Différences entre les versions de « Chanson de Roland »

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« En écrivant son derniers vers, Turold ne prévoyait pa que son “histoire” n’aurait pas de “fin”. La preuve en est apportée dans le dernier quart du XXe siècle par Gilles Lapouge, qui a parcouru longuement l’Amérique latine et notamment le Brésil : “Dans une autre région du Nordeste, dans un village très isolé du Rio Grande do Norte, près de Juazeiro, qui est repaire de millénaristes et de messies, un paysans assez âgé, quand il a su que je venais de France, m’a demandé des nouvelles de Roland. Cela ne m’étonne pas : tout le Nordeste possède une littérature populaire — la ''literatura do cordel'' — qui puise une partie de ses thèmes dans l’histoire de l’Europe. Chaque soir, les paysans du Nordeste chantent des complaintes : l’histoire des douzes preux de Charlemagne, du traître Ganelon..., d’Amadis de Gaule. Le paysan se montrait soucieux. La dispute entre Roland et olivier ne lui disait rien de bon. Il n’aurait pas misé cher sur le bonheur de la belle Aude.” »
 
« En écrivant son derniers vers, Turold ne prévoyait pa que son “histoire” n’aurait pas de “fin”. La preuve en est apportée dans le dernier quart du XXe siècle par Gilles Lapouge, qui a parcouru longuement l’Amérique latine et notamment le Brésil : “Dans une autre région du Nordeste, dans un village très isolé du Rio Grande do Norte, près de Juazeiro, qui est repaire de millénaristes et de messies, un paysans assez âgé, quand il a su que je venais de France, m’a demandé des nouvelles de Roland. Cela ne m’étonne pas : tout le Nordeste possède une littérature populaire — la ''literatura do cordel'' — qui puise une partie de ses thèmes dans l’histoire de l’Europe. Chaque soir, les paysans du Nordeste chantent des complaintes : l’histoire des douzes preux de Charlemagne, du traître Ganelon..., d’Amadis de Gaule. Le paysan se montrait soucieux. La dispute entre Roland et olivier ne lui disait rien de bon. Il n’aurait pas misé cher sur le bonheur de la belle Aude.” »
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— Gilles Lapouge cité par Pierre Jonin, in ''Équinoxiales'', éd. Flammarion, 1977, p. 168
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Version du 3 mars 2021 à 11:18

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Citationes

« Roland sent que ses yeux ne voient plus. Il se remet debout et rassemble ses dernières forces. Son visage n’a plus de couleurs. Devant lui se trouve une roche grise. Il la frappe de dix coups d’épée avec colère, avec dépit. L’acier grince sans se briser ni s’ébrécher. “Ah ! prie le comte, sainte Marie, au secours ! Ah ! Durendal, ma bonne épée, quel malheur pour vous ! Puisque me voilà perdu, je ne suis plus désormais responsable de vous. Grâce à vous j’ai remporté tant de victoires sur les champs de bataille et conquis tant de vastes territoires que possède maintenant Charles dont la barbe est toute blanche. Ne tombez jamais aux mains d’un guerrier capable de fuir devant un autre. Vous avez appartenu longtemps à un vaillant seigneur. Jamais on ne reverra pareille épée dans la sainte France.” »

— Anonyme, La Chanson de Roland, trad. Pierre Jonin, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1979 (ISBN 9782070371501), 171, p. 115


« Quand Roland voit que son ami est mort,
Quand il le voit là, gisant la face contre terre,
Très-doucement se prit à le regretter :
« Mon compagnon, dit-il, quel malheur pour ta vaillance !
« Bien des années, bien des jours, nous avons été ensemble.
« Jamais tu ne me fis de mal, jamais je ne t’en fis :
« Quand tu es mort, c’est douleur que je vive. »
À ce mot, le marquis se pâme
Sur son cheval, qui s’appelle Veillantif ;
Mais il est retenu à ses étriers d’or fin :
Où qu’il aille, il ne peut tomber. »

— Anonyme, La Chanson de Roland, trad. Léon Gautier, éd. Édition critique de Léon Gautier, 1872, CLII, p. 152


« Ô notre vrai Père, dit-il, qui jamais ne mentis,
« Qui ressuscitas saint Lazare d’entre les morts
« Et défendis Daniel contre les lions,
« Sauve, sauve mon âme et défends-la contre tous périls,
« À cause des péchés que j’ai faits en ma vie. »
Il a tendu à Dieu le gant de sa main droite :
Saint Gabriel l’a reçu.
Alors sa tête s’est inclinée sur son bras,
Et il est allé, mains jointes, à sa fin.
Dieu lui envoie un de ses anges chérubins
Et saint Michel du Péril.
Saint Gabriel est venu avec eux :
L’âme du comte est emportée au Paradis... »

— Anonyme, La Chanson de Roland, trad. Léon Gautier, éd. Édition critique de Léon Gautier, 1872, CLXXVII, p. 177
Chanson de Roland 2.jpg

Citationes de Chanson de Roland

« En écrivant son derniers vers, Turold ne prévoyait pa que son “histoire” n’aurait pas de “fin”. La preuve en est apportée dans le dernier quart du XXe siècle par Gilles Lapouge, qui a parcouru longuement l’Amérique latine et notamment le Brésil : “Dans une autre région du Nordeste, dans un village très isolé du Rio Grande do Norte, près de Juazeiro, qui est repaire de millénaristes et de messies, un paysans assez âgé, quand il a su que je venais de France, m’a demandé des nouvelles de Roland. Cela ne m’étonne pas : tout le Nordeste possède une littérature populaire — la literatura do cordel — qui puise une partie de ses thèmes dans l’histoire de l’Europe. Chaque soir, les paysans du Nordeste chantent des complaintes : l’histoire des douzes preux de Charlemagne, du traître Ganelon..., d’Amadis de Gaule. Le paysan se montrait soucieux. La dispute entre Roland et olivier ne lui disait rien de bon. Il n’aurait pas misé cher sur le bonheur de la belle Aude.” » — Gilles Lapouge cité par Pierre Jonin, in Équinoxiales, éd. Flammarion, 1977, p. 168

— Gilles Lapouge, La Chanson de Roland, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1979 (ISBN 9782070371501), p. 230-231


Bibliographia

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