait enregistré l'histoire... De plus, messieurs, la Russie, placée au milieu de l'Europe conquise et prosternée à ses pieds, absorbera par toutes ses veines le poison que l'Europe a bu et qui la tue, puis elle ne tardera guère à tomber, elle aussi, en putréfaction. »

  • Juan Donoso Cortés, extrait du discours sur la situation générale de l'Europe, prononcé à la chambre des députés de Madrid, le 30 janvier 1850, Revue Totalité n°26, automne 1986

« Mes tristes prévisions s'appliquaient à l'Europe en général ; aujourd'hui, par malheur, elles concernent aussi la nation espagnole. Je crois, messieurs, je crois avec la conviction la plus profonde que nous entrons dans une période d'angoisses ; tous les symptômes l'annoncent à la fois : l'aveuglement des intelligences, l'animosité des esprits, les discussions sans objet, les luttes sans motif ; mais par-dessus tout, - j'étonnerai sans doute beaucoup l'Assemblée, - la fureur des réformes économiques. Quand cette fureur qui vous agite tous emporte les esprits, comme elle le fait à cette heure, on peut y voir le présage assuré de grandes catastrophes et de grandes ruines. »

  • Juan Donoso Cortés, extrait du discours sur la situation générale de l'Europe, prononcé à la chambre des députés de Madrid, le 30 janvier 1850, Revue Totalité n°26, automne 1986

Economy

« Nul homme, entre ceux qui sont arrivés à l'immortalité, n'a basé sa gloire sur la vérité économique ; tous ont fondé les nations sur la base de la vérité sociale, sur la base de la vérité religieuse. Cela ne veut pas dire, car je prévois les objections et je vais au-devant d'elles, cela ne veut pas dire qu'à mon avis les gouvernements doivent négliger les questions économiques, que les peuples doivent être mal administrés ; je ne suis pas assez dépourvu de raison et de cœur pour me laisser aller à une semblable extravagance. Je ne dis pas cela, mais je dis que chaque question doit être mise à son rang, et que le rang de ces questions est le troisième ou le quatrième, et non le premier : voilà ce que je dis.

Traiter ici ces questions, c'est, a-t-on prétendu, le moyen de vaincre le socialisme. Ah ! messieurs, le moyen de vaincre le socialisme! Qu'est-ce donc que le socialisme, si ce n'est une secte  économique ? Le socialisme est le fils de l'économie politique, comme le vipereau est fils de la vipère, lequel, à peine né, dévore celle qui vient de lui donner la vie. Entrez dans ces questions  économiques, mettez-les au premier rang, et je vous annonce qu'avant deux années vous aurez toutes les questions socialistes dans le parlement et dans la rue. »

  • Juan Donoso Cortés, extrait du discours sur la situation générale de l'Europe, prononcé à la chambre des députés de Madrid, le 30 janvier 1850, Revue Totalité n°26, automne 1986

Socialism

« Les écoles socialistes l'emportent sur l'école libérale, spécialement parce qu'elles vont droit à tous les grands problèmes et à toutes les grandes questions, et parce qu'elles proposent toujours une résolution péremptoire et décisive. Le socialisme n'est fort que parce qu'il est une théologie satanique. »

  • Juan Donoso Cortés, Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme, Paris, Bibliothèque nouvelle, 1851, rééd. Bouère, Dominique Martin Morin, 1986

« En supposant la bonté innée et absolue de l'homme, l'homme est en même temps réformateur universel et irréformable , il finit par se changer d'homme en dieu ; son essence cesse d'être humaine pour être divine. Il est en soi absolument bon et il produit hors de lui par ses bouleversements le bien absolu. »

  • Juan Donoso Cortés, Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme, Paris, Bibliothèque nouvelle, 1851, rééd. Bouère, Dominique Martin Morin, 1986

« Ou le mal qui est dans la société est une essence, ou un accident ; si c'est une essence, il ne suffit pas, pour le détruire, de bouleverser les institutions sociales, il faut en outre détruire la société même qui est l'essence qui soutient toutes ces formes. Si le mal social est accidentel, alors vous êtes obligés de faire ce que vous n'avez pas fait... de m'expliquer en quels temps, par quelle cause, de quelle manière et en quelle forme est survenu cet accident, et ensuite par quelle série de déductions vous arrivez à changer l'homme en rédempteur de la société... le rationalisme qui attaque avec fureur tous les mystères catholiques, proclame ensuite, d'une autre manière et dans un autre but, ces mêmes mystères. »

