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« Cependant, les crimes de l'extrême civilisation sont, certainement, plus atroces que ceux de l'extrême barbarie par le fait de leur raffinement, de la corruption qu'ils supposent, et de leur degré supérieur d'intellectualité. »
 
« Cependant, les crimes de l'extrême civilisation sont, certainement, plus atroces que ceux de l'extrême barbarie par le fait de leur raffinement, de la corruption qu'ils supposent, et de leur degré supérieur d'intellectualité. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Barbey_d'Aurevilly Jules Barbey d'Aurevilly], ''Les Diaboliques'' (1874), éd. Gallimard, coll. Folio classique, 2003 (ISBN 9782070302758), p. 296
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Barbey_d'Aurevilly Jules Barbey d'Aurevilly], ''Les Diaboliques'' (1874), éd. Gallimard, coll. Folio classique, 2003 (ISBN 9782070302758), p. 296
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« Les idées de droite, exclues de la politique, rejetées dans les lettres, s’y cantonnent, y militent, exercent par elles, tout de même, un contrôle, exactement comme les idées de gauche le faisaient, dans les mêmes conditions, au XVIIIe siècle, ou sous les régimes monarchiques du XIXe siècle. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Thibaudet Albert Thibaudet], ''Les Idées politiques de la France'', éd. Stock, 1932, p. 32
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« S’il est vrai, comme nous l’avons observé pour la droite orléaniste et le bonapartisme, que la droite est en général formée de traditions de gauche qui sont passées à droite, le moment ne serait pas venu en 1954 ou plus tard, d’enregistrer le passage à droite de nouvelles tendances ? »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Monnerot_(sociologue) Jules Monnerot], « La droite, la gauche et la logique de monsieur Rémond », in ''Inquisitions'', éd. José Corti, 1974, p. 51
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« Seraient de gauche, du point de vue de la trans-histoire et de l'esprit, ceux qui pensent que le monde est tel qu'il apparaît, qu'il n'y a pas d'« autre monde ». La droite, au contraire, ne verrait dans ce monde qu'un passage, une sorte de figure chiffrée d'un autre monde, invisible, hors d'atteinte. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Dominique_de_Roux Dominique de Roux], « N'est pas de droite qui l'on pensait », in ''L'ouverture de la chasse'', éd. L'Âge d'Homme, coll. Mobiles, 1968, p. 147
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« Dans nos sociétés occidentales, soixante ans après la chute de Hitler et Mussolini, le fascisme relève de l’hallucination. Mais l’antifascisme – figure de propagande mise au point par les communistes – reste efficace puisqu’il sert à intimider une droite intellectuellement dominée par la gauche. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_S%C3%A9villia Jean Sévillia], ''Le terrorisme intellectuel'', éd. Perrin, coll. Tempus, 2004, p. 259
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« Cependant, à des époques où se trouve déjà perdu ce qui ne devait pas l’être, déjà détruit, ce n’est pas conservateur qu’il s’agirait d’être, mais bel et bien réactif, voire réactionnaire. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Renaud_Camus Renaud Camus], « Conservateur, conservatoire », in ''Etc. Abécédaire'', éd. P.O.L, 1998, p. 53
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« Je vois monter à l’horizon avec la lenteur de tous les processus dont se compose la vraie histoire de l’homme, un grand mécontentement qui ne ressemble à aucun de ceux que l’on a connus jusqu’ici. On ne s’insurgera plus seulement, comme dans le passé, contre le règne d’une tendance déterminée, pour faire triompher d’autres tendances. On s’insurgera pour l’amour de l’authenticité dans la réalisation contre la fausse manière de réaliser une grande aspiration de l’aspiration à la communauté. On luttera contre la distorsion et pour la pureté de la forme, telle que l’ont vu les générations de la foi et de l’espoir. » Un « nouveau Moyen Âge » comme l’ont entrevu Berdiaeff et Chesterton ? Les ricorsi ne sont pas de pures répétitions ni même de simples renouvellements. Sûrement : une manière de rendre vaine l’opposition de l’individualisme et du collectivisme, telle qu’en usent, pour leurs courtes ambitions, les barbares et les freluquets. L’âge des héros rebâtira un pouvoir ; il n’est pas de grand siècle du passé qui ne se soit donné cette tâche même aux âges simplement humains, où les familles, lassées de grandeur, confiaient à quelque César leur destin, à charge de maintenir le droit commun, le pouvoir reconstruit gardait quelque saveur du monde précédent. Notre société n'a que des banques pour cathédrales ; elle n'a rien à transmettre qui justifie un nouvel « appel aux conservateurs » ; il n'y a, d'elle proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince chrétien... »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Boutang Pierre Boutang]
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« L'impasse dans laquelle se fourvoient beaucoup d'idéalistes consiste à refuser le monde tel qu'il est. S'opposer au monde, je suis d'accord ; mais refuser ce n'est pas possible. Ou alors, il faut s'isoler dans sa chaumière, et ne rien faire, attendre. Attendre quoi d'ailleurs ? Quelle fée nous aurait promis quoi que ce soit à notre berceau ? Je crois en la providence, dans une proportion que vous ne pourriez imaginer. Mais l'œuvre est confiée à nos mains. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Yves-Marie_Adeline Yves-Marie Adeline]
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« L’ignorance des complexités de la société contemporaine provoque un état d’incertitude et d’anxiété générales, qui constitue le terrain idéal pour le type moderne de mouvement de masse réactionnaire. De tels mouvements sont toujours "populistes" et volontairement anti-intellectuels. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Theodor_W._Adorno Theodor W. Adorno], ''Études sur la personnalité autoritaire''
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« De tant de nouveautés je ne suis curieux, il me plaît d'imiter le train de mes aïeux. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Ronsard Pierre de Ronsard]
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« Vouloir être de son temps, c'est être déjà dépassé. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Eug%C3%A8ne_Ionesco Eugène Ionesco], extrait de ''Notes et contre-notes''
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« Pas de libération sans un minimum de rigueur, de règles, d'interdits consentis, assumés, pour être ensuite surmontés et distancés. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Pauwels Louis Pauwels]
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« '''Le moyen d'avoir raison dans l'avenir est, à certaines heures, de savoir se résigner à être démodé.''' »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Renan Ernest Renan], ''Qu'est-ce qu'une nation ?'', dernière phrase, 1882
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"True men of progress are those who take a deep-seated respect for the past."
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*[http://en.wikipedia.org/wiki/Ernest_Renan Ernest Renan]
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:« Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un respect profond du passé. »
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:*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Renan Ernest Renan]
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"The Liberal says, in despairing disbelief: Can't you sense the world around us? Don't you care about its disapproval? The Conservative says, in despairing disbelief: Can't you sense the generations behind us? Don't you care about their disapproval? Liberals live "horizontally," spiritually in touch (they believe) with all the world's nations. Conservatives live "vertically," spiritually in touch (they believe) with their forebears and with generations to come."
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*[http://en.wikipedia.org/wiki/Benjamin_Disraeli Benjamin Disraeli]
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« Si les modérés souhaitent se réconcilier avec leurs adversaires, c’est sans doute parce qu’ils ont peur de se battre et que leur naïve duplicité leur murmure que pour désarmer un rival qu’on redoute, le mieux est de l’embrasser. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Abel_Bonnard Abel Bonnard], ''Les Modérés''
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« Ils sont aussi opiniâtres dans leurs sentiments qu’incertains dans leurs opinion et débiles dans leurs volonté [...] L’esprit qui survit en eux est condamné à être vaincu parce qu’il n’a pas eu l’audace de se connaître [...] Les modérés paraissent comme une troupe d’indécis, leurs têtes tournant au vent des discours comme les girouettes des cheminées qui cherchent à quel souffle obéir. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Abel_Bonnard Abel Bonnard], ''Les Modérés''
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« Le réactionnaire, en bien des cas, ce n'est pas l'homme qui veut corriger les excès du présent par les vertus du passé, c'est l'homme toujours en avant parce fidèle à des lois immuables, à une expérience nourrie dans le cœur et dans la saine raison. Il n'est pas un homme d'ancien régime. Il est l'homme d'avant le déluge, c'est-à-dire de toujours. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Chaigne Louis Chaigne], ''Bernanos'', Paris, Editions universitaires, 1960, p 79
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« Le nouveau est un de ces poisons excitants qui finissent par être plus nécessaire que toute nourriture ; dont il faut, une fois qu’ils sont maîtres de nous, toujours augmenter la dose et la rendre mortelle à peine de mort.
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Il est étrange de s’attacher ainsi à la partie périssable des choses, qui est exactement leur qualité d’être neuves. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Val%C3%A9ry Paul Valéry], ''Choses tues''
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« Relativité
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Dans un temps où tout se détruit, le beau nom de "conservateur". Voire : dans un temps où tout furieux court à la ruine, le fier nom de "réactionnaire".
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Or il demeure une grande répugnance à user de ces deux mots, dans une époque où, du patrimoine naturel — l’eau, les plantes, les espèces, etc. — au patrimoine culturel — les monuments, les bibliothèques, les archives —, il serait urgent, plus qu’à tout autre, de prendre des mesures conservatoires. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Clair Jean Clair], « Relativité », in ''Journal atrabilaire'', éd. Gallimard, coll. L’Un et l’Autre, 2006, p. 133
