Guillaume Faye
Citations
« Étant donné que les Juifs sont très influents dans les médias, il serait intéressant que les milieux identitaires fassent alliance avec eux pour s’opposer à l’islamisation et à l’immigration, en échange d’un abandon de tous les relents anti-juifs et de tous les soutiens aux révisionnistes. »
« La thèse que je soutiens : s’il est vrai que les Juifs ont eu un poids et une influence extraordinaires (par rapport à leur nombre) dans tout l’Occident européen et américain depuis deux siècles, extrêmement négative pour certains, positive pour d’autres, cette influence juive est aujourd’hui en plein déclin. Les raisons sont multiples : mauvaise image de marque d’Israël, perte de puissance économique et financière des communautés juives en Europe et aux États-Unis, islamisation accélérée de l’Europe, décentrement du monde au profit de l’Extrême-Orient judéo-indifférent, et bien d’autres choses. »
« Les Européens sont culpabilisés par une maladie intérieure. Les juifs ont peu de choses à voir là dedans. Donc pour moi, le révisionnisme n’est pas le combat essentiel. »
« [...] le lobby immigrationniste est très loin d’être dirigé par l’intelligentsia juive ! »
« Je suggère aussi dans cet essai une autre idée, qui fait suite à mon concept d’“Eurosibérie” : Septentrion, c’est-à-dire le regroupement de tous les peuples d’origine européenne de la planète, dans une perspective ethonopolitique et non plus géopolitique. »
« Ces islamophiles de droite cultivent aussi un “traditionalisme perverti”, issu de lectures hallucinées d’Evola ou des délires de René Guénon et de Sigrid Hunke : croire que l’islam nous ramènera de vraies valeurs contre le matérialisme de la modernité. »
« Ce concept de sous-développement est inique et stupide. C’est une invention du progressisme pour signifier que seul est humain et licite le mode de vie industriel. Une société rurale traditionnelle non-technomorphe n’est nullement barbare et “sous-développée”. »
« Il faut réconcilier Evola et Marinetti. C’est dans la pensée organique, rassemblante et radicale de Friedrich Nietzsche et de Martin Heidegger que prend sa source le nouveau concept d’archéofuturisme : penser ensemble la techno-science et la communauté immémoriale de la société traditionnelle. [...]
Globalement, le futur requiert le retour des valeurs ancestrales et ce, pour toute la Terre. »
« [...] une Europe techno-bruxelloise élargie, composée d’une vingtaine de nations indécises, divisées, inégales, sera un magma apolitique soumis aux États-Unis et à l’OTAN, ouvert à la colonisation migratoire et à la concurrence sauvage des nouveaux pays industriels. »
« Cette colonisation du Nord par le Sud apparaît comme un colonialisme mou, sans franchise, appuyé par des appels à la pitié, à l’asile, à l’égalité. C’est la “stratégie du renard” (opposée à celle du lion) notée par Machiavel. Mais en réalité, le colonisateur, qui se justifie par l’idéologie occidentale et “moderne” de sa victime, dont il feint d’adopter les valeurs, ne les partage nullement. Il est anti-égalitaire, dominateur (en se prétendant dominé et persécuté), revanchard et conquérant. Belle ruse d’une mentalité restée archaïque. Pour le contrer, ne s’agirait-il pas de redevenir mentalement archaïque et de se débarrasser du handicap démobilisateur de l’humanisme “moderne” ? »
« [...] il faut envisager et imaginer dès maintenant l’après-chaos, le monde de l’après-catastrophe, selon l’archéofuturisme, d’après des critères radicalement autres que ceux de la modernité égalitaire. [...]
La modernité est passéiste, tandis que l’archaïsme est futuriste.
[...] la parenthèse des XIXe et XXe siècles une fois refermée, les hallucinations de l’égalitarisme ayant sombré dans la catastrophe, l’humanité en reviendra aux valeurs archaïques, c’est-à-dire tout simplement biologiques et humaines (anthropologiques) : séparation sexuelle des rôles, transmission des traditions ethniques et populaires, spiritualité et organisation sacerdotale, hiérarchies sociales visibles et encadrantes, culte des ancêtres, rites et épreuves initiatiques, reconstruction des communautés organiques imbriquées de la sphère familiale au peuple, désindividualisation du mariage et des unions qui doivent impliquer la communauté autant que les époux, fin de la confusion entre érotisme et conjugalité, prestige de la caste guerrière ; inégalité des statuts sociaux, non pas implicite, ce qui est injuste et frustrant, comme aujourd’hui dans les utopies égalitaires, mais explicite et idéologiquement légitimée [...]. »
L’un « des handicaps de la Nouvelle droite fut une mauvaise interprétation du gramscisme, par l’adoption de la stratégie du tout-culturel et du tout-intellectuel. [...] Pour être efficace, une action idéologico-culturelle doit s’appuyer sur des forces concrètes, politiques, dont elle est le prolongement complémentaire. »
« Tout se passe comme si, après avoir accouché de l’Occident, répandu aujourd’hui sur toute la planète, l’Europe épuisée entrait dans un nouvel âge sombre.
