Différences entre les versions de « Constantin Léontiev »
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« Lorsque la dernière bête sauvage aura disparu [...] lorsqu'il ne restera plus un seul espace libre, une seule forêt sauvage, toute la profondeur de l'esprit humain s'évanouira car il n'est pas bon pour l'homme d'être constamment en compagnie de ses semblables et il a épuisé depuis longtemps toute l'utilité qu'il pouvait tirer de la proximité et des communications fréquentes. » | « Lorsque la dernière bête sauvage aura disparu [...] lorsqu'il ne restera plus un seul espace libre, une seule forêt sauvage, toute la profondeur de l'esprit humain s'évanouira car il n'est pas bon pour l'homme d'être constamment en compagnie de ses semblables et il a épuisé depuis longtemps toute l'utilité qu'il pouvait tirer de la proximité et des communications fréquentes. » | ||
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Constantin_L%C3%A9ontiev Constantin Léontiev], ''L'Européen moyen : idéal et outil de la destruction universelle'' (1872-1884), trad. Danièle Beaune-Gray, éd. L'Âge d'Homme, coll. Amers, 1999 (ISBN 9782825112465), p. 58 | *[http://fr.wikipedia.org/wiki/Constantin_L%C3%A9ontiev Constantin Léontiev], ''L'Européen moyen : idéal et outil de la destruction universelle'' (1872-1884), trad. Danièle Beaune-Gray, éd. L'Âge d'Homme, coll. Amers, 1999 (ISBN 9782825112465), p. 58 | ||
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+ | « Ô égalité haïssable ! Ô lâche monotonie ! Ô progrès trois fois maudit ! Ô montagne féconde, nourrie de sang, mais pittoresque, de l’histoire universelle ! Depuis le siècle dernier, te voilà déchirée par une naissance nouvelle, et tes entrailles martyres ont accouché d’une souris. Nous assistons à la venue au monde d’une caricature qui défigure l’image des anciens hommes : l’Européen rationnel moyen, avec son grotesque vêtement, que le miroir de l’art ne saurait même pas idéaliser ; un être à l’esprit mesquin qui se sustente d’illusions, frotté de vertu terrestre et de bonnes intentions pratiques ! Depuis le début de l’histoire, on n’avait point vu d’alliage plus monstrueux : jactance intellectuelle devant Dieu, et platitude morale devant l’idole humanitariste, uniforme et incolore. Humanité exclusivement travailleuse, impie, et dénuée de passions. Peut-on aimer une humanité pareille ? Ne doit-on pas haïr, non pas les hommes eux-mêmes, lesquels sont stupides et ont perdu le sens, mais l’avenir qu’ils se préparent ? Ne devons-nous pas le haïr de toutes les forces de notre âme, et même de notre âme chrétienne ? » | ||
+ | *[http://fr.wikipedia.org/wiki/Constantin_L%C3%A9ontiev Constantin Léontiev], cité par [http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Berdiaev Nicolas Berdiaev], in ''Constantin Leontiev'', éd. Berg International, 1993 | ||
== Source == | == Source == |
Version du 21 décembre 2015 à 21:44
Conservatism
« Je présume, à en juger par la marche dévastatrice de l'histoire contemporaine, que c'est justement la raison supérieure qui sera enfin contrainte de prendre parti contre tout ce qui est à l'heure actuelle si répandu, à savoir contre l'égalité et la liberté (en d'autres termes contre le mélange des classes sociales), contre l'instruction généralisée et la démocratisation des connaissances. Vraissemblablement il faudra même prendre parti contre les abus de la machine et contre les diverses inventions techniques qui jouent de façon très dangereuse avec les forces secrètes et terrifiantes de la nature. »
- Constantin Léontiev, L'Européen moyen : idéal et outil de la destruction universelle (1872-1884), trad. Danièle Beaune-Gray, éd. L'Âge d'Homme, coll. Amers, 1999 (ISBN 9782825112465), p. 29
Modernity
« Lorsque la dernière bête sauvage aura disparu [...] lorsqu'il ne restera plus un seul espace libre, une seule forêt sauvage, toute la profondeur de l'esprit humain s'évanouira car il n'est pas bon pour l'homme d'être constamment en compagnie de ses semblables et il a épuisé depuis longtemps toute l'utilité qu'il pouvait tirer de la proximité et des communications fréquentes. »
- Constantin Léontiev, L'Européen moyen : idéal et outil de la destruction universelle (1872-1884), trad. Danièle Beaune-Gray, éd. L'Âge d'Homme, coll. Amers, 1999 (ISBN 9782825112465), p. 58
« Ô égalité haïssable ! Ô lâche monotonie ! Ô progrès trois fois maudit ! Ô montagne féconde, nourrie de sang, mais pittoresque, de l’histoire universelle ! Depuis le siècle dernier, te voilà déchirée par une naissance nouvelle, et tes entrailles martyres ont accouché d’une souris. Nous assistons à la venue au monde d’une caricature qui défigure l’image des anciens hommes : l’Européen rationnel moyen, avec son grotesque vêtement, que le miroir de l’art ne saurait même pas idéaliser ; un être à l’esprit mesquin qui se sustente d’illusions, frotté de vertu terrestre et de bonnes intentions pratiques ! Depuis le début de l’histoire, on n’avait point vu d’alliage plus monstrueux : jactance intellectuelle devant Dieu, et platitude morale devant l’idole humanitariste, uniforme et incolore. Humanité exclusivement travailleuse, impie, et dénuée de passions. Peut-on aimer une humanité pareille ? Ne doit-on pas haïr, non pas les hommes eux-mêmes, lesquels sont stupides et ont perdu le sens, mais l’avenir qu’ils se préparent ? Ne devons-nous pas le haïr de toutes les forces de notre âme, et même de notre âme chrétienne ? »
- Constantin Léontiev, cité par Nicolas Berdiaev, in Constantin Leontiev, éd. Berg International, 1993