Différences entre les versions de « Jacques-Bénigne Bossuet »

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« C’était le plus grand de tous les crimes : crime jusqu’alors inouï, c’est-à-dire le déicide, qui aussi a donné lieu à une vengeance dont le monde n’avait vu encore aucun exemple... Les ruines de Jérusalem encore toutes fumantes du feu de la colère divine [...]. Ô redoutable fureur de Dieu, qui anéantis tout ce que tu frappes ! [...] Ce n’était pas seulement les habitants de Jérusalem, c’était tous les juifs que vous vouliez châtier (au moment où l’empereur Titus a mis le siège devant la ville, les juifs s’y trouvaient en foule pour célébrer la Pâque). [...] Cependant l’endurcissement des juifs, voulu par Dieu, les fit tellement opiniâtres, qu’après tant de désastres il fallut encore prendre leur ville de force [...]. Il fallait à la justice divine un nombre infini de victimes ; elle voulait voir onze cent mille hommes couchés sur la place [...] et après cela encore, poursuivant les restes de cette nation déloyale, il les a dispersés par toute la terre. »
  
« '''Quand une fois on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l'appât de la liberté, elle suit en aveugle, pourvu qu'elle en entende seulement le nom.''' »
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« '''Quand une fois on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l’appât de la liberté, elle suit en aveugle, pourvu qu’elle en entende seulement le nom.''' »
 
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« '''Mais Dieu se rit des prières qu'on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s'oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je ? quand on l'approuve et qu'on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance. »
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« '''Mais Dieu se rit des prières qu’on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s’oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je ? quand on l'approuve et qu'on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance. »
  
— À propos de Philippe Melancton (Melanchthon), embarrassé en 1531 par la guerre qui s'annonce, suite à la publication de la Confession d'Augsbourg qu'il a rédigé
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— À propos de Philippe Melancton (Melanchthon), embarrassé en 1531 par la guerre qui s’annonce, suite à la publication de la Confession d’Augsbourg qu’il a rédigé
 
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« '''Mes Frères, cet objet lugubre d'un chrétien captif dans les prisons des mahométans, me jette dans une profonde considération des grands et épouvantables progrès de cette religion monstrueuse'''. O Dieu, que le genre humain est crédule aux imposture de Satan ! O que l'esprit de séduction et d'erreur a d'ascendant sur notre raison ! Que nous portons en nous-mêmes, au fond de nos cœurs, une étrange opposition à la vérité, dans nos aveuglements, dans nos ignorances, dans nos préoccupations opiniâtres. Voyez comme l'ennemi du genre humain n'a rien oublié pour nous perdre, et pour nous faire embrasser des erreurs damnables. Avant la venue du Sauveur, il se faisait adorer par toute la terre sous les noms de ces fameuses idoles devant lesquelles tremblaient tous les peuples ; il travaillait de toute sa force à étouffer le nom du vrai Dieu. Jésus-Christ et ses martyrs l'ont fait retentir si haut depuis le levant jusqu'au couchant, qu'il n'y a plus moyen de l'éteindre ni de l'obscurcir. Les peuples qui ne le connaissaient pas, y sont attirés en foule par la croix de Jésus-Christ ; et voici que cet ancien imposteur, qui dès l'origine du monde est en possession de tromper les hommes, ne pouvant plus abolir le saint nom de Dieu, frémissant contre Jésus-Christ qui l'a fait connaître à tout l'univers, tourne toute sa furie contre lui et contre son Evangile : et trouvant encore le nom de Jésus trop bien établi dans le monde par tant de martyrs et tant de miracles, il lui déclare la guerre en faisant semblant de le révérer, et il inspire à Mahomet, en l'appelant un prophète, de faire passer sa doctrine pour une imposture ; '''et cette religion monstrueuse, qui se dément elle-même, a pour toute raison son ignorance, pour toute persuasion sa violence et sa tyrannie, pour tout miracle ses armes, armes redoutables et victorieuses, qui font trembler tout le monde, et rétablissent par force l'empire de Satan dans tout l'univers'''. »
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« '''Mes Frères, cet objet lugubre d’un chrétien captif dans les prisons des mahométans, me jette dans une profonde considération des grands et épouvantables progrès de cette religion monstrueuse'''. O Dieu, que le genre humain est crédule aux imposture de Satan ! O que l’esprit de séduction et d’erreur a d’ascendant sur notre raison ! Que nous portons en nous-mêmes, au fond de nos cœurs, une étrange opposition à la vérité, dans nos aveuglements, dans nos ignorances, dans nos préoccupations opiniâtres. Voyez comme l’ennemi du genre humain n’a rien oublié pour nous perdre, et pour nous faire embrasser des erreurs damnables. Avant la venue du Sauveur, il se faisait adorer par toute la terre sous les noms de ces fameuses idoles devant lesquelles tremblaient tous les peuples ; il travaillait de toute sa force à étouffer le nom du vrai Dieu. Jésus-Christ et ses martyrs l’ont fait retentir si haut depuis le levant jusqu’au couchant, qu’il n’y a plus moyen de l’éteindre ni de l’obscurcir. Les peuples qui ne le connaissaient pas, y sont attirés en foule par la croix de Jésus-Christ ; et voici que cet ancien imposteur, qui dès l’origine du monde est en possession de tromper les hommes, ne pouvant plus abolir le saint nom de Dieu, frémissant contre Jésus-Christ qui l’a fait connaître à tout l’univers, tourne toute sa furie contre lui et contre son Evangile : et trouvant encore le nom de Jésus trop bien établi dans le monde par tant de martyrs et tant de miracles, il lui déclare la guerre en faisant semblant de le révérer, et il inspire à Mahomet, en l'appelant un prophète, de faire passer sa doctrine pour une imposture ; '''et cette religion monstrueuse, qui se dément elle-même, a pour toute raison son ignorance, pour toute persuasion sa violence et sa tyrannie, pour tout miracle ses armes, armes redoutables et victorieuses, qui font trembler tout le monde, et rétablissent par force l’empire de Satan dans tout l’univers'''. »
 
