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« [...] c’est le jour seulement où sa vieillesse aura égalé le nombre des années du roi de Pylos qu’il rejoindra au céleste séjour les astres de sa famille. Cependant, prends cette âme, que le meurtre a séparée de son corps et fais-en une étoile éclatante ; je veux que le divin Jules, du haut de sa nouvelle demeure, garde toujours les yeux fixés sur mon Capitole et sur le forum.
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À peine avait-il prononcé ces mots, que la bienfaisante Vénus s’était déjà transportée au lieu où siégeait le sénat ; invisible pour tous, elle ravit promptement l’âme au corps de son cher César et, sans lui permettre de se dissoudre dans les airs, elle la transporta parmi les astres du ciel. Tandis qu’elle la transportait, elle sentit que cette âme s’imprégnait de lumière et s’embrasait. Elle la laissa alors échapper de son sein. L’âme prend son vol plus haut que la lune ; traînant une chevelure de flamme qui trace dans l’espace un long sillage, c’est une étoile étincelante. »
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« Ô temps insatiable, et toi, envieuse vieillesse, vous détruisez tout, et, tout ce que l’âge a gâté de sa dent, peu à peu vous l’achevez lentement par la mort. »
 
« Ô temps insatiable, et toi, envieuse vieillesse, vous détruisez tout, et, tout ce que l’âge a gâté de sa dent, peu à peu vous l’achevez lentement par la mort. »

Version du 23 septembre 2022 à 18:03

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Citations

« Partout où la puissance romaine s’étend sur la terre soumise, je serai lu par la bouche des hommes, et à travers tous les siècles, grâce à la renommée, si les pressentiments des poètes ont quelque vérité, je vivrai. »

— Ovide, Métamorphoses, trad. Joseph Chamonard, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1993 (ISBN 9782080700971), partie XV, p. 395


« [...] c’est le jour seulement où sa vieillesse aura égalé le nombre des années du roi de Pylos qu’il rejoindra au céleste séjour les astres de sa famille. Cependant, prends cette âme, que le meurtre a séparée de son corps et fais-en une étoile éclatante ; je veux que le divin Jules, du haut de sa nouvelle demeure, garde toujours les yeux fixés sur mon Capitole et sur le forum.

À peine avait-il prononcé ces mots, que la bienfaisante Vénus s’était déjà transportée au lieu où siégeait le sénat ; invisible pour tous, elle ravit promptement l’âme au corps de son cher César et, sans lui permettre de se dissoudre dans les airs, elle la transporta parmi les astres du ciel. Tandis qu’elle la transportait, elle sentit que cette âme s’imprégnait de lumière et s’embrasait. Elle la laissa alors échapper de son sein. L’âme prend son vol plus haut que la lune ; traînant une chevelure de flamme qui trace dans l’espace un long sillage, c’est une étoile étincelante. »

— Ovide, Métamorphoses, trad. Joseph Chamonard, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1993 (ISBN 9782080700971), partie XV, p. 393-394


« Ô temps insatiable, et toi, envieuse vieillesse, vous détruisez tout, et, tout ce que l’âge a gâté de sa dent, peu à peu vous l’achevez lentement par la mort. »

— Ovide, Métamorphoses, trad. Joseph Chamonard, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1993 (ISBN 9782080700971), partie XV, p. 377


« Et puisque je suis emporté en pleine mer et que j’ai livré toutes mes voiles aux vents qui les gonflent, je vous dirai que, dans l’univers entier, il n’est rien qui dure. Tout s’écoule, et les êtres ne revêtent qu’une forme fugitive. Le temps lui-même passe d’un mouvement ininterrompu, tout comme un fleuve. »

— Ovide, Métamorphoses, trad. Joseph Chamonard, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1993 (ISBN 9782080700971), partie XV, p. 376


« Le souffle de la vie est vagabond : il vient de là ici, d’ici va là, et se fixe dans les corps à son gré ; de celui des bêtes, il passe dans celui des hommes, et le souffle qui nous anima passe dans les bêtes, sans jamais rien perdre de sa vitalité. »

— Ovide, Métamorphoses, trad. Joseph Chamonard, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1993 (ISBN 9782080700971), partie XV, p. 375-376


« Orphée, le chantre du Rhodope, la reçoit sous cette condition, qu’il ne tournera pas ses regards en arrière jusqu’à ce qu’il soit sorti des vallées de l’Averne ; sinon, cette faveur sera rendue vaine. Ils s’acheminent, à travers un silence que ne trouble nulle voix, par les pentes d’un sentier abrupt, obscur, noyé dans un épais brouillard. Ils n’étaient plus éloignés, la limite franchie, de fouler la surface de la terre ; Orphée, tremblant qu’Eurydice ne disparût et avide de la contempler, tourna, entraîné par l’amour, les yeux vers elle ; aussitôt elle recula, et la malheureuse, tendant les bras, s’efforçant d’être retenue par lui, de le retenir, ne saisit que l’air inconsistant. »

— Ovide, Métamorphoses, trad. Joseph Chamonard, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1993 (ISBN 9782080700971), partie X, p. 254


« Déposant le sceptre qui charge sa main, le père et le maître des dieux [Jupiter], celui dont la dextre est armée de la foudre aux trois pointes, qui d’un signe de la tête ébranle le monde, revêt l’aspect d’un taureau et, mêlé au troupeau, mugit et, dans l’herbe tendre, promène sa beauté. Sa robe est, en effet, de la couleur de la neige qu’aucun pied dur n’a encore foulée et que l’Auster pluvieux n’a pas amollie. Sur son cou, font saillie les muscles ; son fanon pend jusqu’aux épaules ; ses cornes sont petites, il est vrai, mais telles qu’on les pourrait prétendre faites de mains d’homme, et plus diaphanes qu’une gemme d’eau pure. Rien de menaçant sur son front, de terrifiant dans son regard : tous ses traits respirent la paix. La fille d’Agénor [Europe] l’admire d’être si beau, de ne donner aucun signe d’humeur menaçante et combative ; mais malgré cette douceur, elle n’osa pas d’abord le toucher. Bientôt, elle s’approche et tend des fleurs au mufle blanc. Le dieu amoureux est tout joyeux et, en attendant la volupté qu’il espère, il couvre ses mains de baisers. Il a peine maintenant, il a peine à différer le reste. Et tantôt il folâtre et bondit dans l’herbe verte, tantôt il couche son flanc de neige sur le sable fauve ; et peu à peu, toute crainte disparue, il offre, tantôt son poitrail aux caresses de la main virginale, tantôt ses cornes aux chaînes de guirlandes de fleurs fraîches. La vierge, fille de roi, osa même, sans savoir sur quel dos elle se posait, s’asseoir sur l’échine du taureau. Alors le dieu, quittant insensiblement la terre et le rivage sec, effleure perfidement des pieds l’eau du bord, puis de là avance plus loin et emporte sa proie en pleine mer. Prise de peur, la jeune fille regarde derrière elle le rivage qu’elle quitte ; de sa main droite, elle se tient à une corne, de l’autre elle s’appuie sur la croupe ; la brise fait onduler ses vêtements frissonnants. »

— Ovide, Métamorphoses, trad. Joseph Chamonard, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1993 (ISBN 9782080700971), partie II, p. 88


Bibliographie

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