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« Quel  contraste !  quel  brusque  passage !  La hiérarchie,  la discipline, l’ordre que l’autorité se charge d’assurer, les dogmes qui règlent fermement la  vie :  voilà  ce  qu’aimaient les  hommes  du dix-septième  siècle.  Les contraintes, l’autorité, les dogmes, voilà ce que détestent les hommes du dixhuitième siècle, leurs successeurs immédiats. Les premiers sont chrétiens, et les autres antichrétiens ; les premiers croient au droit divin, et les autres au droit  naturel ; les  premiers  vivent à l’aise dans une société qui se divise en classes  inégales,  les seconds  ne rêvent  qu’égalité. Certes,  les  fils  chicanent volontiers les pères, s’imaginant qu’ils vont refaire un monde qui n’attendait qu’eux  pour  devenir  meilleur :  mais  les remous  qui  agitent les  générations successives ne suffisent pas à expliquer un changement si rapide et si décisif. La  majorité des  Français  pensait  comme  Bossuet ;  tout  d’un  coup,  les Français pensent comme Voltaire : c’est une révolution.. »
 
« Quel  contraste !  quel  brusque  passage !  La hiérarchie,  la discipline, l’ordre que l’autorité se charge d’assurer, les dogmes qui règlent fermement la  vie :  voilà  ce  qu’aimaient les  hommes  du dix-septième  siècle.  Les contraintes, l’autorité, les dogmes, voilà ce que détestent les hommes du dixhuitième siècle, leurs successeurs immédiats. Les premiers sont chrétiens, et les autres antichrétiens ; les premiers croient au droit divin, et les autres au droit  naturel ; les  premiers  vivent à l’aise dans une société qui se divise en classes  inégales,  les seconds  ne rêvent  qu’égalité. Certes,  les  fils  chicanent volontiers les pères, s’imaginant qu’ils vont refaire un monde qui n’attendait qu’eux  pour  devenir  meilleur :  mais  les remous  qui  agitent les  générations successives ne suffisent pas à expliquer un changement si rapide et si décisif. La  majorité des  Français  pensait  comme  Bossuet ;  tout  d’un  coup,  les Français pensent comme Voltaire : c’est une révolution.. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Hazard Paul Hazard], ''La Crise de la conscience européenne'', préface
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Hazard Paul Hazard], ''La Crise de la conscience européenne'', préface
 
  
 
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Version du 18 juin 2012 à 15:50

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«
Modern man does not love, but seeks refuge in love; does not hope, but seeks refuge in hope;
does not believe but seeks refuge in dogma.
»
Nicolás Gómez Dávila

« Le progrès et la catastrophe sont l'avers et le revers d'une même médaille. »

« L'élément tragique pour l'homme moderne, ce n'est pas qu'il ignore le sens de sa vie, mais que ça le dérange de moins en moins. »

« Nous autres modernes, nous sommes aux anciens ce que les pauvres sont aux riches. »

« Pour être vraiment médiéval, il ne faut pas avoir de corps. Pour être vraiment moderne, il ne faut pas avoir d'âme. Pour être vraiment grec, il faut être nu. »

« La vie moderne autorise les voyages, mais ne procure pas d’aventure. »

« L'épithète "moderne" n'est pas une mesure de grandeur, c'est même trop souvent, hélas, le contraire ; et si le mot "moderne" doit être le slogan magique, par le truchement duquel on veut nous faire accepter des bègues pour des orateurs et des petits malins pour des génies, nous avons le devoir de protester contre cette farce de mauvais goût. »

  • Joris de Bruyne, Martin Bollé

« Je proteste contre le monde moderne, mais j'adore ses femmes minces. »

« Vous vivez lâchement, sans rêve, sans dessein,
Plus vieux, plus décrépis que la terre inféconde,
Châtrés dès le berceau par le siècle assassin
De toute passion vigoureuse et profonde.

