Différences entre les versions de « Michel Houellebecq »

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=== [[Modernity]] ===
 
  
 
« Le dôme de l'Institut avait une vraie grâce, dut-il convenir un peu malgré lui. Évidemment, donner une forme arrondie à un bâtiment ne pouvait se justifier en aucune manière ; sur le plan rationnel, c'était simplement de la place perdue. '''La modernité était peut-être une erreur, se dit Jed pour la première fois de sa vie'''. Question purement rhétorique, d'ailleurs : la modernité était terminée en Europe occidentale depuis pas mal de temps déjà. »
 
« Le dôme de l'Institut avait une vraie grâce, dut-il convenir un peu malgré lui. Évidemment, donner une forme arrondie à un bâtiment ne pouvait se justifier en aucune manière ; sur le plan rationnel, c'était simplement de la place perdue. '''La modernité était peut-être une erreur, se dit Jed pour la première fois de sa vie'''. Question purement rhétorique, d'ailleurs : la modernité était terminée en Europe occidentale depuis pas mal de temps déjà. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], ''La Carte et le Territoire''
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], ''La Carte et le Territoire'' (2010), éd. Flammarion, 2010 (ISBN 9782081246331), p. 348
  
« L'islam ne pouvait naître que dans un désert stupide, au milieu de bédouins crasseux qui n'avaient rien d'autre à faire - pardonnez-moi - que d'enculer leurs chameaux. »
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« Qu'est-ce qui définit un homme ? Quelle est la question que l'on pose en premier à un homme, lorsqu'on souhaite s'informer de son état ? Dans certaines sociétés, on lui demande d'abord s'il est marié, s'il a des enfants ; dans nos sociétés, on s'interroge en premier lieu sur sa profession. '''C'est sa place dans le processus de production, et pas son statut de reproducteur, qui définit avant tout l'homme occidental.''' »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], ''Plateforme''
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], ''La Carte et le Territoire'' (2010), éd. Flammarion, 2010 (ISBN 9782081246331), p. 158
  
"I had a kind of revelation in the Sinai desert, where Moses received the Ten Commandments. Suddenly I experienced a total rejection of monotheism. In this very rocky, inspiring land, I said to myself that the idea of believing in only one God was cretinous. I could not think of another word. And the stupidest religion of all is Islam. When one reads the Koran one is devastated, devastated. At least the Bible is very beautiful because the Jews have a sacred literary talent which can excuse a lot of things."
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« '''Le retour du fait religieux est un mouvement mondial, une lame de fond. [...] L'athéisme est trop triste. Le besoin de sens revient.''' [...] Je pense que nous assistons en ce moment à la fin d'un mouvement historique qui a débuté il y a très longtemps, à la fin du Moyen Age. [...] La seule théorie authentiquement perdante en ce moment, c'est l'idéologie débutée avec le protestantisme, atteignant son apogée au siècle des Lumières et aboutissant à la Révolution, fondée sur l'autonomie de l'homme et le pouvoir de sa raison. »
*[http://en.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], september 2001
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], entretien avec Jean-Marie van der Plaetsen, ''Le Figaro Magazine'', 6 janvier 2015
  
"I know that Islam - by far the most stupid, false and obfuscating of all religions - currently seems to be gaining ground, but it's a transitory and superficial phenomenon: in the long term, Islam is even more doomed than Christianity."
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« '''Le 14 décembre 1967, l'Assemblée nationale adopta en première lecture la loi Neuwirth sur la légalisation de la contraception ; quoique non encore remboursée par la Sécurité sociale, la pilule était désormais en vente libre dans les pharmacies. C'est à partir de ce moment que de larges couches de la population eurent accès à la ''libération sexuelle'', auparavant réservée aux cadres supérieurs, professions libérales et artistes — ainsi qu'à certains patrons de PME. Il est piquant de constater que cette ''libération sexuelle'' a parfois été présentée sous la forme d'un rêve communautaire, alors qu'il s'agissait en réalité d'un nouveau palier dans la montée historique de l'individualisme. Comme l'indique le beau mot de "ménage", le couple et la famille représentaient le dernier îlot de communisme primitif au sein de la société libérale. La libération sexuelle eut pour effet la destruction de ces communautés intermédiaires, les dernières à séparer l'individu du marché. Ce processus de destruction se poursuit de nos jours.''' »
*[http://en.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], ''Les Particules élémentaires''
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], ''Les Particules élémentaires'' (1998), éd. Flammarion, coll. J'ai Lu, p. 116
 
