Différences entre les versions de « Alexandre Soljenitsyne »

 
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== Citations ==
  
"Humans being born different capacities, if they are free, they are not equal. And if they are equal, they are not free."
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« '''Je rappellerai que l’effroyable totalitarisme qui s’est manifesté sur cette terre, mettons à quatre reprises, n’a jamais été sécrété par un régime autoritaire, mais toujours pas des démocraties impuissantes''' [...]. Une grande majorité d’États, au cours de l’histoire universelle, ont possédé des régimes d’autorité, et nul d’entre eux n’a jamais donné naissance au totalitarisme. »
*[http://en.wikipedia.org/wiki/Aleksandr_Solzhenitsyn Aleksandr Solzhenitsyn]
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« Les hommes libres ne sont pas égaux. Les hommes égaux ne sont pas libres. »
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« Le stalinisme n’existé ni en théorie ni en pratique : on ne peut parler ni de phénomène stalinien, ni d’époque stalinienne, ces concepts ont été fabriqués après 1956 par la pensée occidentale de gauche pour garder les idéaux communistes. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Soljenitsyne Alexandre Soljenitsyne]
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=== [[Culture]] ===
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« Les fatales erreurs de l’Occident dans son comportement à l’égard du communisme ont commencé dès 1918, quand les gouvernements occidentaux n’ont pas su voir le danger mortel qu’il représentait pour eux. En Russie, toutes les forces qui s’étaient jusque-là combattues — des soutiens de l’État existant jusqu’aux Cadets et aux socialistes de droite — firent alors front commun contre le communisme. Sans rejoindre leurs rangs ni s’unir dans l’action, c’est par des milliers de soulèvements paysans et par des dizaines d’émeutes ouvrières que toute l’épaisseur du peuple manifesta son opposition. Pour constituer l’Armée rouge, il fallut fusiller des dizaines de milliers de réfractaires. '''Mais cette résistance nationale au communisme ne fut pas soutenue par les puissances occidentales.''' »
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« Si la plume n'est pas un poignard, elle ne vaut rien. »
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« Ce discours russophobe trouva d’autant plus de crédit qu’il était attesté par des témoins jugés irréfutables : ceux de la dernière émigration, à savoir celle autorisée exclusivement aux Juifs d’URSS, conformément aux accords de troc passés entre Washington et Moscou, le libre départ des uns conditionnant le plein rétablissement des échanges commerciaux entre les deux pays. Beaucoup gagnèrent Israël, un certain nombre, parmi les intellectuels, préférèrent s’établir auprès des éditeurs et des médias du Vieux et du Nouveau Continents. Là, ils ne ratèrent pas une occasion de vilipender la conscience nationale russe tout en s’abstenant de dénoncer les risques d’une coopération dont ils avaient été les bénéficiaires. On vit même, au-delà de cette diaspora, des séparatistes ukrainiens transplantés outre-Atlantique faire adopter par le Congrès américain une motion stipulant que ce n’était pas le communisme qui tenait une large partie du monde en esclavage, mais les Russes ! »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Soljenitsyne Alexandre Soljenitsyne]
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« '''Dans la vie de chaque homme, il y a un événement qui le détermine tout entier, détermine aussi bien son destin que ses convictions et ses passions.''' »
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|titre=L’Archipel du Goulag
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|année d'origine=1973
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« L'excès du bien-être a atrophié en lui la volonté et la raison. »
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== Citations sur Alexandre Soljenitsyne ==
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Soljenitsyne Alexandre Soljenitsyne]
 
  
=== [[Western world]] ===
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« D’un geste large, embrassant les blés à venir, le grand penseur dessina deux cercles entremêlés en murmurant, tête baissée :
  
« À y regarder de l’extérieur, l’amplitude des convulsions de la société occidentale approche du point au-delà duquel cette société devient métastable et doit se décomposer. »
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— Pendant longtemps, le sort de la Russie fut lié à celui de l’Europe. Dostoïevski écrivait en français. Mais aujourd’hui, c’est fini, nos routes divergent. Vous roulez à l’abîme. Alors que, tout endoloris, nous nous relevons du néant.
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Soljenitsyne Alexandre Soljenitsyne]
 