  • Juan Donoso Cortés, Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme, Paris, Bibliothèque nouvelle, 1851, rééd. Bouère, Dominique Martin Morin, 1986

« Pour ce qui est du communisme, il me semble évident qu’il procède des hérésies panthéistes et de celles qui leurs son parentes. Lorsque tout est Dieu et que Dieu est tout, Dieu est surtout démocratie et multitude ; les individus atomes divins et rien de plus, sortent du tout qui les engendre perpétuellement pour rentrer dans le tout qui perpétuellement les absorbe. Dans ce système, ce qui n'est pas le tout n'est pas Dieu, quoique participant à la divinité, et ce qui n'est pas Dieu n'est rien, parce qu'il n'y a rien hors de Dieu, qui est tout. De là, le superbe méprise des communistes pour l'homme et leur négation insolente de la liberté humaine ; de là ces aspirations immenses à la domination universelle par la future démagogie, qui s'étendra sur tous les continents et jusqu'aux dernières limites de la terre ; de là ces projets d'une folie furieuses, qui prétend mêler et confondre toutes les familles, toutes les classes, tous les peuples, toutes les races d'hommes, pour les broyer ensemble dans le grand mortier de la révolution, afin que de ce sombre et sanglant chaos sorte un jour le Dieu unique, vainqueur de tout ce qui est particulier ; le Dieu éternel, sans commencement ni fin, vainqueur de tout ce qui naît et passe ; le Dieu démagogie annoncé par les derniers prophètes, astre unique du firmament futur, qui apparaîtra porté par la tempête, couronné d'éclairs et servi par les ouragans. La démagogie est le grand Tout, le vrai Dieu, Dieu armé d'un seul attribut, l'omnipotence, et affranchi de la bonté, de la miséricorde, de l'amour, ces trois grandes faiblesses du Dieu catholique. À ces traits, qui ne reconnaîtrait le Dieu d'orgueil, Lucifer ? »

Liberalism

« L'école libérale n'a fait que poser les prémices qui mènent aux conséquences socialistes, et les socialistes n'ont fat que tirer les conséquences renfermées dans les prémices libérales – ces deux écoles ne se distinguent pas entre elles par les idées, mais par la hardiesse. »

  • Juan Donoso Cortés, Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme, Paris, Bibliothèque nouvelle, 1851, rééd. Bouère, Dominique Martin Morin, 1986

Revolution

« Les révolution sont la maladie des peuples riches. Les révolutions sont la maladie des peuples libres. »

Christianity

« Je suis effrayé, je vous l'avouerai franchement, de la voie où s'est jetée une certaine partie du clergé français. Sous prétexte de ne vouloir pas rendre l'Église solidaire d'un parti ou d'une forme déterminée de gouvernement, on prétend la jeter dans le champ des aventures. Comment ces malheureux ne voient-ils pas que ce chemin aboutit forcément à une catastrophe? Notre Seigneur a menacé de méconnaître dans le Ciel celui qui rougira de le confesser sur la terre. Comment ces prêtres dont je parle ne voient-ils pas qu'en conseillant à l'Église de renier ses fidèles, de rougir de ses amis, ils ne font que lui conseiller de commettre ce grand péché de la honte pusillanime et de l'ingratitude ? Cela peut-être le conseil de la prudence humaine ; mais la prudence humaine est parfois bien misérable et bien imprudente. »

Miscellaneous

« Ceux qui prient font plus pour le monde que ceux qui combattent ; et si le monde va de mal en pis, c’est qu’il y a plus de batailles que de prières. »

« L'homme que la foi n'éclaire point se trouve inévitablement entraîné dans l'un ou l'autre des manichéismes : ou dans le manichéisme antique, suivant lequel il y a deux principes, un principe du bien et un principe du mal, incarnés chacun en un Dieu , de telle sorte que l'homme a deux Dieux suprêmes, entre lesquels la guerre est la seule loi ; ou dans le manichéisme proudhonien, qui consiste à affirmer que Dieu est le mal, que l'homme est le bien ; que le pouvoir humain et le pouvoir divin sont deux pouvoirs rivaux, et que l'unique devoir de l'homme est de vaincre Dieu, ennemi de l'homme. »