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« Droite et gauche sont des valeurs incomplètes et stériles. La droite, à force de vouloir ignorer l’angoisse économique des temps présents, a fini par priver de valeur humaine ses invocations religieuses et patriotiques. La gauche, à force de fermer les âmes populaires à tout ce qui est spirituel et national, a fini par faire dégénérer la lutte économique en un acharnement de bêtes fauves. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jos%C3%A9_Antonio_Primo_de_Rivera José Antonio Primo de Rivera], ''Anthologie'' [textes choisis par Gonzalo Torrente Ballenster], éd. Ediciones Prensa Del Movimiento, 1950, p. 171
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Dans le numéro 3 du journal clandestin de la Phalange, ''No importa'', daté du 20 juin 1936, [http://fr.wikipedia.org/wiki/Jos%C3%A9_Antonio_Primo_de_Rivera José Antonio Primo de Rivera], alors en prison, écrit :
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« A gauche, on nous assassine. [...] le gouvernement du Front Populaire nous asphyxie. Mais, attention camarades, tout le danger n’est pas à gauche. Il y a encore des gens à droite ne suscitant en nous que colère et dégoût […]. De temps en temps, les chefs provinciaux reçoivent de mystérieuses visites de conspirateurs de droite qui leur demandent : "pourriez-vous nous donner tant d’hommes ?". Qu’imagine donc cette canaille ? que la Phalange est une boucherie où l’on acquiert des hommes au poids ? [...] Aucun camarade ne doit verser une goutte de sang pour un complot obscur ou une machination plus ou moins de droite dont l’information n’est pas parvenue par la voie normale de la hiérarchie. […] Nous ne serons ni l’avant-garde, ni la force de choc, ni l’axillaire d’aucun mouvement confusément réactionnaire. Nous préférerons même la claire lutte d’aujourd’hui à l’apathie d’un conservatisme vulgaire qui renaîtrait au profit de réactionnaires ambitieux ».
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jos%C3%A9_Antonio_Primo_de_Rivera José Antonio Primo de Rivera], cité dans Jean-Claude Valla, in ''Ledesma Ramos et la Phalange espagnole. 1931-1936'', éd. Editions de la Librairie Nationale, 2002, p. 100
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« L’enjeu : rappeler à l’existence la mentalité aristocratique, ressusciter l’esprit de la vieille Europe. Il ne s’agit pas d’un retour en arrière. Il ne s’agit pas de réanimer artificiellement des choses mortes. Mais de reprendre conscience d’un héritage pour le recréer sous des formes nouvelles. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Pauwels Louis Pauwels], ''Comment devient-on ce que l’on est ?'', éd. Stock, 1978
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« '''Être de droite, non par conviction bon marché, pour des visées vulgaires, mais de tout son être, c’est céder à la puissance supérieure d’un souvenir, qui s’empare de l'''être humain'', et pas tant du citoyen, qui l’isole et l’ébranle au milieu des rapports modernes et éclairés où il mène son existence habituelle.''' Cette pénétration n’a pas besoin de la mascarade abominable et ridicule d’une imitation servile, ni qu’on aille fouiller la brocante de l’histoire du malheur. Il s’agit d’un acte de soulèvement autre : soulèvement contre la domination totalitaire du présent qui veut ravir à l’individu et extirper de son champ toute présence d’un passé inexpliqué, d’un devenir historique, d’un temps mythique. À la différence de l’imagination de gauche qui parodie l’histoire du Salut, l’imagination de droite ne se brosse pas le tableau d’un royaume à venir, elle n’a pas besoin d’utopie, mais elle cherche le rattachement à la longue durée, celle que rien n’ébranle, elle est selon son essence souvenir de ce qui gît au fond de nous, et dans cette mesure elle est une initiation religieuse ou protopolitique. Elle est toujours et existentiellement une imagination de la Perte et non de la Promesse (terrestre). C’est donc une imagination de poète, depuis Homère jusqu’à Hölderlin. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Botho_Strauss Botho Strauss], ''Le Soulèvement contre le monde secondaire'', éd. L’Arche, 1996 (ISBN 9782851813701), pp. 69-70
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« '''Le 14 décembre 1967, l'Assemblée nationale adopta en première lecture la loi Neuwirth sur la légalisation de la contraception ; quoique non encore remboursée par la Sécurité sociale, la pilule était désormais en vente libre dans les pharmacies. C'est à partir de ce moment que de larges couches de la population eurent accès à la ''libération sexuelle'', auparavant réservée aux cadres supérieurs, professions libérales et artistes — ainsi qu'à certains patrons de PME. Il est piquant de constater que cette ''libération sexuelle'' a parfois été présentée sous la forme d'un rêve communautaire, alors qu'il s'agissait en réalité d'un nouveau palier dans la montée historique de l'individualisme. Comme l'indique le beau mot de "ménage", le couple et la famille représentaient le dernier îlot de communisme primitif au sein de la société libérale. La libération sexuelle eut pour effet la destruction de ces communautés intermédiaires, les dernières à séparer l'individu du marché. Ce processus de destruction se poursuit de nos jours.''' »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], ''Les Particules élémentaires'' (1998), éd. Flammarion, coll. J'ai Lu, p. 116
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"'''We are living in a condition of permanent revolution... revolutions are here to stay and will grow much worse in scope and intensity unless men can be persuaded to return to Christianity, to practise its precepts and to obey the Gospel in its full implications for human life and civilized society.''' Barring such a revival, the future would belong to socialism and communism, which on this view were but the most consistent sects of the new secular religion. To Groen, therefore, the political spectrum that presented itself to his generation offered no meaningful choice. "In terms of his analysis, the 'radical left' was composed of fanatical believers in the godless ideology; the 'liberal centre,' by comparison, by warm believers who warned against excesses and preached moderation; while the 'conservative right' embraced all those who lacked either the insight, the prudence, or the will to break with the modern tenets yet who recoiled from the consequences whenever the ideology was practised and implemented in any consistent way. None of the shades or 'nuances of secular liberalism represented a valid option for Christian citizens." Groen called for a rejection of the entire available spectrum of political positions, calling for a "radical alternative in politics, along anti-revolutionary, Christian-historical lines"."
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*[http://en.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Groen_van_Prinsterer Guillaume Groen van Prinsterer], summarized by Harry Van Dyke, in ''Groen van Prinsterer's Lectures on Unbelief and Revolution'' (1989), Jordan Station, Ont: Wedge Pub. Foundation, 1989, pp. 3–4
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"[...] '''when it is not ''necessary'' to change, it is necessary ''not'' to change.'''"
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*[https://en.wikipedia.org/wiki/Lucius_Cary,_2nd_Viscount_Falkland Lucius Cary, 2nd Viscount Falkland], Speech made to the House of Commons concerning Episcopacy, 1641
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:« Lorsqu'il n'est pas nécessaire de changer, il est nécessaire de ne pas changer. »
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:[https://fr.wikipedia.org/wiki/Lucius_Cary Lucius Cary]
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<poem>« '''Nous voulons retourner dans l'ancienne demeure'''
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'''Où nos pères ont vécu sous l'aile d'un archange''',
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Nous voulons retrouver cette morale étrange
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Qui sanctifiait la vie jusqu'à la dernière heure.
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Comme un enlacement de douces dépendances
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Quelque chose qui dépasse et contienne l'existence ;
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Nous ne pouvons plus vivre loin de l'éternité. »</poem>
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], ''La poursuite du bonheur'' (1991), éd. Flammarion, 1997, p. 75
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« On peut anéantir le caractère original d’un peuple si, en le colonisant, on impose à son sang ce que celui-ci ne peut supporter. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Rudolf_Steiner Rudolf Steiner], le 11/1/1907 à Leipzig, G.A. n°55
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<poem>« Les mots vitaux et les actes des esprits d'autrefois
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Que ni temps, ni changement ne peuvent dompter,
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Les sombres et séculaires traditions, sources de mauvaises croyances,
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Dont l'ombre obscure alimente un fleuve de poison. »</poem>
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Percy_Bysshe_Shelley Percy Bysshe Shelley], ''La Révolte de l'Islam''
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« Toute vraie culture s'appuie sur la race et sur le sang. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Antonin_Artaud Antonin Artaud], ''Messages revolutionnaires''
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« Tous les pays qui n'ont plus de légendes seront condamnés à mourir de froid. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrice_de_La_Tour_du_Pin Patrice de La Tour du Pin]
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« L’extrémisme consiste à pousser jusqu’à l’absurde même les idées les plus justes... il est réducteur, simpliste, borné. [...] La radicalité est tout autre chose. Elle implique de chercher toujours à comprendre plus loin, en remontant à la racine (radix) [...]. Être radical, ce n’est pas seulement refuser le compromis, c’est s’intéresser aux causes lointaines [...]. La recherche des principes premiers, la méditation sur les choses ultimes font partie de la radicalité. Ce qui exige d’être intellectuellement structuré. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_de_Benoist Alain de Benoist], ''Mémoires vives'', éd. Fallois, 2012, p. 87
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Version du 23 octobre 2016 à 13:42

