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Continents

« La civilisation européenne s'écroule et on ne la remplace par rien, voilà la vérité. À la place de ces immenses épargnes accumulées de civilisation, d'humanités, de spiritualité, de sainteté, on offre de déposer un chèque sans provision, signé d'un nom inconnu, puisqu'il est celui d'une créature encore à venir.Nous refusons de rendre l'Europe. Et d'ailleurs on ne nous demande pas de la rendre, on nous demande de la liquider.Nous refusons de liquider l'Europe. Le temps de liquider l'Europe n'est pas venu, s'il doit jamais venir.Il est vrai que le déclin de l'Europe ne date pas d'hier, nous le savons.Mais nous savons aussi que le déclin de l'Europe a marqué le déclin de la civilisation universelle.L'Europe a décliné dans le moment où elle a douté d'elle-même, de sa vocation et de son droit. »

Monarchism

« Que la Monarchie Française soit utile ou même nécessaire, cela se prouve et ne convainc personne. Il faut d'abord qu'elle soit aimée. »

Revolution

« Déblayer pour reconstruire, sans savoir grand-chose du monument futur sinon qu'il sera le plus beau, cela s'appelle faire une Révolution. »

War

« [...] les souvenirs de guerre ressemblent aux souvenirs de l'enfance. »

  • Georges Bernanos, Les Grands Cimetières sous la lune, dans Essais et écrits de combat, I, éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1971, p. 472

Politics

« Les dictateurs font de la force le seul instrument de la grandeur. »

  • Georges Bernanos, Les Grands Cimetières sous la lune, dans Essais et écrits de combat, I, éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1971, p. 555

Truth

« La vérité est un scandale permanent. »

Culture

« L'intellectuel est si souvent un imbécile que nous devrions toujours le tenir pour tel, jusqu'à ce qu'il nous ait prouvé le contraire. »

Countries

« La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c’est-à-dire pleinement responsables de leurs actes : la France refuse d’entrer dans le Paradis des Robots. »

« Si calomnié que soit mon pays, quiconque a pris la peine de le voir de près, a parcouru en ami ses villes et ses campagnes, ne se contente pas de le juger sur le témoignage d'une certaine presse française de droite et de gauche nototoirement vendue à l'étranger, sait qu'il a gardé le secret de sa joie, de cette profonde allégresse intérieure qui a fait jadis de notre "gai royaume de France" l'ornement et comme la fleur de l'antique chrétienté. C'est pourquoi, au cours des siècles, nous avons toujours vu venir à nous, l'injure à la bouche, les orgueilleux, les hypocrites et les pharisiens, tous ceux que le Christ a maudits, et qu'il maudit encore, même s'ils prétendent s'autoriser de son nom. Qu'ils accourent aujourd'hui avec des canons, des avions, et des générateurs d'hypérite, ils n'en sont ni moins laids ni moins tristes, et - qu'ils veuillent bien me permettre de leur dire - moins impuissants. Car ce qu'ils veulent nous prendre est hors de portée. C'est l'héritage des saints et des héros de notre race, c'est cet esprit d'enfance, cette jeunesse surnaturelle que vient d'incarner notre petite sainte Thérèse, pour l'épreuve et le scandale des fanatiques de toute espèce, même de ceux qui voudraient faire de l'Eglise un cimetière austère et lugubre, alors qu'elle est un parterre fleuri. Le trésor que convoitent les ravisseurs de joie armés jusqu'aux dents, il ne leur appartient pas plus de le prendre qu'à nous de le vendre. Et qu'ils entrent demain en maîtres au palais de Versailles ou dans la cathédrale de Chartres, ils y trouveront peut-être les cadavres de nos fils mais non le secret de notre liberté. »

« On ne refera pas la France par les élites, mais par la base. »

« Il n'existe pas de race française. La France est une nation, c'est-à-dire une œuvre humaine, une création de l'homme; notre peuple [...] est composé d'autant d'éléments divers qu'un poème ou une symphonie. »

Modernity

« La société actuelle, société de transition, de compromis, dite moderne, n'a aucun plan, ne se propose aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible grâce à la méthode qui l'a servie jusqu'ici, celle d'un dégoûtant empirisme. »

« Le monde moderne n'a pas le temps d'espérer, ni d'aimer, ni de rêver. »

« Un monde gagné pour la technique est perdu pour la liberté. »

« On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. Hélas ! La liberté n'est pourtant qu'en vous, imbéciles ! »

« Je pense depuis longtemps que si un jour les méthodes de destruction de plus en plus efficaces finissent par rayer notre espèce de la planète, ce ne sera pas la cruauté qui sera la cause de notre extinction, et moins encore, bien entendu, l'indignation qu'éveille la cruauté, ni même les représailles et la vengeance qu'elle s'attire... mais la docilité, l'absence de responsabilité de l'homme moderne, son acceptation vile et servile du moindre décret public. Les horreurs auxquelles nous avons assisté, les horreurs encore plus abominables auxquelles nous allons maintenant assister, ne signalent pas que les rebelles, les insubordonnés, les réfractaires sont de plus en plus nombreux dans le monde, mais plutôt qu'il y a de plus en plus d'hommes obéissants et dociles. »

