Différences entre les versions de « Anne Robert Jacques Turgot »

 
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« '''La source du mal est dans la faculté même, accordée aux artisans d’un même métier, de s’assembler, et de se réunir en un corps.''' »
 
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« '''Dieu en donnant à l’homme des besoins, en lui rendant nécessaire la ressource du travail, a fait, du droit de travailler, la propriété de tout homme ; et cette propriété est la première, la plus sacrée et la plus imprescriptible de toutes.'''
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« Dieu en donnant à l’homme des besoins, en lui rendant nécessaire la ressource du travail, a fait, du droit de travailler, la propriété de tout homme ; et cette propriété est la première, la plus sacrée et la plus imprescriptible de toutes.
  
 
Nous regardons comme un des premiers devoirs de notre justice, et comme un des actes les plus dignes de notre bienfaisance, d’affranchir nos sujets de toutes les atteintes portées à ce droit inaliénable de l’humanité [...]. »
 
Nous regardons comme un des premiers devoirs de notre justice, et comme un des actes les plus dignes de notre bienfaisance, d’affranchir nos sujets de toutes les atteintes portées à ce droit inaliénable de l’humanité [...]. »
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« '''Comment se fait-il que vous soyez à peu près le premier parmi vos gens de lettres qui ayez donné des notions justes de la liberté, et qui ayez fait sentir la fausseté de cette notion, rebattue par presque tous les écrivains républicains, que la liberté consiste à n’être soumise qu’aux lois, comme si un homme opprimé par une loi injuste était libre.''' Cela ne serait pas même vrai, quand on supposerait que toutes les lois sont l’ouvrage de la nation assemblée ; car enfin, l’individu a aussi ses droits, que la nation ne peut lui ôter que par la violence et par un usage illégitime de la force générale. Quoique vous ayez eu égard à cette vérité, et que vous vous en soyez expliqué, peut-être mériterait-elle que vous la développassiez avec plus d’étendue, vu le peu d’attention qu’y ont donné même les plus zélés partisans de la liberté. »
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« Comment se fait-il que vous soyez à peu près le premier parmi vos gens de lettres qui ayez donné des notions justes de la liberté, et qui ayez fait sentir la fausseté de cette notion, rebattue par presque tous les écrivains républicains, que la liberté consiste à n’être soumise qu’aux lois, comme si un homme opprimé par une loi injuste était libre. Cela ne serait pas même vrai, quand on supposerait que toutes les lois sont l’ouvrage de la nation assemblée ; car enfin, l’individu a aussi ses droits, que la nation ne peut lui ôter que par la violence et par un usage illégitime de la force générale. Quoique vous ayez eu égard à cette vérité, et que vous vous en soyez expliqué, peut-être mériterait-elle que vous la développassiez avec plus d’étendue, vu le peu d’attention qu’y ont donné même les plus zélés partisans de la liberté. »
 
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« La liberté de nuire n’a jamais existé devant la conscience. La loi doit l’interdire, parce que la conscience ne la permet pas. La liberté d’agir sans nuire ne peut, au contraire, être restreinte que par des lois tyranniques. On s’est beaucoup trop accoutumé dans les gouvernements à immoler le bonheur des particuliers à de prétendus droits de la société. On oublie que la société est faite pour les particuliers ; qu’elle n’est instituée que pour protéger les droits de tous, en assurant l’accomplissement de tous les devoirs mutuels. »
 
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Citations

« La source du mal est dans la faculté même, accordée aux artisans d’un même métier, de s’assembler, et de se réunir en un corps. »

— Anne Robert Jacques Turgot, Édit Du Roi, Portant suppression des Jurandes & Communautés de Commerce, Arts & Métiers: Donné à Versailles au mois de Février 1776. Registré le 12 Mars 1776 (12 Mars 1776), éd. Simon, 1776, p. 2


« Dieu en donnant à l’homme des besoins, en lui rendant nécessaire la ressource du travail, a fait, du droit de travailler, la propriété de tout homme ; et cette propriété est la première, la plus sacrée et la plus imprescriptible de toutes.

Nous regardons comme un des premiers devoirs de notre justice, et comme un des actes les plus dignes de notre bienfaisance, d’affranchir nos sujets de toutes les atteintes portées à ce droit inaliénable de l’humanité [...]. »

— Anne Robert Jacques Turgot, Édit Du Roi, Portant suppression des Jurandes & Communautés de Commerce, Arts & Métiers: Donné à Versailles au mois de Février 1776. Registré le 12 Mars 1776 (12 Mars 1776), éd. Simon, 1776, p. 3


« Comment se fait-il que vous soyez à peu près le premier parmi vos gens de lettres qui ayez donné des notions justes de la liberté, et qui ayez fait sentir la fausseté de cette notion, rebattue par presque tous les écrivains républicains, que la liberté consiste à n’être soumise qu’aux lois, comme si un homme opprimé par une loi injuste était libre. Cela ne serait pas même vrai, quand on supposerait que toutes les lois sont l’ouvrage de la nation assemblée ; car enfin, l’individu a aussi ses droits, que la nation ne peut lui ôter que par la violence et par un usage illégitime de la force générale. Quoique vous ayez eu égard à cette vérité, et que vous vous en soyez expliqué, peut-être mériterait-elle que vous la développassiez avec plus d’étendue, vu le peu d’attention qu’y ont donné même les plus zélés partisans de la liberté. »

— Anne Robert Jacques Turgot, « Lettre au Dr. Richard Price » (22 mars 1778), dans Œuvres de Turgot, éd. Guillaumin, 1844, vol. 2, p. 806