« Un des grands malheurs de la vie moderne, c’est le manque d’imprévu, l’absence d’aventures. »

« La vie moderne autorise les voyages, mais ne procure pas d’aventure. »

"The tragedy of modern man is not that he knows less and less about the meaning of his own life, but that it bothers him less and less."

« L'élément tragique pour l'homme moderne, ce n'est pas qu'il ignore le sens de sa vie, mais que ça le dérange de moins en moins. »

« Nos pères détruisirent joyeusement, parce qu'ils vivaient à une époque qui conservait quelques vestiges de la solidité du passé. C'était cela même qu'ils détruisaient qui donnait assez de force à la société pour qu'ils puissent détruire sans sentir l'édifice se disjoindre. Nous héritons de la destruction et de ses résultats. De nos jours, le monde appartient aux imbéciles, aux coeurs secs et aux agités. Le droit de vivre et de triompher s'acquiert aujourd'hui par les mêmes moyens que s'obtient un internement à l'asile : l'incapacité de penser, l'amoralité et l'hyperexcitation. »

« Ici, nous n'avons pas l'emploi des vieilles choses. [...] Surtout si elles sont belles. La beauté attire, et nous ne voulons pas qu'on soit attiré par les vieilles choses. Nous voulons qu'on aime les neuves. »

« Tout d’un coup, il m’est devenu indifférent de ne pas être moderne. »

  • Roland Barthes, « Délibération », in Tel Quel, note du 13 août 1977

« La crise consiste justement dans le fait que l'ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne on observe les phénomènes morbides les plus variés. »

  • Antonio Gramsci, Cahiers de prison, trad. Monique Aymard et Françoise Bouillot, éd. Gallimard, Cahier 3, §34, p. 283

« Je crois que le monde moderne est une entreprise de dénaturation de l’homme et de la création. Je crois à l’inégalité parmi les hommes, à la malfaisance de certaines formes de la liberté, à l’hypocrisie de la fraternité. Je crois à la force et à la générosité. Je crois à d’autres hiérarchies que celle de l’argent. Je crois le monde pourri par ses idéologies. Je crois que gouverner c’est préserver notre indépendance, puis nous laisser vivre à notre gré. »

« Les trois grands éléments de la civilisation moderne sont la poudre, l'imprimerie et la religion protestante. »

"In fundamental ways, much of the world is becoming more modern and less Western."

  • Samuel Huntington, The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order (1996), Simon & Schuster, 1997 (ISBN 9780684844411), p. 78
« Fondamentalement, le monde est en train de devenir plus moderne et moins occidental. »

"The religious resurgence throughout the world is a reaction against secularism, moral relativism and self-indulgence, and a reaffirmation of the values of order, discipline, work, mutual help and human solidarity."

  • Samuel Huntington, The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order (1996), Simon & Schuster, 1997 (ISBN 9780684844411), p. 96
« La résurgence religieuse à travers le monde est une réaction à la laïcisation, au relativisme moral et à la tolérance individuelle, et une réaffirmation des valeurs d'ordre, de discipline, de travail, d'entraide et de solidarité humaine. »

« On dirait que les hommes, plus ils se connaissent, moins ils s’aiment, plus ils se touchent et plus ils se rétractent, plus ils prennent une conscience exclusive d’eux-mêmes et plus ils s’attachent à leurs caractères propres et à leurs différences fondamentales. »

  • Paul Claudel, notant dans les années 30, l’étonnante concomitance entre la montée des nationalismes européens et les progrès de la communication, de la radio, du téléphone, de la photographie, du rail

« Le canon a tué la féodalité ; l’encre tuera la société moderne. »

« [...] la dépréciation du passé est devenue l’un des symptômes les plus significatifs de la crise culturelle à laquelle ce livre est consacré. Je ferai souvent appel à l’expérience historique pour expliquer nos errements présents. Le refus du passé, attitude superficiellement progressiste et optimiste, se révèle, à l’analyse, la manifestation du désespoir d’une société incapable de faire face à l’avenir. »

« Le dôme de l'Institut avait une vraie grâce, dut-il convenir un peu malgré lui. Évidemment, donner une forme arrondie à un bâtiment ne pouvait se justifier en aucune manière ; sur le plan rationnel, c'était simplement de la place perdue. La modernité était peut-être une erreur, se dit Jed pour la première fois de sa vie. Question purement rhétorique, d'ailleurs : la modernité était terminée en Europe occidentale depuis pas mal de temps déjà. »

  • Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire (2010), éd. Flammarion, 2010 (ISBN 9782081246331), p. 348

« Qu'est-ce qui définit un homme ? Quelle est la question que l'on pose en premier à un homme, lorsqu'on souhaite s'informer de son état ? Dans certaines sociétés, on lui demande d'abord s'il est marié, s'il a des enfants ; dans nos sociétés, on s'interroge en premier lieu sur sa profession. C'est sa place dans le processus de production, et pas son statut de reproducteur, qui définit avant tout l'homme occidental. »

  • Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire (2010), éd. Flammarion, 2010 (ISBN 9782081246331), p. 158

« Je n’ai aucune foi dans le "progrès", ni dans la "modernité", ni dans la "bonté de l’homme". Au contraire, je suis un démolisseur de ces mythes. Je n'aime que les grands hommes, car ils sont la seule lueur dans les bois. »

« Quand "être absolument moderne" est devenu une loi spéciale proclamée par le tyran, ce que l’honnête esclave craint plus que tout, c’est que l’on puisse le soupçonner d’être passéiste. »

  • Guy Debord, Panégyrique, in Œuvres, éd. Gallimard, coll. Quarto, 2006 (ISBN 9782070773749), p. 1684

« La décadence générale est un moyen au service de l’empire de la servitude ; et c’est seulement en tant qu’elle est ce moyen qu’il lui est permis de se faire appeler progrès. »

  • Guy Debord, Panégyrique, in Œuvres, éd. Gallimard, coll. Quarto, 2006 (ISBN 9782070773749), p. 1684

« Notre temps est si rongé de bonnes intentions, si désireux de faire le bien qu’il voit le mal partout [...]. »

  • Philippe Muray, Après l’Histoire, in Essais, éd. Les Belles Lettres, 2010 (ISBN 9782251443935), p. 178

« Vous vivez lâchement, sans rêve, sans dessein,
Plus vieux, plus décrépis que la terre inféconde,
Châtrés dès le berceau par le siècle assassin
De toute passion vigoureuse et profonde.

Votre cervelle est vide autant que votre sein,
Et vous avez souillé ce misérable monde
D’un sang si corrompu, d’un souffle si malsain,
Que la mort germe seule en cette boue immonde.

Hommes, tueurs de Dieux, les temps ne sont pas loin
Où, sur un grand tas d’or vautrés dans quelque coin,
Ayant rongé le sol nourricier jusqu’aux roches,

Ne sachant faire rien ni des jours ni des nuits,
Noyés dans le néant des suprêmes ennuis,
Vous mourrez bêtement en emplissant vos poches. »

« Il ne fait aucun doute que la raison profonde de tout ce qui se passe actuellement réside dans le vide colossal laissé par le christianisme défunt dans l'humanité européenne (russe comprise) ; tout s'écroule dans ce vide... tout s'écroule dans le vide d'une âme privée de son contenu antique. »

  • Vassili Rozanov, L'apocalypse de notre temps, trad. Jacques Michaut, éd. L'Âge d'Homme, 1976, p. 35

« Pour les hommes d’aujourd’hui la gloire n’est plus depuis longtemps que la célébrité, et par suite quelque chose de très douteux, un acquit jeté et distribué ici et là par les journaux et la radio – presque le contraire de l’être. »

  • Martin Heidegger, Introduction à la métaphysique [Einführung in die Metaphysik], 1935, 1958 (trad.)

« La civilisation industrielle n’est possible que lorsqu’il n’y a pas de renoncement. La jouissance jusqu’aux limites extrêmes que lui imposent l’hygiène et les lois économiques. Sans quoi les rouages cessent de tourner. […] La passion et la neurasthénie, c’est l’instabilité. Et l’instabilité, c’est la fin de la civilisation. On ne peut avoir une civilisation durable sans une bonne quantité de vices aimables. […] La civilisation n'a pas le moindre besoin de noblesse ou d'héroïsme. Ces choses-là sont des symptômes d'incapacité politique. Dans une société convenablement organisée comme la nôtre, personne n'a l'occasion d'être noble ou héroïque. Il faut que les conditions deviennent foncièrement instables avant qu'une telle occasion puisse se présenter. Là où il y a des guerres, là où il y a des serments de fidélité multiples et divisés, là où il y a des tentations auxquelles on doit résister, des objets d'amour pour lesquels il faut combattre ou qu'il faut défendre, là, manifestement, la noblesse et l'héroïsme ont un sens. Mais il n'y a pas de guerres, de nos jours. On prend le plus grand soin de vous empêcher d'aimer exagérément qui que ce soit. Il n'y a rien qui ressemble à un serment de fidélité multiple ; vous êtes conditionné de telle sorte que vous ne pouvez vous empêcher de faire ce que vous avez à faire. Et ce que vous avez à faire est, dans l'ensemble, si agréable, on laisse leur libre jeu à un si grand nombre de vos impulsions naturelles, qu'il n'y a véritablement pas de tentations auxquelles il faille résister. Et si jamais, par quelque malchance, il se produisait d'une façon ou d'une autre quelque chose de désagréable, eh bien, il y a toujours le soma qui vous permet de prendre un congé, de vous évader de la réalité. Et il y a toujours le soma pour calmer votre colère, pour vous réconcilier avec vos ennemis, pour vous rendre patient et vous aider à supporter les ennuis. Autrefois, on ne pouvait accomplir ces choses-là qu'en faisant un gros effort et après des années d'entraînement moral pénible. A présent, on avale deux ou trois comprimés d'un demi-gramme, et voilà. Tout le monde peut être vertueux, à présent. On peut porter sur soi, en flacon, au moins la moitié de sa moralité. Le christianisme sans larmes, voilà ce qu'est le soma. »

  • Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes, trad. Jules Castier, éd. Pocket, 1977 (ISBN 9782266023108), chap. 17, p. 262

"Nowadays people know the price of everything, and the value of nothing."