  
« L'Occident a défendu avec succès, et même surabondamment, les droits de l'homme, mais l'homme a vu complètement s'étioler la conscience de sa responsabilité devant Dieu et la société. »
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— Vous espérez encore pour la Russie, mais pas pour l’Europe ?
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Soljenitsyne Alexandre Soljenitsyne], ''Le déclin du courage'', Harvard, discours prononcé à l'université de Harvard, 8 juin 1978
 
  
« La défense des droits individuels a pris de telles proportions que la société en tant que telle est désormais sans défense contre les initiatives de quelques-uns. Il est temps, à l'Ouest, de défendre non pas tant les droits de l'homme que ses devoirs. »
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— Si, pour les deux. Mais avec un décalage dans le temps. Mon instinct me dit que la Russie va renaître dès maintenant.
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Soljenitsyne Alexandre Soljenitsyne], ''Le déclin du courage'', Harvard, discours prononcé à l'université de Harvard, 8 juin 1978
 
  
« Les hommes à l'Ouest ont acquis une habileté considérable pour utiliser, interpréter et manipuler la loi, bien que paradoxalement les lois tendent à devenir bien trop compliquées à comprendre pour une personne moyenne sans l'aide d'un expert. »
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Derrière le visionnaire, le bûcheron de Cavendish n’était pas loin, il battit du pied sur une souche bourgeonnante, comme pour la prendre à témoin, et ajouta d’un ton assuré :
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Soljenitsyne Alexandre Soljenitsyne], ''Le déclin du courage'', Harvard, discours prononcé à l'université de Harvard, 8 juin 1978
 
  
« Le déclin du courage est peut-être ce qui frappe le plus un regard étranger dans l’Occident d’aujourd’hui. Le courage civique a déserté non seulement le monde occidental dans son ensemble, mais même chacun des pays qui le composent, chacun de ses gouvernements, chacun de ses partis, ainsi que, bien entendu, l’Organisation des Nations Unies. Ce déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d’où l’impression que le courage a déserté la société tout entière. Bien sûr, il y a encore beaucoup de courage individuel, mais ce ne sont pas ces gens-là qui donnent sa direction à la vie de la société. Les fonctionnaires politiques et intellectuels manifestent ce déclin, cette faiblesse, cette irrésolution dans leurs actes, dans leurs discours, et plus encore dans les considérations théoriques qu’ils fournissent complaisamment pour prouver que cette manière d’agir, qui fonde la politique d’un État sur la lâcheté et la servilité, est pragmatique, rationnelle et justifiée, à quelque hauteur intellectuelle et même morale qu’on se place. Ce déclin du courage, qui semble aller ici ou là jusqu’à la perte de toute trace de virilité, se trouve souligné avec une ironie particulière dans les cas où les mêmes fonctionnaires sont pris d’un accès subit de vaillance et d’intransigeance – à l’égard de gouvernements sans force, de pays faibles que personne ne soutient ou de courants condamnés par tous et manifestement hors d’état de rendre un seul coup. Alors que leur langue sèche et que leurs mains se paralysent face aux gouvernements puissants et aux forces menaçantes, face aux agresseurs et à l’Internationale de la terreur.
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— Ici, il reste encore des racines vivantes. Elles sont en train de donner des pousses.  
  
Faut-il rappeler que le déclin du courage a toujours été considéré comme le signe avant-coureur de la fin ? »
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Il y aura une restauration des valeurs civiques et spirituelles. '''Vous, en Europe, vous êtes dans une éclipse de l’intelligence. Vous allez souffrir. Le gouffre est profond. Vous êtes malades. Vous avez la maladie du vide.''' J’ai senti tout cela dans le Vermont. Le système occidental va vers son état ultime d’épuisement spirituel : le juridisme sans âme, l’humanisme rationaliste, l’abolition de la vie intérieure... Toutes vos élites ont perdu le sens des valeurs supérieures. Elles ont oublié que le premier droit de l’homme, c’est le droit de ne pas encombrer son âme avec des futilités.
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Soljenitsyne Alexandre Soljenitsyne], « Le déclin du courage », discours prononcé à l'université de Harvard, 8 juin 1978
 
  
=== [[Tradition]] ===
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— Et comment croyez-vous qu’on puisse désencombrer notre âme ?
  
