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Citations

“[...] the Parisian philosophers [...] explode or render odious or contemptible, that class of virtues which restrain the appetite. [...] In the place of all this, they substitute a virtue which they call humanity or benevolence.”

(en) Edmund Burke, « Letter to Chevalier Claude-Francois de Rivarol, 1st June 1791 », dans Correspondence of the Right Honourable Edmund Burke: Between the Year 1744 and the Period of His Decease, in 1797, éd. Rivington, 1844, vol. 3, p. 215
« [...] à Paris [...] vos philosophes [...] attaquent par la haine, tantôt par le mépris, les vertus réprimantes [...]. Avec ce bel expédient, leur moralité n'est plus circonscrite, n'a plus de caractère essentiel, spécifique, d’aucune espèce, d’aucun genre. »
(fr) Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution en France (1790), trad. Pierre Andler, éd. Les Belles Lettres, coll. « Le Goût des idées », 2016 (ISBN 9782251445939), Lettre de M. Burke sur les affaires de France et des Pays-Bas ; adressée à M. le vicomte de Rivarol, 1er juin 1791, p. 325-326


It were better to forget once and for all, the Encyclopédie and the whole body of Economists and to revert to those old rules and principles which have hitherto made princes great and nations happy.

(en) Edmund Burke, « Letter to Chevalier Claude-Francois de Rivarol, 1st June 1791 », dans Correspondence of the Right Honourable Edmund Burke: Between the Year 1744 and the Period of His Decease, in 1797, éd. Rivington, 1844, vol. 3, p. 210
« Ne ferait-il pas bien d’oublier une fois pour toutes l’immense Encyclopédie et la bibliothèque des Économistes, et de revenir tout bonnement à ces anciens principes qui de tout temps ont rendu les princes grands et les nations heureuses ? »
(fr) Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution en France (1790), trad. Pierre Andler, éd. Les Belles Lettres, coll. « Le Goût des idées », 2016 (ISBN 9782251445939), Lettre de M. Burke sur les affaires de France et des Pays-Bas ; adressée à M. le vicomte de Rivarol, 1er juin 1791, p. 323


“You see, Sir, that in this enlightened age I am bold enough to confess, that we are generally men of untaught feelings; that, instead of casting away all our old prejudices, we cherish them to a very considerable degree, and, to take more shame to ourselves, we cherish them because they are prejudices; and the longer they have lasted, and the more generally they have prevailed, the more we cherish them. We are afraid to put men to live and trade each on his own private stock of reason; because we suspect that this stock in each man is small, and that the individuals would be better to avail themselves of the general bank and capital of nations, and of ages. Many of our men of speculation, instead of exploding general prejudices, employ their sagacity to discover the latent wisdom which prevails in them. If they find what they seek, and they seldom fail, they think it more wise to continue the prejudice, with the reason involved, than to cast away the coat of prejudice, and to leave nothing but the naked reason; because prejudice, with its reason, has a motive to give action to that reason, and an affection which will give it permanence. Prejudice is of ready application in the emergency; it previously engages the mind in a steady course of wisdom and virtue and does not leave the man hesitating in the moment of decision, sceptical, puzzled, and unresolved. Prejudice renders a man’s virtue his habit; and not a series of unconnected acts. Through just prejudice, his duty becomes a part of his nature.