« Le mal, qui selon votre doctrine, a son principe dans la société, est une essence ou un accident ; si c'est une essence, il ne suffit pas, pour le détruire, de bouleverser les institutions sociales, il faut en outre détruire la société elle-même, puisqu'elle est l'essence qui le produit sous toutes ses formes ; si au contraire, ce n'est qu'un accident, vous êtes obligés de faire ce que vous n’avez jamais fait, ce que vous ne faites pas, ce que vous ne pouvez faire : vous êtes obligé d'abord de m'expliquer en quel temps, par quelle cause, de quelle manière et en quelle forme est survenu cet accident, et ensuite par quelle série de déductions vous parvenez à faire de l'homme le rédempteur de la société, en lui donnant le pouvoir de la guérir de ses souillures, de laver ses péchés. »

  • Juan Donoso Cortés, Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme, Paris, Bibliothèque nouvelle, 1851, rééd. Bouère, Dominique Martin Morin, 1986, p. 253

« Je ne sais, messieurs, si votre attention a été frappée comme la mienne de la ressemblance, de la presque identité que l'on trouve entre les deux personnes au premier abord le plus distinctes et le plus contraires, de la ressemblance entre le prêtre et le soldat ? Ni le prêtre ni le soldat ne vit pour soi ; ni l'un ni l'autre ne vit pour sa famille ; pour l'un et pour l'autre la gloire est dans l'abnégation, dans le sacrifice. La charge du soldat est de veiller à l'indépendance de la société civile. La charge du prêtre est de veiller à l'indépendance de la société religieuse. Le devoir du prêtre est de mourir, de donner sa vie, comme le bon Pasteur, pour ses brebis. Le devoir du soldat est de donner, comme un bon frère, sa vie pour ses frères. Si vous considérez tout ce qu'a de laborieux et de pénible la vie sacerdotale, le sacerdoce vous paraitra, et il l'est en effet, une véritable milice. Si vous considérez la sainteté du ministère du soldat, la milice vous paraîtra comme un véritable sacerdoce. Que deviendraient l'Europe, le monde, la civilisation, s'il n'y avait ni prêtres ni soldats ? »

  • Juan Donoso Cortés, extrait du discours sur la situation générale de l'Europe, prononcé à la chambre des députés de Madrid, le 30 janvier 1850, Revue Totalité n°26, automne 1986

Quotes about Juan Donoso Cortés

« La dernière période de son existence est le terme définitif du combat, la victoire du chrétien sur le philosophe enfin mis en possession de la véritable philosophie. »

« Quand d'une part le socialisme aura détruit ce qu'il doit naturellement détruire, c'est-à-dire les armées permanentes par la guerre civile, la propriété par les confiscations, la famille par les moeurs et par les lois ; et quand d'autre part le despotisme moscovite aura grandi et se sera fortifié comme il doit naturellement se fortifier et grandir, alors le despotisme absorbera le socialisme et le socialisme s'incarnera dans le Czar ; ces deux effrayantes créations du génie du mal se compléteront l'une par l'autre. »

  • Louis Veuillot, Donoso Cortés par Louis Veuillot, 1862, résume la prophétie de Donoso Cortés contenue dans le Discours sur la situation générale de l'Europe

L'intuition fondamentale de toute la philosophie donosienne « c'est d'avoir pensé de façon exacte que la pseudo-religion de l'Humanité absolue est le début d'un chemin qui conduit à une terreur inhumaine. Conclusion neuve, mais plus profonde que les nombeux et grandiloquents jugements que de Maister a formulés sur la révolution, la guerre et le sang. Comparé à l'espagnol qui a admirablement sondé les abîmes de terreur de 1848, de Maistre est encore un aristocrate de la restauration de l'ancien régime un continuateur et un approfondisseur du XVIIIe siècle. »

« Par-dessus toute autre considération, l'idée fondatmentale est qu'un monde en marge de Dieu est métaphysiquement impossible, que « toute grande question politique et humaine suppose et enveloppe une grande question théologique. » »

  • Arnaud Imatz, « Avant-Propos » citant Juan Donoso Cortés, Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme, Paris, Bibliothèque nouvelle, 1851, rééd. Bouère, Dominique Martin Morin, 1986, p. 23

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