Différences entre les versions de « Juan Donoso Cortés »

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« Ce n'est pas mon opinion, cependant, que l'Europe n'ait rien à redouter de la Russie, je crois tout le contraire ; mais, pour que la Russie accepte une guerre générale, pour que la Russie  s'empare de l'Europe, il faut auparavant les trois événements que je vais dire, lesquels sont, remarquez-le messieurs, non seulement possibles, mais encore probables. Il faut d'abord que la révolution, après avoir dissous la société, dissolve les armées permanentes. En second lieu, que le socialisme, en dépouillant les propriétaires, éteigne le patriotisme, parce qu'un propriétaire dépouillé n'est pas, ne peut pas être patriote (dès que la question est poussée jusqu'à ce terme, jusqu'à cette angoisse, tout patriotisme meurt au cœur de l'homme). En troisième lieu, il faut que se réalise la confédération puissante de tous les peuples slaves sous l'influence et le protectorat de la Russie. Les nations slaves comptent, messieurs,  quatre-vingts millions d'habitants. Eh bien, lorsque la Révolution aura détruit en Europe les armées permanentes ; lorsque les révolutions socialistes auront éteint le patriotisme en Europe ;  lorsque, à l'Orient de l'Europe, se sera accomplie la grande fédération des peuples slaves, lorsque dans l'Occident il n'y aura plus que deux armées, celle des spoliés et celle des spoliateurs, alors l'heure de la Russie sonnera ; alors la Russie pourra se promener tranquillement, l'arme au bras, en Europe, alors le monde assistera au plus grand châtiment qu'ait enregistré l'histoire... De plus, messieurs, la Russie, placée  
 
« Ce n'est pas mon opinion, cependant, que l'Europe n'ait rien à redouter de la Russie, je crois tout le contraire ; mais, pour que la Russie accepte une guerre générale, pour que la Russie  s'empare de l'Europe, il faut auparavant les trois événements que je vais dire, lesquels sont, remarquez-le messieurs, non seulement possibles, mais encore probables. Il faut d'abord que la révolution, après avoir dissous la société, dissolve les armées permanentes. En second lieu, que le socialisme, en dépouillant les propriétaires, éteigne le patriotisme, parce qu'un propriétaire dépouillé n'est pas, ne peut pas être patriote (dès que la question est poussée jusqu'à ce terme, jusqu'à cette angoisse, tout patriotisme meurt au cœur de l'homme). En troisième lieu, il faut que se réalise la confédération puissante de tous les peuples slaves sous l'influence et le protectorat de la Russie. Les nations slaves comptent, messieurs,  quatre-vingts millions d'habitants. Eh bien, lorsque la Révolution aura détruit en Europe les armées permanentes ; lorsque les révolutions socialistes auront éteint le patriotisme en Europe ;  lorsque, à l'Orient de l'Europe, se sera accomplie la grande fédération des peuples slaves, lorsque dans l'Occident il n'y aura plus que deux armées, celle des spoliés et celle des spoliateurs, alors l'heure de la Russie sonnera ; alors la Russie pourra se promener tranquillement, l'arme au bras, en Europe, alors le monde assistera au plus grand châtiment qu'ait enregistré l'histoire... De plus, messieurs, la Russie, placée  
 
au milieu de l'Europe conquise et prosternée à ses pieds, absorbera par toutes ses veines le poison que l'Europe a bu et qui la tue, puis elle ne tardera guère à tomber, elle aussi, en putréfaction. »
 
au milieu de l'Europe conquise et prosternée à ses pieds, absorbera par toutes ses veines le poison que l'Europe a bu et qui la tue, puis elle ne tardera guère à tomber, elle aussi, en putréfaction. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Juan_Donoso_Cort%C3%A9s Juan Donoso Cortés]
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Juan_Donoso_Cort%C3%A9s Juan Donoso Cortés], extrait du discours sur la situation générale de l'Europe, prononcé à la chambre des députés de Madrid, le 30 janvier 1850, Revue ''Totalité'' n°26, automne 1986
  
 
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Version du 29 décembre 2013 à 18:46

Juan Donoso Cortés.jpg

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Conservatism

« Je n’ignore pas que la génération actuelle, nourrie au sein de la révolution, affirme tout ce que je nie et nie tout ce que j’affirme. Je sais qu’elle admet et proclame comme une chose hors de doute le principe de la perfectibilité indéfinie de la société et de l’homme, quand je tiens pour vérifié que l’humanité est identique à elle-même dans toute la continuité... Je sais plus encore : je sais que les idées que je me propose de combattre comme fausses, comme dangereuses, ou comme absurdes, cheminent en avant triomphant de tous les obstacles. »