(en) Edmund Burke, Reflections on the Revolution in France (1790), éd. Oxford University Press, coll. « Oxford World’s Classics », 2009 (ISBN 9780199539024), p. 87
« Vous voyez, Monsieur, que dans ce siècle de lumières, je ne crains pas d’avouer que chez la plupart d’entre nous les sentiments sont restés à l’état de nature ; qu’au lieu de secouer tous les vieux préjugés, nous y tenons au contraire tendrement ; et j’ajouterai même, pour notre plus grande honte, que nous les chérissons parce que ce sont des préjugés — et que plus longtemps ces préjugés ont régné, plus ils se sont répandus, plus nous les aimons. C’est que nous craignons d’exposer l’homme à vivre et à commercer avec ses semblables en ne disposant que de son propre fonds de raison, et cela parce que nous soupçonnons qu’en chacun ce fonds est petit, et que les hommes feraient mieux d’avoir recours, pour les guider, à la banque générale et au capital constitué des nations et des siècles. Beaucoup de nos penseurs, au lieu de mettre au rebut les préjugés communs, emploient toute leur sagacité à découvrir la sagesse cachée qu’il renferment. S’il parviennent à leur but, et rarement ils le manquent, ils estiment qu’il vaut mieux garder le préjugé avec ce qu’il contient de raison que de se défaire de l’enveloppe pour ne garder que la raison tout nue ; et cela parce qu’un préjugé donne à la raison qu’il contient le motif qui fait sa force agissante et l’attrait qui assure sa permanence. En cas d’urgence le préjugé est toujours prêt à servir ; il a déjà déterminé l’esprit à ne s’écarter jamais de la voie de la sagesse et de la vertu, si bien qu’au moment de la décision, l’homme n’est pas abandonné à l’hésitation, travaillé par le doute et la perplexité. Le préjugé fait de la vertu une habitude et non une suite d’actions isolées. Par le préjugé fondé en raison, le devoir entre dans la nature de l’homme. »
(fr) Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution en France (1790), trad. Pierre Andler, éd. Les Belles Lettres, coll. « Le Goût des idées », 2016 (ISBN 9782251445939), p. 90-91


Nothing is more certain, than that our manners, our civilization, and all the good things which are connected with manners, and with civilization, have, in this European world of ours, depended for ages upon two principles; and were indeed the result of both combined; I mean the spirit of a gentleman, and the spirit of religion. The nobility and the clergy, the one by profession, the other by patronage, kept learning in existence, even in the midst of arms and confusions, and whilst governments were rather in their causes than formed. [...]

It is not clear, whether in England we learned those grand and decorous principles, and manners, of which considerable traces yet remain, from you, or whether you took them from us. But to you, I think, we trace them best. You seem to me to be—gentis incunabula nostræ. France has always more or less influenced manners in England; and when your fountain is choaked up and polluted, the stream will not run long, or not run clear, with us, or perhaps with any nation. This gives all Europe, in my opinion, but too close and connected a concern in what is done in France.

(en) Edmund Burke, Reflections on the Revolution in France (1790), éd. Oxford University Press, coll. « Oxford World’s Classics », 2009 (ISBN 9780199539024), p. 78-80
« S’il est une chose certaine, c’est que dans notre monde européen les mœurs et la civilisation, et toutes les bonnes choses qui tiennent à elles, dépendent depuis des siècles de deux principes et résultent de leur combinaison : je veux dire l’esprit de noblesse et l’esprit de religion. La noblesse et le clergé, celui-ci par profession et celle-là par patronage, ont perpétué l’existence du savoir même aux époques où tout n’était que combat et confusion, et où les gouvernements existaient plutôt dans leurs éléments que dans leurs véritable forme. [...]
Il est difficile de savoir si c’est de vous que l’Angleterre a appris ces grands et honorables principes et ces règles de conduite dont nous conservons encore des traces considérables, ou si c’est vous qui nous les avez empruntés. Je pense pour une part que c’est chez vous qu’on en découvre le mieux les origines. Il me semble que vous êtes gentis incunabula nostræ. La France a toujours influé plus ou moins sur les mœurs de l’Angleterre ; et quand chez vous cette source sera tarie et souillée, la rivière cessera vite de couler, ou ne roulera plus qu’une eau trouble, dans notre pays comme peut-être dans tous les autres. C’est ce qui explique qu’à mon avis l’Europe tout entière n’a que trop de raisons de s’intéresser de très près à ce qui se passe en France. »
(fr) Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution en France (1790), trad. Pierre Andler, éd. Les Belles Lettres, coll. « Le Goût des idées », 2016 (ISBN 9782251445939), p. 82-83


