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Socialism

« Le socialisme, ce n'est pas seulement la question ouvrière ou celle du quatrième état, mais c’est surtout la question de l’athéisme, de son incarnation contemporaine, la question de la tour de Babel, qui se construit sans Dieu, non pour atteindre les cieux de la terre, mais pour abaisser les cieux jusqu’à la terre. »

« Elle est connue : le crime est une protestation contre une organisation sociale anormale ; voilà tout et rien de plus et ils n’admettent aucune autre raison, pas une...

- En voilà une erreur ! » cria Porphyre Petrovitch. Il s’animait peu à peu et riait en regardant Rasoumikhine dont l’emballement ne faisait que croître.

- Ils n’admettent pas une autre cause, l’interrompit Rasoumikhine avec feu. Je ne me trompe pas ; je te montrerai leurs livres ; je te montrerai qu’ils disent : « tel individu a été perdu par son milieu » et c’est tout ; c’est leur phrase favorite. D’où la conclusion que si la société était organisée de façon normale, il n’y aurait plus de crimes car on n’aurait plus à protester et tous les hommes deviendraient des « justes ». Ils ne prennent pas en considération la nature ; ils la suppriment ; elle n’existe pas pour eux. Ils ne voient pas une humanité qui se développe par une progression historique et vivante et produit enfin une société normale, mais un système social sorti d’une tête de mathématicien et qui doit organiser, en un clin d’oeil, la société, la rendre juste et parfaite avant tout processus historique ; d’où leur haine instinctive pour l’histoire. Ils disent : « C’est un ramassis d’horreurs et d’absurdités » et tout s’explique immanquablement par l’absurdité ; d’où également leur haine de ce processus vivant qu’est l’existence ; pas besoin d’âme vivante, car l’âme vivante a ses exigences, elle n’obéit pas aveuglément à la mécanique, une âme vivante est méfiante, elle est rétrograde et celle qu’ils veulent peut puer la charogne, être faite de caoutchouc, en revanche elle est morte, dénuée de volonté ; c’est un esclave qui n’ira jamais se révolter et il en résulte que tout leur système est établi sur une superposition de briques : par la manière de disposer les corridors et les pièces d’un phalanstère ! Ce phalanstère, il est prêt, mais c’est la nature humaine qui ne l’est point ; elle veut encore vivre, traverser tout le processus de la vie avant de s’en aller au cimetière. La logique ne suffit pas à permettre ce saut par-dessus la nature. La logique ne prévoit que trois cas quand il y en a un million. Ce million, le supprimer et ramener tout à l’unique question du confort ! Voilà la solution la plus facile du problème. Une solution d’une clarté séduisante et qui rend toute réflexion inutile, voilà l’essentiel. Tout le mystère de la vie tient dans deux feuilles d’impression... »

  • Fiodor Dostoïevski, Crime et châtiment, (trad. D. Ergaz), éd. Gallimard, 1950 (ISBN 2-07-0392537-7), p. 272

« Regardez tous ces gens qui se dressent au-dessus du peuple chrétien, n'ont-ils pas altéré l'image de Dieu et sa vérité ? Ils ont la science assujettie aux sens. Quant au monde spirituel, la moitié supérieure de l'être humain, on le repousse, on le bannit allègrement, même avec haine. Le monde a proclamé la liberté [...] ; mais que représente cette liberté ! Rien que l'esclavage et le suicide ! Car le monde dit : « Tu as des besoins, assouvis-les, tu possèdes les mêmes droits que les grands, et les riches. Ne crains pas donc pas de les assouvir, accrois-les même » ; voilà ce qu'on enseigne maintenant. Telle est leur conception de la liberté. Et que résulte-t-il de ce droit à accroître les besoins ? Chez les riches, la solitude et le suicide spirituel ; chez les pauvres, l'envie et le meurtre, car on a conféré des droits, mais on a pas encore indiqué les moyens d'assouvir les besoins. On assure que le monde, en abrégeant les distances, en transmettant la pensée dans les airs, s'unira toujours davantage, que la fraternité régnera. Hélas ! Ne croyez pas à cette union des hommes. Concevant la liberté comme l'accroissement des besoins et leur prompte satisfaction, ils altèrent leur nature, car ils font naître en eux une foule de désirs insensés, d'habitudes et d'imaginations absurdes. Ils ne vivent que pour s'envier mutuellement, pour la sensualité et l'ostentation. [...] Quant aux pauvres, l'inassouvissement des besoins et de l'envie sont pour le moment noyés dans l'ivresse. Mais bientôt, au lieu de vin, ils s'enivreront de sang, c'est le but vers lequel on les mène. Dites-moi si un tel homme est libre. Un « champion de l'idée » me racontait un jour qu'étant en prison on le priva de tabac et que cette privation lui fut si pénible qu'il faillit trahir son « idée » pour en obtenir. Or cet individu prétendait « lutter pour l'humanité ». De quoi peut-il être capable ? Tout au plus d'un effort momentané, qu'il ne soutiendra pas longtemps. Rien d'étonnant à ce que les hommes aient rencontré la servitude au lieu de la liberté, et qu'au lieu de servir la fraternité et l'union ils soient tombés dans la désunion et la solitude [...]. Aussi le dévouement à l'humanité, de la fraternité, de la solidarité disparaît-elle graduellement dans le monde ; en réalité, on l'accueille même avec dérision, car comment se défaire de ses habitudes, où ira ce prisonnier des besoins innombrables par lui inventés ? Dans la solitude, il se soucie fort peu de la collectivité. En fin de compte, les biens matériels se sont accrus et la joie a diminué. »