Votre cervelle est vide autant que votre sein,
Et vous avez souillé ce misérable monde
D’un sang si corrompu, d’un souffle si malsain,
Que la mort germe seule en cette boue immonde.

Hommes, tueurs de Dieux, les temps ne sont pas loin
Où, sur un grand tas d’or vautrés dans quelque coin,
Ayant rongé le sol nourricier jusqu’aux roches,

Ne sachant faire rien ni des jours ni des nuits,
Noyés dans le néant des suprêmes ennuis,
Vous mourrez bêtement en emplissant vos poches. »

« Nos pères détruisirent joyeusement, parce qu'ils vivaient à une époque qui conservait quelques vestiges de la solidité du passé. C'était cela même qu'ils détruisaient qui donnait assez de force à la société pour qu'ils puissent détruire sans sentir l'édifice se disjoindre. Nous héritons de la destruction et de ses résultats. De nos jours, le monde appartient aux imbéciles, aux coeurs secs et aux agités. Le droit de vivre et de triompher s'acquiert aujourd'hui par les mêmes moyens que s'obtient un internement à l'asile: l'incapacité de penser, l'amoralité et l'hyperexcitation. »

« La modernité est le totalitarisme du rien : mondialisation, indifférenciation, uniformisation. […] La modernité n'est pas en crise, la modernité est une crise. »

  • Pierre-Emile Blairon

« Ici, nous n'avons pas l'emploi des vieilles choses. [...] Surtout si elles sont belles. La beauté attire, et nous ne voulons pas qu'on soit attiré par les vieilles choses. Nous voulons qu'on aime les neuves. »

« Le monde a proclamé la liberté, ces derniers temps surtout, et nous, que voyons-nous dans ce qu’ils appellent la liberté ? Rien que de l’esclavage et du suicide ! Car le monde dit : "tu as des besoins et donc satisfais les car tu as les mêmes droits que les hommes les plus riches et les plus notables. N’aie pas peur de les satisfaire, et même fais les croître." Voici la doctrine actuelle du monde. C’est en cela qu’ils voient la liberté. Et quel est le résultat de ce droit à multiplier les besoins ? Chez les plus riches, l’isolement et le suicide spirituel, et chez les pauvres, la jalousie et le meurtre, car les droits sont certes donnés mais les moyens de satisfaire ces besoins, eux, on ne les indique pas encore. [...] En comprenant la liberté comme une multiplication et une satisfaction rapide de leurs besoins, ils déforment leur nature, car ils font naître en eux une multitude de désirs absurdes et stupides, d’habitudes et de lubies des plus ineptes. Ils ne vivent que pour s’envier les uns les autres, pour satisfaire leur chair et leur vanité. »

« Tout d’un coup, il m’est devenu indifférent de ne pas être moderne. »

« L'ancien se meurt; le nouveau ne parvient pas à voir le jour ; dans ce clair-obscur surgissent les monstres. »

« Quel contraste ! quel brusque passage ! La hiérarchie, la discipline, l’ordre que l’autorité se charge d’assurer, les dogmes qui règlent fermement la vie : voilà ce qu’aimaient les hommes du dix-septième siècle. Les contraintes, l’autorité, les dogmes, voilà ce que détestent les hommes du dixhuitième siècle, leurs successeurs immédiats. Les premiers sont chrétiens, et les autres antichrétiens ; les premiers croient au droit divin, et les autres au droit naturel ; les premiers vivent à l’aise dans une société qui se divise en classes inégales, les seconds ne rêvent qu’égalité. Certes, les fils chicanent volontiers les pères, s’imaginant qu’ils vont refaire un monde qui n’attendait qu’eux pour devenir meilleur : mais les remous qui agitent les générations successives ne suffisent pas à expliquer un changement si rapide et si décisif. La majorité des Français pensait comme Bossuet ; tout d’un coup, les Français pensent comme Voltaire : c’est une révolution.. »

  • Paul Hazard, La Crise de la conscience européenne, préface

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