“It is now sixteen or seventeen years since I saw the queen of France, then the dauphiness, at Versailles, and surely never lighted on this orb, which she hardly seemed to touch, a more delightful vision. I saw her just above the horizon, decorating and cheering the elevated sphere she just began to move in — glittering like the morning star, full of life and splendor and joy. Oh! what a revolution! and what a heart must I have to contemplate without emotion that elevation and that fall! Little did I dream when she added titles of veneration to those of enthusiastic, distant, respectful love, that she should ever be obliged to carry the sharp antidote against disgrace concealed in that bosom; little did I dream that I should have lived to see such disasters fallen upon her in a nation of gallant men, in a nation of men of honor and of cavaliers. I thought ten thousand swords must have leaped from their scabbards to avenge even a look that threatened her with insult. But the age of chivalry is gone. That of sophisters, economists; and calculators has succeeded; and the glory of Europe is extinguished forever. Never, never more shall we behold that generous loyalty to rank and sex, that proud submission, that dignified obedience, that subordination of the heart which kept alive, even in servitude itself, the spirit of an exalted freedom. The unbought grace of life, the cheap defense of nations, the nurse of manly sentiment and heroic enterprise, is gone! It is gone, that sensibility of principle, that chastity of honor which felt a stain like a wound, which inspired courage whilst it mitigated ferocity, which ennobled whatever it touched, and under which vice itself lost half its evil by losing all its grossness.”

(en) Edmund Burke, Reflections on the Revolution in France (1790), éd. Oxford University Press, coll. « Oxford World’s Classics », 2009 (ISBN 9780199539024), p. 75-76
« Il y a maintenant seize ou dix-sept ans que je n’ai vu la reine de France. C’était à Versailles, elle était encore la Dauphine, et certes jamais il n’y eut plus délicieuse vision sur cette terre qu’elle semblait à peine toucher. Elle ne faisait alors que paraître sur l’horizon, pour orner et égayer la sphère élevée où elle commençait de se mouvoir — scintillante comme l’étoile du matin, brillante de vie, de splendeur et de joie. Ah ! quel bouleversement ! Quel cœur me faudrait-il pour rester insensible à tant de grandeur suivie d’une telle chute ! Que j’étais loin d’imaginer, lorsque plus tard je la voyais mériter la vénération et non plus seulement l’hommage d’un amour distant et respectueux, qu’elle en serait réduite un jour à cacher dans son sein l’arme qui la préserverait du déshonneur ; je ne pouvais croire que je verrais de mon vivant tant de désastres s’abattre sur cette princesse, au milieu d’un peuple composé d’hommes d’honneur et de chevaliers ! J’aurais cru que dix mille épées bondiraient hors de leurs fourreaux pour la venger ne fût-ce que d’un regard qui aurait pu l’insulter. — Mais l’âge de la chevalerie est passé. Celui des sophistes, des économistes et des calculateurs lui a succédé ; et la gloire de l’Europe est éteinte à jamais. Jamais, jamais plus nous ne reverrons cette généreuse loyauté envers le rang et envers le sexe, cette soumission fière, cette digne obéissance, et cette subordination du cœur qui, jusque dans la servitude, conservait vivant l’esprit d’une liberté haute et grave. On ne connaîtra plus cette grâce spontanée de l’existence, cette générosité du cœur qui assurait librement la défense des peuples, tout ce qui nourrissait les sentiments virils et l’amour des entreprises héroïques. — Elle est perdue à jamais, cette délicatesse des principes, cette chasteté de l’honneur où la moindre tache brûlait comme une blessure, qui inspirait le courage tout en atténuant la cruauté, et qui ennoblissait tout ce qu’elle touchait, au point d’ôter au vice la moitié de son odieux en lui faisant perdre toute sa grossièreté. »
(fr) Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution en France (1790), trad. Pierre Andler, éd. Les Belles Lettres, coll. « Le Goût des idées », 2016 (ISBN 9782251445939), p. 79


“Every person in your country, in a situation to be actuated by a principle of honor, is disgraced and degraded, and can entertain no sensation of life except in a mortified and humiliated indignation. But this generation will quickly pass away. The next generation of the nobility will resemble the artificers and clowns, and money-jobbers usurers, and Jews, who will be always their fellows, sometimes their masters.