La thèse ici présentée sera simple : l’Occident n’est pas “en” déclin — il est au contraire en expansion — mais il est le déclin. Et il l’est depuis ses fondements, depuis son décollage idéologique au XVIIIe siècle. L’Europe quant à elle, n’est qu’en décadence. [...]
L’Europe régresse, l’Occident se répand. »
« En revanche, l’humanisme apolitique est totalitaire. Lorsque le lieu du pouvoir a disparu, lorsque la censure et l’oppression sont partout et nulle part, lorsque la légitimité des techno-pseudo-États se fonde sur la non violence et le concept de Liberté, c’est le déchaînement de la pire des violences, c’est l’immersion de toute liberté. Face à la société occidentale mondialisée, irénique, humanitaire et économiste, individualiste et égalitaire comme la rêvent les belles âmes de l’idéologie anti-politique des Droits de l’Homme, aucune révolte, aucune auto-affirmation n’est possible. Le Grand Frère omniprésent remplace les princes. L’idéologie unique entre dans les cerveaux; chacun devient son propre censeur, son propre oppresseur. Chacun est maître et esclave à la fois. Maître, car auteur de son propre désir d’intégration dans le système; esclave, car soumis à cette auto-aliénation et abdiquant sa propre volonté de puissance. »
« Aujourd’hui, de fait, quels que soient leurs régimes, les sociétés occidentales convergent vers des formes sociales et idéologiques communes : réaliser une société de consommation harmonieuse sous le “management” d’un État-nation providentialiste. »
« [...] on doit se demander si cette normalisation planétaire de la culture, appuyée par les techniques de communication, favorise réellement le dialogue entre les hommes et les populations. Peut-on communiquer à travers un code qui est par lui-même déculturant ?
L’exemple le plus frappant de normalisation culturelle planétaire apparaît avoir été, depuis la deuxième guerre mondiale, celui qui a touché la culture des jeunes. Celle-ci, présentée comme une idéologie anti-bourgeoise de la “libération” et de la contestation, avait en réalité pour fonction de créer la première classe bourgeoise occidentalisée de l’histoire, à l’échelle d’une vingtaine de pays. C’est la génération née juste après la guerre qui en a fait les premiers frais. Aujourd’hui, une part importante de la jeunesse occidentale — y compris dans les pays non industriels — communie dans les mêmes musiques, les mêmes mœurs et la même “culture pratique”. »
« La vieille tradition se trompe : l’Occident n’est plus européen, et l’Europe n’est plus l’Occident Dans sa marche vers l’ouest, le soleil de notre civilisation s’est terni. Parti d’Hellade, investissant l’Italie, puis l’Europe occidentale, puis l’Angleterre, et enfin, ayant traversé les mers, s’étant installé en Amérique, le centre de l’“Occident” s’est lentement défiguré. Aujourd’hui, comme le comprit Raymond Abellio, c’est la Californie qui s’est instaurée comme épicentre et comme essence de l’Occident. Terre pacifiée des bords du Pacifique, elle est le symbole de ce bonheur où meurt notre civilisation ; terre de la fin de l’histoire, et terre hollywoodienne du simulacre, elle marque l’asymptote qui monte jusqu’à la folie, de la société marchande, de la société du spectacle, et du cosmopolitisme. »
« L’homosexualité, le saphisme, le triadisme, l’érotisme adolescent ou extra-conjugal, qui font partie intégrante des comportements humains et qui s’inscrivent complètement dans la normalité physiologique d’une population ou d’une culture, ont été, et sont encore illicites aux yeux de l’idéologie régnante. Les droits des homosexuels, et dont ils se satisfont, ne sont pas des fonctions qu’on leur reconnaîtrait. Ces derniers sont des anormaux qu’on met dans un tiroir. Comme les handicapé [...]. Dans la Grèce classique, l’homosexualité étroitement normée et à ce titre pleine de sens et de force sociale, n’était pas une minorité. Elle représentait l’un des multiples aspects d’Eros. »
« Dans une conception païenne de la société — à la fois libertaire et souveraine, conviviale et régalienne, animée par le principe de plaisir comme par la volonté de puissance — tout peut coexister de manière organique et polythéiste : l’ascèse sexuelle, le libertinage, l’esprit de jouissance, la déviance, l’homosexualité, le saphisme, la sublimation, l’esthétisme. Chacune de ses attitudes correspond à une fonction, à un ordre, normé par des codes rigoureux. »
« Avec quelle stupidité barbare, de prétendus défenseurs des valeurs de l’Occident, de soi-disant parangons de la virilité perdue de nos nations, couvrent de lazzis ou d’opprobre les homosexuels. Les beaufs contre les pédés, les tantes, les travestis et les belles de nuit ? Préférons ces derniers, ne serait-ce que parce qu’ils ont plus d’esprit... L’obscénité se respire dans les sacristies, les confessions, radiophoniques, les sermons des pères-la-vertu, ou des freudiens hygiénistes, pas dans les facéties des travestis. »