"To destroy a people, you must first sever their roots."
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— Par l’affleurement de l’instinct de vie.
*[http://en.wikipedia.org/wiki/Aleksandr_Solzhenitsyn Aleksandr Solzhenitsyn]
 
  
« Le droit aux racines est plus vital que les droits de l'homme. »
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Alors le maître laissa entendre qu’il y aurait un point de retournement. À partir d’une nécessité immuable qui est dans les lois de l’Univers.
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Soljenitsyne Alexandre Soljenitsyne]
 
  
=== [[Truth]] ===
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— Le gouffre s’ouvrira à la lumière. De petites ''lucioles'' dans la nuit vacilleront au loin. Au début, peu de gens les distingueront et sauront abriter ces lueurs tremblantes, fragiles, contre toutes les tempêtes hostiles. Il y aura des hommes qui se lèveront, au nom de la vérité, de la nature, de la vie ; ils cacheront, dans leurs pèlerines, des petits manifestes de ''refuzniks''. Ils exerceront leurs enfants à penser différemment, à remettre l’esprit au-dessus de la matière. Ils briseront la spirale du déclin du courage. Ainsi viendra l’éclosion des consciences dressées. '''Aujourd’hui les dissidents sont à l’Est, ils vont passer à l’Ouest.''' »
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|auteur=Alexandre Soljenitsyne cité par Philippe de Villiers
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|titre=Le moment est venu de dire ce que j’ai vu
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« Une seule goutte de vérité peut changer le monde. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Soljenitsyne Alexandre Soljenitsyne]
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{{Center|Alexandre Soljenitsyne recevant le prix Nobel de littérature en 1970 avec Friedrich Hayek en arrière-plan|[[Alexandre Soljenitsyne]] recevant le prix Nobel de littérature en 1970 avec [[Friedrich Hayek]] en arrière-plan}}
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=== [[Anti-communism]] ===
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== Textes ==
  
« Je sors de l'enfer où vous entrez. »
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*{{fr}}[[Discours de Vendée - Alexandre Soljenitsyne]]
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Soljenitsyne Alexandre Soljenitsyne]
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*{{fr}}[[Adresse aux Ukrainiens et aux Biélorusses - Alexandre Soljenitsyne]]
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*{{fr}}[[Le Déclin du courage - Alexandre Soljenitsyne]]
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*{{en}}[[Harvard Commencement Address - Aleksandr Solzhenitsyn]]
  
« Le stalinisme n'a existé ni en théorie ni en pratique : on ne peut parler ni de phénomène stalinien, ni d'époque stalinienne, ces concepts ont été fabriqués après 1956 par la pensée occidentale de gauche pour garder les idéaux communistes. »
+
== Bibliographie ==
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Soljenitsyne Alexandre Soljenitsyne], ''L'Erreur de l'Occident''
 
  
=== [[Multiculturalism]] ===
+
{{Affiliation|https://europa-diffusion.com/fr/essais/4958-le-declin-du-courage.html|https://europa-diffusion.com/6051-home_default/le-declin-du-courage.jpg}}
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{{Affiliation|https://europa-diffusion.com/fr/essais/3587-l-erreur-de-l-occident.html|https://europa-diffusion.com/5240-home_default/l-erreur-de-l-occident.jpg}}
  
« L'international est une aberration, car "inter" signifie "entre" et entre les nations il n'y a aucune culture commune. »
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{{DEFAULTSORT:Soljenitsyne, Alexandre}}
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Soljenitsyne Alexandre Soljenitsyne], « Soljenitsyne : favoriser l'autogestion des établissements et la culture nationale », ''Courrier international'', nº 255, 21 au 27 septembre 1995, p. XXVII
+
[[Category:Auctores]]
 
+
{{Footer}}
=== [[Perversion]] ===
+
__NOTOC__
 
 
« On asservit plus facilement un peuple par la pornographie, qu’avec des miradors. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Soljenitsyne Alexandre Soljenitsyne]
 
 
 
=== [[Civilization]] ===
 
 
 
"No, all hope cannot be pinned on science, technology, economic growth. The victory of technological civilization has also instilled in us a spiritual insecurity. Its gifts enrich, but enslave us as well... An inner voice tells us that we have lost something pure, elevated and fragile. We have ceased to see the purpose."
 
