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Conservatism

« Je n’ignore pas que la génération actuelle, nourrie au sein de la révolution, affirme tout ce que je nie et nie tout ce que j’affirme. Je sais qu’elle admet et proclame comme une chose hors de doute le principe de la perfectibilité indéfinie de la société et de l’homme, quand je tiens pour vérifié que l’humanité est identique à elle-même dans toute la continuité… Je sais plus encore : je sais que les idées que je me propose de combattre comme fausses, comme dangereuses, ou comme absurdes, cheminent en avant triomphant de tous les obstacles. »

Miscellaneous

« Ceux qui prient font plus pour le monde que ceux qui combattent ; et si le monde va de mal en pis, c’est qu’il y a plus de batailles que de prières. »

« L'homme que la foi n'éclaire point se trouve inévitablement entraîné dans l'un ou l'autre des manichéismes : ou dans le manichéisme antique, suivant lequel il y a deux principes, un principe du bien et un principe du mal, incarnés chacun en un Dieu , de telle sorte que l'homme a deux Dieux suprêmes, entre lesquels la guerre est la seule loi ; ou dans le manichéisme proudhonien, qui consiste à affirmer que Dieu est le mal, que l'homme est le bien ; que le pouvoir humain et le pouvoir divin sont deux pouvoirs rivaux, et que l'unique devoir de l'homme est de vaincre Dieu, ennemi de l'homme. »

« Le mal, qui selon votre doctrine, a son principe dans la société, est une essence ou un accident ; si c'est une essence, il ne suffit pas, pour le détruire, de bouleverser les institutions sociales, il faut en outre détruire la société elle-même, puisqu'elle est l'essence qui le produit sous toutes ses formes ; si au contraire, ce n'est qu'un accident, vous êtes obligés de faire ce que vous n’avez jamais fait, ce que vous ne faites pas, ce que vous ne pouvez faire : vous êtes obligé d'abord de m'expliquer en quel temps, par quelle cause, de quelle manière et en quelle forme est survenu cet accident, et ensuite par quelle série de déductions vous parvenez à faire de l'homme le rédempteur de la société, en lui donnant le pouvoir de la guérir de ses souillures, de laver ses péchés. »

  • Juan Donoso Cortés, Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme, Paris, Bibliothèque nouvelle, 1851, rééd. Bouère, D.M. Morin, 1986, p. 253

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