« Il n'y a, messieurs, que deux répressions possibles : l'une intérieure, l'autre extérieure ; la répression religieuse et la répression politique. Elles sont de telle nature que, lorsque le thermomètre religieux s'élève, le thermomètre de la répression baisse, et que, réciproquement, lorsque le thermomètre religieux baisse, le thermomètre politique, la répression politique, la tyrannie monte. C'est une loi de l'humanité, une loi de l'histoire. »

« Contre la révolution et le socialisme, il n'y a qu'un remède radical et souverain : le catholicisme, seule doctrine qui en soit la contradiction absolue. »

Europe

« Ce n'est pas mon opinion, cependant, que l'Europe n'ait rien à redouter de la Russie, je crois tout le contraire ; mais, pour que la Russie accepte une guerre générale, pour que la Russie s'empare de l'Europe, il faut auparavant les trois événements que je vais dire, lesquels sont, remarquez-le messieurs, non seulement possibles, mais encore probables. Il faut d'abord que la révolution, après avoir dissous la société, dissolve les armées permanentes. En second lieu, que le socialisme, en dépouillant les propriétaires, éteigne le patriotisme, parce qu'un propriétaire dépouillé n'est pas, ne peut pas être patriote (dès que la question est poussée jusqu'à ce terme, jusqu'à cette angoisse, tout patriotisme meurt au cœur de l'homme). En troisième lieu, il faut que se réalise la confédération puissante de tous les peuples slaves sous l'influence et le protectorat de la Russie. Les nations slaves comptent, messieurs, quatre-vingts millions d'habitants. Eh bien, lorsque la Révolution aura détruit en Europe les armées permanentes ; lorsque les révolutions socialistes auront éteint le patriotisme en Europe ; lorsque, à l'Orient de l'Europe, se sera accomplie la grande fédération des peuples slaves, lorsque dans l'Occident il n'y aura plus que deux armées, celle des spoliés et celle des spoliateurs, alors l'heure de la Russie sonnera ; alors la Russie pourra se promener tranquillement, l'arme au bras, en Europe, alors le monde assistera au plus grand châtiment qu'ait enregistré l'histoire... De plus, messieurs, la Russie, placée au milieu de l'Europe conquise et prosternée à ses pieds, absorbera par toutes ses veines le poison que l'Europe a bu et qui la tue, puis elle ne tardera guère à tomber, elle aussi, en putréfaction. »

  • Juan Donoso Cortés, extrait du discours sur la situation générale de l'Europe, prononcé à la chambre des députés de Madrid, le 30 janvier 1850, Revue Totalité n°26, automne 1986

Miscellaneous

« Ceux qui prient font plus pour le monde que ceux qui combattent ; et si le monde va de mal en pis, c’est qu’il y a plus de batailles que de prières. »

« L'homme que la foi n'éclaire point se trouve inévitablement entraîné dans l'un ou l'autre des manichéismes : ou dans le manichéisme antique, suivant lequel il y a deux principes, un principe du bien et un principe du mal, incarnés chacun en un Dieu , de telle sorte que l'homme a deux Dieux suprêmes, entre lesquels la guerre est la seule loi ; ou dans le manichéisme proudhonien, qui consiste à affirmer que Dieu est le mal, que l'homme est le bien ; que le pouvoir humain et le pouvoir divin sont deux pouvoirs rivaux, et que l'unique devoir de l'homme est de vaincre Dieu, ennemi de l'homme. »

« Le mal, qui selon votre doctrine, a son principe dans la société, est une essence ou un accident ; si c'est une essence, il ne suffit pas, pour le détruire, de bouleverser les institutions sociales, il faut en outre détruire la société elle-même, puisqu'elle est l'essence qui le produit sous toutes ses formes ; si au contraire, ce n'est qu'un accident, vous êtes obligés de faire ce que vous n’avez jamais fait, ce que vous ne faites pas, ce que vous ne pouvez faire : vous êtes obligé d'abord de m'expliquer en quel temps, par quelle cause, de quelle manière et en quelle forme est survenu cet accident, et ensuite par quelle série de déductions vous parvenez à faire de l'homme le rédempteur de la société, en lui donnant le pouvoir de la guérir de ses souillures, de laver ses péchés. »

  • Juan Donoso Cortés, Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme, Paris, Bibliothèque nouvelle, 1851, rééd. Bouère, D.M. Morin, 1986, p. 253

Quotes about Juan Donoso Cortés

« La dernière période de son existence est le terme définitif du combat, la victoire du chrétien sur le philosophe enfin mis en possession de la véritable philosophie. »

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