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Version du 22 octobre 2019 à 18:21

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Citationes

« C’était le plus grand de tous les crimes : crime jusqu’alors inouï, c’est-à-dire le déicide, qui aussi a donné lieu à une vengeance dont le monde n’avait vu encore aucun exemple... Les ruines de Jérusalem encore toutes fumantes du feu de la colère divine [...]. Ô redoutable fureur de Dieu, qui anéantis tout ce que tu frappes ! [...] Ce n’était pas seulement les habitants de Jérusalem, c’était tous les juifs que vous vouliez châtier (au moment où l’empereur Titus a mis le siège devant la ville, les juifs s’y trouvaient en foule pour célébrer la Pâque). [...] Cependant l’endurcissement des juifs, voulu par Dieu, les fit tellement opiniâtres, qu’après tant de désastres il fallut encore prendre leur ville de force [...]. Il fallait à la justice divine un nombre infini de victimes ; elle voulait voir onze cent mille hommes couchés sur la place [...] et après cela encore, poursuivant les restes de cette nation déloyale, il les a dispersés par toute la terre. »

« Quand une fois on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l’appât de la liberté, elle suit en aveugle, pourvu qu’elle en entende seulement le nom. »

— Jacques-Bénigne Bossuet, « Oraison funèbre de Henriette-Marie de France » (1670), dans Œuvres complètes, éd. Outhenin-Chalandre fils, 1836, t. II, p. 567


« Mais Dieu se rit des prières qu’on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s’oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je ? quand on l'approuve et qu'on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance. »

— À propos de Philippe Melancton (Melanchthon), embarrassé en 1531 par la guerre qui s’annonce, suite à la publication de la Confession d’Augsbourg qu’il a rédigé

— Jacques-Bénigne Bossuet, « Histoire des variations des églises protestantes » (1688), dans Œuvres complètes de Bossuet, éd. Louis Vivès, 1862-1875, t. XIV, p. 145


« Mes Frères, cet objet lugubre d’un chrétien captif dans les prisons des mahométans, me jette dans une profonde considération des grands et épouvantables progrès de cette religion monstrueuse. O Dieu, que le genre humain est crédule aux imposture de Satan ! O que l’esprit de séduction et d’erreur a d’ascendant sur notre raison ! Que nous portons en nous-mêmes, au fond de nos cœurs, une étrange opposition à la vérité, dans nos aveuglements, dans nos ignorances, dans nos préoccupations opiniâtres. Voyez comme l’ennemi du genre humain n’a rien oublié pour nous perdre, et pour nous faire embrasser des erreurs damnables. Avant la venue du Sauveur, il se faisait adorer par toute la terre sous les noms de ces fameuses idoles devant lesquelles tremblaient tous les peuples ; il travaillait de toute sa force à étouffer le nom du vrai Dieu. Jésus-Christ et ses martyrs l’ont fait retentir si haut depuis le levant jusqu’au couchant, qu’il n’y a plus moyen de l’éteindre ni de l’obscurcir. Les peuples qui ne le connaissaient pas, y sont attirés en foule par la croix de Jésus-Christ ; et voici que cet ancien imposteur, qui dès l’origine du monde est en possession de tromper les hommes, ne pouvant plus abolir le saint nom de Dieu, frémissant contre Jésus-Christ qui l’a fait connaître à tout l’univers, tourne toute sa furie contre lui et contre son Evangile : et trouvant encore le nom de Jésus trop bien établi dans le monde par tant de martyrs et tant de miracles, il lui déclare la guerre en faisant semblant de le révérer, et il inspire à Mahomet, en l'appelant un prophète, de faire passer sa doctrine pour une imposture ; et cette religion monstrueuse, qui se dément elle-même, a pour toute raison son ignorance, pour toute persuasion sa violence et sa tyrannie, pour tout miracle ses armes, armes redoutables et victorieuses, qui font trembler tout le monde, et rétablissent par force l’empire de Satan dans tout l’univers. »

— Jacques-Bénigne Bossuet, « Panégyrique de Saint Pierre Nolasque » (1665), dans Œuvres complètes de Bossuet, éd. Louis Vivès, 1862-1875, t. XII, p. 94-95
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