Différences entre les versions de « Vassili Rozanov »
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+ | L’image du Christ, telle qu’elle est tracée dans les Évangiles, telle exactement qu’elle nous y est montrée, dans tous ses détails, avec tous ses miracles et tout ce qui s’y rattache, ne révèle rien qu’''impuissance'' et ''inanition''. | ||
− | + | L‘''Apocalypse'' semble dire : Oui, le Christ pouvait décrire “la beauté des lis des champs”, il pouvait appeler auprès de lui “Marie, sœur de Lazare”, mais il n’a pas planté un seul arbre, ni engendré la plus petite herbe ; en général, il manque “semence terrestre”, de ''laitance'', ''d’œufs'' ; il n’est pas végétal, il n’est pas animal : au fond ce n’est pas un être, mais presque un fantôme, une ombre qui a miraculeusement passé sur terre. L’ombre, l’apparence, la vacuité, le non-être, telle est la substance du Christ. » | |
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− | « | + | « '''Il n’y a pas de doute : la cause essentielle de tout ce qui se passe actuellement est le vide immense qu’a laissé dans l’humanité européenne (y compris la Russie) l’ancien christianisme.''' Tout s’écroule dans cet abîme : trônes, castes, travail, classes, richesses. Tout est ébranlé. Tous périssent, tout périt. Et tout tombe dans le vide de l’âme, privée de son contenu antique. » |
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+ | « Je suis sorti de mon cercueil et j’ai regardé : la Russie était toujours vivante. On aurait dit qu’elle avait rajeuni, qu’elle s’était redressée. Et je me suis dit : le marxisme finira par s’entrelacer avec les chansons d’antan, les contes d’autrefois. Lui aussi rejoindra “le livre de la Colombe”, on verra bien alors lequel des deux survivra, aura raison de l’autre. » | ||
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+ | |auteur=Vassili Rozanov | ||
+ | |traducteur=Jacques Michaut-Paternò | ||
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+ | « L’église est l’unique chose poétique, l’unique chose profonde sur terre. [...] | ||
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+ | Que serait devenue la ''terre'' sans église ? Elle aurait brusquement perdu le sens et se serait refroidie. » | ||
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+ | |auteur=Vassili Rozanov | ||
+ | |titre=Esseulement | ||
+ | |année d'origine=1912 | ||
+ | |traducteur=Jacques Michaut | ||
+ | |éditeur=L’Âge d’Homme | ||
+ | |collection=Classiques slaves | ||
+ | |année=1980 | ||
+ | |ISBN=9782825120798 | ||
+ | |page=123}} | ||
+ | |||
+ | Il faut « prolonger l’existence culturelle de l’humanité en coupant le monde slave de la culture de l’Europe occidentale qui se décompose manifestement. » | ||
+ | {{Réf Article | ||
+ | |titre=La culture européenne et notre attitude envers elle | ||
+ | |auteur=Vassili Rozanov | ||
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+ | |date=16 août 1891 | ||
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+ | |||
+ | « [...] l’Europe nous attire irrésistiblement à elle, et nous ne pouvons qu’approuver tout ce que nous trouvons en elle, sans avoir la force de le nier ; quelle beauté d’âme est répandue dans son histoire, dans ses croisades, ses communes livres, dans l’édifice majestueux du catholicisme médiéval et dans cette révolte pleine d’inspiration contre celui-ci que nous appelons la Réforme ! [...] Une chose est indubitable pour nous, c’est que dans la civilisation européenne, il y a une étrange déformation, que tout en étant si juste dans ses parties, elle renferme quelque chose de faux dans son tout, et que ce à quoi ont oeuvré tant de générations avec tant d’espoir, n’atteint nullement le but pour lequel ils avaient travaillé. [...] | ||
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+ | L’humanité européenne a perdu, en créant sa civilisation, quelque chose d’irremplaçablement cher, sans quoi il est impossible de vivre, et elle se languit dans ses formes merveilleuses. » | ||
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+ | |titre=La lutte contre l’Occident, en relation avec l’activité d’un des slavophiles | ||
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+ | |publication=Questions de philosophie et de psychologie | ||
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Version actuelle datée du 9 avril 2025 à 15:11
Citations
« Le soleil s’est allumé avant le christianisme. »
« Et le Christ a souffert, et il est mort pour le non-pouvoir... même s’il fut dans la vérité totale et absolue.
Le christianisme n’est pas à la vérité et il est impuissant.
L’image du Christ, telle qu’elle est tracée dans les Évangiles, telle exactement qu’elle nous y est montrée, dans tous ses détails, avec tous ses miracles et tout ce qui s’y rattache, ne révèle rien qu’impuissance et inanition.
L‘Apocalypse semble dire : Oui, le Christ pouvait décrire “la beauté des lis des champs”, il pouvait appeler auprès de lui “Marie, sœur de Lazare”, mais il n’a pas planté un seul arbre, ni engendré la plus petite herbe ; en général, il manque “semence terrestre”, de laitance, d’œufs ; il n’est pas végétal, il n’est pas animal : au fond ce n’est pas un être, mais presque un fantôme, une ombre qui a miraculeusement passé sur terre. L’ombre, l’apparence, la vacuité, le non-être, telle est la substance du Christ. »
« [...] tout est venu de l’impuissance du christianisme à organiser la vie humaine, à nous donner une “existence terrestre” [...]. »
« Il n’y a pas de doute : la cause essentielle de tout ce qui se passe actuellement est le vide immense qu’a laissé dans l’humanité européenne (y compris la Russie) l’ancien christianisme. Tout s’écroule dans cet abîme : trônes, castes, travail, classes, richesses. Tout est ébranlé. Tous périssent, tout périt. Et tout tombe dans le vide de l’âme, privée de son contenu antique. »
« Je suis sorti de mon cercueil et j’ai regardé : la Russie était toujours vivante. On aurait dit qu’elle avait rajeuni, qu’elle s’était redressée. Et je me suis dit : le marxisme finira par s’entrelacer avec les chansons d’antan, les contes d’autrefois. Lui aussi rejoindra “le livre de la Colombe”, on verra bien alors lequel des deux survivra, aura raison de l’autre. »
« L’église est l’unique chose poétique, l’unique chose profonde sur terre. [...]
Que serait devenue la terre sans église ? Elle aurait brusquement perdu le sens et se serait refroidie. »
Il faut « prolonger l’existence culturelle de l’humanité en coupant le monde slave de la culture de l’Europe occidentale qui se décompose manifestement. »
« [...] l’Europe nous attire irrésistiblement à elle, et nous ne pouvons qu’approuver tout ce que nous trouvons en elle, sans avoir la force de le nier ; quelle beauté d’âme est répandue dans son histoire, dans ses croisades, ses communes livres, dans l’édifice majestueux du catholicisme médiéval et dans cette révolte pleine d’inspiration contre celui-ci que nous appelons la Réforme ! [...] Une chose est indubitable pour nous, c’est que dans la civilisation européenne, il y a une étrange déformation, que tout en étant si juste dans ses parties, elle renferme quelque chose de faux dans son tout, et que ce à quoi ont oeuvré tant de générations avec tant d’espoir, n’atteint nullement le but pour lequel ils avaient travaillé. [...]
L’humanité européenne a perdu, en créant sa civilisation, quelque chose d’irremplaçablement cher, sans quoi il est impossible de vivre, et elle se languit dans ses formes merveilleuses. »