Revolution

« Toute révolution qui n'est pas accomplie dans les moeurs et dans les idées échoue. »

« Le premier crime de la Révolution fut la mort du Roi, mais le plus affreux fut la mort de la Reine. »

« La révolution était achevée lorsqu’elle éclata : c’est une erreur de croire qu’elle a renversé la monarchie ; elle n’a fait qu’en disperser les ruines, vérité prouvée par le peu de résistance qu’a rencontré la révolution. La vieille France n’a paru vivante, dans la révolution, qu’à l’armée de Condé et dans les provinces de l’Ouest. »

  • François-René de Chateaubriand, « De la Vendée » (septembre 1819), Mélanges historiques, in Œuvres Complètes, Paris, Ladvocat, 1826-1831, 28 vol., t. III, p. 311-312

« Les institutions de nos aïeux [...] sont sans doute à jamais regrettables ; mais peut-on les faire revivre entièrement ? [...] En vain voudriez-vous revenir aux anciens jours : les nations, comme les fleuves, ne remontent point vers leurs sources [...]. Le temps change tout, et l'on ne peut pas plus se soustraire à ses lois qu'à ses ravages. »

Reason

« [...] regardez à la fin d'un fait accompli, et vous verrez qu'il a toujours produit le contraire de ce qu'on en attendait, quand il n'a point été établi d'abord sur la morale et la justice. »

« C'est une très méchante manière de raisonner que de rejeter ce qu'on ne peut comprendre. »

Europe

« Considérer la Turquie telle qu’elle était au règne de François Ier, comme une puissance utile à notre politique, c’est retrancher trois siècles de l’histoire.
Prétendre civiliser la Turquie en lui donnant des bateaux à vapeur et des chemins de fer, en disciplinant ses armées, ce n’est pas étendre la civilisation en Orient, c’est introduire la barbarie en Occident ; des Ibrahims futurs pourront ramener l’avenir au temps de Charles Martel, ou au temps du siège de Vienne... Je dois remarquer que j’ai été le seul, avec Benjamin Constant, à signaler l’imprévoyance des gouvernements chrétiens : un peuple dont l’ordre social est fondé sur l’esclavage et la polygamie est un peuple qu’il faut renvoyer aux steppes des Mongols.
Il est bien difficile de prévoir quelle sera la conduite d’une race d’homme qui n’ont point les idées européennes. A la fois rusés comme des esclaves et orgueilleux comme des tyrans, la colère n’est jamais chez eux tempérée que par la peur.
En principe de grande civilisation, l’espèce humaine ne peut que gagner à la destruction de l’empire Ottoman : mieux vaut mille fois pour les peuples la domination de la croix à Constantinople que celle du Croissant... tous les germes de la destruction sociale sont dans la religion de Mahomet. On dit que le sultan actuel a fait des pas vers la civilisation…Depuis quand l’apprentissage machinal des armes est-il la civilisation ? C’est une faute énorme, c’est presque un crime, d’avoir initié les Turcs dans la science de notre tactique.
Vous ne voulez pas planter la croix sur Sainte Sophie ? Continuez de discipliner des hordes de Turcs, d’Albanais, de Nègres et d’Arabes, et, avant vingt ans peut-être, le croissant brillera sur Saint Pierre. Appellerez-vous alors l’Europe à une croisade contre des infidèles armés de la peste, de l’esclavage et du Coran ? Il sera trop tard. »