Différences entre les versions de « Alexis de Tocqueville »

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« '''Le plus redoutable de tous les maux qui menacent l’avenir des États-Unis naît de la présence des noirs sur leur sol.''' Lorsqu’on cherche la cause des embarras présents et des dangers futurs de l’Union, on arrive presque toujours à ce premier fait, de quelque point qu’on parte. »
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« Les incrédules d’Europe poursuivent les chrétiens comme des ennemis politiques, plutôt que comme des adversaires religieux : ils haïssent la foi comme l’opinion d’un parti, bien plus que comme une croyance erronée ; et c’est moins le représentant de Dieu qu’ils repoussent dans le prêtre, que l’ami du pouvoir.
 
« Les incrédules d’Europe poursuivent les chrétiens comme des ennemis politiques, plutôt que comme des adversaires religieux : ils haïssent la foi comme l’opinion d’un parti, bien plus que comme une croyance erronée ; et c’est moins le représentant de Dieu qu’ils repoussent dans le prêtre, que l’ami du pouvoir.

Version du 6 juin 2017 à 15:40

Alexis de Tocqueville.jpg

Citationes

« Le plus redoutable de tous les maux qui menacent l’avenir des États-Unis naît de la présence des noirs sur leur sol. Lorsqu’on cherche la cause des embarras présents et des dangers futurs de l’Union, on arrive presque toujours à ce premier fait, de quelque point qu’on parte. »

— Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1835-1840), éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 1981 (ISBN 9782080703538), t. 1, p. 454


« Les incrédules d’Europe poursuivent les chrétiens comme des ennemis politiques, plutôt que comme des adversaires religieux : ils haïssent la foi comme l’opinion d’un parti, bien plus que comme une croyance erronée ; et c’est moins le représentant de Dieu qu’ils repoussent dans le prêtre, que l’ami du pouvoir.

En Europe, le christianisme a permis qu’on l’unît intimement aux puissances de la terre. Aujourd’hui ces puissances tombent, et il est comme enseveli sous leurs débris. C’est un vivant qu’on a voulu attacher à des morts : coupez les liens qui le retiennent, et il se relève.

J’ignore ce qu’il faudrait faire pour rendre au christianisme d’Europe l’énergie de la jeunesse. Dieu seul le pourrait ; mais du moins il dépend des hommes de laisser à la foi l’usage de toutes les forces qu’elle conserve encore. »

— Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1835-1840), éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 1981 (ISBN 9782080703538), t. 1, p. 408


« Presque tous les peuples qui ont agi fortement sur le monde, ceux qui ont conçu, suivi et exécuté de grands desseins, depuis les Romains jusqu’aux Anglais, étaient dirigés par une aristocratie, et comment s’en étonner ? »

— Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1835-1840), éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 1981 (ISBN 9782080703538), t. 1, p. 324


« Il y a un fait qui facilite admirablement, aux États-Unis, l’existence du gouvernement fédéral. Les différents États ont non seulement les mêmes intérêts à peu près, la même origine et la même langue, mais encore le même degré de civilisation ; ce qui rend presque toujours l’accord entre eux chose facile. Je ne sais s’il y a si petite nation européenne qui ne présente un aspect moins homogène dans ses différentes parties que le peuple américain, dont le territoire est aussi grand que la moitié de l’Europe. »

— Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1835-1840), éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 1981 (ISBN 9782080703538), t. 1, p. 247


« L’ambition des particuliers augmente avec la puissance de l’État ; la force des partis, avec l’importance du but qu’ils se proposent ; mais l’amour de la patrie, qui doit lutter contre ces passions destructives, n’est pas plus fort dans une vaste république que dans une petite. »

— Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1835-1840), éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 1981 (ISBN 9782080703538), t. 1, p. 237


« L’histoire du monde ne fournit pas d’exemple d’une grande nation qui soit restée longtemps en république [...]. »

— Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1835-1840), éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 1981 (ISBN 9782080703538), t. 1, p. 236


« [...] depuis l’origine des sociétés, on est d’accord sur ce point : que chaque peuple a le droit de faire juger par ses tribunaux toutes les questions qui se rapportent à l’exécution de ses propres lois. »

— Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1835-1840), éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 1981 (ISBN 9782080703538), t. 1, p. 220


« Lorsque le chef du gouvernement est élu, il en résulte presque toujours un défaut de stabilité dans la politique intérieure et extérieure de l’État. C’est là un des vices principaux de ce système. »

— Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1835-1840), éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 1981 (ISBN 9782080703538), t. 1, p. 202


« Je suis convaincu, du reste, qu’il n’y a pas de nations plus exposées à tomber sous le joug de la centralisation administrative que celles dont l’état social est démocratique. »

— Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1835-1840), éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 1981 (ISBN 9782080703538), t. 1, p. 164


« [...] je ne saurais concevoir qu’une nation puisse vivre ni surtout prospérer sans une forte centralisation gouvernementale.

Mais je pense que la centralisation administrative n’est propre qu’à énerver les peuples qui s’y soumettent, parce qu’elle tend sans cesse à diminuer parmi eux l’esprit de cité. »

— Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1835-1840), éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 1981 (ISBN 9782080703538), t. 1, p. 154


« Il y a en effet une passion mâle et légitime pour l’égalité qui excite les hommes à vouloir être tous forts et estimés. Cette passion tend à élever les petits au rang des grands ; mais il se rencontre aussi dans le cœur humain un goût dépravé pour l’égalité, qui porte les faibles à vouloir attirer les forts à leur niveau, et qui réduit les hommes à préférer l’égalité dans la servitude à l’inégalité dans la liberté. Ce n’est pas que les peuples dont l’état social est démocratique méprisent naturellement la liberté ; ils ont au contraire un goût instinctif pour elle. Mais la liberté n’est pas l’objet principal et continu de leur désir ; ce qu’ils aiment d’un amour éternel, c’est l’égalité ; ils s’élancent vers la liberté par impulsion rapide et par efforts soudains, et, s’ils manquent le but, ils se résignent ; mais rien ne saurait les satisfaire sans l’égalité, et ils consentiraient plutôt à périr qu’à la perdre. »

— Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1835-1840), éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 1981 (ISBN 9782080703538), t. 1, p. 115-116


« La société est tranquille, non point parce qu’elle a la conscience de sa force et de son bien-être, mais au contraire parce qu’elle se croit faible et infirme ; elle craint de mourir en faisant un effort ; chacun sent le mal, mais nul n’a le courage et l’énergie nécessaires pour chercher le mieux ; on a des désirs, des regrets, des chagrins et des joies qui ne produisent rien de visible, ni de durable, semblables à des passions de vieillards qui n’aboutissent qu’à l’impuissance.

Ainsi nous avons abandonné ce que l’état ancien pouvait présenter de bon, sans acquérir ce que l’état actuel pourrait offrir d’utile ; nous avons détruit une société aristocratique, et, nous arrêtant complaisamment au milieu des débris de l’ancien édifice, nous semblons vouloir nous y fixer pour toujours. »

— Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1835-1840), éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 1981 (ISBN 9782080703538), t. 1, p. 65


« J'avoue que dans l'Amérique j'ai vu plus que l'Amérique ; j'y ai cherché une image de la démocratie elle-même, de ses penchants, de son caractère, de ses préjugés, de ses passions ; j'ai voulu la connaître, ne fût-ce que pour savoir du moins ce que nous devions espérer ou craindre d'elle. »

— Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1835-1840), éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », 1981 (ISBN 9782080703538), t. 1, p. 69


« Jamais la tolérance en fait de religion, la douceur dans le commandement, l’humanité et même la bienveillance, n’avaient été plus prêchées et, il semblait, mieux admises qu’au dix-huitième siècle ; le droit de guerre, qui est comme le dernier asile de la violence, s’était lui-même resserré et adouci. Du sein de mœurs si douces allait cependant sortir la révolution la plus inhumaine ! »

  • Alexis de Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution (1856), éd. Flammarion, coll. Garnier Flammarion, 1993 (ISBN 9782080705006), p. 295