 
« La lecture du Coran est une chose dégoûtante. Dès que l’islam naît, il se signale par sa volonté de soumettre le monde. Sa nature, c’est de soumettre. C’est une religion belliqueuse, intolérante, qui rend les gens malheureux. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], dans une interview au ''Figaro Magazine'', 25 août 2001
 
 
 
=== [[France]] ===
 
 
 
« Qui a bien pu accréditer cette idée que la France était le pays de la gaudriole et du libertinage ? La France était un pays sinistre, entièrement sinistre et administratif. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], ''Plateforme''
 
 
 
=== [[Race]] ===
 
 
 
« Mon humanisme supposé reposait en réalité sur des bases bien minces : une vague saillie sur les buralistes, une allusion aux cadavres de nègres rejetés sur les côtes espagnoles avaient suffi à me valoir une réputation d'homme de gauche et de défenseur des droits de l'homme. Homme de gauche, moi? J'avais occasionnellement pu introduire dans mes sketches quelques altermondialistes, vaguement jeunes, sans leur donner de rôle immédiatement antipathique ; j'avais occasionnellement pu céder à une certaine démagogie ; j'étais, je le répète, un bon professionnel. Par ailleurs j'avais une tête d'arabe, ce qui facilite ; '''le seul contenu résiduel de la gauche en ces années c'était l'antiracisme, ou plus exactement le racisme antiblancs'''. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], ''La possibilité d'une île''
 
 
 
« Tu connais le journal où je travaille : ce que nous essayons de créer c'est une humanité factice, frivole, qui ne sera plus jamais accessible au sérieux ni à l'humour, qui vivra jusqu'à sa mort dans une quête de plus en plus désespérée du fun et du sexe ; une génération de kids définitifs. Nous allons y parvenir, bien sûr ; et, dans ce monde-là, tu n'auras plus ta place. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], ''La possibilité d'une île''
 
 
 
=== [[Perversion]] ===
 
 
 
[Après avoir] « épuisé les jouissances sexuelles, il était normal que les individus, libérés des contraintes morales ordinaires, se tournent vers les jouissances plus larges de la cruauté. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], ''Les Particules élémentaires''
 
 
 
=== [[Culture]] ===
 
  
 
<poem>« '''Nous voulons retourner dans l'ancienne demeure'''
 
<poem>« '''Nous voulons retourner dans l'ancienne demeure'''
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Quelque chose qui dépasse et contienne l'existence ;
 
Quelque chose qui dépasse et contienne l'existence ;
 
Nous ne pouvons plus vivre loin de l'éternité. »</poem>
 
Nous ne pouvons plus vivre loin de l'éternité. »</poem>
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], ''La Poursuite du Bonheur'', « La Différence », 1991
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], ''La poursuite du bonheur'' (1991), éd. Flammarion, 1997, p. 75
 
 
== Videos ==
 
=== [[Alexis de Tocqueville]] ===
 
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=== Interviews ===
 
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== External links ==
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« Que l'histoire politique puisse jouer un rôle dans ma propre vie continuait à me déconcerter, et à me répugner un peu. Je me rendais bien compte pourtant, et depuis des années, que l'écart croissant, devenu abyssal, entre la population et ceux qui parlaient en son nom, politiciens et journalistes, devait nécessairement conduire à quelque chose de chaotique, de violent et d'imprévisible. '''La France, comme les autres pays d'Europe occidentale, se dirigeait depuis longtemps vers la guerre civile, c'était une évidence ; mais jusqu'à ces derniers jours j'étais encore persuadé que les Français dans leur immense majorité restaient résignés et apathiques''' - sans doute parce que j'étais moi-même passablement résigné et apathique. Je m'étais trompé. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], ''Soumission'' (2015), éd. Flammarion, 2015, p. 116
  