(en) Edmund Burke, Reflections on the Revolution in France (1790), éd. Oxford University Press, coll. « Oxford World’s Classics », 2009 (ISBN 9780199539024), p. 
« Tous ceux qui parmi vous étaient faits pour obéir à l’honneur ont été déchus et humiliés ; il ne leur reste d’autres sentiments que l’indignation et la mortification. Mais cette génération de la noblesse sera bientôt éteinte. Celle qui la doit suivre ne pourra plus être distinguée des charlatans et des bouffons, des agioteurs, des usuriers et des Juifs qui seront toujours ses compagnons et parfois même ses maîtres. »
(fr) Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution en France (1790), trad. Pierre Andler, éd. Les Belles Lettres, coll. « Le Goût des idées », 2016 (ISBN 9782251445939), p. 51


“By adhering in this manner and on those principles to our forefathers, we are guided not by the superstition of antiquarians, but by the spirit of philosophic analogy. In this choice of inheritance we have given to our frame of polity the image of a relation in blood, binding up the constitution of our country with our dearest domestic ties, adopting our fundamental laws into the bosom of our family affections, keeping inseparable and cherishing with the warmth of all their combined and mutually reflected charities our state, our hearths, our sepulchres, and our altars.

(en) Edmund Burke, Reflections on the Revolution in France (1790), éd. Oxford University Press, coll. « Oxford World’s Classics », 2009 (ISBN 9780199539024), p. 
« [...] la fidélité que nous témoignons à nos aïeux ne s’inspire d’aucune superstition d’antiquaire, mais d’une philosophie de l’analogie. En adoptant ce principe de l’héritage, nous avons donné à notre forme de gouvernement l’image d’une parenté par le sang ; nous avons fait entrer notre constitution et nos lois fondamentales jusque dans nos foyers, et noué avec elles de véritables liens de famille ; et nous avons ainsi uni dans nos cœurs, pour les chérir avec toute l’ardeur de leurs affections réciproques et rassemblées, notre État, nos foyers, nos tombeaux et nos autels. »
(fr) Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution en France (1790), trad. Pierre Andler, éd. Les Belles Lettres, coll. « Le Goût des idées », 2016 (ISBN 9782251445939), p. 36


“A spirit of innovation is generally the result of a selfish temper and confined views. People will not look forward to posterity, who never look backward to their ancestors.

(en) Edmund Burke, Reflections on the Revolution in France (1790), éd. Oxford University Press, coll. « Oxford World’s Classics », 2009 (ISBN 9780199539024), p. 
« L’esprit d’innovation est en général le résultat d’un caractère intéressé et de vues bornées. Ceux-là ne se soucieront guère de leur postérité qui jamais ne se reportent à leurs aïeux. »
(fr) Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution en France (1790), trad. Pierre Andler, éd. Les Belles Lettres, coll. « Le Goût des idées », 2016 (ISBN 9782251445939), p. 35
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Citationes de Edmund Burke

« Burke a pu être conservateur. Les progrès du “progrès” obligent à être réactionnaire. »

Nicolás Gómez Dávila, Carnets d’un vaincu [Sucesivos escolios a un texto implícito], trad. Alexandra Templier, éd. L’Arche, 2008 (ISBN 9782851816979), p. 92


« Les pronostics de Marx se sont révélés erronés, ceux de Burke véridiques.

C’est pourquoi fort peu de gens lisent Burke, et que la plupart des gens vénèrent Marx. »

Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, trad. Michel Bibard, éd. Éditions du Rocher, coll. « Anatolia », 2003 (ISBN 9782268044675), p. 270


“In his Reflections on the French Revolution, Edmund Burke, argued against the ‘geometrical’ politics, as he called it, of the French revolutionaries — a politics that proposed a rational goal, and a collective procedure for achieving it, and which mobilized the whole of society behind the resulting programme. Burke saw society as an association of the dead, the living and the unborn. Its binding principle is not contract, but something more akin to love. Society is a shared inheritance for the sake of which we learn to circumscribe our demands, to see our own place in things as part of a continuous chain of giving and receiving, and to recognize that the good things we receive are not ours to spoil. There is a line of obligation that connects us to those who gave us what we have; and our concern for the future is an extension of that line. We take the future of our community into account not by fictitious cost-benefit calculations, but more concretely, by seeing ourselves as inheriting benefits and passing them on.”

