Différences entre les versions de « Juan Donoso Cortés »

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« Le mal, qui selon votre doctrine, a son principe dans la société, est une essence ou un accident ; si c'est une essence, il ne suffit pas, pour le détruire, de bouleverser les institutions sociales, il faut en outre détruire la société elle-même, puisqu'elle est l'essence qui le produit sous toutes ses formes ; si au contraire, ce n'est qu'un accident, vous êtes obligés de faire ce que vous n’avez jamais fait, ce que vous ne faites pas, ce que vous ne pouvez faire : vous êtes obligé d'abord de m'expliquer en quel temps, par quelle cause, de quelle manière et en quelle forme est survenu cet accident, et ensuite par quelle série de déductions vous parvenez à faire de l'homme le rédempteur de la société, en lui donnant le pouvoir de la guérir de ses souillures, de laver ses péchés. »
 
« Le mal, qui selon votre doctrine, a son principe dans la société, est une essence ou un accident ; si c'est une essence, il ne suffit pas, pour le détruire, de bouleverser les institutions sociales, il faut en outre détruire la société elle-même, puisqu'elle est l'essence qui le produit sous toutes ses formes ; si au contraire, ce n'est qu'un accident, vous êtes obligés de faire ce que vous n’avez jamais fait, ce que vous ne faites pas, ce que vous ne pouvez faire : vous êtes obligé d'abord de m'expliquer en quel temps, par quelle cause, de quelle manière et en quelle forme est survenu cet accident, et ensuite par quelle série de déductions vous parvenez à faire de l'homme le rédempteur de la société, en lui donnant le pouvoir de la guérir de ses souillures, de laver ses péchés. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Juan_Donoso_Cort%C3%A9s Juan Donoso Cortés], ''Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme'', Paris, Bibliothèque nouvelle, 1851, rééd. Bouère, D.M. Morin, 1986, p. 253
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Juan_Donoso_Cort%C3%A9s Juan Donoso Cortés], ''Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme'', Paris, Bibliothèque nouvelle, 1851, rééd. Bouère, D.M. Morin, 1986, p. 253
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« Je ne sais, messieurs, si votre attention a été frappée comme la mienne de la ressemblance, de la presque identité que l'on trouve entre les deux personnes au premier abord le plus distinctes et le plus contraires, de la ressemblance entre le prêtre et le soldat? Ni le prêtre ni le soldat ne vit pour soi ; ni l'un ni l'autre ne vit pour sa famille ; pour l'un et pour l'autre la gloire est dans l'abnégation, dans le sacrifice. La charge du soldat est de veiller à l'indépendance de la société civile. La charge du prêtre est de veiller à l'indépendance de la société religieuse. Le devoir du prêtre est de mourir, de donner sa vie, comme le bon Pasteur, pour ses brebis. Le devoir du soldat est de  donner, comme un bon frère, sa vie pour ses frères. Si vous considérez tout ce qu'a de laborieux et de pénible la vie sacerdotale, le sacerdoce vous paraitra, et il l'est en effet, une véritable milice. Si vous considérez la sainteté du ministère du soldat, la milice vous paraîtra comme un véritable sacerdoce. Que deviendraient l'Europe, le monde, la civilisation, s'il n'y avait ni prêtres ni soldats ? »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Juan_Donoso_Cort%C3%A9s Juan Donoso Cortés], extrait du discours sur la situation générale de l'Europe, prononcé à la chambre des députés de Madrid, le 30 janvier 1850, Revue ''Totalité'' n°26, automne 1986
  
 
== Quotes about Juan Donoso Cortés ==
 
== Quotes about Juan Donoso Cortés ==

Version du 29 décembre 2013 à 18:56

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Conservatism

« Je n’ignore pas que la génération actuelle, nourrie au sein de la révolution, affirme tout ce que je nie et nie tout ce que j’affirme. Je sais qu’elle admet et proclame comme une chose hors de doute le principe de la perfectibilité indéfinie de la société et de l’homme, quand je tiens pour vérifié que l’humanité est identique à elle-même dans toute la continuité... Je sais plus encore : je sais que les idées que je me propose de combattre comme fausses, comme dangereuses, ou comme absurdes, cheminent en avant triomphant de tous les obstacles. »

« Il n'y a, messieurs, que deux répressions possibles : l'une intérieure, l'autre extérieure ; la répression religieuse et la répression politique. Elles sont de telle nature que, lorsque le thermomètre religieux s'élève, le thermomètre de la répression baisse, et que, réciproquement, lorsque le thermomètre religieux baisse, le thermomètre politique, la répression politique, la tyrannie monte. C'est une loi de l'humanité, une loi de l'histoire. »