« L'individualisme est une expression récente qu'une idée nouvelle a fait naître. Nos pères ne connaissaient que l'égoïsme. L'égoïsme est un amour passionné et exagéré de soi-même, qui porte l'homme à ne rien rapporter qu'à lui seul et à se préférer à tout. L'individualisme est un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à s'isoler de la masse de ses semblables et à se retirer à l'écart avec sa famille et ses amis ; de telle sorte que, après s'être ainsi créé une petite société à son usage, il abandonne volontiers la grande société à elle-même. L'égoïsme naît d'un instinct aveugle ; l'individualisme procède d'un jugement erroné plutôt que d'un sentiment dépravé. Il prend sa source dans les défauts de l'esprit autant que dans les vices du cœur. L'égoïsme dessèche le germe de toutes les vertus, l'individualisme ne tarit d'abord que la source des vertus publiques ; mais, à la longue, il attaque et détruit toutes les autres et va enfin s'absorber dans l'égoïsme. L'égoïsme est un vice aussi ancien que le monde. Il n'appartient guère plus à une forme de société qu'à une autre. L'individualisme est d'origine démocratique, et il menace de se développer à mesure que les conditions s'égalisent. »

« Sous le gouvernement absolu d’un seul, le despotisme, pour arriver à l’âme, frappait grossièrement le corps ; et l’âme, échappant à ces coups, s’élevait glorieuse au-dessus de lui ; mais dans les républiques démocratiques, ce n’est point ainsi que procède la tyrannie ; elle laisse le corps et va droit à l’âme. »

« Il existe une loi générale qui a été faite ou du moins adoptée, non pas seulement par la majorité de tel ou tel peuple, mais par la majorité de tous les hommes. Cette loi, c'est la justice.

La justice forme donc la borne du droit de chaque peuple.

Une nation est comme un jury chargé de représenter la société universelle et d'appliquer la justice qui est sa loi. Le jury, qui représente la société, doit-il avoir plus de puissance que la société elle-même dont il applique les lois ? »

  • Alexis de Tocqueville, « Tyrannie de la Majorité », De la démocratie en Amérique (1835-1840), t. I, Deuxième Partie : Chapitre VII

« Ceux-là [les hommes démocratiques] ne doivent rien à personne, ils n'attentent pour ainsi dire rien de personne ; ils s'habituent à se considérer toujours isolément, et ils se figurent volontiers que leur destinée tout entière est entre leurs mains. Ainsi non seulement la démocratie fait oublier à chaque homme ses aïeux, mais elle lui cache ses descendants et le sépare de ses contemporains ; elle le ramène sans cesse vers lui seul et menace de le renfermer enfin tout entier dans la solitude de son propre cœur. »

« Dans les temps d’égalité, les hommes n’ont aucune foi les uns dans les autres, à cause de leur similitude ; mais cette même similitude leur donne une confiance presque illimitée dans le jugement du public ; car il ne leur paraît pas vraisemblable qu’ayant tous des lumières pareilles, la vérité ne se rencontre pas du côté du plus grand nombre. »

Democratic nations "are so enamored of equality, they would rather be equal in slavery than unequal in freedom."

« Je pense que les peuples démocratiques ont un goût naturel pour la liberté ; livrés à eux-mêmes, ils la cherchent, ils l’aiment, et ils ne voient qu’avec douleur qu’on les en écarte. Mais ils ont pour l’égalité une passion ardente, insatiable, éternelle, invincible ; ils veulent l’égalité dans la liberté, et, s’ils ne peuvent l’obtenir, ils la veulent encore dans l’esclavage. Ils souffriront la pauvreté, l’asservissement, la barbarie, mais ils ne souffriront pas l’aristocratie. »

« Le gouvernement ayant pris ainsi la place de la Providence, il est naturel que chacun l’invoque dans ses nécessités particulières. Aussi rencontre-t-on un nombre immense de requêtes qui, se fondant toujours sur l’intérêt public, n’ont trait néanmoins qu’à de petits intérêts privés. »

  • Alexis de Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution (1856), éd. Flammarion, coll. Garnier Flammarion, 1993 (ISBN 9782080705006)

« Cet État se veut si bienveillant envers ses citoyens qu’il entend se substituer à eux dans l’organisation de leur propre vie. Ira-t-il jusqu’à les empêcher de vivre pour mieux les protéger d’eux-mêmes ? [...]

