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Human nature

« Il n'y a de grand parmi les hommes que le poète, le prêtre et le soldat. L'homme qui chante, l'homme qui sacrifie et se sacrifie. Le reste est fait pour le fouet. »

  • Charles Baudelaire, Mon cœur mis à nu (1887), Œuvres complètes (1980), éd. Robert Laffont, coll. Bouquins, 2004, p. 416

Monarchism

« Il n’y a de gouvernement raisonnable et assuré que l’aristocratique.

Monarchie ou république, basées sur la démocratie, sont également absurdes et faibles. »

  • Charles Baudelaire, Mon cœur mis à nu (1887), in Œuvres posthumes, 3e éd., éd. Mercure de France, 1908, p. 107

Government

« C’est toujours le gouvernement précédent qui est responsable des mœurs du suivant, en tant qu’un gouvernement puisse être responsable de quoi que ce soit. »

  • Charles Baudelaire, Mon cœur mis à nu (1887), in Œuvres posthumes, 3e éd., éd. Mercure de France, 1908, p. 121

Revolution

"Every revolution has its corollary the massacre of the innocents."

« Toute révolution a pour corollaire le massacre des innocents. »
  • Charles Baudelaire, Pensées d’album, aphorismes sur un croquis d’interview par Nadar, éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. I, 1975, p. 710

Conservatism

« Malgré les secours que quelques cuistres célèbres ont apportés à la sottise naturelle de l’homme, je n’aurais jamais cru que notre patrie pût marcher avec une telle vélocité dans la voie du progrès. Ce monde a acquis une épaisseur de vulgarité qui donne au mépris de l’homme spirituel la violence d’une passion. Mais il est des carapaces heureuses que le poison lui-même n’entamerait pas. »

  • Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857), Projets de préface, I, éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1975, tome I, p. 181

Culture

« Il s'agit, pour lui, de dégager de la mode ce qu'elle peut contenir de poétique dans l'historique, de tirer l'éternel du transitoire. […] La modernité, c'est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l'art, dont l'autre moitié est l'éternel et l'immuable. »

  • Charles Baudelaire, à propos de Constantin Guys, Peintre de la vie moderne (1863), IV : La Modernité

Miscellaneous

« Il n’y a rien d’intéressant sur la terre que les religions. »

  • Charles Baudelaire Mon cœur mis à nu (1887), in Œuvres posthumes, 3e éd., éd. Mercure de France, 1908, p. 118

« La plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu'il n'existe pas. »

« Enfin, mon âme fait explosion, et sagement elle me crie : "N’importe où ! n’importe où ! pourvu que ce soit hors de ce monde !" »

« Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. »

  • Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris, XLVIII : « Any where out of the world », éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1975, tome I, p. 356

« Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. »

« Pascal avait son gouffre, avec lui se mouvant.
- Hélas ! tout est abîme, - action, désir, rêve,
Parole ! et sur mon poil qui tout droit se relève
Maintes fois de la Peur je sens passer le vent.

En haut, en bas, partout, la profondeur, la grève,
Le silence, l’espace affreux et captivant ...
Sur le fond de mes nuits Dieu de son doigt savant
Dessine un cauchemar multiforme et sans trêve.

J’ai peur du sommeil comme on a peur d’un grand trou,
Tout plein de vague horreur, menant on ne sait où ;
Je ne vois qu’infini par toutes les fenêtres,

Et mon esprit, toujours du vertige hanté,
Jalouse du néant l’insensibilité.
- Ah ! ne jamais sortir des Nombres et des Êtres ! »

  • Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal (1857), « Le Gouffre », résumé de la pensée de Pascal

« Mon berceau s'adossait à la bibliothèque,
Babel sombre, où roman, science, fabliau,
Tout, la cendre latine et la poussière grecque,
Se mêlaient. J'étais haut comme un in-folio.
Deux voix me parlaient. L'une, insidieuse et ferme,
Disait : "La Terre est un gâteau plein de douceur ;
[...]
Et l'autre : "Viens ! oh ! viens voyager dans les rêves,
Au-delà du possible, au delà du connu !"
[...]
Je te répondis : "Oui ! douce voix !" C'est d'alors
Que date ce qu'on peut, hélas ! nommer ma plaie
[...]
Et c'est depuis ce temps que, pareil aux prophètes,
J'aime si tendrement le désert et la mer ;
Que je ris dans les deuils et pleure dans les fêtes,
Et trouve un goût suave au vin le plus amer ;
Que je prends très souvent les faits pour des mensonges,
Et que, les yeux au ciel, je tombe dans des trous.
Mais la voix me console et dit : "Garde tes songes :
Les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous ! »

« Amer savoir, celui qu'on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :
Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui ! »

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