*[http://en.wikipedia.org/wiki/Aleksandr_Solzhenitsyn Aleksandr Solzhenitsyn]
 
 
 
== Texts ==
 
 
 
* [[Le déclin du courage de Alexandre Soljenitsyne]]
 
* [http://www.scribd.com/doc/44315205/Gulag-Archipelago Gulag Archipelago]
 
 
 
== Videos ==
 
 
 
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== Works ==
 
 
 
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[[Category:Equality]]
 
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[[Category:Tradition]]
 
[[Category:Truth]]
 
[[Category:Anti-communism]]
 
[[Category:Multiculturalism]]
 
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[[Category:Civilization]]
 
[[Category:Conservative minds]]
 
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Version actuelle datée du 4 août 2023 à 23:31

Alexandre Soljenitsyne 2.jpg

Citations

« Je rappellerai que l’effroyable totalitarisme qui s’est manifesté sur cette terre, mettons à quatre reprises, n’a jamais été sécrété par un régime autoritaire, mais toujours pas des démocraties impuissantes [...]. Une grande majorité d’États, au cours de l’histoire universelle, ont possédé des régimes d’autorité, et nul d’entre eux n’a jamais donné naissance au totalitarisme. »

— Alexandre Soljenitsyne, L’Erreur de l’Occident (1980), trad. Nikita Struve, Geneviève et José Johannet, éd. Grasset & Fasquelle, coll. « Les cahiers rouges », 2006 (ISBN 9782246094920), p. 101-102


« Le stalinisme n’existé ni en théorie ni en pratique : on ne peut parler ni de phénomène stalinien, ni d’époque stalinienne, ces concepts ont été fabriqués après 1956 par la pensée occidentale de gauche pour garder les idéaux communistes. »

— Alexandre Soljenitsyne, L’Erreur de l’Occident (1980), trad. Nikita Struve, Geneviève et José Johannet, éd. Grasset & Fasquelle, coll. « Les cahiers rouges », 2006 (ISBN 9782246094920), p. 51


« Les fatales erreurs de l’Occident dans son comportement à l’égard du communisme ont commencé dès 1918, quand les gouvernements occidentaux n’ont pas su voir le danger mortel qu’il représentait pour eux. En Russie, toutes les forces qui s’étaient jusque-là combattues — des soutiens de l’État existant jusqu’aux Cadets et aux socialistes de droite — firent alors front commun contre le communisme. Sans rejoindre leurs rangs ni s’unir dans l’action, c’est par des milliers de soulèvements paysans et par des dizaines d’émeutes ouvrières que toute l’épaisseur du peuple manifesta son opposition. Pour constituer l’Armée rouge, il fallut fusiller des dizaines de milliers de réfractaires. Mais cette résistance nationale au communisme ne fut pas soutenue par les puissances occidentales. »

— Alexandre Soljenitsyne, L’Erreur de l’Occident (1980), trad. Nikita Struve, Geneviève et José Johannet, éd. Grasset & Fasquelle, coll. « Les cahiers rouges », 2006 (ISBN 9782246094920), p. 21


