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Version du 23 janvier 2024 à 18:10

James C. Scott.jpg

Citations

« Un jour, vous serez appelés à enfreindre une grosse loi au nom de la justice et de la rationalité. Tout en dépendra. Vous devrez être prêts. Comment vous préparerez-vous à ce jour où votre choix sera vraiment important ? Il faut “garder la forme” pour être prêts quand le grand jour arrivera. Ce dont vous avez besoin, c’est d’une “callisthénie anarchiste”. Chaque jour, si possible, enfreignez une loi ou un règlement mineur qui n’a aucun sens, ne serait-ce qu’en traversant la rue hors du passage piéton. Servez-vous de votre tête pour juger si une loi est juste ou raisonnable. De cette façon, vous resterez en forme ; et quand le grand jour viendra, vous serez prêts. »

— James C. Scott, Petit éloge de l’anarchisme (2012), trad. Patrick Cadorette et Miriam Heap-Lalonde, éd. Lux Éditeur, 2019 (ISBN 9782895963004), p. 36


« Il existe tout un domaine que je nomme “infrapolitique” parce qu’il se situe hors de l’éventail visible de ce que l’on considère habituellement comme de l’activité politique. L’État a de tout temps contrecarré l’organisation des classes subordonnées, sans parler des épisodes de contestation publique. Pour les groupes subalternes, ce type d’activité politique est dangereux. Ceux-ci ont en grande partie compris, comme les guérillas, que la divisibilité, les petits nombres et la dispersion les aident à échapper aux représailles.

Par infrapolitique, j’entends les actes tels que le ralentissement délibéré, le braconnage, le chapardage, la dissimulation, le sabotage, la désertion, l’absentéisme, l’occupation illégale et la fuite. Pourquoi risquer d’être fusillé après une mutinerie ratée quand la désertion fait tout aussi bien l’affaire ? À quoi bon risquer l’invasion ouverte d’une terre lorsque l’occupation illégale procure de facto la terre et les droits ? Pourquoi ouvertement lutter pour l’accès à la forêt et pour le droit au produit de la pêche et de la chasse quand le braconnage permet d’atteindre les mêmes buts en douce ? Dans plusieurs cas, ces moyens autonomes d’améliorer sa condition matérielle se multiplient et sont soutenus par des convictions fortes, profondément ancrées dans la collectivité, à l’égard de la conscription, des guerres injustes et du droit à la terre et à la nature, convictions qui ne peuvent être exprimées ouvertement en toute sûreté. Pourtant, la somme de milliers, et même de millions, de petits actes peut entraîner des effets majeurs sur la guerre, le droit à la terre, les impôts et les rapports de propriété. »

— James C. Scott, Petit éloge de l’anarchisme (2012), trad. Patrick Cadorette et Miriam Heap-Lalonde, éd. Lux Éditeur, 2019 (ISBN 9782895963004), p. 20-21


— James C. Scott, Zomia ou l’Art de ne pas être gouverné (2009), trad. Nicolas Guilhot, Frédéric Joly et Olivier Ruchet, éd. Seuil, 2013 (ISBN 9782757878231), p. 


— James C. Scott, La Domination et les arts de la résistance (1990), trad. Olivier Ruchet, éd. Éditions Amsterdam, 2019 (ISBN 9782354802011), p.