« Les peuples, et plus spécialement les peuples européens qui sont à l’origine, depuis les Grecs, de la mentalité technique, n’affronteront pas le Système en se réfugiant dans le néo-agrarisme ou dans des rêves paléolithiques. D’où l’erreur de certains régionalistes. C’est par l’utilisation non-technique des produits de la technique, soumis à des fins culturelles, politiques, historiques, que des peuples, motivés par le désir de découverte, d’aventure, de domination de la matière pourront s’affirmer. De l’art à la conquête spatiale, il y a matière à ce que la technique redevienne irrationnelle. N’oublions pas que sa destination n’est pas le confort et la paresse, mais la mise à jour de mythes inscrits depuis le rêve d’Icare dans le subconscient des peuples européens. C’est par un nouveau futurisme, éminemment païen et faustien, inspiré de nos plus anciennes traditions, que nous parviendrons à nous libérer du Système, de son actualité, de son refus de l’avenir et de l’histoire. »
« Tous, de droite ou de gauche, partisans ou adversaire de la Trilatérale, nucléaristes ou écologistes néo-bibliques, militaristes pro-OTAN ou pacifistes reconvertis dans l’élevage des chèvres, utilisateurs cyniques du nationalisme pour défendre, non point les peuples, mais des modes de vie occidentaux, ne divergent dans leurs doctrines qu’au nom des mêmes finalités, des mêmes valeurs, celles du cosmopolitisme. »
« [...] cette gauche passe sur les défauts du Système, tant sa méfiance haineuse envers les États, les ethnies, les enracinements est grande et tant est colossale son illusion que le melting pot du bien-être supprimera les malheurs de l’homme. Les programmes politiques de tous ces courants réformistes qui ont abandonné l’idée de révolution anticapitaliste mondiale, attestent qu’ils sont décidés à cohabiter avec les multinationales, le FMI et le capitalisme occidental. »
La défense de l’Occident, « c’est-à-dire de la sphère de co-prospérité nippo-atlantique, défense qui fait évidemment peu de cas de l’unité historique de la civilisation européenne. »
« Les partisans du Système se trouvent aussi bien dans la “gauche” la plus masochiste et la plus extrême dans le domaine de l’humanitarisme, que dans la droite la plus radicale sur le chapitre du mercantilisme et du culte élitaire de Mammon. »
« [...] l’homo occidentalis n’aura probablement pas de descendance biologique. Aujourd’hui comme dans l’empire romain finissant, miné par le cosmopolitisme, le monothéisme éthique et le sentiment hédoniste, ceux qui étaient des peuples et qui ne sont plus que des populations ont perdu le besoin vital de se prolonger dans une lignée. Le Système et son individualisme pratique, comme jadis les cultes millénaristes et leurs promesses de salut individuel, démantèlent les sentiment collectifs, démobilisent les énergies et incapacitent les audaces. Un peuple disparaît plus souvent par démission que par destruction. Les facteurs destructeurs sont surmontés par un peuple qui veut, dans la profondeur de son psychisme, se perpétuer biologiquement et culturellement. Or, le Système occidental ne tue pas les peuples en leur assénant d’insurmontables épreuves, guerres, famines ou épidémies, mais en rongeant de l’intérieur leur vouloir-vivre, en les déracinant du terreau organique de leurs traditions, en les décourageant de se vouloir un avenir. »
« On ne conçoit plus alors qu’une architecture de pure technologie, sans passé ni avenir, déracinée. Notre culture technologique, en prétendant ne plus prolonger une tradition pré-technique, se coupe par là même de la possibilité d’être modernisée à son tour, de faire école. Lorsque le passé est oublié, il n’y a plus d’avenir. »
« Une civilisation qui prétend éliminer tout risque (social ou existentiel) en s’appuyant sur l’activité la plus risquée, voilà qui constitue précisément le risque suprême. Le risque (technique) n’est en effet acceptable que dans l’exacte mesure où il n’est pas nié dans son essence, où il est pris en charge par une idéologie du risque, ce que ne sont pas la vulgate humaniste et l’hédonisme dominant. La contradiction entre la technique et l’idéologie, c’est-à-dire au fond entre la théorie et la pratique de toute une civilisation, ne sera levée que lorsque l’idéologie qui préside à la mobilisation de la science et de la technique en assumera le risque et les incorporera dans un projet historique. La technique suppose non seulement la puissance, contradictoire avec les postulats d’une société mondiale du bonheur, mais également le travail, conçu comme catégorie fondamentale de l’organisation des sociétés modernes et porteur, ce qu’avait saisi Ernst Jünger, d’une valeur intrinsèque de mobilisation spirituelle d’un peuple. Or, l’idéologie du Système développe à l’envi le thème du non-travail, du loisir.
