« En Occident, tout le monde a ses droits ; mais dans un sens intérieur, spirituel, il existe sans doute davantage de liberté en Union Soviétique. Plus je séjourne en Occident, plus je constate que l'homme a perdu sa liberté intérieure. »

— Andreï Tarkovski, conférence de presse, 1985

« L'homme moderne se trouve à la croisée de deux chemins. Il a un dilemme à résoudre : soit continuer son existence de consommateur aveugle, soumis aux progrès impitoyables des technologies nouvelles et de l'accumulation des biens matériels, soit trouver la voie vers une responsabilité spirituelle, qui pourrait bien s'avérer à la fin une réalité salvatrice non seulement pour lui-même mais pour la société tout entière. Autrement dit, retourner à Dieu. »

— Andreï Tarkovski, Le Temps scellé (1986), trad. Anne Kichilov et Charles-Hubert de Brantes, éd. Cahiers du cinéma, 2004, p. 251


« Notre monde est scindé en deux : le bien et le mal, la spiritualité et le pragmatisme. Notre univers humain est construit et modelé selon les lois matérielles, car l’homme a forgé sa société à l’image de la matière inerte. Il s’est appliqué toutes les lois de la nature inanimée, et c’est pour cela qu’il ne croit pas à l’Esprit, qu’il refuse Dieu, et qu’il ne se nourrit que de pain. »

— Andreï Tarkovski, Le Temps scellé (1986), trad. Anne Kichilov et Charles-Hubert de Brantes, éd. Cahiers du cinéma, 2004, p. 


« Si deux êtres, ne serait-ce qu'une seule fois, ressentent quelque chose d'une façon identique, ils pourront alors à jamais se comprendre. »

— Andreï Tarkovski, Le Temps scellé (1986), trad. Anne Kichilov et Charles-Hubert de Brantes, éd. Cahiers du cinéma, 2004, partie introduction, p. 


« Je pense qu’un des aspects les plus tristes de notre temps est la destruction dans la mentalité des hommes de tout ce qui avait un lien conscient avec le beau. La culture de masse, destinée à des “consommateurs”, dans notre civilisation tout en prothèses, rend nos esprits infirmes. Elle nous empêche de nous tourner vers les questions fondamentales de l’existence et de nous assumer en tant qu’êtres spirituels. Pourtant, un artiste ne peut rester sourd à l’appel de la vérité qui, seule, forge, organise sa volonté créatrice, et le rend capable de transmettre sa foi aux autres. Un artiste qui n’a pas la foi : autant parler d’un peintre qui serait aveugle de naissance. »

— Andreï Tarkovski, Le Temps scellé (1986), trad. Anne Kichilov et Charles-Hubert de Brantes, éd. Cahiers du cinéma, 2004, p.