  • Oscar Wilde, The Picture of Dorian Gray (1891), in The Major Works, Oscar Wilde, éd. Penguin, 2000 (ISBN 9780192840547), p. 82
« Aujourd'hui, chacun sait le prix de toutes choses, et nul ne connaît la valeur de quoi que ce soit. »
  • Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray (1891), trad. Eugène Tardieu et Georges Maurevert, éd. A. Savine, 1895, chap. IV, p. 68

"To be really mediæval one should have no body. To be really modern one should have no soul. To be really Greek one should have no clothes."

  • Oscar Wilde, A Few Maxims for the Instruction of the Over-Educated (1894)
« Pour être vraiment médiéval, il ne faut pas avoir de corps. Pour être vraiment moderne, il ne faut pas avoir d'âme. Pour être vraiment grec, il faut être nu. »

« Au surplus, a toujours vécu dans un recoin de l'esprit cet espoir étrange d'une destruction totale, seul remède à l'ennui qui consume l'homme moderne. »

  • Jean Raspail, Le Camp des Saints (1973), éd. Robert Laffont, 2011 (ISBN 9782221123966), p. 310

« [...] notre époque, grossièrement matérialiste et utilitaire, a pour prétention de faire disparaître toute espèce de friche et de broussailles aussi bien du globe que de l’âme humaine. Asservie aux idées de rapport, la société, cette vieille ménagère qui n’a plus de jeune que ses besoins et qui radote de ses lumières, ne comprend pas plus les divines ignorances de l’esprit, cette poésie de l’âme qu’elle veut échanger contre de malheureuses connaissances toujours incomplètes, qu’elle n’admet la poésie des yeux, cachée et visible sous l’apparente inutilité des choses. Pour peu que cet effroyable mouvement de la pensée moderne continue, nous n’aurons plus, dans quelques années, un pauvre bout de lande où l’imagination puisse poser son pied pour rêver, comme le héron sur une de ses pattes. Alors, sous ce règne de l’épais génie des aises physiques qu’on prend pour de la civilisation et du progrès, il n’y aura ni ruines, ni mendiants, ni terres vagues, ni superstitions [...]. »

« Par le mot de décadence, on désigne volontiers l’état d’une société qui produit un trop petit nombre d’individus propres aux travaux de la vie commune. Une société doit être assimilée à un organisme. Comme un organisme, en effet, elle se résout en une fédération d’organismes moindres, qui se résolvent eux-mêmes en une fédération de cellules. L'individu est la cellule sociale. Pour que l'organisme total fonctionne avec énergie, il est nécessaire que les organismes moindres fonctionnent avec énergie, mais avec une énergie subordonnée [...]. Si l'énergie des cellules devient indépendante [...], l’anarchie qui s’établit constitue la décadence de l’ensemble. »

  • Paul Bourget, Théorie de la décadence, in Essai de psychologie contemporaine (1885), éd. Gallimard, coll. Tel, 1993, pp. 13-19

"[...] by relieving the individual of the need to have ‘private virtues,’ you’ll ensure that they wither away to the edges of society... Almost by definition, secularism cannot be a future: it’s a present-tense culture that over time disconnects a society from cross-generational purpose."

  • Mark Steyn, America Alone: The End of the World as We Know It, Regnery Publishing, 2008 (ISBN 9781596985278), p. xxix

« Ce qu'il faut dire, et c'est peut-être le plus piquant, c'est que, si ces penseurs se réclament de l'athéisme, c'est par un inconscient atavisme chrétien, qui leur interdit d'user du mot "dieu" pour une divinité aussi païenne qu'est la leur : un "Deus sive Natura".

C'est la même courte vue, colmatée toujours par un christianisme rémanent, qui persuade tant de modernes que notre temps est particulièrement athée. En fait, de nos jours comme à bien d'autres époques, les hommes oscillent d'un panthéisme instinctif à un athéisme de tête. »

  • Louis Bouyer, Religieux et clercs contre Dieu, éd. Aubier Montaigne, 1975

« L'athéisme a partie liée avec la mythologie et avec les philosophies de l'irrationnel [...] c'est une foi irrationnelle. [...] Le rationalisme, c'est le monothéisme. »

« L'athéisme n'est pas un doctrine stable en elle-même. L'athéisme vire nécessairement en panthéisme, dès lors qu'il prend conscience de son propre contenu, dès lors qu'il prend conscience de ses implications, et dès lors qu'il tient compte du monde. »

« Le problème avec le mythe de la violence religieuse n'est pas qu'il condamne certains types de violence, mais qu'il détourne l'analyse morale des autres types de violence. La violence classée "religieuse" serait toujours répréhensible ; la violence classée "séculière" serait souvent nécessaire et parfois digne de louange. »

  • William Cavanaugh, Le mythe de la violence religieuse, éd. L'Homme Nouveau, 2009 (ISBN 9782915988291), p. 185

« En donnant le conflit de la foi et de l’incroyance pour le thème le plus profond, voire pour le seul thème de l’histoire du monde et des hommes, en ajoutant que toute époque où règne la foi est pour les contemporains et la postérité, brillante, fructueuse et enthousiasmante tandis que celle où l’incroyance proclame son misérable triomphe fait naufrage aux yeux de la postérité parce que nul ne se soucie de se consacrer à la connaissance de la stérilité – devant ce dilemme goethéen, pas un instant on ne peut douter du côté où il convient de ranger l’époque des Lumières. »

  • Ernst Cassirer, La philosophie des Lumières, éd. Fayard, 1966, p. 154

« Après vous avoir déclaré, monsieur, combien je suis docile à l'autorité de la religion, je dois vous avouer combien je suis indocile à toute autorité de philosophie. »

  • Fénelon, Lettres sur la religion, 1718, lettre IV

« L’Église sans l’État c’est une âme sans corps.

L’État sans l’Église c’est un corps sans âme. »

« L’athéisme, c’est le culte de l’État. »

« En premier lieu, arrachez à la franc-maçonnerie le masque dont elle se couvre et faites la voir telle qu'elle est.

Secondement, [...] instruisez vos peuples ; faites leur connaître les artifices employés par ces sectes pour séduire les hommes et les attirer dans leurs rangs, montrez leur la perversité de leur doctrine et l'infamie de leurs actes. »

« Ils marchent sur les traces des impies qui, au siècle dernier, se parèrent du titre de philosophes, ceux qui, aujourd'hui, disent, que tout pouvoir vient du peuple... »

[...] Nier cette souveraineté de Dieu et refuser de s’y soumettre, ce n’est pas la liberté, c’est abus de la liberté et révolte ; et c’est précisément d’une telle disposition d’âme que se constitue et que naît le vice capital du Libéralisme. On peut, du reste, en distinguer plusieurs espèces ; car il y a pour la volonté plus d’une forme et plus d’un degré dans le refus de l’obéissance due à Dieu ou à ceux qui participent à son autorité divine. [...]

Le modernisme est « l'égout collecteur de toutes les hérésies. »

« Les modernistes sont les pires ennemis de l'Église. »

« Que votre foi ait pour témoins non seulement les murs du foyer domestique ou des réunions privées, mais les églises, les places publiques, les grands foules, les assemblées populaires… Rendez hommage à Dieu en quelque lieu et devant quelque personne que ce soit. N'ayez jamais la lâcheté de craindre les moqueries de ceux qui voudraient fermer les lèvres ouvertes à la louange de Dieu. »

  • Saint Pie X, Allocution Réconforté, 25 septembre 1904

« Ce qui exige surtout que Nous parlions sans délai, c'est que les artisans d'erreurs, il n'y a pas à les chercher aujourd'hui parmi les ennemis déclarés. Ils se cachent et c'est un sujet d'appréhension et d'angoisse très vives, dans le sein même et au cœur de l'Église, ennemis d'autant plus redoutables qu'ils le sont moins ouvertement. Nous parlons, Vénérables Frères, d'un grand nombre de catholiques laïques, et, ce qui est encore plus à déplorer, de prêtres, qui, sous couleur d'amour de l'Église, absolument courts de philosophie et de théologie sérieuses, imprégnés au contraire jusqu'aux moelles d'un venin d'erreur puisé chez les adversaires de la foi catholique, se posent, au mépris de toute modestie, comme rénovateurs de l'Église ; qui, en phalanges serrées, donnent audacieusement l'assaut à tout ce qu'il y a de plus sacré dans l'œuvre de Jésus-Christ, sans respecter sa propre personne, qu'ils abaissent, par une témérité sacrilège, jusqu'à la simple et pure humanité. »

« On ne bâtira pas la cité autrement que Dieu ne l’a bâtie ; on n'édifiera pas la société, si l'Eglise n'en jette les bases et ne dirige les travaux ; non, la civilisation n’est plus à inventer ni la cité nouvelle à bâtir dans les nuées. Elle a été, elle est ; c’est la civilisation chrétienne, c’est la cité catholique. Il ne s’agit que de l’instaurer et la restaurer sans cesse sur ses fondements naturels et divins contre les attaques toujours renaissantes de l’utopie malsaine, de la révolte et de l’impiété : "Omnia instaurare in Christo" [Tout restaurer en Christ]. »