« Contre la révolution et le socialisme, il n'y a qu'un remède radical et souverain : le catholicisme, seule doctrine qui en soit la contradiction absolue. »

« Messieurs, les réformes économiques ne sont pas un remède suffisant à ce mal ; la chute d'un gouvernement et son remplacement par un autre gouvernement ne sont pas non plus un remède. L'erreur fondamentale en cette matière est de croire que les maux que souffre l'Europe viennent des gouvernements. Je ne nierai pas l'influence du gouvernement sur les gouvernés ; comment la nierais-je ? Qui l'a jamais niée ? Mais le mal est beaucoup plus profond, beaucoup plus grave. Le mal n'est pas dans les gouvernements, le mal est dans les gouvernés : le mal vient de ce que les gouvernés sont devenus ingouvernables. (Rires. Bien ! Bien !)

La vraie cause de ce mal grave et profond, c'est que l'idée de l'autorité divine et de l'autorité humaine a disparu. Voilà le mal qui travaille l'Europe, la société, le monde ; et voilà pourquoi, messieurs, les peuples sont ingouvernables. »

  • Juan Donoso Cortés, extrait du discours sur la situation générale de l'Europe, prononcé à la chambre des députés de Madrid, le 30 janvier 1850, Revue Totalité n°26, automne 1986

Europe

« Ce n'est pas mon opinion, cependant, que l'Europe n'ait rien à redouter de la Russie, je crois tout le contraire ; mais, pour que la Russie accepte une guerre générale, pour que la Russie s'empare de l'Europe, il faut auparavant les trois événements que je vais dire, lesquels sont, remarquez-le messieurs, non seulement possibles, mais encore probables. Il faut d'abord que la révolution, après avoir dissous la société, dissolve les armées permanentes. En second lieu, que le socialisme, en dépouillant les propriétaires, éteigne le patriotisme, parce qu'un propriétaire dépouillé n'est pas, ne peut pas être patriote (dès que la question est poussée jusqu'à ce terme, jusqu'à cette angoisse, tout patriotisme meurt au cœur de l'homme). En troisième lieu, il faut que se réalise la confédération puissante de tous les peuples slaves sous l'influence et le protectorat de la Russie. Les nations slaves comptent, messieurs, quatre-vingts millions d'habitants. Eh bien, lorsque la Révolution aura détruit en Europe les armées permanentes ; lorsque les révolutions socialistes auront éteint le patriotisme en Europe ; lorsque, à l'Orient de l'Europe, se sera accomplie la grande fédération des peuples slaves, lorsque dans l'Occident il n'y aura plus que deux armées, celle des spoliés et celle des spoliateurs, alors l'heure de la Russie sonnera ; alors la Russie pourra se promener tranquillement, l'arme au bras, en Europe, alors le monde assistera au plus grand châtiment qu'ait enregistré l'histoire... De plus, messieurs, la Russie, placée au milieu de l'Europe conquise et prosternée à ses pieds, absorbera par toutes ses veines le poison que l'Europe a bu et qui la tue, puis elle ne tardera guère à tomber, elle aussi, en putréfaction. »

  • Juan Donoso Cortés, extrait du discours sur la situation générale de l'Europe, prononcé à la chambre des députés de Madrid, le 30 janvier 1850, Revue Totalité n°26, automne 1986

« Mes tristes prévisions s'appliquaient à l'Europe en général ; aujourd'hui, par malheur, elles concernent aussi la nation espagnole. Je crois, messieurs, je crois avec la conviction la plus profonde que nous entrons dans une période d'angoisses ; tous les symptômes l'annoncent à la fois : l'aveuglement des intelligences, l'animosité des esprits, les discussions sans objet, les luttes sans motif ; mais par-dessus tout, - j'étonnerai sans doute beaucoup l'Assemblée, - la fureur des réformes économiques. Quand cette fureur qui vous agite tous emporte les esprits, comme elle le fait à cette heure, on peut y voir le présage assuré de grandes catastrophes et de grandes ruines. »

  • Juan Donoso Cortés, extrait du discours sur la situation générale de l'Europe, prononcé à la chambre des députés de Madrid, le 30 janvier 1850, Revue Totalité n°26, automne 1986

Economy

« Nul homme, entre ceux qui sont arrivés à l'immortalité, n'a basé sa gloire sur la vérité économique ; tous ont fondé les nations sur la base de la vérité sociale, sur la base de la vérité religieuse. Cela ne veut pas dire, car je prévois les objections et je vais au-devant d'elles, cela ne veut pas dire qu'à mon avis les gouvernements doivent négliger les questions économiques, que les peuples doivent être mal administrés ; je ne suis pas assez dépourvu de raison et de cœur pour me laisser aller à une semblable extravagance. Je ne dis pas cela, mais je dis que chaque question doit être mise à son rang, et que le rang de ces questions est le troisième ou le quatrième, et non le premier : voilà ce que je dis.