« Vous resterez bouche bée, imbéciles, devant des destructions encore inconcevables à l’instant où j’écris ces lignes, et vous direz exactement ce que vous dites aujourd’hui, vous lirez dans les journaux les mêmes slogans mis définitivement au point pour les gens de votre sorte, car la dernière catastrophe a comme cristallisé l’imbécile ; l’imbécile n’évoluera plus désormais, voilà ce que je pense ; nous sommes désormais en possession d’une certaine espèce d’imbécile capable de résister à toutes les catastrophes jusqu’à ce que cette malheureuse planète soit volatilisée, elle aussi, par quelque feu mystérieux dont le futur inventeur est probablement un enfant au maillot. »

« Ce qui m'épouvante - Dieu veuille que je puisse vous faire partager mon épouvante ! - ce n'est pas que le monde moderne détruise tout, c'est qu'il ne s'enrichisse nullement de ce qu'il détruit. En détruisant, il se consomme.Cette civilisation est une civilisation de consommation, qui durera aussi longtemps qu'il y aura quelque chose à consommer. Oh! je sais qu'il vous en coûte de la tenir pour telle alors que son unique loi paraît être, précisément, la production, et même la production à outrance, la production sans mesure.

Mais cette production monstrueuse, ce gigantisme de la production, est précisément le signe du désordre auquel, tôt ou tard, elle ne peut manquer de succomber. En détruisant, elle se consomme. En produisant, elle se détruit.

La civilisation mécanique et concentrationnaire produit des marchandises et dévore les hommes. On ne saurait fixer de limites à la production des marchandises. La civilisation mécanique ne s'arrêtera de produire des marchandises que dans le moment qu'elle aura dévoré les hommes. Elle les aura dévorés dans les guerres, en masses énormes et par monceaux, mais elle les aura aussi dévorés un par un, elle les aura vidés un par un de leur moelle, de leur âme, de la substance spirituelle qui les faisait hommes.

Et ce serait aussi folie, je le vois maintenant, de la croire capable de rendre un jour heureux, dans un monde fait pour eux, ces hommes déshumanisés. Elle les détruira en périssant elle-même, ils périront avec elle, si de tels hommes peuvent encore prétendre au droit et à l'honneur de mourir.

Liberty

« Il ne s’agit pas d’édifier à grand peine des institutions libérales, il s’agit d’avoir encore des hommes libres à mettre dedans. »

« Les masses sont de plus en plus faites non pas d'hommes unis par la conscience de leurs droits et la volonté de les défendre, mais d'hommes de masse faits pour subsister en masse dans une civilisation de masse où le moindre petit groupe dissident d'hommes libres serait considéré comme une grave rupture d'équilibre, une menace de catastrophe, une espèce de lézarde, de fissure, capable d'entraîner brusquement la chute de tout l'édifice. La dictature des masses n'est nullement la libération des masses. »

Love

« Nous ne sommes pas responsables de la manière dont nous sommes compris, mais de celle dont nous sommes aimés. »

« [...] comprendre c'est déjà aimer. »

  • Georges Bernanos, Les Grands Cimetières sous la lune, dans Essais et écrits de combat, I, éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1971, p. 403

Nationalism

« Il nous faut ce courage pour agir. Il nous le faut aussi pour penser. Oh ! sans doute, une nation qui rassemble ainsi ses forces ne répond pas à l'idée que les imbéciles se font d'un pays uni sous les espèces d'un rassemblement de braves badauds en manches de chemise qui cassent la croûte ensemble et boivent au même goulot. Un grand peuple qui se rassemble pour faire face ne saurait le faire sans inquiéter ni choquer personne. Un grand peuple ne se rassemble pas sans risque. Un grand peuple se rassemble sur ses élites, ce qui ne veut pas dire telle ou telle classe de citoyens, mais sur ceux qui sont disposés à prendre ce risque. Le risque de penser comme celui d'agir, car une pensée qui n'agit pas n'est pas grand chose, et une action qui ne se pense pas, ce n'est rien. La pensée d'un grand peuple n'est d'ailleurs nullement la somme des opinions contradictoires de cent mille intellectuels qui pensent le plus souvent selon leurs humeurs, qui pensent comme on se gratte où ça démange. La pensée d'un grand peuple, c'est sa vocation historique. Il ne s'agit donc pas de distinguer entre notre pensée et notre force, puisque c'est notre pensée qui justifie notre force. »

Miscellaneous

« Jamais je ne me lasserai d'offenser les imbéciles. »

« La fièvre de la jeunesse maintient le monde à la bonne température. Quand la jeunesse se refroidit, le monde claque des dents. »

« La prière est, en somme, la seule révolte qui se tienne debout. »

  • Georges Bernanos, Les Grands Cimetières sous la lune, dans Essais et écrits de combat, I, éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1971, p. 364

« Pour être un héros, il faut avoir au moins une fois en sa vie senti l'inutilité de l'héroïsme et de quel poids infime pèse l'acte héroïque dans l'immense déroulement des effets et des causes, réconcilié son âme avec l'idée de la lâcheté, bravé par avance la faible, l'impuissante, l'oublieuse réprobation des gens de bien, senti monter jusqu'à son front la chaleur du plus sûr et du plus profond repaire, l'universelle complicité des lâches, toujours béante, avec l'odeur des troupeaux d'hommes. Qui n'a pas une fois désespéré de l'honneur ne sera jamais un héros. »

  • Georges Bernanos, Scandale de la vérité, dans Essais et écrits de combat, I, éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1971, p. 580-581

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