Différences entre les versions de « Pier Paolo Pasolini »
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Version du 14 août 2013 à 21:12
Modernity
« Je suis une force du passé
Mon amour ne va qu’à la tradition
Je viens des ruines, des églises, des retables
Des bourgs oubliés des Appenins et des Préalpes
Où ont vécu les Frères
J’erre sur la Tuscolana comme un fou
Sur la Via Appia comme un chien sans maître
Je regarde les crépuscules sur Rome
Sur la Ciociaria et sur le monde
Comme les premiers Actes de l’Après-Histoire
Auxquels j’assiste par privilège d’état-civil
Depuis le bord extrême d’un âge enseveli.
Monstrueux est celui qui est né
Des entrailles d’une femme morte.
Et moi, fœtus adulte, j’erre
Plus moderne que tous les modernes,
À la recherche de frères qui n’existent plus. »
- Pier Paolo Pasolini, Poésie en forme de rose, Poesia in forma di rosa, 1964
« Je suis profondément convaincu que le vrai fascisme est ce que les sociologues ont trop gentiment nommé "la société de consommation", définition qui paraît inoffensive et purement indicative. Il n’en est rien. Si l’on observe bien la réalité, et surtout si l’on sait lire dans les objets, le paysage, l’urbanisme et surtout les hommes, on voit que les résultats de cette insouciante société de consommation sont eux-mêmes les résultats d’une dictature, d’un fascisme pur et simple. Dans le film de Naldini, on voit que les jeunes étaient encadrés et en uniforme... Mais il y a une différence : en ce temps là, les jeunes, à peine enlevaient-ils leurs uniformes et reprenaient-ils la route vers leurs pays et leurs champs, qu’ils redevenaient les Italiens de cinquante ou de cent ans auparavant, comme avant le fascisme.
Le fascisme avait en réalité fait d’eux des guignols, des serviteurs, peut-être en partie convaincus, mais il ne les avait pas vraiment atteints dans le fond de l’âme, dans leur façon d’être. En revanche, le nouveau fascisme, la société de consommation, a profondément transformé les jeunes ; elle les a touchés dans ce qu’ils ont d’intime, elle leur a donné d’autres sentiments, d’autres façons de penser, de vivre, d’autres modèles culturels. Il ne s’agit plus, comme à l’époque mussolinienne, d’un enrégimentement superficiel, scénographique, mais d’un enrégimentement réel, qui a volé et changé leur âme. Ce qui signifie, en définitive, que cette "civilisation de consommation" est une civilisation dictatoriale. En somme, si le mot de "fascisme" signifie violence du pouvoir, la "société de consommation" a bien réalisé le fascisme. »
- Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires
« Aucun centralisme fasciste n’est parvenu à faire ce qu’a fait le centralisme de la société de consommation. Le fascisme proposait un modèle réactionnaire et monumental mais qui restait lettre morte. De nos jours, au contraire, l’adhésion aux modèles imposés par le centre est totale et inconditionnée. On renie les véritables modèles culturels. L’abjuration est accomplie. On peut donc affirmer que « la tolérance » de l’idéologie hédoniste voulue par le nouveau pouvoir est la pire des répressions de l’histoire humaine. »
- Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires
« Sous couleur de démocratie, de pluralité, de tolérance et de bien-être, les autorités politiques, inféodées aux pouvoirs marchands, ont édifié un système totalitaire sans nul autre pareil. »
- Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires
« Le fascisme, je tiens à le répéter, n’a pas même, au fond, été capable d’égratigner l’âme du peuple italien, tandis que le nouveau fascisme, grâce aux nouveaux moyens de communication et d’information (surtout, justement, la télévision), l’a non seulement égratignée, mais encore lacérée, violée, souillée à jamais. »
- Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires
« Le Pouvoir a décidé que nous sommes tous égaux. La fièvre de la consommation est une fièvre d’obéissance à un ordre non énoncé. Chacun, en Italie, ressent l’anxiété, dégradante, d’être comme les autres dans l’acte de consommer, d’être heureux, d’être libre, parce que tel est l’ordre que chacun a inconsciemment reçu et auquel il doit « obéir » s’il se sent différent. Jamais la différence n’a été une faute aussi effrayante qu’en cette période de tolérance. L’égalité n’a, en effet, pas été conquise, mais est, au contraire, une « fausse » égalité reçue en cadeau. »
- Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires
Conservatism
« Il n’y a pas de pire conformisme que celui de gauche, surtout, naturellement, quand c’est adopté par la droite. »
Nationalism
« Le fascisme peut revenir sur la scène à condition qu'il s'appelle antifascisme. »
- Pier Paolo Pasolini, août 1975
« Le fascisme de naguère, ne fût-ce qu’à travers la dégénérescence de la rhétorique, rendait différent, alors que le nouveau fascisme – qui est tout autre chose – ne rend plus différent : il n’est plus rhétorique sur le mode humaniste, mais pragmatique sur le mode américain. Son but est la réorganisation et le nivellement brutalement totalitaire du monde. »
- Pier Paolo Pasolini, 1974
External links
Videos
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The Gospel According to St. Matthew (1964) - Pier Paolo Pasolini
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