Différences entre les versions de « John Maynard Keynes »

 
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« On dit que [[Vladimir Ilitch Lénine|Lénine]] a déclaré que le meilleur moyen de détruire le capitalisme était de corrompre la circulation. '''Par des procédés constants d’inflation, les Gouvernements peuvent confisquer d’une façon secrète et inaperçue une part notable de la richesse de leurs nationaux.''' Par cette méthode, ils ne font pas que confisquer : ils confisquent arbitrairement et tandis que le système appauvrit beaucoup de gens, en fait il en enrichit quelques-uns. Le spectacle de ces enrichissements ne porte pas seulement atteinte à sa sécurité publique, mais aussi à la confiance que l’on avait dans la justice de la répartition actuelle des richesses. Ceux à qui ce système profite, au-delà de leurs mérites ou même de leur attente et de leurs désirs deviennent des “profiteurs”, qui sont l’objet de la haine de la bourgeoisie que l’inflation a appauvrie autant que le prolétariat. La méthode se poursuivant, la valeur réelle de la monnaie variant de mis en mois, les rapports constants de débiteurs à créanciers, qui constituent le premier fondement du capitalisme, sont troublés au point de perdre toute signification. Et les procédés d’enrichissement deviennent un jeu de hasard, une loterie.
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Lénine avait certainement raison. Il n’y a pas de moyen plus subtil et plus sûr de bouleverser la base actuelle de la Société que de corrompre la circulation monétaire. Le procédé range toutes les forces cachées des lois économiques du côté de la destruction, et cela d’une façon que pas un homme sur un million ne peut prévoir. »
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Citations

« On dit que Lénine a déclaré que le meilleur moyen de détruire le capitalisme était de corrompre la circulation. Par des procédés constants d’inflation, les Gouvernements peuvent confisquer d’une façon secrète et inaperçue une part notable de la richesse de leurs nationaux. Par cette méthode, ils ne font pas que confisquer : ils confisquent arbitrairement et tandis que le système appauvrit beaucoup de gens, en fait il en enrichit quelques-uns. Le spectacle de ces enrichissements ne porte pas seulement atteinte à sa sécurité publique, mais aussi à la confiance que l’on avait dans la justice de la répartition actuelle des richesses. Ceux à qui ce système profite, au-delà de leurs mérites ou même de leur attente et de leurs désirs deviennent des “profiteurs”, qui sont l’objet de la haine de la bourgeoisie que l’inflation a appauvrie autant que le prolétariat. La méthode se poursuivant, la valeur réelle de la monnaie variant de mis en mois, les rapports constants de débiteurs à créanciers, qui constituent le premier fondement du capitalisme, sont troublés au point de perdre toute signification. Et les procédés d’enrichissement deviennent un jeu de hasard, une loterie.

Lénine avait certainement raison. Il n’y a pas de moyen plus subtil et plus sûr de bouleverser la base actuelle de la Société que de corrompre la circulation monétaire. Le procédé range toutes les forces cachées des lois économiques du côté de la destruction, et cela d’une façon que pas un homme sur un million ne peut prévoir. »

— John Maynard Keynes, Les Conséquences économiques de la paix (1919), trad. Paul Frank, éd. Éditions de la Nouvelle Revue française, 1920, p. 


Citations sur John Maynard Keynes

« Aussi n’est-ce pas surestimer l’entreprise keynésienne que d’y voir une véritable mutation de la pensée politique dans tous les États qui échappent encore à l’emprise totalitaire. En donnant indûment aux gouvernements le sentiment que, par l’investissement, ils avaient le moyen de procurer l’expansion désirée et de bannir le chômage honni, la doctrine du plein-emploi a ouvert toutes grandes les vannes de l’inflation et du chômage. Elle est en train de détruire sous nos yeux ce qui subsiste de la civilisation de l’Occident. »

Jacques Rueff, Les Œuvres Complètes de Jacques Rueff, éd. Plon, 1979 (ISBN 9782012790612), t. III : « Politique économique », p. 161-178