Différences entre les versions de « Discussion:Oswald Spengler »

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«Nous sommes nés à ce temps et devons poursuivre avec vaillance, jusqu'au terme fatal, le chemin qui nous est tracé. Il n'y a pas d'alternative. Notre devoir est de nous incruster dans cette position intenable, sans espoir, sans possibilité de renfort. Tenir, tenir à l'exemple de ce soldat romain dont le squelette a été retrouvé devant une porte de Pompéi et qui, durant l'éruption du Vésuve, mourut à son poste parce qu'on avait omis de venir le relever. Voilà qui est noble. Voilà qui est grand. Une fin honorable est la seule chose dont on ne puisse pas frustrer un homme» (pp. 156-7)
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*L'homme et la technique
  
 
« Ces villes mondiales, ces villes gigantesques... bannisssent et tuent dans toutes les civilisations, par le concept de province, le paysage entier qui fût la mère de leur culture... Elles deviennent l'histoire pétrifiée d'un organisme. » Nouvelle
 
« Ces villes mondiales, ces villes gigantesques... bannisssent et tuent dans toutes les civilisations, par le concept de province, le paysage entier qui fût la mère de leur culture... Elles deviennent l'histoire pétrifiée d'un organisme. » Nouvelle

Version du 4 avril 2020 à 13:47

«Nous sommes nés à ce temps et devons poursuivre avec vaillance, jusqu'au terme fatal, le chemin qui nous est tracé. Il n'y a pas d'alternative. Notre devoir est de nous incruster dans cette position intenable, sans espoir, sans possibilité de renfort. Tenir, tenir à l'exemple de ce soldat romain dont le squelette a été retrouvé devant une porte de Pompéi et qui, durant l'éruption du Vésuve, mourut à son poste parce qu'on avait omis de venir le relever. Voilà qui est noble. Voilà qui est grand. Une fin honorable est la seule chose dont on ne puisse pas frustrer un homme» (pp. 156-7)

  • L'homme et la technique

« Ces villes mondiales, ces villes gigantesques... bannisssent et tuent dans toutes les civilisations, par le concept de province, le paysage entier qui fût la mère de leur culture... Elles deviennent l'histoire pétrifiée d'un organisme. » Nouvelle

« [...] depuis que l'Allemagne a été exclue de l'Afrique, elle n'a plus aucun intérêt dans la balance des pouvoirs sur ce continent. Mais elle voit, avec une inquiétude croissante, comment l'Europe entière est menacée d'Afrique par la mobilisation de millions de Noirs. La France pratique au Soudan, sur la plus grande échelle, une politique d'incorporation forcée. Elle habitue le nègre à l'entraînement et à la tactique des armes modernes, et lui apprend en outre à se faire ses idées sur les limites du pouvoir d'une population blanche. Le racisme des Français ne répugne pas, comme celui des Germains, à l'égalité de traitement avec des Noirs. Le général Mangin a déclaré publiquement — et assez haut pour que toute l'Afrique pût l'entendre — que la France représentait militairement une nation non de quarante, mais de cent millions d'hommes, et Sarraut, le ministre des colonies, a qualifié tout aussi publiquement les nègres de frères de couleur. Tout le monde sait qu'en France, il n'existe pas de répugnance aux mariages interraciaux. Cette armée de Français noirs et dès maintenant, sitôt qu'elle le voudra, maîtresse de l'Afrique. »

« Impérialisme est civilisation pure. Le destin d'Occident est dans ce phénomène irrévocable. L'homme cultivé a son énergie dirigée en dedans, le civilisé en dehors. »

« Chaque culture traverse les phases évolutives de l'homme en particulier. Chacune a son enfance, sa jeunesse, sa maturité et sa vieillesse. »

« Une culture naît au moment où une grande âme se réveille, se détache de l'état psychique primaire d'éternelle enfance humaine, forme issue de l'informe, limite et caducité sorties de l'infini et de la durée. Elle croît sur le sol d'un paysage exactement délimitable, auquel elle reste liée comme la plante. Une culture meurt quand l'âme a réalisé la somme entière de ses possibilités, sous la forme de peuples, de langues, de doctrines religieuses, d'arts, d'États, de sciences, et qu'elle retourne ainsi à l'état psychique primaire. »

« Aujourd'hui on ne sait plus lire. On parcourt en masse ce qui est imprimé. »

« Le premier fait auquel confronté l’homme, comme à un destin inéluctable, et ce que nulle pensée ne peut comprendre, ni nul ne peut vouloir modifier, c’est le temps et le lieu de sa naissance : chacun est, lorsqu’il vient au monde, inséré dans un peuple, une religion, un état, un temps, une culture. Mais ce fait implique déjà la presque totalité des décisions. »

  • Oswald Spengler, « Pensées », in Écrits historiques et philosophiques, éd. Copernic, 1980

« Du peu que nous pouvons connaître des événements du futur, une chose est certaine : les forces du mouvement du futur ne seront rien d'autre que celles du passé : la volonté du plus fort, les instincts vitaux, la race, la volonté de posséder, et le pouvoir.

Il y a une immense différence, que la plupart des gens ne comprendront jamais, entre voir l'histoire future comme elle sera et la voir comme on aimerait qu'elle soit. La paix est un souhait, la guerre est un fait, et l'histoire n'a jamais prêté attention aux désirs et aux idéaux humains.

Parler de la paix dans le monde s'entend aujourd'hui seulement parmi les peuples blancs, et pas parmi les races de couleur, beaucoup plus nombreuses. C'est un état de fait inquiétant. Quand des penseurs individuels et des idéalistes parlent de paix, comme ils l'ont fait depuis des temps immémoriaux, l'effet est négligeable. Mais quand des peuples entiers deviennent pacifistes, c'est un symptôme de sénilité. Les races fortes et jeunes ne sont pas pacifistes. Adopter une telle position, c'est abandonner le futur, car l'idéal pacifiste est une condition terminale qui est contraire aux faits de base de l'existence. Aussi longtemps que l'homme continuera à évoluer, il y aura des guerres.

Le pacifisme signifie laisser les non-pacifistes prendre le contrôle. Le pacifisme restera un idéal, la guerre un fait. Même si le monde était unifié sous une seule autorité, il y aurait toujours des guerres, qu'on nommerait des rébellions : distinction purement verbale. Si les races blanches sont décidées à ne plus jamais faire la guerre, les races de couleur agiront différemment et deviendront les maîtresses du monde.

L'abondance des naissances dans les populations primitives est un phénomène naturel, dont l'existence même ne peut être remise en question, quels que soient ses avantages ou ses désavantages. Lorsque les raisons de s'interroger sur l'existence de la vie entrent dans la conscience humaine, la vie elle-même est déjà remise en question.

Dans l'histoire ce n'est pas l'idéalisme, la bonté ou la moralité qui règnent — leur royaume n'est pas de ce monde — mais plutôt la résolution, l'énergie, la présence d'esprit, et l'aptitude pratique. On ne peut pas effacer ce fait avec des lamentations et des jugements moraux. C'est la manière dont l'homme est fait ; c'est la manière dont la vie est faite, c'est la manière dont l'histoire est faite.

En dernière heure, c'est toujours une poignée de soldats qui a sauvé la civilisation. »

« Un roi est l'expression visible d'une volonté d'état. Là où l'état n'a pas de volonté, il n'y a pas de roi. »