« Avec le principe sacré de la liberté du commerce, regardé comme une suite du droit de la propriété, tous les prétendus intérêts de commerce disparaissent. Les prétendus intérêts de posséder plus ou moins de territoire s’évanouissent, par le principe que le territoire n’appartient point aux nations, mais aux individus propriétaires des terres ; que la question de savoir si tel canton, tel village doit appartenir à telle province, à tel État, ne doit point être décidée par le prétendu intérêt de cette province ou de cet État, mais par celui qu’ont les habitants de tel canton ou tel village, de se rassembler pour leurs affaires dans le lieu où il leur est le plus commode d’aller ; que cet intérêt, étant mesuré par le plus ou moins de chemin qu’un homme peut faire loin de son domicile, pour traiter quelques affaires plus importantes, sans trop nuire à ses affaires journalières, devient une mesure naturelle et physique de l’étendue des juridictions et des États, et établit entre tous un équilibre d’étendue et de forces qui écarte tout danger d’inégalité et toute prétention à la supériorité. »

— Anne Robert Jacques Turgot, « Lettre au Dr. Richard Price » (22 mars 1778), dans Œuvres de Turgot, éd. Guillaumin, 1844, vol. 2, p. 808


« La liberté de nuire n’a jamais existé devant la conscience. La loi doit l’interdire, parce que la conscience ne la permet pas. La liberté d’agir sans nuire ne peut, au contraire, être restreinte que par des lois tyranniques. On s’est beaucoup trop accoutumé dans les gouvernements à immoler le bonheur des particuliers à de prétendus droits de la société. On oublie que la société est faite pour les particuliers ; qu’elle n’est instituée que pour protéger les droits de tous, en assurant l’accomplissement de tous les devoirs mutuels. »

— Anne Robert Jacques Turgot, « Lettres sur la tolérance » (1753-1754), dans Œuvres de Turgot, éd. Guillaumin, 1844, vol. 2, p. 686-687


« Toute loi inutile est un mal, par cela seul qu’elle est une restriction à la liberté, qui par elle-même est toujours un bien. »

— Anne Robert Jacques Turgot, « Mémoire sur les mines et carrières » (1764), dans Œuvres de Turgot, éd. Guillaumin, 1844, vol. 2, p. 143


« La liberté générale d’acheter et de vendre est donc le seul moyen d’assurer, d’un côté, au vendeur, un prix capable d’encourager la production ; de l’autre, au consommateur, la meilleure marchandise au plus bas prix. Ce n’est pas que, dans des cas particulier, il ne puisse y avoir un marchand fripon et un consommateur dupe ; mais le consommateur trompé s’instruira, et cessera de s’adresser au marchand fripon ; celui-ci sera discrédité et puni par là de sa fraude ; et cela n’arrivera jamais fréquemment, parce qu’en général les hommes seront toujours éclairés sur un intérêt évident et prochain. »

— Anne Robert Jacques Turgot, « Éloge de Gournay » (1759), dans Œuvres de Turgot, éd. Guillaumin, 1844, vol. 1, p. 272


« La réflexions et l’expérience prouvent également que la voie du commerce libre est, pour fournir aux besoins du peuple, la plus sûre, la plus prompte, la moins dispendieuse et la moins sujette à inconvénients.

Les négociants, par la multitude des capitaux dont ils disposent, par l’étendue de leurs correspondances, par la promptitude et l’exactitude des avis qu’ils reçoivent, par l’économie qu’ils savent mettre dans leurs opérations, par l’usage et l’habitude de traiter les affaires de commerce, ont des moyens et des ressources qui manquent aux administrateurs les plus éclairés et les plus actifs. Leur vigilance excitée par l’intérêt, prévient les déchets et les pertes ; leur concurrence rend impossible tout monopole ; et le besoin continuel où ils sont de faire rentrer leurs fonds promptement pour entretenir leur commerce, les engage à se contenter de profits médiocres : d’où il arrive que le prix des grains dans les années de disette, ne reçoit guère que l’augmentation inévitable qui résulte des frais et risques du transport ou de la garde.

Ainsi, plus le commerce est libre, animé, étendu, plus le peuple est promptement, efficacement et abondamment pourvu ; les prix sont d’autant plus uniformes, ils s’éloignent d’autant moins du prix moyen et habituel, sur lesquels les salaires se règlent nécessairement.

Les approvisionnements faits par les soins du gouvernement, ne peuvent avoir les mêmes succès. »

— Anne Robert Jacques Turgot, « Préambule de l’arrêt du 13 septembre 1774 relatif à la liberté du commerce des grains » (1759), dans Œuvres de Turgot, éd. Guillaumin, 1844, vol. 2, p. 171


« L’étrange tableau que celui de l’univers avant le christianisme ! Toutes les nations plongées dans les superstitions les plus extravagantes ; les ouvrages de l’art, les plus vils animaux, les passions même et les vices déifiés ; les plus affreuses dissolutions des mœurs autorisées par l’exemple des dieux et souvent même par les lois civiles. Quelques philosophes en petit nombre n’avaient appris de leur raison qu’à mépriser le peuple et non à l’éclairer. Indifférents sur les erreurs grossières de la multitude, égarés eux-mêmes par les leurs qui n’avaient que le frivole avantage de la subtilité ; leurs travaux s’étaient bornés à partager le monde entre l’idolâtrie et l’irréligion. Au milieu de la contagion universelle, les seuls Juifs s’étaient conservés purs. Ils avaient traversé l’étendue des siècles environnés de toutes parts de l’impiété et de la superstition qui couvraient la terre, et dont les progrès s’étaient arrêtés autour d’eux. »

— Anne Robert Jacques Turgot, « Discours en Sorbonne » (1750), dans Œuvres de Turgot, éd. Guillaumin, 1844, vol. 2, p. 587
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