« Le retour du fait religieux est un mouvement mondial, une lame de fond. [...] L'athéisme est trop triste. Le besoin de sens revient. [...] Je pense que nous assistons en ce moment à la fin d'un mouvement historique qui a débuté il y a très longtemps, à la fin du Moyen Age. [...] La seule théorie authentiquement perdante en ce moment, c'est l'idéologie débutée avec le protestantisme, atteignant son apogée au siècle des Lumières et aboutissant à la Révolution, fondée sur l'autonomie de l'homme et le pouvoir de sa raison. »

  • Michel Houellebecq, entretien avec Jean-Marie van der Plaetsen, Le Figaro Magazine, 6 janvier 2015

« L'absence de Dieu signifie l'abandon du monde, mais dans ce monde abandonné, l'homme découvrira qu'il est lui-même absent. »

« L'homme sans Dieu n'aboutit qu'à immoler l'homme. »

"Almost by definition, secularism cannot be a future: it’s a present-tense culture that over time disconnects a society from cross-generational purpose. Which is why there are no examples of sustained atheist civilizations. "Atheistic humanism" became inhumanism in the hands of the Fascists and Communists and, in its less malign form in today's European Union, a kind of dehumamism in which a present-tense culture amuses itself to extinction. Post-Christian European culture is already post-cultural and, with its surging Muslim populations, will soon be post-European."

  • Mark Steyn, America Alone: The End of the World as We Know It, Regnery Publishing, 2008 (ISBN 9781596985278), p. 98

« Est séculier celui qui croit que l'horizon ultime de la vie humaine est un siècle, et qui, par ses comportements, fait en sorte que cela soit vrai. »

  • Rémi Brague, « Sept leçons sur le Dieu des chrétiens », 12 avril 2008

« L'hérésie est la vie de la religion. C'est la foi qui fait les hérétiques. Dans une religion morte, il n'y a plus d'hérésies. »

« L’athéisme dans les lois, l’indifférence en matière de religion et les maximes pernicieuses, appelées catholiques-libérales, sont, oui, elles sont véritablement la cause de la ruine des États ; elles l’ont été de la perte de la France. Croyez-moi, le mal que je vous dénonce est plus terrible que la Révolution, plus terrible même que la Commune. J’ai toujours condamné le catholicisme-libéral et je le condamnerai encore quarante fois si c’est nécessaire. »

  • Pie IX, répondant à une députation de catholiques français, 18 juin 1871

« Si l'Homme n'était pas devenu criminel, il n'y aurait pas eu de Christ ? Et donc, dans cette hypothèse, dans cette conjecture, le chef-d'oeuvre de Dieu, le summum opus Dei, serait un accident, un fait qui résulte d'un accident, occasionatum. En somme, dans cette conjecture, le plus grand des biens, le Christ, proviendrait, résulterait de la faute de l'Homme. C'est tout à fait déraisonnable, irrationnel, valde irrationabile. »

« Nous vénérons un Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l'Unité, sans confondre les Personnes ni diviser la substance : autre est en effet la Personne du Père, autre celle du Fils, autre celle du Saint-Esprit ; mais une est la divinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, égale la gloire, coéternelle la majesté.

Comme est le Père, tel est le Fils, tel est aussi le Saint-Esprit […] ils ne sont pas trois éternels, mais un éternel ; tout comme ils ne sont pas trois incréés, ni trois infinis, mais un incréé et un infini. […] ils ne sont pas trois tout-puissants, mais un tout-puissant. Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu ; et cependant ils ne sont pas trois Dieux, mais un Dieu. […] chacune des personnes en particulier est Dieu et Seigneur, de même la religion catholique nous interdit de dire qu'il y a trois Dieux ou trois Seigneurs.

Le Père n'a été fait par personne et il n'est ni créé ni engendré ; le Fils n'est issu que du Père, il n'est ni fait, ni créé, mais engendré ; le Saint-Esprit vient du Père et du Fils, il n'est ni fait, ni créé, ni engendré, mais il procède. […] Et dans cette Trinité il n'est rien qui ne soit avant ou après, rien qui ne soit plus grand ou plus petit, mais les Personnes sont toutes trois également éternelles et semblablement égales. Si bien qu'en tout, comme on l'a déjà dit plus haut, on doit vénérer, et l'Unité dans la Trinité, et la Trinité dans l'Unité. »

« L'Église est Israël, et elle le sait. Mais elle est Israël ouvert à toutes les nations qui viennent chercher la connaissance du Dieu vivant. L'Église a dû se séparer de l'Israël-peuple pour accomplir la vocation même d'Israël, et la promesse faite à Abraham : en toi seront bénies toutes les nations de la terre. »

« Mes enfants le sel vient de l'eau, et s'il est en contact avec l'eau, il se dissout et disparaît. De même le moine naît de la femme, et s'il approche d'une femme, il se dissout et cesse d'être moine. »

« Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. » ou « Dieu vomit les tièdes. » Apocalypse, 3:15

« Nos gouvernements modernes doivent incontestablement au christianisme leur plus solide autorité et leurs révolutions moins fréquentes. Il les a rendus eux-mêmes moins sanguinaires : cela se prouve par le fait, en les comparant aux gouvernements anciens. »

  • Jean-Jacques Rousseau, Émile, ou De l'éducation (1762), livre IV, dans la dix-neuvième note de la Profession de foi du vicaire savoyard

« Mais où Jésus avait-il pris chez les siens cette morale élevée et pure dont lui seul a donné les leçons et l’exemple ? Du sein du plus furieux fanatisme la plus haute sagesse se fit entendre, et la simplicité des plus héroïques vertus honora le plus vil de tous les peuples. La mort de Socrate philosophant tranquillement avec ses amis est la plus douce qu’on puisse désirer ; celle de Jésus expirant dans les tourments, injurié, raillé, maudit de tout un peuple est la plus horrible qu’on puisse craindre ; Socrate prenant la coupe empoisonnée bénit celui qui la lui présente et qui pleure ; Jésus au milieu d’un supplice affreux prie pour ses bourreaux acharnés. Oui, si la vie et la mort de Socrate sont d’un sage, la vie et la mort de Jésus sont d’un Dieu. »

« La tour de Babel, comme plus tard les pyramides sont autant de constructions inhumaines dans lesquelles la pierre a plus d’importance que les âmes. Ces sociétés qui les fabriquent n’écoutent plus l’individu, le réduisent au silence. Après ces essais de paroles voués à l’échec depuis Adam et Eve jusqu’à Babel, le dialogue reprend avec Abraham, premier homme qui s’adresse à sa femme Sarah en disant "Tu". »

« Le christianisme dans sa véritable signification détruit l’État. C’est ainsi qu’il fut compris dès le début et c’est pourquoi le Christ a été crucifié. Il a été compris ainsi de tout temps par les hommes que ne liait pas la nécessité de justifier l’État chrétien. Ce n’est qu'à partir du moment où les chefs d’État ont accepté le christianisme nominal extérieur qu’on a commencé à inventer les théories subtiles d’après lesquelles on peut concilier le christianisme avec l’État. Mais, pour tout homme sincère de notre époque, il ne peut pas ne pas être évident que le véritable christianisme — la doctrine de la résignation, du pardon, de l’amour — ne peut pas se concilier avec l’État, avec son despotisme, sa violence, sa justice cruelle et ses guerres. Non seulement le véritable christianisme ne permet pas de reconnaître l’État, mais il en détruit les principes mêmes.

Mais, s’il en est ainsi, s’il est vrai que le christianisme est inconciliable avec l’État, une question se pose tout naturellement : Qu’est-ce qui est plus nécessaire pour le bien de l’humanité, qu’est-ce qui lui assure le plus de bonheur ? Est-ce l’organisation gouvernementale ou le christianisme ? »

  • Léon Tolstoï, Le salut est en vous (1893), éd. Perrin, 1893, p. 249

« Écoute, Israël, l'Éternel, notre Dieu, l'Éternel est UN.
Béni soit à jamais le nom de Son règne glorieux.
Tu aimeras l'Éternel ton Dieu, de tout ton cœur,
de toute ton âme
et de tous tes moyens
Que les commandements que je te prescris aujourd'hui
soient gravés dans ton cœur
tu les inculqueras à tes enfants, tu en parleras (constamment),
dans ta maison ou en voyage, en te couchant et en te levant.
Attache les en signe sur ta main,
et porte les comme un fronteau entre tes yeux
Écris-les sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. »

שְׁמַע, יִשְׂרָאֵל: יְהוָה אֱלֹהֵינוּ, יְהוָה אֶחָד.


וְאָהַבְתָּ, אֵת יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, בְּכָל-לְבָבְךָ
וּבְכָל-נַפְשְׁךָ,
וּבְכָל-מְאֹדֶךָ.ּ
וְהָיוּ הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה,
אֲשֶׁר אָנֹכִי מְצַוְּךָ הַיּוֹם--עַל-לְבָבֶךָ ּ
וְשִׁנַּנְתָּם לְבָנֶיךָ, וְדִבַּרְתָּ בָּם, בְּשִׁבְתְּךָ בְּבֵיתֶךָ וּבְלֶכְתְּךָ בַדֶּרֶךְ, וּבְשָׁכְבְּךָ וּבְקוּמֶךָ
וּקְשַׁרְתָּם לְאוֹת, עַל-יָדֶךָ; וְהָיוּ לְטֹטָפֹת, בֵּין עֵינֶיך

וּכְתַבְתָּם עַל-מְזֻזוֹת בֵּיתֶךָ, וּבִשְׁעָרֶיך

Dès lors, Jésus Christ, considérait cet exhortation la plus pure, née du silence des hommes, comme le plus grand des commandements.

