Différences entre les versions de « Zbigniew Brzeziński »

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« L’indépendance de l’Ukraine modifie la nature même de l’État russe. De ce seul fait, cette nouvelle case importante sur l’échiquier eurasien devient un pivot géopolitique. '''Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire en Eurasie.''' Et quand bien même elle s’efforcerait de recouvrer un tel statut, le centre de gravité en serait alors déplacé, et cet empire pour l’essentiel asiatique serait voué à la faiblesse, entraîné dans des conflits permanents avec ses vassaux agités d’Asie centrale. »
 
« L’indépendance de l’Ukraine modifie la nature même de l’État russe. De ce seul fait, cette nouvelle case importante sur l’échiquier eurasien devient un pivot géopolitique. '''Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire en Eurasie.''' Et quand bien même elle s’efforcerait de recouvrer un tel statut, le centre de gravité en serait alors déplacé, et cet empire pour l’essentiel asiatique serait voué à la faiblesse, entraîné dans des conflits permanents avec ses vassaux agités d’Asie centrale. »
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« Par ailleurs, l’Amérique est trop démocratique chez elle pour se montrer autocratique à l’extérieur. Voilà qui limite l’usage qu’elle peut faire de sa puissance, en particulier de sa capacité d’intimidation militaire. Jamais par le passé, une démocratie libérale ne s’est élevée à une telle suprématie. La course à la puissance n’est  pas un objectif susceptible de mobiliser les passions populaires, sauf dans des situations de menace imminente ou lorsque le bien-être intérieur est en cause. Les sacrifices économiques (c’est-à-dire l’augmentation des dépenses militaires) et humains (y compris les victimes au sein de l’armée de métier) que requiert un tel effort sont incompatibles avec les instincts démocratiques. La démocratie exclut toute mobilisation impériale. »
 
« Par ailleurs, l’Amérique est trop démocratique chez elle pour se montrer autocratique à l’extérieur. Voilà qui limite l’usage qu’elle peut faire de sa puissance, en particulier de sa capacité d’intimidation militaire. Jamais par le passé, une démocratie libérale ne s’est élevée à une telle suprématie. La course à la puissance n’est  pas un objectif susceptible de mobiliser les passions populaires, sauf dans des situations de menace imminente ou lorsque le bien-être intérieur est en cause. Les sacrifices économiques (c’est-à-dire l’augmentation des dépenses militaires) et humains (y compris les victimes au sein de l’armée de métier) que requiert un tel effort sont incompatibles avec les instincts démocratiques. La démocratie exclut toute mobilisation impériale. »
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« Pour l’Amérique, l’enjeu géopolitique principal est l’Eurasie. Depuis cinq siècles, les puissances et les peuples du continent qui rivalisent pour la domination régionale et la suprématie globale ont dominé les relations internationales. Aujourd'hui, c'est une puissance extérieure qui prévaut en Eurasie. Et sa primauté globale dépend étroitement de sa capacité à conserver cette position. »
 
« Pour l’Amérique, l’enjeu géopolitique principal est l’Eurasie. Depuis cinq siècles, les puissances et les peuples du continent qui rivalisent pour la domination régionale et la suprématie globale ont dominé les relations internationales. Aujourd'hui, c'est une puissance extérieure qui prévaut en Eurasie. Et sa primauté globale dépend étroitement de sa capacité à conserver cette position. »
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Version du 8 décembre 2023 à 14:43

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Citations

« Si la nouvelle Europe, qui prend lentement forme, doit rester une composante de l’espace géopolitique “euro-atlantique”, l’expansion de l’OTAN est essentielle. À défaut, les États-Unis n’auraient plus les moyens d’élaborer une politique d’ensemble en Eurasie. »

— Zbigniew Brzeziński, Le Grand Échiquier (1997), éd. Fayard, coll. « Pluriel », 2021 (ISBN 9782818501429), p. 113


« L’indépendance de l’Ukraine modifie la nature même de l’État russe. De ce seul fait, cette nouvelle case importante sur l’échiquier eurasien devient un pivot géopolitique. Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire en Eurasie. Et quand bien même elle s’efforcerait de recouvrer un tel statut, le centre de gravité en serait alors déplacé, et cet empire pour l’essentiel asiatique serait voué à la faiblesse, entraîné dans des conflits permanents avec ses vassaux agités d’Asie centrale. »

— Zbigniew Brzeziński, Le Grand Échiquier (1997), éd. Fayard, coll. « Pluriel », 2021 (ISBN 9782818501429), p. 74


« Par ailleurs, l’Amérique est trop démocratique chez elle pour se montrer autocratique à l’extérieur. Voilà qui limite l’usage qu’elle peut faire de sa puissance, en particulier de sa capacité d’intimidation militaire. Jamais par le passé, une démocratie libérale ne s’est élevée à une telle suprématie. La course à la puissance n’est pas un objectif susceptible de mobiliser les passions populaires, sauf dans des situations de menace imminente ou lorsque le bien-être intérieur est en cause. Les sacrifices économiques (c’est-à-dire l’augmentation des dépenses militaires) et humains (y compris les victimes au sein de l’armée de métier) que requiert un tel effort sont incompatibles avec les instincts démocratiques. La démocratie exclut toute mobilisation impériale. »

— Zbigniew Brzeziński, Le Grand Échiquier (1997), éd. Fayard, coll. « Pluriel », 2021 (ISBN 9782818501429), p. 63


« Pour l’Amérique, l’enjeu géopolitique principal est l’Eurasie. Depuis cinq siècles, les puissances et les peuples du continent qui rivalisent pour la domination régionale et la suprématie globale ont dominé les relations internationales. Aujourd'hui, c'est une puissance extérieure qui prévaut en Eurasie. Et sa primauté globale dépend étroitement de sa capacité à conserver cette position. »

— Zbigniew Brzeziński, Le Grand Échiquier (1997), éd. Fayard, coll. « Pluriel », 2021 (ISBN 9782818501429), p. 57


« L’Eurasie reste l’échiquier sur lequel se déroule la lutte pour la primauté mondiale. Pour y participer, il est nécessaire de se doter d’une ligne géostratégique, c’est-à-dire de définir une gestion stratégique de ses intérêts géopolitiques. Dans un passé récent, en 1940, deux candidats à la suprématie mondiale, Adolf Hitler et Joseph Staline, se sont entendus (lors de négociations secrètes qui ont eu lieu en novembre de cette année-là) pour exclure l’Amérique de l’Eurasie. Tous deux avaient compris que la pénétration de la puissance américaine en Eurasie mettrait fin à leurs espoirs de domination. Ils partageaient un même postulat : l’Eurasie se situant au centre du monde, quiconque contrôle ce continent, contrôle la planète. »

— Zbigniew Brzeziński, Le Grand Échiquier (1997), éd. Fayard, coll. « Pluriel », 2021 (ISBN 9782818501429), Introduction, p. 24


Bibliographie

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