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=== [[:Category:Multiculturalism|Multiculturalism]] ===
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« Les autres États sont formés de populations hétérogènes de toute provenance, et cette diversité se retrouve dans leurs gouvernements, tyrannies et oligarchies ; dans ces États, les citoyens sont traités en esclaves par un petit nombre, et ce petit nombre est regardé comme un maître par la foule. Nous et les nôtres, qui sommes tous frères, étant issus d’une mère commune, nous ne nous regardons pas comme esclaves, ni comme maîtres les uns des autres ; mais l’égalité d’origine établie par la nature nous oblige à rechercher l’égalité politique selon la loi et à ne reconnaître d’autre supériorité que celle de la vertu et de la sagesse. »
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== Citations ==
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Platon Platon], ''Ménexène''
 
  
=== [[:Category:Politics|Politics]] ===
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« La liberté, répondis-je. Ce bien-là, tu entendras dire dans une cité gouvernée démocratiquement que c’est le bien le plus beau et que pour cette raison, la cité démocratique est la seule où un homme libre par sa naissance jugera digne de s’établir. [...]
  
« Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien et de personne, alors, c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie. »
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Quand une cité gouvernée démocratiquement et assoiffée de liberté tombe par hasard sous la coupe de mauvais échansons et s’enivre du vin pur de la liberté, dépassant les limites de la mesure, alors ceux qui sont au pouvoir, s’ils ne sont pas entièrement complaisants et ne lui accordent pas une pleine liberté, elle les met en accusation pour les châtier comme des criminels et des oligarques. [...]
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Platon Platon], ''La République''
 
  
« C'est la vérité même que si Dieu n'a pas présidé à l’établissement d’une cité, et qu’elle n’ait eu qu’un commencement humain, elle ne peut échapper aux plus grands maux. Il faut donc tâcher, par tous les moyens imaginables, d’imiter le régime primitif ; et nous confiant en ce qu'il y a d'immortel dans l’homme, nous devons fonder les maisons, ainsi que les États, en consacrant comme les lois les volontés de l’intelligence (suprême). Que si un État (quelle que soit sa forme) est fondé sur le vice, et gouverné par des gens qui foulent aux pieds la justice, il ne lui reste aucun moyen de salut. »
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Quant à ceux, repris-je, qui respectent l’autorité des gouvernants, on les invective en les traitant d’hommes serviles et de vauriens, mais les gouvernants qui passent pour des gouvernés, et les gouvernés qui passent pour des gouvernants, ce sont eux dont on fait l’éloge en privé comme en public, ce sont eux auxquels on accorde du respect. N’est-il pas inévitable que dans une telle cité l’esprit de liberté s’étende à tout ? [...]
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Platon Platon], de Leg., tom. VIII, cité par [[Joseph de Maistre]] dans ''Essai sur le principe générateur des constitutions politiques et des autres institutions humaines''
 
  
''One of the penalties for refusing to participate in politics is that you end up being governed by your inferiors."
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Et qu’il se propage, cher ami, continuai-je, jusqu’à l’intérieur des maisons privées, de telle sorte qu’au bout du compte l’anarchie s’implante même chez les animaux sauvages ? [...]
*[http://en.wikipedia.org/wiki/Plato Plato]
 
  
=== [[:Category:Liberty|Liberty]] ===
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Vois, par exemple, '''quand le père prend l’habitude de se comporter comme s’il était semblable à son enfant et se met à craindre ses fils, et réciproquement quand le fils se fait l’égal de son père et ne manifeste plus aucun respect ni soumission à l’endroit de ses parents. Dans quel but ? Devenir libre. Et pareillement pour le métèque qui se fait l’égal du citoyen, et le citoyen l’égal du métèque, et de même pour l’étranger.''' [...]
  
« L'excès de liberté ne peut tourner qu'en excès de servitude pour un particulier aussi bien que pour un État. »
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Et la conséquence principale de tous ces facteurs conjugués, repris-je, tu peux la concevoir : tout cela rend l’esprit des citoyens irritable, avec le résultat qu’ils se fâchent et se révoltent à la moindre occasion où se présente pour eux un élément de contrainte. Tu sais bien qu’au bout du compte, d’une certaine manière, ils ne manifestent plus aucun respect ni pour les lois écrites, ni pour les lois non écrites, tant ils sont désireux que personne ne soit, de quelque façon, leur maître. [...]
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Platon Platon]
 
  
=== [[:Category:Democracy|Democracy]] ===
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Tel est donc, mon ami, repris-je, l’amorce belle et juvénile, à partir de laquelle se développe selon moi la tyrannie. [...]
  