"For the Son of God became man so that we might become God."

« Dieu est devenu homme afin que l'homme devienne Dieu. »

« Par ailleurs, il ne peut y avoir ni un plus grand ni un plus petit nombre d'Évangiles (que quatre). En effet, puisqu'il existe quatre régions du monde dans lequel nous sommes et quatre vents principaux, et puisque, d'autre part, l'Église est répandue sur toute la terre et qu'elle a pour colonne et pour soutien l'Évangile et l'Esprit de vie, il est naturel qu'elle ait quatre colonnes qui soufflent de toutes parts l'incorruptibilité et rendent la vie aux hommes. D'où il appert que le Verbe, Artisan de l'univers, qui siège sur les Chérubins et maintient toutes choses, lorsqu'il s'est manifesté aux hommes, nous a donné un Évangile à quadruple forme, encore que maintenu par un unique Esprit. »

« Quant au reste, pour ma modeste part, j'incline beaucoup à partager les raisonnables sentiments du Führer quand il écrivait : "Les idées et les institutions religieuses de son peuple doivent toujours rester inviolables pour le chef politique ; sinon, qu'il cesse d'être un homme politique et qu'il devienne un réformateur, s'il en a l'étoffe." Il n'est pas de conducteur de peuples, en Occident, qui puisse rejeter du premier mouvement l'immense force, frein et moteur, que fut le christianisme, qui ne songe à canaliser cette force, à la [ici la phrase n'est pas terminée dans mon édition] Mais si les Eglises persistent à trahir la société, il est fatal que les Etats se substituent de plus en plus largement à elles, et qu'ils prêtent leur assistance à un réformateur. Les Eglises posséderaient encore en elles-mêmes le secret de leur salut et d'un rayonnement nouveau, le moyen de remplir leur plus belle mission parmi les hommes. Elles pourraient redevenir les parvis du monde surnaturel, restaurer leur métaphysique et leur mystique lézardées. Elles collaboreraient ainsi magnifiquement à cette réfection gigantesque du monde que nous sommes tenus aujourd'hui d'accomplir. Elles apparaissent bien mal préparées à ce rôle. Il leur faudrait assurément des chefs d'une autre envergure qu'un pape Pacelli, fouine oblique qui temporise et prend le vent, réchauffe des camomilles de nonnes, quand il lui faudrait sur l'heure fulminer l'encyclique "Errore judaïco". [...] Si j'étais le pape, à Dieu ne plaise, les six lettres L.U.T.H.E.R. hanteraient souvent mon sommeil. Mais il se pourrait bien cette fois que Luther ne surgît point d'entre les clercs. »

"Then you will know the truth, and the truth will set you free."

« Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libre. »

« Le temps des mille ans s'achève. Voilà que sortent les nations qui sont aux quatre coins de la terre et qui égalent en nombre le sable de la mer. Elles partiront en expédition sur la surface de la terre, elles investiront le camp des saints et la ville bien-aimée. »

« Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui et ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. »

« Que celui de vous qui est sans péché lui jette le premier la pierre. »

« Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des nids ; mais le Fils de l'homme n'a pas où poser sa tête. »

  • Saint Luc, IX, 58, cité par Emil Cioran dans Le crépuscule des pensées (1940), trad. Mirella Patureau-Nedelco, éd. Le Livre de Poche, coll. Essais, 1991 (ISBN 9782253065098), p. 72

"If you don’t work, you don’t eat."

« Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus. »

« Ne vous conformez pas au siècle présent. »

« Il y a sans doute beaucoup de langues différentes dans le monde, mais aucune n’est sans signification ; et si je ne connais pas le sens des mots, je serais un barbare pour celui qui parle, et celui qui parle, à mon sens, sera un barbare. »

  • Saint Paul, Première épître, lettre aux Corinthiens, 14:10-11, Oltramare

« [...] Prêche la parole, insiste en toute occasion favorable ou non, reprends, censure, exhorte avec toute douceur et en instruisant. Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine, mais ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l'oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables. »

« Eh bien ! si un jour quelqu’un, même nous, même un ange du ciel, vient annoncer un Évangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit maudit ! [et c'est un Apôtre amoureux de Dieu et des hommes qui l'écrit !] Nous l’avons déjà dit, et je le répète encore : si quelqu’un vient vous annoncer un Évangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit maudit ! Est-ce que, maintenant, je veux me faire approuver des hommes ou bien par Dieu ? Est-ce que c’est aux hommes que je cherche à plaire ? Si j’en étais encore à plaire aux hommes, je ne serais pas serviteur du Christ. »

  • Saint Paul, Épitre aux Galates, chapitre 1, versets 8 à 11

« Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ?

Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes. »

  • Saint Paul, Première épître, lettre aux Corinthiens, 3:16-17

« Pendant l'instruction, la femme doit garder le silence, en toute soumission. Je ne permets pas à la femme d'enseigner ni de faire la loi à l'homme. Qu'elle se tienne tranquille. C'est Adam en effet qui fut formé le premier, Ève ensuite. Et ce n'est pas Adam qui se laissa séduire, mais la femme qui séduite, se rendit coupable de transgression. Néanmoins, elle sera sauvée en devenant mère, à condition de persévérer avec modestie dans la foi, la charité et la sainteté. »

  • Saint Paul, Première épître à Timothée, 2, 11:15

« C'est Paul qui a été le maître accoucheur de l'Église naissante, c'est lui qui a coupé le cordon ombilical qui retenait l'Église au Judaïsme [...]. Mais ce schisme dans le peuple de Dieu n'est pas définitif. Quand les nations seront toutes entrées dans le sein du peuple de la promesse, alors tout Israël sera sauvé. »

« Que votre oui soit oui, que votre non soit non, tout le reste vient du diable. »

« On vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir ; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom. »

« Lors donc que tu fais l'aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d'être glorifiés par les hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. »

« Vous avez appris qu'il a été dit : Œil pour œil, dent pour dent. Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui l'autre aussi. »

« Lesquels ? lui dit-il. Et Jésus répondit : Tu ne tueras point ; tu ne commettras point d'adultère ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage. »

« Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ôter la paille de l'oeil de ton frère. »

« Vous ressemblez à des sépulcres blanchis. Au-dehors, ils paraissent beaux ; au-dedans, ils sont pleins d’ossements, de cadavres et de toute sorte de pourriture. Vous de même, vous paraissez justes ; au-dedans, vous êtes pleins d’hypocrisie et d’iniquité. »

« Je ne suis pas venu apporter la paix sur terre, mais le glaive. »

"Civilization is not inherited; it has to be learned and earned by each generation anew; if the transmission should be interrupted for one century, civilization would die, and we should be savages again."

This much I believe to be also true: there is more civilization lying around unused in the crannies, zenanas, interstices of that dusty and baroque fabric [i. e. Church of Rome] than in all the other institutions of the occident.

« Autre point dont je suis fermement convaincu : c'est qu'il reste davantage de lambeaux de civilisation encore utilisable dans les lézardes, le foutoir, les interstices de ce monument baroque et poussiéreux [i. e. l'Église de Rome] que dans toutes les autres institutions de l'Occident. »

"Civilizations die from suicide, not by murder."

« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. »

« Mais pourquoi toute notre civilisation ne disparaîtrait-elle pas ? Si on continue le mouvement de l’après-guerre, nous y allons tout droit. Certains arts ont disparu au cours des âges : l’enluminure par exemple. Pourquoi pas la peinture, l’architecture ? Ce n’est pas d’artistes que nous manquons. On ne manque jamais d’artistes ! Mais il faut des gens qui aient besoin d’artistes. »

« Élam, Ninive, Babylone étaient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence même. Mais France, Angleterre, Russie... ce seraient aussi de beaux noms. Et nous voyons maintenant que l'abîme de l'histoire est assez grand pour tout le monde. »

« Une civilisation est le mode le plus élevé de regroupement et le niveau le plus haut d’identité culturelle dont les humains ont besoin pour se distinguer des autres espèces. Elle se définit à la fois par des éléments objectifs, comme la langue, l’histoire, la religion, les coutumes, les institutions, et par des éléments subjectifs d’auto-identification. »

« L'Asie est le chaudron des civilisations. Rien qu’en Extrême-Orient, on trouve des sociétés qui appartiennent à six civilisations - japonaise, chinoise, orthodoxe, bouddhiste, musulmane et occidentale -, plus l’Hindouisme en Asie du Sud. Les Etats phares de quatre civilisations, le Japon, la Chine, la Russie et les Etats-Unis, sont des acteurs de poids en Extrême-Orient ; l’Inde joue également un rôle majeur en Asie du Sud, tandis que l’Indonésie, pays musulman, monte de plus en plus en puissance. »

"You know what the fellow said – in Italy, for thirty years under the Borgias, they had warfare, terror, murder and bloodshed, but they produced Michelangelo, Leonardo da Vinci and the Renaissance. In Switzerland, they had brotherly love, they had five hundred years of democracy and peace – and what did that produce? The cuckoo clock. So long Holly."