Pour la supprimer, il faudrait en finir avec l’idéologie actuelle de la technique, idéologie qui reprend au fond le thème biblique du travail instrumental, du travail conçu comme fardeau, comme punition et comme moyen voulu par Dieu d’accéder au bien-être. L’idéologie technicienne du Système vise d’ailleurs à nous “libérer” du travail et à réaliser ici-bas ce que promettait le judéo-christianisme pour l’au-delà. La technique, pensée en termes culturels de “technique de certains peuples”, doit se concevoir au contraire comme actualisation d’une volonté de vivre, comme réceptacle aussi bien des arts (la technè grecque était l’art créateur) que d’un destin de domination et d’histoire. »
« L’idéologie de la technique permet [...] d’homogénéiser les cultures. »
« La fonction des droits de l’homme n’est pas juridique ; elle remplit une fonction suprême de légitimation du Système marchand occidental. [...]
La philosophie des droits de l’homme présente d’autres avantages : elle légitime la disparition progressive des spécificités ethno-culturelles, en validant l’élévation du niveau de vie comme idéal étatique et “succès indubitable” du Système [...]. »
« [...] l’universalisme n’est pas politique [...]. »
« L’idéologie libérale masque par deux moyens le totalitarisme du Système et l’étouffement des peuples : par la philosophie des droits de l’homme et par l’optimisme technocratique. »
« La néo-culture mondiale se veut objective, constituée d’un minimum commun à tous les hommes ; elle sous-entend que chacun peut se faire sa petite idée du monde. D’où le chaos : l’individu ne se relie plus à aucun ensemble cohérent de valeurs. Il est un atome consommant. »
« À ce titre, le libéralisme apparaît beaucoup plus effectif, plus “révolutionnaires” que le marxisme. C’est son projet qui se réalise. L’internationale prolétarienne échoue : elle débouche sur des nationalismes et est est pris au piège de ses “moyens” car, contrairement à ce que croyait Lénine, les moyens ne justifient pas les fins ; ils les digèrent. L’internationale des réfrigérateurs, elle, en revanche, réussit. [...] C’est bien l’idéologie libérale, antérieure au marxisme, qui a sécrété l’idéal d’une société planétaire dirigée par des préoccupations économistes, abolissant les différences politiques et mentales entre les peuples. »
« L’humanisme égalitaire et universaliste rejoint bien, objectivement, le projet de société marchande mondiale. L’ensemble des peuples et des nations est “invité” à se dépolitiser et à se regrouper dans une macro-structure de gestion, présidée par des centres de management technique mondiaux, et parfaitement apparentée aux structures d’une entreprise capitaliste multinationale. Big Brother régnant sur le “meilleur des mondes”. »
« Un peuple frappé dans sa chair demeure toujours lui-même après la saignée ; la France, qui connut quatre invasions totales ou partielles en cent vingt-cinq ans n’en a pas pour autant disparu ; mais des peuples aujourd’hui meurent, frappés d’absorption économique et culturelle par le Système : le Danemark, la Hollande, la Grèce sont en péril de mort, en voie de digestion par le complexe américano-occidental.
Les préoccupations d’existence et les références mentales de milliards d’hommes se rapprochent : même objets utilisés ou consommés, mêmes rituels quotidiens, mêmes sujets de conversation, mêmes rythmes de vie annuels ou journaliers, même environnement administratif, économique, hygiénique, etc. Une telle homogénéisation des mœurs conduit à l’établissement d’un type humain unique : on peut le qualifier de petit-bourgeois planétaire. [...]
Une idéologie mondiale, celle qui parcourt implicitement les couloirs des institutions internationales, celle qui s’exprime dans les programmes de tous les partis politiques importants du monde, celle qui anime les dictatures du tiers-monde comme les sociales-démocraties d’Europe occidentale, envisage que toute la population du globe, suivant un modèle unique de “développement”, adoptera un jour le way of life universel. »
Textes
Bibliographie