"Democracy is a charming form of government, full of variety and disorder, and dispensing a sort of equality to equals and unequals alike."
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'''Une liberté excessive ne peut donc apparemment se muer qu’en une servitude excessive, et cela aussi bien pour l’individu que pour la cité.''' »
*[http://en.wikipedia.org/wiki/Plato Plato]
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« La démocratie est le régime des appétits sans fin, et de la dictature de la foule. »
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« D’où il résultera que vos jeunes seront dépourvus de culture. Les gouvernants issus de cette génération ne s’installeront pas comme de véritables gardiens, ils seront incapables de discerner les races d’or, d’argent, de bronze et de fer, qui sont les races d’Hésiode autant que les races de chez vous. Le fer s’étant mélangé à l’argent, et le bronze à l’or, il en résultera un défaut d’homogénéité et d’harmonie qui, lorsqu’il se produit et où que ce soit, engendre toujours la guerre et la haine. ‘Voici la génération’, il faut le dire, dont procède la discorde civile, partout où elle surgit et toujours. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Platon Platon]
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« Mais n’est-ce pas le désir insatiable de ce que la démocratie regarde comme son bien qui perd cette dernière ? I.e., la liberté ? En effet, dans une cité démocratique, tu entendras dire que c’est le plus beau de tous les biens, ce pourquoi un homme né libre ne saurait habiter ailleurs que dans cette cité. [...] Lorsqu’une cité démocratique, altérée de liberté, trouve dans ses chefs de mauvais échansons, elle s’enivre de ce vin pur au-delà de toute décence ; alors, si ceux qui la gouvernent ne se montrent pas tout à fait dociles et ne lui font pas large mesure de liberté, elle les châtie, les accusant d’être des criminels et des oligarques. Et ceux qui obéissent aux magistrats, elle les bafoue et les traite d’hommes serviles et sans caractère. Par contre, elle loue et honore, dans le privé comme en public, les gouvernants qui ont l’air d’être gouvernés et les gouvernés qui prennent l’air d’être gouvernants. N’est-il pas inévitable que dans une pareille cité l’esprit de liberté s’étende à tout ? Qu’il pénètre dans l’intérieur des familles, et qu’à la fin, l’anarchie gagne jusqu’aux animaux ? Que le père s’accoutume à traiter son fils comme son égal et à redouter ses enfants, que le fils s’égale à son père et n’a ni respect ni crainte pour ses parents, parce qu’il veut être libre, que le métèque devient l’égal du citoyen, le citoyen du métèque, et l’étranger pareillement. [...] Or, vois-tu le résultat de tous ces abus accumulés ? Conçois-tu bien qu’ils rendent l’âme des citoyens tellement ombrageuse qu’à la moindre apparence de contrainte ceux-ci s’indignent et se révoltent ? Et ils en viennent à la fin, tu le sais, à ne plus s’inquiéter des lois écrites, afin de n’avoir absolument aucun maître. Eh bien ! c’est ce gouvernement si beau et si juvénile qui donne naissance à la tyrannie. [...] Ainsi, l’excès de liberté doit aboutir à un excès de servitude, et dans l’individu, et dans l’État. »
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« Ceux qui dans la cité, dis-je, auront de fait dépassé l’âge de dix ans, ils les enverront tous à la campagne, et ils protégeront leurs propres enfants des mœurs de l’époque actuelle qui sont justement les mœurs de leurs parents, et ils les élèveront selon leurs propres conceptions et selon leurs lois, celles-là mêmes que nous avons exposées à l’instant. De cette manière, la cité s’établira elle-même très rapidement et très aisément selon la constitution politique que nous avons élaborée, et elle atteindra au bonheur, et le peuple qui l’accueillera en tirera le plus grand profit ? »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Platon Platon], ''La République'', Livre VIII
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=== [[:Category:Heroism|Heroism]] ===
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« Recevant donc les enfants de ceux qui sont excellents, je pense qu’ils les conduiront dans l’enclos auprès de certaines nourrices qui habitent à l’écart, dans un endroit réservé de la cité. Quant à la progéniture de ceux qui ont moins de valeur, et dans tous les cas où naîtrait chez les premiers un enfant malformé, ils les cacheront comme il convient dans un endroit secret et isolé. »
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"A hero is born among a hundred, a wise man is found among a thousand, but an accomplished one might not be found even among a hundred thousand men."
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« [...] que les hommes les meilleurs s’unissent aux femmes les meilleures le plus souvent possible, et le plus rarement possible pour les plus médiocres s’unissant aux femmes les plus médiocres ; il faut aussi nourrir la progéniture des premiers, et non celle des autres, si on veut que le troupeau soit de qualité tout à fait supérieure [...]. »
*[http://en.wikipedia.org/wiki/Plato Plato]
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== Textes ==
  
=== [[:Category:Science|Science]] ===
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*[[Ménexène - Platon]]
  
« La nécessité qui est mère de l'invention... »
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== Bibliographie ==
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Platon Platon], ''La République'', Livre II
 
  
== Texts ==
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{{Affiliation|https://kontrekulture.com/produit/apologie-de-socrate-criton/?asv=7|https://cdn.kontrekulture.com/wp-content/uploads/20230505191021/platon-apologie-de-socrate-criton-300x300.png}}
  
* [[Ménexène de Platon]]
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{{DEFAULTSORT:Platon}}
 
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[[Category:Auctores]]
[[Category:Multiculturalism]]
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{{Footer}}
[[Category:Politics]]
 
[[Category:Liberty]]
 
[[Category:Democracy]]
 
[[Category:Heroism]]
 
[[Category:Science]]
 
[[Category:Revolutionaries]]
 

Version actuelle datée du 17 novembre 2024 à 22:36

Platon 2.jpg

Citations

« La liberté, répondis-je. Ce bien-là, tu entendras dire dans une cité gouvernée démocratiquement que c’est le bien le plus beau et que pour cette raison, la cité démocratique est la seule où un homme libre par sa naissance jugera digne de s’établir. [...]