  • The Third Man (1949), Harry Lime, Orson Welles

« Pour un esprit philosophique, c’est-à-dire pour un esprit préoccupé des origines, il n’y a vraiment dans le passé de l’humanité que trois histoires de premier intérêt : l’histoire grecque, l’histoire d’Israël, l’histoire romaine. Ces trois histoires réunies constituent ce qu’on peut appeler l’histoire de la civilisation, la civilisation étant le résultat de la collaboration alternative de la Grèce, de la Judée et de Rome. »

  • Ernest Renan, Histoire du peuple d’Israël, Paris, Calmann-Lévy, 1887, tome I, p. 1

« Nous savons, sans qu'on nous le dise, que le Perse a des forces mille fois plus importantes que les nôtres. Cependant, la liberté nous est si chère que nous nous défendrons comme nous pourrons. [...] Les Lacédémoniens ont eu peur que nous ne traitions avec les Barbares, et leur crainte est fort naturelle, mais c'est, semble-t-il, bassement mettre en doute la noblesse d'Athènes, quand vous la connaissez bien, quand vous savez qu'il n'y a pas au monde assez d'or, une terre assez extraordinaire par sa richesse et sa beauté, pour que nous consentions à ce prix à nous ranger du côté du Perse et à réduire la Grèce en esclavage. Il existe de nombreuses raisons graves pour nous en empêcher, quand nous voudrions le faire, et la première et la plus grave, ce sont les images et les demeures de nos dieux, incendiées, gisant à terre, qui exigent de nous une vengeance éclatante plutôt qu'un accord avec l'auteur de ce crime ; ensuite, il y a le monde grec, uni par la langue et par le sang, les sanctuaires et les sacrifices qui nous sont communs, nos moeurs qui sont les mêmes, et cela, des Athéniens ne sauraient le trahir. Sachez donc, si par hasard vous ne le saviez pas encore, qu'aussi longtemps qu'il y aura sur terre un Athénien, nous ne pactiserons pas avec Xerxès. »

  • Hérodote, L'Enquête, VIII, 143-144, trad. Andrée Barguet

« Une civilisation est une continuité qui, lorsqu’elle change, même aussi profondément que peut l’impliquer une nouvelle religion, s’incorpore des valeurs anciennes qui survivent à travers elle et restent sa substance. »

« En général, aucune civilisation n’est détruite du dehors sans s’être tout d’abord ruinée elle-même, aucun empire n’est conquis de l’extérieur, qu’il ne se soit préalablement suicidé. Et une société, une civilisation ne se détruisent de leurs propres mains que quand elles ont cessé de comprendre leurs raisons d’être, quand l’idée dominante autour de laquelle elles s’étaient naguère organisées leur est redevenue comme étrangère. À bien lire l’histoire, on s’aperçoit que le plus souvent, un empire, un État, une civilisation, une société ne sont détruits par l’adversaire qu’autant qu’ils se sont préalablement suicidés. »

« À qui veut régénérer une société quelconque en décadence, on prescrit avec raison de la ramener à ses origines. La perfection de toute société consiste, en effet, à poursuivre et à atteindre la fin en vue de laquelle elle a été fondée, en sorte que tous les mouvements et tous les actes de la vie sociale naissent du même principe d'où est née la société. Aussi, s'écarter de la fin, c'est aller à la mort ; y revenir, c'est reprendre vie. »

"If you are not prepared to use force to defend civilization, then be prepared to accept barbarism."

  • Thomas Sowell, Is Reality Optional? (1993), Hoover Institution Press, 1993 (ISBN 9780817992620), p. 191

« Cependant, les crimes de l'extrême civilisation sont, certainement, plus atroces que ceux de l'extrême barbarie par le fait de leur raffinement, de la corruption qu'ils supposent, et de leur degré supérieur d'intellectualité. »

  • Jules Barbey d'Aurevilly, Les Diaboliques (1874), éd. Gallimard, coll. Folio classique, 2003 (ISBN 9782070302758), p. 296

« Les idées de droite, exclues de la politique, rejetées dans les lettres, s’y cantonnent, y militent, exercent par elles, tout de même, un contrôle, exactement comme les idées de gauche le faisaient, dans les mêmes conditions, au XVIIIe siècle, ou sous les régimes monarchiques du XIXe siècle. »

« S’il est vrai, comme nous l’avons observé pour la droite orléaniste et le bonapartisme, que la droite est en général formée de traditions de gauche qui sont passées à droite, le moment ne serait pas venu en 1954 ou plus tard, d’enregistrer le passage à droite de nouvelles tendances ? »

  • Jules Monnerot, « La droite, la gauche et la logique de monsieur Rémond », in Inquisitions, éd. José Corti, 1974, p. 51

« Seraient de gauche, du point de vue de la trans-histoire et de l'esprit, ceux qui pensent que le monde est tel qu'il apparaît, qu'il n'y a pas d'« autre monde ». La droite, au contraire, ne verrait dans ce monde qu'un passage, une sorte de figure chiffrée d'un autre monde, invisible, hors d'atteinte. »

  • Dominique de Roux, « N'est pas de droite qui l'on pensait », in L'ouverture de la chasse, éd. L'Âge d'Homme, coll. Mobiles, 1968, p. 147

« Dans nos sociétés occidentales, soixante ans après la chute de Hitler et Mussolini, le fascisme relève de l’hallucination. Mais l’antifascisme – figure de propagande mise au point par les communistes – reste efficace puisqu’il sert à intimider une droite intellectuellement dominée par la gauche. »

  • Jean Sévillia, Le terrorisme intellectuel, éd. Perrin, coll. Tempus, 2004, p. 259

« Cependant, à des époques où se trouve déjà perdu ce qui ne devait pas l’être, déjà détruit, ce n’est pas conservateur qu’il s’agirait d’être, mais bel et bien réactif, voire réactionnaire. »

  • Renaud Camus, « Conservateur, conservatoire », in Etc. Abécédaire, éd. P.O.L, 1998, p. 53

« Je vois monter à l’horizon avec la lenteur de tous les processus dont se compose la vraie histoire de l’homme, un grand mécontentement qui ne ressemble à aucun de ceux que l’on a connus jusqu’ici. On ne s’insurgera plus seulement, comme dans le passé, contre le règne d’une tendance déterminée, pour faire triompher d’autres tendances. On s’insurgera pour l’amour de l’authenticité dans la réalisation contre la fausse manière de réaliser une grande aspiration de l’aspiration à la communauté. On luttera contre la distorsion et pour la pureté de la forme, telle que l’ont vu les générations de la foi et de l’espoir. » Un « nouveau Moyen Âge » comme l’ont entrevu Berdiaeff et Chesterton ? Les ricorsi ne sont pas de pures répétitions ni même de simples renouvellements. Sûrement : une manière de rendre vaine l’opposition de l’individualisme et du collectivisme, telle qu’en usent, pour leurs courtes ambitions, les barbares et les freluquets. L’âge des héros rebâtira un pouvoir ; il n’est pas de grand siècle du passé qui ne se soit donné cette tâche même aux âges simplement humains, où les familles, lassées de grandeur, confiaient à quelque César leur destin, à charge de maintenir le droit commun, le pouvoir reconstruit gardait quelque saveur du monde précédent. Notre société n'a que des banques pour cathédrales ; elle n'a rien à transmettre qui justifie un nouvel « appel aux conservateurs » ; il n'y a, d'elle proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince chrétien... »

« L'impasse dans laquelle se fourvoient beaucoup d'idéalistes consiste à refuser le monde tel qu'il est. S'opposer au monde, je suis d'accord ; mais refuser ce n'est pas possible. Ou alors, il faut s'isoler dans sa chaumière, et ne rien faire, attendre. Attendre quoi d'ailleurs ? Quelle fée nous aurait promis quoi que ce soit à notre berceau ? Je crois en la providence, dans une proportion que vous ne pourriez imaginer. Mais l'œuvre est confiée à nos mains. »

« L’ignorance des complexités de la société contemporaine provoque un état d’incertitude et d’anxiété générales, qui constitue le terrain idéal pour le type moderne de mouvement de masse réactionnaire. De tels mouvements sont toujours "populistes" et volontairement anti-intellectuels. »

« De tant de nouveautés je ne suis curieux, il me plaît d'imiter le train de mes aïeux. »

« Vouloir être de son temps, c'est être déjà dépassé. »

« Pas de libération sans un minimum de rigueur, de règles, d'interdits consentis, assumés, pour être ensuite surmontés et distancés. »

« Le moyen d'avoir raison dans l'avenir est, à certaines heures, de savoir se résigner à être démodé. »

  • Ernest Renan, Qu'est-ce qu'une nation ?, dernière phrase, 1882

"True men of progress are those who take a deep-seated respect for the past."

« Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un respect profond du passé. »

"The Liberal says, in despairing disbelief: Can't you sense the world around us? Don't you care about its disapproval? The Conservative says, in despairing disbelief: Can't you sense the generations behind us? Don't you care about their disapproval? Liberals live "horizontally," spiritually in touch (they believe) with all the world's nations. Conservatives live "vertically," spiritually in touch (they believe) with their forebears and with generations to come."