*[http://www.houellebecq.info Site officiel]
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« '''La littérature ne sert à rien. Si elle servait à quelque chose, la racaille gauchiste qui a monopolisé le débat intellectuel tout au long du XXe siècle n’aurait même pas pu exister.''' Ce siècle, bienheureusement, vient de s’achever ; c’est le moment de revenir une dernière fois (on peut du moins l’espérer) sur les méfaits des "intellectuels de gauche", et le mieux est sans doute d’évoquer ''Les Possédés'', publié en 1872, où leur idéologie est déjà intégralement exposée, où ses méfaits et ses crimes sont déjà clairement annoncés à travers la scène du meurtre de Chatov. Or, en quoi les intuitions de Dostoïevski ont-elles influencé le mouvement historique ? Absolument en rien. Marxistes, existentialistes, anarchistes et gauchistes de toutes espèces ont pu prospérer et infecter le monde connu exactement comme si Dostoïevski n’avait jamais écrit une ligne. Ont-ils au moins apporté une idée, une pensée neuve par rapport à leurs prédécesseurs du roman ? Pas la moindre. Siècle nul, qui n’a rien inventé. Avec cela, pompeux à l’extrême. Aimant à poser avec gravité les questions les plus sottes du genre : "Peut-on écrire de la poésie après Auschwitz ?" ; continuant jusqu’à son dernier souffle à se projeter dans des "horizons indépassables" (après le marxisme, le marché), alors que Comte, bien avant Popper, soulignait déjà non seulement la stupidité des historicismes, mais leur immoralité foncière. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Houellebecq Michel Houellebecq], « Sortir du XXe siècle », ''La Nouvelle Revue française'', numéro 561, avril 2002
  
== Works ==
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== Source ==
  
 
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Version du 23 octobre 2016 à 14:08

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« Le dôme de l'Institut avait une vraie grâce, dut-il convenir un peu malgré lui. Évidemment, donner une forme arrondie à un bâtiment ne pouvait se justifier en aucune manière ; sur le plan rationnel, c'était simplement de la place perdue. La modernité était peut-être une erreur, se dit Jed pour la première fois de sa vie. Question purement rhétorique, d'ailleurs : la modernité était terminée en Europe occidentale depuis pas mal de temps déjà. »

  • Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire (2010), éd. Flammarion, 2010 (ISBN 9782081246331), p. 348

« Qu'est-ce qui définit un homme ? Quelle est la question que l'on pose en premier à un homme, lorsqu'on souhaite s'informer de son état ? Dans certaines sociétés, on lui demande d'abord s'il est marié, s'il a des enfants ; dans nos sociétés, on s'interroge en premier lieu sur sa profession. C'est sa place dans le processus de production, et pas son statut de reproducteur, qui définit avant tout l'homme occidental. »

  • Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire (2010), éd. Flammarion, 2010 (ISBN 9782081246331), p. 158

« Le retour du fait religieux est un mouvement mondial, une lame de fond. [...] L'athéisme est trop triste. Le besoin de sens revient. [...] Je pense que nous assistons en ce moment à la fin d'un mouvement historique qui a débuté il y a très longtemps, à la fin du Moyen Age. [...] La seule théorie authentiquement perdante en ce moment, c'est l'idéologie débutée avec le protestantisme, atteignant son apogée au siècle des Lumières et aboutissant à la Révolution, fondée sur l'autonomie de l'homme et le pouvoir de sa raison. »