Quand une cité gouvernée démocratiquement et assoiffée de liberté tombe par hasard sous la coupe de mauvais échansons et s’enivre du vin pur de la liberté, dépassant les limites de la mesure, alors ceux qui sont au pouvoir, s’ils ne sont pas entièrement complaisants et ne lui accordent pas une pleine liberté, elle les met en accusation pour les châtier comme des criminels et des oligarques. [...]

Quant à ceux, repris-je, qui respectent l’autorité des gouvernants, on les invective en les traitant d’hommes serviles et de vauriens, mais les gouvernants qui passent pour des gouvernés, et les gouvernés qui passent pour des gouvernants, ce sont eux dont on fait l’éloge en privé comme en public, ce sont eux auxquels on accorde du respect. N’est-il pas inévitable que dans une telle cité l’esprit de liberté s’étende à tout ? [...]

Et qu’il se propage, cher ami, continuai-je, jusqu’à l’intérieur des maisons privées, de telle sorte qu’au bout du compte l’anarchie s’implante même chez les animaux sauvages ? [...]

Vois, par exemple, quand le père prend l’habitude de se comporter comme s’il était semblable à son enfant et se met à craindre ses fils, et réciproquement quand le fils se fait l’égal de son père et ne manifeste plus aucun respect ni soumission à l’endroit de ses parents. Dans quel but ? Devenir libre. Et pareillement pour le métèque qui se fait l’égal du citoyen, et le citoyen l’égal du métèque, et de même pour l’étranger. [...]

Et la conséquence principale de tous ces facteurs conjugués, repris-je, tu peux la concevoir : tout cela rend l’esprit des citoyens irritable, avec le résultat qu’ils se fâchent et se révoltent à la moindre occasion où se présente pour eux un élément de contrainte. Tu sais bien qu’au bout du compte, d’une certaine manière, ils ne manifestent plus aucun respect ni pour les lois écrites, ni pour les lois non écrites, tant ils sont désireux que personne ne soit, de quelque façon, leur maître. [...]

Tel est donc, mon ami, repris-je, l’amorce belle et juvénile, à partir de laquelle se développe selon moi la tyrannie. [...]

Une liberté excessive ne peut donc apparemment se muer qu’en une servitude excessive, et cela aussi bien pour l’individu que pour la cité. »

— Platon, La République, trad. Georges Leroux, éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 2016 (ISBN 9782081386693), p. 431-434


« D’où il résultera que vos jeunes seront dépourvus de culture. Les gouvernants issus de cette génération ne s’installeront pas comme de véritables gardiens, ils seront incapables de discerner les races d’or, d’argent, de bronze et de fer, qui sont les races d’Hésiode autant que les races de chez vous. Le fer s’étant mélangé à l’argent, et le bronze à l’or, il en résultera un défaut d’homogénéité et d’harmonie qui, lorsqu’il se produit et où que ce soit, engendre toujours la guerre et la haine. ‘Voici la génération’, il faut le dire, dont procède la discorde civile, partout où elle surgit et toujours. »

— Platon, La République, trad. Georges Leroux, éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 2016 (ISBN 9782081386693), p. 406


« Ceux qui dans la cité, dis-je, auront de fait dépassé l’âge de dix ans, ils les enverront tous à la campagne, et ils protégeront leurs propres enfants des mœurs de l’époque actuelle qui sont justement les mœurs de leurs parents, et ils les élèveront selon leurs propres conceptions et selon leurs lois, celles-là mêmes que nous avons exposées à l’instant. De cette manière, la cité s’établira elle-même très rapidement et très aisément selon la constitution politique que nous avons élaborée, et elle atteindra au bonheur, et le peuple qui l’accueillera en tirera le plus grand profit ? »

— Platon, La République, trad. Georges Leroux, éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 2016 (ISBN 9782081386693), p. 399-400


« Recevant donc les enfants de ceux qui sont excellents, je pense qu’ils les conduiront dans l’enclos auprès de certaines nourrices qui habitent à l’écart, dans un endroit réservé de la cité. Quant à la progéniture de ceux qui ont moins de valeur, et dans tous les cas où naîtrait chez les premiers un enfant malformé, ils les cacheront comme il convient dans un endroit secret et isolé. »

— Platon, La République, trad. Georges Leroux, éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 2016 (ISBN 9782081386693), p. 279


« [...] que les hommes les meilleurs s’unissent aux femmes les meilleures le plus souvent possible, et le plus rarement possible pour les plus médiocres s’unissant aux femmes les plus médiocres ; il faut aussi nourrir la progéniture des premiers, et non celle des autres, si on veut que le troupeau soit de qualité tout à fait supérieure [...]. »

— Platon, La République, trad. Georges Leroux, éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 2016 (ISBN 9782081386693), p. 277-278
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Textes

Bibliographie

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