« Si les modérés souhaitent se réconcilier avec leurs adversaires, c’est sans doute parce qu’ils ont peur de se battre et que leur naïve duplicité leur murmure que pour désarmer un rival qu’on redoute, le mieux est de l’embrasser. »

« Ils sont aussi opiniâtres dans leurs sentiments qu’incertains dans leurs opinion et débiles dans leurs volonté [...] L’esprit qui survit en eux est condamné à être vaincu parce qu’il n’a pas eu l’audace de se connaître [...] Les modérés paraissent comme une troupe d’indécis, leurs têtes tournant au vent des discours comme les girouettes des cheminées qui cherchent à quel souffle obéir. »

« Le réactionnaire, en bien des cas, ce n'est pas l'homme qui veut corriger les excès du présent par les vertus du passé, c'est l'homme toujours en avant parce fidèle à des lois immuables, à une expérience nourrie dans le cœur et dans la saine raison. Il n'est pas un homme d'ancien régime. Il est l'homme d'avant le déluge, c'est-à-dire de toujours. »

  • Louis Chaigne, Bernanos, Paris, Editions universitaires, 1960, p 79

« Le nouveau est un de ces poisons excitants qui finissent par être plus nécessaire que toute nourriture ; dont il faut, une fois qu’ils sont maîtres de nous, toujours augmenter la dose et la rendre mortelle à peine de mort.

Il est étrange de s’attacher ainsi à la partie périssable des choses, qui est exactement leur qualité d’être neuves. »

« Relativité

Dans un temps où tout se détruit, le beau nom de "conservateur". Voire : dans un temps où tout furieux court à la ruine, le fier nom de "réactionnaire".

Or il demeure une grande répugnance à user de ces deux mots, dans une époque où, du patrimoine naturel — l’eau, les plantes, les espèces, etc. — au patrimoine culturel — les monuments, les bibliothèques, les archives —, il serait urgent, plus qu’à tout autre, de prendre des mesures conservatoires. »

  • Jean Clair, « Relativité », in Journal atrabilaire, éd. Gallimard, coll. L’Un et l’Autre, 2006, p. 133

« Droite et gauche sont des valeurs incomplètes et stériles. La droite, à force de vouloir ignorer l’angoisse économique des temps présents, a fini par priver de valeur humaine ses invocations religieuses et patriotiques. La gauche, à force de fermer les âmes populaires à tout ce qui est spirituel et national, a fini par faire dégénérer la lutte économique en un acharnement de bêtes fauves. »

Dans le numéro 3 du journal clandestin de la Phalange, No importa, daté du 20 juin 1936, José Antonio Primo de Rivera, alors en prison, écrit : « A gauche, on nous assassine. [...] le gouvernement du Front Populaire nous asphyxie. Mais, attention camarades, tout le danger n’est pas à gauche. Il y a encore des gens à droite ne suscitant en nous que colère et dégoût […]. De temps en temps, les chefs provinciaux reçoivent de mystérieuses visites de conspirateurs de droite qui leur demandent : "pourriez-vous nous donner tant d’hommes ?". Qu’imagine donc cette canaille ? que la Phalange est une boucherie où l’on acquiert des hommes au poids ? [...] Aucun camarade ne doit verser une goutte de sang pour un complot obscur ou une machination plus ou moins de droite dont l’information n’est pas parvenue par la voie normale de la hiérarchie. […] Nous ne serons ni l’avant-garde, ni la force de choc, ni l’axillaire d’aucun mouvement confusément réactionnaire. Nous préférerons même la claire lutte d’aujourd’hui à l’apathie d’un conservatisme vulgaire qui renaîtrait au profit de réactionnaires ambitieux ».

  • José Antonio Primo de Rivera, cité dans Jean-Claude Valla, in Ledesma Ramos et la Phalange espagnole. 1931-1936, éd. Editions de la Librairie Nationale, 2002, p. 100

« L’enjeu : rappeler à l’existence la mentalité aristocratique, ressusciter l’esprit de la vieille Europe. Il ne s’agit pas d’un retour en arrière. Il ne s’agit pas de réanimer artificiellement des choses mortes. Mais de reprendre conscience d’un héritage pour le recréer sous des formes nouvelles. »

  • Louis Pauwels, Comment devient-on ce que l’on est ?, éd. Stock, 1978

« Être de droite, non par conviction bon marché, pour des visées vulgaires, mais de tout son être, c’est céder à la puissance supérieure d’un souvenir, qui s’empare de l'être humain, et pas tant du citoyen, qui l’isole et l’ébranle au milieu des rapports modernes et éclairés où il mène son existence habituelle. Cette pénétration n’a pas besoin de la mascarade abominable et ridicule d’une imitation servile, ni qu’on aille fouiller la brocante de l’histoire du malheur. Il s’agit d’un acte de soulèvement autre : soulèvement contre la domination totalitaire du présent qui veut ravir à l’individu et extirper de son champ toute présence d’un passé inexpliqué, d’un devenir historique, d’un temps mythique. À la différence de l’imagination de gauche qui parodie l’histoire du Salut, l’imagination de droite ne se brosse pas le tableau d’un royaume à venir, elle n’a pas besoin d’utopie, mais elle cherche le rattachement à la longue durée, celle que rien n’ébranle, elle est selon son essence souvenir de ce qui gît au fond de nous, et dans cette mesure elle est une initiation religieuse ou protopolitique. Elle est toujours et existentiellement une imagination de la Perte et non de la Promesse (terrestre). C’est donc une imagination de poète, depuis Homère jusqu’à Hölderlin. »

  • Botho Strauss, Le Soulèvement contre le monde secondaire, éd. L’Arche, 1996 (ISBN 9782851813701), pp. 69-70

« Le 14 décembre 1967, l'Assemblée nationale adopta en première lecture la loi Neuwirth sur la légalisation de la contraception ; quoique non encore remboursée par la Sécurité sociale, la pilule était désormais en vente libre dans les pharmacies. C'est à partir de ce moment que de larges couches de la population eurent accès à la libération sexuelle, auparavant réservée aux cadres supérieurs, professions libérales et artistes — ainsi qu'à certains patrons de PME. Il est piquant de constater que cette libération sexuelle a parfois été présentée sous la forme d'un rêve communautaire, alors qu'il s'agissait en réalité d'un nouveau palier dans la montée historique de l'individualisme. Comme l'indique le beau mot de "ménage", le couple et la famille représentaient le dernier îlot de communisme primitif au sein de la société libérale. La libération sexuelle eut pour effet la destruction de ces communautés intermédiaires, les dernières à séparer l'individu du marché. Ce processus de destruction se poursuit de nos jours. »

  • Michel Houellebecq, Les Particules élémentaires (1998), éd. Flammarion, coll. J'ai Lu, p. 116

"We are living in a condition of permanent revolution... revolutions are here to stay and will grow much worse in scope and intensity unless men can be persuaded to return to Christianity, to practise its precepts and to obey the Gospel in its full implications for human life and civilized society. Barring such a revival, the future would belong to socialism and communism, which on this view were but the most consistent sects of the new secular religion. To Groen, therefore, the political spectrum that presented itself to his generation offered no meaningful choice. "In terms of his analysis, the 'radical left' was composed of fanatical believers in the godless ideology; the 'liberal centre,' by comparison, by warm believers who warned against excesses and preached moderation; while the 'conservative right' embraced all those who lacked either the insight, the prudence, or the will to break with the modern tenets yet who recoiled from the consequences whenever the ideology was practised and implemented in any consistent way. None of the shades or 'nuances of secular liberalism represented a valid option for Christian citizens." Groen called for a rejection of the entire available spectrum of political positions, calling for a "radical alternative in politics, along anti-revolutionary, Christian-historical lines"."

  • Guillaume Groen van Prinsterer, summarized by Harry Van Dyke, in Groen van Prinsterer's Lectures on Unbelief and Revolution (1989), Jordan Station, Ont: Wedge Pub. Foundation, 1989, pp. 3–4

"[...] when it is not necessary to change, it is necessary not to change."

« Lorsqu'il n'est pas nécessaire de changer, il est nécessaire de ne pas changer. »
Lucius Cary

« Nous voulons retourner dans l'ancienne demeure
Où nos pères ont vécu sous l'aile d'un archange,
Nous voulons retrouver cette morale étrange
Qui sanctifiait la vie jusqu'à la dernière heure.

Comme un enlacement de douces dépendances
Quelque chose qui dépasse et contienne l'existence ;
Nous ne pouvons plus vivre loin de l'éternité. »

« On peut anéantir le caractère original d’un peuple si, en le colonisant, on impose à son sang ce que celui-ci ne peut supporter. »

« Les mots vitaux et les actes des esprits d'autrefois
Que ni temps, ni changement ne peuvent dompter,
Les sombres et séculaires traditions, sources de mauvaises croyances,
Dont l'ombre obscure alimente un fleuve de poison. »

« Toute vraie culture s'appuie sur la race et sur le sang. »

« Tous les pays qui n'ont plus de légendes seront condamnés à mourir de froid. »

« L’extrémisme consiste à pousser jusqu’à l’absurde même les idées les plus justes... il est réducteur, simpliste, borné. [...] La radicalité est tout autre chose. Elle implique de chercher toujours à comprendre plus loin, en remontant à la racine (radix) [...]. Être radical, ce n’est pas seulement refuser le compromis, c’est s’intéresser aux causes lointaines [...]. La recherche des principes premiers, la méditation sur les choses ultimes font partie de la radicalité. Ce qui exige d’être intellectuellement structuré. »


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