  • Michel Houellebecq, entretien avec Jean-Marie van der Plaetsen, Le Figaro Magazine, 6 janvier 2015

« Le 14 décembre 1967, l'Assemblée nationale adopta en première lecture la loi Neuwirth sur la légalisation de la contraception ; quoique non encore remboursée par la Sécurité sociale, la pilule était désormais en vente libre dans les pharmacies. C'est à partir de ce moment que de larges couches de la population eurent accès à la libération sexuelle, auparavant réservée aux cadres supérieurs, professions libérales et artistes — ainsi qu'à certains patrons de PME. Il est piquant de constater que cette libération sexuelle a parfois été présentée sous la forme d'un rêve communautaire, alors qu'il s'agissait en réalité d'un nouveau palier dans la montée historique de l'individualisme. Comme l'indique le beau mot de "ménage", le couple et la famille représentaient le dernier îlot de communisme primitif au sein de la société libérale. La libération sexuelle eut pour effet la destruction de ces communautés intermédiaires, les dernières à séparer l'individu du marché. Ce processus de destruction se poursuit de nos jours. »

  • Michel Houellebecq, Les Particules élémentaires (1998), éd. Flammarion, coll. J'ai Lu, p. 116

« Nous voulons retourner dans l'ancienne demeure
Où nos pères ont vécu sous l'aile d'un archange,
Nous voulons retrouver cette morale étrange
Qui sanctifiait la vie jusqu'à la dernière heure.

Comme un enlacement de douces dépendances
Quelque chose qui dépasse et contienne l'existence ;
Nous ne pouvons plus vivre loin de l'éternité. »

« Que l'histoire politique puisse jouer un rôle dans ma propre vie continuait à me déconcerter, et à me répugner un peu. Je me rendais bien compte pourtant, et depuis des années, que l'écart croissant, devenu abyssal, entre la population et ceux qui parlaient en son nom, politiciens et journalistes, devait nécessairement conduire à quelque chose de chaotique, de violent et d'imprévisible. La France, comme les autres pays d'Europe occidentale, se dirigeait depuis longtemps vers la guerre civile, c'était une évidence ; mais jusqu'à ces derniers jours j'étais encore persuadé que les Français dans leur immense majorité restaient résignés et apathiques - sans doute parce que j'étais moi-même passablement résigné et apathique. Je m'étais trompé. »

« La littérature ne sert à rien. Si elle servait à quelque chose, la racaille gauchiste qui a monopolisé le débat intellectuel tout au long du XXe siècle n’aurait même pas pu exister. Ce siècle, bienheureusement, vient de s’achever ; c’est le moment de revenir une dernière fois (on peut du moins l’espérer) sur les méfaits des "intellectuels de gauche", et le mieux est sans doute d’évoquer Les Possédés, publié en 1872, où leur idéologie est déjà intégralement exposée, où ses méfaits et ses crimes sont déjà clairement annoncés à travers la scène du meurtre de Chatov. Or, en quoi les intuitions de Dostoïevski ont-elles influencé le mouvement historique ? Absolument en rien. Marxistes, existentialistes, anarchistes et gauchistes de toutes espèces ont pu prospérer et infecter le monde connu exactement comme si Dostoïevski n’avait jamais écrit une ligne. Ont-ils au moins apporté une idée, une pensée neuve par rapport à leurs prédécesseurs du roman ? Pas la moindre. Siècle nul, qui n’a rien inventé. Avec cela, pompeux à l’extrême. Aimant à poser avec gravité les questions les plus sottes du genre : "Peut-on écrire de la poésie après Auschwitz ?" ; continuant jusqu’à son dernier souffle à se projeter dans des "horizons indépassables" (après le marxisme, le marché), alors que Comte, bien avant Popper, soulignait déjà non seulement la stupidité des historicismes, mais leur immoralité foncière. »

  • Michel Houellebecq, « Sortir du XXe siècle », La Nouvelle Revue française, numéro 561, avril 2002

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