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Citations

« Satan imite de mieux en mieux le Christ et prétend le dépasser [...].

L’Antéchrist se flatte d’apporter aux hommes la paix et la tolérance que le christianisme leur promet mais ne leur apporte pas. En réalité, ce que la radicalisation de la victimologie contemporaine apporte, c’est un retour très effectif à toutes sortes d’habitudes païennes, l’avortement, l’euthanasie, l’indifférenciation sexuelle, les jeux du cirque à gogo [...].

Ce néo-paganisme situe le bonheur dans l’assouvissement illimité des désirs et, par conséquent dans la suppression de tous les interdits. »

— René Girard, Je vois Satan tomber comme l’éclair (1999), éd. Le Livre de Poche, 2001, p. 234


« Notre société s’accuse perpétuellement de crimes et de fautes dont elle est coupable assurément dans l’absolu mais innocente relativement à tous les autres types de sociétés. Nous n’avons pas cessé, de toute évidence, d’être “ethnocentriques”. Mais nous n’en sommes pas moins, tout aussi évidemment, la moins ethnocentrique de toutes les sociétés. [...]

Notre monde n’a pas inventé la compassion, certes, mais il l’a universalisée. Dans les cultures archaïques, elle s’exerçait exclusivement à l’intérieur de groupes extrêmement restreints. La frontière était toujours marquée par des victimes. »

— René Girard, Je vois Satan tomber comme l’éclair (1999), éd. Le Livre de Poche, 2001, p. 220


« Le souci des victimes est devenu un enjeu paradoxal de rivalités mimétiques, des surenchères concurrentielles.

Il y a les victimes en général mais les plus intéressantes sont toujours celles qui nous permettent de condamner nos voisins. Et ceux-ci nous rendent la pareille. Ils pensent surtout aux victimes dont ils nous tiennent pour responsables. »

— René Girard, Je vois Satan tomber comme l’éclair (1999), éd. Le Livre de Poche, 2001, p. 213-214


« [...] la Résurrection du Christ fait entrer tout ce qui restait depuis toujours dissimulé aux hommes dans la lumière de la vérité. Elle seule révèle jusqu’au bout les choses cachées depuis la fondation du monde, qui ne font qu’un avec le secret de Satan jamais dévoilé depuis l’origine de la culture humaine, le meurtre fondateur et la genèse de la culture humaine. »

— René Girard, Je vois Satan tomber comme l’éclair (1999), éd. Le Livre de Poche, 2001, p. 167


« Un processus de déchristianisation est en cours depuis des siècles dans le monde occidental et ne cesse de s’accélérer. Ce ne sont plus des individus isolés désormais qui abandonnent leurs Églises, ce sont des Églises entières, clergé en tête, qui passent avec armes et bagages dans le camp du “pluralisme”, c’est-à-dire d’un relativisme qui se prétend “plus chrétien” que l’attachement au dogme, parce que plus “gentil”, plus tolérant” envers les religions non chrétiennes. »

— René Girard, Je vois Satan tomber comme l’éclair (1999), éd. Le Livre de Poche, 2001, p. 163-164


« L’humanité, je pense, est fille du religieux. »

— René Girard, Je vois Satan tomber comme l’éclair (1999), éd. Le Livre de Poche, 2001, p. 127


« L’identité s’accomplit dans la haine de l’identique. »

— René Girard, Je vois Satan tomber comme l’éclair (1999), éd. Le Livre de Poche, 2001, p. 42


« “L’auto-suffisance bienheureuse”, le divin, en somme, tend à se réfugier dans les formes d’existence les plus éloignées de la nôtre, finalement dans l’inorganique lui-même, dans la substance impénétrable des matières les plus résistantes, comme la pierre ou le métal. Le désir débouche enfin sur la froideur vide des espaces de la science-fiction, sur ces trous noirs [...] d’une densité si effroyable qu’elle attire à elle toute matière dans un rayon de plus en plus vaste, et de ce fait même, sa puissance d’attraction ne cesse d’augmenter. »

— René Girard, Des choses cachées depuis la fondation du monde (1978), éd. Grasset, 1978 (ISBN 2246005833), p. 437