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Citations

« [...] encore que la nature en nous faisant croître par certains progrès, nous fasse espérer enfin la perfection, et qu’elle semble n’ajouter tant de traits nouveaux à l’ouvrage qu’elle a commencé que pour y mettre en son temps la dernière main, néanmoins nous ne sommes jamais tout à fait formés. Il y a toujours quelque chose en nous que l’âge ne mûrit point ; et c’est pourquoi les faiblesses et les sentiments de l’enfance s’étendent toujours bien avant, si l’on n’y prend garde, dans toute la suite de la vie. »

— Jacques-Bénigne Bossuet, « Sermon pour le mardi de la IIe semaine de Carême — Sur l’Honneur » (1666), dans Œuvres complètes de Bossuet, éd. Louis Vivès, 1862-1875, t. IX, p. 137


« Le plus grand déréglement de l’esprit, c’est de croire les choses, parce qu’on veut qu’elles soient, et non parce qu’on a vu qu’elles sont en effet. »

— Jacques-Bénigne Bossuet, « Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même » (posthume, 1741), dans Œuvres complètes de Bossuet, éd. Louis Vivès, 1862-1875, t. XXIII, p. 69


« L’Angleterre, ah ! la perfide Angleterre, que le rempart de ses mers rendait inaccessible aux Romains, la foi du Sauveur y est abordée : Britannorum inaccessa Romanis loca, Christo vero subdita. »

— Jacques-Bénigne Bossuet, « Premier Sermon pour la Fête de la Circoncision » (1653), dans Œuvres complètes de Bossuet, éd. Louis Vivès, 1862-1875, t. VIII, p. 318


« C’était le plus grand de tous les crimes, crime jusqu’alors inouï, c’est-à-dire le déicide, qui aussi a donné lieu à une vengeance dont le monde n’avait vu encore aucun exemple. [...]

Voilà l’histoire des juifs. Ils ont persécuté leur Messie, et en sa personne et en celle des siens : ils ont remué tout l’univers contre ses disciples, et ne les ont laissés en repos dans aucune ville : ils ont armé les Romains et les empereurs contre l’Église naissante : ils ont lapidé saint Étienne, tué les deux Jacques, que leur sainteté rendait vénérable même parmi eux ; immolé saint Pierre et saint Paul par l’épée et par les mains des Gentils. Il faut qu’ils périssent. Tant de sang mêlé à celui des prophètes qu’ils ont massacrés, crie vengeance devant Dieux [...].

Jérusalem, cité bienheureuse que le Seigneur avait choisie, tant qu’elle demeura dans l’alliance et dans la foi des promesses, fut la figure de l’Église, et la figure du ciel où Dieu se fait voir à ses enfants. [...] mais Jérusalem réprouvée, et ingrate envers son Sauveur, devait être l’image de l’enfer : ses perfides citoyens devaient représenter les damnés ; et le jugement terrible que Jésus Christ devait exercer sur eux était la figure de celui qu’il exercera sur tout l’univers, lorsqu’il viendra à la fin des siècles, en sa majesté, juger les vivants et les morts. »

— Jacques-Bénigne Bossuet, « Discours sur l’Histoire universelle » (1681), dans Œuvres complètes de Bossuet, éd. Louis Vivès, 1862-1875, vol. I, p. 486-489


« Quand une fois on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l’appât de la liberté, elle suit en aveugle, pourvu qu’elle en entende seulement le nom. »

— Jacques-Bénigne Bossuet, « Oraison funèbre de Henriette-Marie de France » (1670), dans Œuvres complètes de Bossuet, éd. Louis Vivès, 1862-1875, t. XII, p. 435


« Mais Dieu se rit des prières qu’on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s’oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je ? quand on l’approuve et qu’on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance. »

— À propos de Philippe Melancton (Melanchthon), embarrassé en 1531 par la guerre qui s’annonce, suite à la publication de la Confession d’Augsbourg qu’il a rédigé

— Jacques-Bénigne Bossuet, « Histoire des variations des églises protestantes » (1688), dans Œuvres complètes de Bossuet, éd. Louis Vivès, 1862-1875, t. XIV, p. 145


« Mes Frères, cet objet lugubre d’un chrétien captif dans les prisons des mahométans, me jette dans une profonde considération des grands et épouvantables progrès de cette religion monstrueuse. O Dieu, que le genre humain est crédule aux imposture de Satan ! O que l’esprit de séduction et d’erreur a d’ascendant sur notre raison ! Que nous portons en nous-mêmes, au fond de nos cœurs, une étrange opposition à la vérité, dans nos aveuglements, dans nos ignorances, dans nos préoccupations opiniâtres. Voyez comme l’ennemi du genre humain n’a rien oublié pour nous perdre, et pour nous faire embrasser des erreurs damnables. Avant la venue du Sauveur, il se faisait adorer par toute la terre sous les noms de ces fameuses idoles devant lesquelles tremblaient tous les peuples ; il travaillait de toute sa force à étouffer le nom du vrai Dieu. Jésus-Christ et ses martyrs l’ont fait retentir si haut depuis le levant jusqu’au couchant, qu’il n’y a plus moyen de l’éteindre ni de l’obscurcir. Les peuples qui ne le connaissaient pas, y sont attirés en foule par la croix de Jésus-Christ ; et voici que cet ancien imposteur, qui dès l’origine du monde est en possession de tromper les hommes, ne pouvant plus abolir le saint nom de Dieu, frémissant contre Jésus-Christ qui l’a fait connaître à tout l’univers, tourne toute sa furie contre lui et contre son Evangile : et trouvant encore le nom de Jésus trop bien établi dans le monde par tant de martyrs et tant de miracles, il lui déclare la guerre en faisant semblant de le révérer, et il inspire à Mahomet, en l’appelant un prophète, de faire passer sa doctrine pour une imposture ; et cette religion monstrueuse, qui se dément elle-même, a pour toute raison son ignorance, pour toute persuasion sa violence et sa tyrannie, pour tout miracle ses armes, armes redoutables et victorieuses, qui font trembler tout le monde, et rétablissent par force l’empire de Satan dans tout l’univers. »

— Jacques-Bénigne Bossuet, « Panégyrique de Saint Pierre Nolasque » (1665), dans Œuvres complètes de Bossuet, éd. Louis Vivès, 1862-1875, t. XII, p. 94-95
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Bibliographie

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