(en) Roger Scruton, How to Be a Conservative (2014), éd. Bloomsbury, 2014 (ISBN 9781472924001), p. 20
« Dans ses Réflexions sur la Révolution de France, Edmund Burke critiquait la politique “géométrique”, telle qu’il la nommait, des révolutionnaires français — une politique qui proposait un but rationnel et une procédure collective pour l’atteindre, et qui voulait entraîner l’ensemble de la société derrière le programme qui en résultait. Burke voyait la société comme l’association des morts, des vivants et des personnes à naître. Le lien à son fondement n’est pas le contrat, mais quelque chose qui s’apparente davantage à l’amour. La société est un héritage partagé pour le bien duquel nous apprenons à circonscrire nos exigences, à considérer notre place dans l’univers comme partie d’une chaîne continue du donner et du recevoir, et à reconnaître que les bonnes choses dont nous héritons ne sont pas là pour être gâchées. Une ligne d’obligation nous relie à ceux qui nous ont donné ce que nous avons, et notre souci pour l’avenir en est la prolongation. Nous prenons en compte l’avenir de notre communauté non par des calculs de coûts et bénéfices, mais plus concrètement, en nous considérant comme les héritiers de bénéfices que nous devons transmettre. »
(fr) Roger Scruton, De l’urgence d’être conservateur (2014), trad. Laetitia Strauch-Bonart, éd. L’Artilleur, 2016 (ISBN 9782810007103), p. 45


Conservatives endorse Burke’s view of society, as a partnership between the living, the unborn and the dead; they believe in civil association between neighbours rather than intervention by the state; and they accept that the most important thing the living can do is to settle down, to make a home for themselves, and to pass that home to theirs children.

(en) Roger Scruton, How to Be a Conservative (2014), éd. Bloomsbury, 2014 (ISBN 9781472924001), p. 93
« Les conservateurs reprennent à leur compte la conception de Burke de la société — celle d’un partenariat entre les hommes vivants, morts et à naître ; ils croient dans l’association civile entre voisins plutôt qu’à l’intervention de l’État ; et ils reconnaissent que la chose la plus importante que les vivants puissent faire est de s’installer quelque part, d’y fonder un foyer et de le transmettre à leurs enfants. »
(fr) Roger Scruton, De l’urgence d’être conservateur (2014), trad. Laetitia Strauch-Bonart, éd. L’Artilleur, 2016 (ISBN 9782810007103), p. 150


“Burke was satisfied that the French Revolution was thoroughly evil. He condemned it as strongly and as unqualifiedly as we today condemn the Communist revolution. He regarded it as possible that the French Revolution, which conducted “a war against all sects and all religions,” might be victorious and thus that the revolutionary state might exist “as a nuisance on the earth for several hundred years.” He regarded it, therefore, as possible that the victory of the French Revolution might have been decreed by Providence. In accordance with his “secularized” understanding of Providence, he drew from this the conclusion that “if the system of Europe, taking in laws, manners, religion and politics” is doomed, “they, who persist in opposing this mighty current in human affairs [...] will not be resolute and firm, but perverse and obstinate.”

(en) Leo Strauss, Natural Right and History (1953), éd. University of Chicago Press, 1965 (ISBN 9780226776941), chap. VI, p. 317
« Burke était convaincu que la Révolution française était entièrement mauvaise. Il la condamnait aussi vigoureusement et aussi catégoriquement qu’on condamne aujourd’hui la révolution communiste. Il estimait possible que la Révolution française qui mena “une guerre contre toutes les sectes et toutes les religions” pût être victorieuse, et qu’ainsi l’État révolutionnaire pût exister “comme une nuisance sur la terre pour plusieurs centaine d’années”. il jugeait donc possible que la victoire de la Révolution française eût été décrétée par la Providence. En accord avec sa conception “sécularisée” de la Providence, il conclut que “si le système de l’Europe, comprenant les lois, les mœurs, la religion et la politique” était condamné, “ceux qui persistent à résister à ce puissant courant des affaires humaine [...] ne seront ni résolus ni fermes mais pervers et obstinés.”
(fr) Leo Strauss, Droit naturel et histoire (1953), trad. Monique Nathan et Eric de Dampierre, éd. Flammarion, coll. « Champs Essais », 2008 (ISBN 9782081218901), p. 274


Bibliographie

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