Culture

« [C]'est à partir de sa propre culture que chaque peuple va vers l'universel […]. »

  • Fedor Dostoïevski, « Soljenitsyne: favoriser l'autogestion des établissements et la culture nationale », cité par Alexandre Soljenitsyne, Courrier international, nº 255, 21 au 27 septembre 1995, p. XXVII

« Sauf la naissance, tout le reste peut s'acquérir par le talent, le savoir, l'intelligence, le génie. »

Liberty

« Il y a une chose que les hommes préfèrent à la liberté, c’est la servitude [ou c'est l'esclavage]. »

Civilization

« La civilisation a rendu l'homme sinon plus sanguinaire, en tout cas plus ignoblement que jadis. »

Politics

« Toute société, pour se maintenir et vivre, a besoin absolument de respecter quelqu'un et quelque chose. »

« La politique, c'est l'amour de la patrie et rien de plus. »

Art

« L’art sauvera le monde. » ou « La beauté sauvera le monde. »

Atheism

« L'homme n'a fait qu'inventer Dieu pour vivre sans se tuer : voilà le résumé de l'histoire universelle jusqu'à ce moment. »

« L'absence de Dieu ne saurait être compensée par l'amour de l'homme, car alors l'homme demandera : à quoi bon aimer l'humanité ? »

Happiness

« Que doit-on préférer : un bonheur facile ou des souffrances élevées ? »

« Il n'y a pas de bonheur dans le confort ; le bonheur s'achète par la souffrance. L'homme n'est pas né pour le bonheur. L'homme gagne son bonheur et toujours par la souffrance. »

Human nature

« Un être qui s’habitue à tout, voilà, la meilleure définition qu’on puisse donner de l’homme. »

« Plus j’aime l’humanité en général, moins j’aime les gens en particulier, comme individus. »

Justice

« Si le juge était juste, peut-être le criminel ne serait pas coupable. »

Modernity

« Le monde a proclamé la liberté, ces derniers temps surtout, et nous, que voyons-nous dans ce qu’ils appellent la liberté ? Rien que de l’esclavage et du suicide ! Car le monde dit : "tu as des besoins et donc satisfais les car tu as les mêmes droits que les hommes les plus riches et les plus notables. N’aie pas peur de les satisfaire, et même fais les croître." Voici la doctrine actuelle du monde. C’est en cela qu’ils voient la liberté. Et quel est le résultat de ce droit à multiplier les besoins ? Chez les plus riches, l’isolement et le suicide spirituel, et chez les pauvres, la jalousie et le meurtre, car les droits sont certes donnés mais les moyens de satisfaire ces besoins, eux, on ne les indique pas encore. [...] En comprenant la liberté comme une multiplication et une satisfaction rapide de leurs besoins, ils déforment leur nature, car ils font naître en eux une multitude de désirs absurdes et stupides, d’habitudes et de lubies des plus ineptes. Ils ne vivent que pour s’envier les uns les autres, pour satisfaire leur chair et leur vanité. »

Economics

« L'argent, c'est la liberté monnayée. »

Miscellaneous

« Chacun de nous est responsable de tout devant tous. »

« Il n'y a pas de péché sur la Terre pourvu que Dieu ne pardonne à celui qui se repent sincèrement. L'homme ne peut pas commettre de péché capable d'épuiser l'amour infini de Dieu. »

Texts

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