« Ce discours russophobe trouva d’autant plus de crédit qu’il était attesté par des témoins jugés irréfutables : ceux de la dernière émigration, à savoir celle autorisée exclusivement aux Juifs d’URSS, conformément aux accords de troc passés entre Washington et Moscou, le libre départ des uns conditionnant le plein rétablissement des échanges commerciaux entre les deux pays. Beaucoup gagnèrent Israël, un certain nombre, parmi les intellectuels, préférèrent s’établir auprès des éditeurs et des médias du Vieux et du Nouveau Continents. Là, ils ne ratèrent pas une occasion de vilipender la conscience nationale russe tout en s’abstenant de dénoncer les risques d’une coopération dont ils avaient été les bénéficiaires. On vit même, au-delà de cette diaspora, des séparatistes ukrainiens transplantés outre-Atlantique faire adopter par le Congrès américain une motion stipulant que ce n’était pas le communisme qui tenait une large partie du monde en esclavage, mais les Russes ! »

— Alexandre Soljenitsyne, L’Erreur de l’Occident (1980), trad. Nikita Struve, Geneviève et José Johannet, éd. Grasset & Fasquelle, coll. « Les cahiers rouges », 2006 (ISBN 9782246094920), p. 13-14


« Dans la vie de chaque homme, il y a un événement qui le détermine tout entier, détermine aussi bien son destin que ses convictions et ses passions. »

— Alexandre Soljenitsyne, L’Archipel du Goulag (1973), trad. Jacqueline Lafond, José Johannet, René Marichal, Serge Oswald et Nikita Struve, éd. Seuil, 1974, t. 1, p. 162


Citations sur Alexandre Soljenitsyne

« D’un geste large, embrassant les blés à venir, le grand penseur dessina deux cercles entremêlés en murmurant, tête baissée :

— Pendant longtemps, le sort de la Russie fut lié à celui de l’Europe. Dostoïevski écrivait en français. Mais aujourd’hui, c’est fini, nos routes divergent. Vous roulez à l’abîme. Alors que, tout endoloris, nous nous relevons du néant.

— Vous espérez encore pour la Russie, mais pas pour l’Europe ?

— Si, pour les deux. Mais avec un décalage dans le temps. Mon instinct me dit que la Russie va renaître dès maintenant.

Derrière le visionnaire, le bûcheron de Cavendish n’était pas loin, il battit du pied sur une souche bourgeonnante, comme pour la prendre à témoin, et ajouta d’un ton assuré :

— Ici, il reste encore des racines vivantes. Elles sont en train de donner des pousses.

Il y aura une restauration des valeurs civiques et spirituelles. Vous, en Europe, vous êtes dans une éclipse de l’intelligence. Vous allez souffrir. Le gouffre est profond. Vous êtes malades. Vous avez la maladie du vide. J’ai senti tout cela dans le Vermont. Le système occidental va vers son état ultime d’épuisement spirituel : le juridisme sans âme, l’humanisme rationaliste, l’abolition de la vie intérieure... Toutes vos élites ont perdu le sens des valeurs supérieures. Elles ont oublié que le premier droit de l’homme, c’est le droit de ne pas encombrer son âme avec des futilités.

— Et comment croyez-vous qu’on puisse désencombrer notre âme ?

— Par l’affleurement de l’instinct de vie.

Alors le maître laissa entendre qu’il y aurait un point de retournement. À partir d’une nécessité immuable qui est dans les lois de l’Univers.

— Le gouffre s’ouvrira à la lumière. De petites lucioles dans la nuit vacilleront au loin. Au début, peu de gens les distingueront et sauront abriter ces lueurs tremblantes, fragiles, contre toutes les tempêtes hostiles. Il y aura des hommes qui se lèveront, au nom de la vérité, de la nature, de la vie ; ils cacheront, dans leurs pèlerines, des petits manifestes de refuzniks. Ils exerceront leurs enfants à penser différemment, à remettre l’esprit au-dessus de la matière. Ils briseront la spirale du déclin du courage. Ainsi viendra l’éclosion des consciences dressées. Aujourd’hui les dissidents sont à l’Est, ils vont passer à l’Ouest. »

— Alexandre Soljenitsyne cité par Philippe de Villiers, Le moment est venu de dire ce que j’ai vu (2015), éd. Albin Michel, 2015, p. 


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Alexandre Soljenitsyne recevant le prix Nobel de littérature en 1970 avec Friedrich Hayek en arrière-plan
Margaret Thatcher et Alexandre Soljenitsyne

Textes

Bibliographie

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