Traiter ici ces questions, c'est, a-t-on prétendu, le moyen de vaincre le socialisme. Ah ! messieurs, le moyen de vaincre le socialisme! Qu'est-ce donc que le socialisme, si ce n'est une secte  économique? Le socialisme est le fils de l'économie politique, comme le vipereau est fils de la vipère, lequel, à peine né, dévore celle qui vient de lui donner la vie. Entrez dans ces questions  économiques, mettez-les au premier rang, et je vous annonce qu'avant deux années vous aurez toutes les questions socialistes dans le parlement et dans la rue. »

  • Juan Donoso Cortés, extrait du discours sur la situation générale de l'Europe, prononcé à la chambre des députés de Madrid, le 30 janvier 1850, Revue Totalité n°26, automne 1986

Miscellaneous

« Ceux qui prient font plus pour le monde que ceux qui combattent ; et si le monde va de mal en pis, c’est qu’il y a plus de batailles que de prières. »

« L'homme que la foi n'éclaire point se trouve inévitablement entraîné dans l'un ou l'autre des manichéismes : ou dans le manichéisme antique, suivant lequel il y a deux principes, un principe du bien et un principe du mal, incarnés chacun en un Dieu , de telle sorte que l'homme a deux Dieux suprêmes, entre lesquels la guerre est la seule loi ; ou dans le manichéisme proudhonien, qui consiste à affirmer que Dieu est le mal, que l'homme est le bien ; que le pouvoir humain et le pouvoir divin sont deux pouvoirs rivaux, et que l'unique devoir de l'homme est de vaincre Dieu, ennemi de l'homme. »

« Le mal, qui selon votre doctrine, a son principe dans la société, est une essence ou un accident ; si c'est une essence, il ne suffit pas, pour le détruire, de bouleverser les institutions sociales, il faut en outre détruire la société elle-même, puisqu'elle est l'essence qui le produit sous toutes ses formes ; si au contraire, ce n'est qu'un accident, vous êtes obligés de faire ce que vous n’avez jamais fait, ce que vous ne faites pas, ce que vous ne pouvez faire : vous êtes obligé d'abord de m'expliquer en quel temps, par quelle cause, de quelle manière et en quelle forme est survenu cet accident, et ensuite par quelle série de déductions vous parvenez à faire de l'homme le rédempteur de la société, en lui donnant le pouvoir de la guérir de ses souillures, de laver ses péchés. »

  • Juan Donoso Cortés, Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme, Paris, Bibliothèque nouvelle, 1851, rééd. Bouère, D.M. Morin, 1986, p. 253

« Je ne sais, messieurs, si votre attention a été frappée comme la mienne de la ressemblance, de la presque identité que l'on trouve entre les deux personnes au premier abord le plus distinctes et le plus contraires, de la ressemblance entre le prêtre et le soldat? Ni le prêtre ni le soldat ne vit pour soi ; ni l'un ni l'autre ne vit pour sa famille ; pour l'un et pour l'autre la gloire est dans l'abnégation, dans le sacrifice. La charge du soldat est de veiller à l'indépendance de la société civile. La charge du prêtre est de veiller à l'indépendance de la société religieuse. Le devoir du prêtre est de mourir, de donner sa vie, comme le bon Pasteur, pour ses brebis. Le devoir du soldat est de donner, comme un bon frère, sa vie pour ses frères. Si vous considérez tout ce qu'a de laborieux et de pénible la vie sacerdotale, le sacerdoce vous paraitra, et il l'est en effet, une véritable milice. Si vous considérez la sainteté du ministère du soldat, la milice vous paraîtra comme un véritable sacerdoce. Que deviendraient l'Europe, le monde, la civilisation, s'il n'y avait ni prêtres ni soldats ? »

  • Juan Donoso Cortés, extrait du discours sur la situation générale de l'Europe, prononcé à la chambre des députés de Madrid, le 30 janvier 1850, Revue Totalité n°26, automne 1986

Quotes about Juan Donoso Cortés

« La dernière période de son existence est le terme définitif du combat, la victoire du chrétien sur le philosophe enfin mis en possession de la véritable philosophie. »

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