Le plus grand soin d'un bon gouvernement devrait être d'habituer peu à peu les peuples à se passer de lui. »

« On tombe assez d’accord aujourd’hui, ce me semble, que la centralisation administrative et l’omnipotence de Paris sont pour beaucoup dans la chute de tous les gouvernements que nous avons vus se succéder depuis quarante ans. Je ferai voir sans peine qu’il faut attribuer au même fait une grande part dans la ruine soudaine et violente de l’ancienne monarchie, et qu’on doit le ranger parmi les principales causes de cette révolution première qui a enfanté toutes les autres. »

  • Alexis de Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution (1856), éd. Flammarion, coll. Garnier Flammarion, 1993 (ISBN 9782080705006), p. 169

« J’arrête le premier Américain que je rencontre, soit dans son pays, soit ailleurs, et je lui demande s’il croit la religion utile à la stabilité des lois et au bon ordre de la société ; il me répond sans hésiter qu’une société civilisée, mais surtout une société libre, ne peut subsister sans religion. Le respect de la religion y est, à ses yeux, le plus grande garantie de la stabilité de l’État et de la sûreté des particuliers. Les moins versés dans la science du gouvernement savent au moins cela. Cependant il n’y a pas de pays au monde où les doctrines les plus hardies des philosophes du dix-huitième siècle, en matière de politique, soient plus appliquées qu’en Amérique ; leurs seules doctrines antireligieuses n’ont jamais pu s’y faire jour, même à la faveur de la liberté illimitée de la presse. »

  • Alexis de Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution (1856), éd. Flammarion, coll. Garnier Flammarion, 1993 (ISBN 9782080705006), p. 244

"The man who seeks freedom for anything but freedom's self is made to be a slave."

« Qui cherche dans la liberté autre chose qu’elle-même est fait pour servir. Que manque-t-il à ceux-là pour rester libres ? Quoi ? Le goût sublime de l'être. »
  • Alexis de Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution (1856), éd. Flammarion, coll. Garnier Flammarion, 1993 (ISBN 9782080705006), p. 259

« L'individualisme est un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à s'isoler de la masse de ses semblables et à se retirer à l'écart avec sa famille et ses amis ; de telle sorte que, après s'être ainsi créé une petite société à son usage, il abandonne volontiers la grande société à elle-même. »

« Nos contemporains sont incessamment travaillés par deux passions ennemies : ils sentent le besoin d’être conduits et l’envie de rester libres. Ne pouvant détruire ni l’un ni l’autre de ces instincts contraires, ils s’efforcent de les satisfaire à la fois tous les deux. Ils imaginent un pouvoir unique, tutélaire, tout-puissant, mais élu par les citoyens. Ils combinent la centralisation et la souveraineté du peuple. Cela leur donne quelque relâche. Ils se consolent d’être en tutelle, en songeant qu’ils ont eux-mêmes choisi leurs tuteurs. »

« Je n'ai pas de traditions, je n'ai pas de parti, je n'ai point de cause, si ce n'est celle de la liberté et de la dignité humaine. »

« Chacun est le meilleur juge de ce qui le concerne exclusivement. »

« Quelque respectable que soit la position des Noirs, quelque sainte que doive être à nos yeux leur infortune, qui est notre ouvrage, il serait injuste et imprudent de ne se préoccuper que d’eux seuls. Si les Nègres ont droit à devenir libres, il est incontestable que les colons ont droit à n’être pas ruinés par la liberté des Nègres. »

« La Révolution française ne sera que ténèbres pour ceux qui ne voudront regarder qu'elle ; c'est dans les temps qui la précèdent qu'il faut chercher la seule lumière qui puisse l'éclairer. »

  • Alexis de Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution (1856), éd. Flammarion, coll. Garnier Flammarion, 1993 (ISBN 9782080705006), p. 298

« Une nation fatiguée de longs débats consent volontiers qu’on la dupe, pourvu qu’on la repose, et l’histoire nous apprend qu’il suffit alors pour la contenter de ramasser dans tout le pays un certain nombre d’hommes obscurs ou dépendants, et de leur faire jouer devant elle le rôle d’une assemblée politique, moyennant salaire. »

  • Alexis de Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution (1856), éd. Flammarion, coll. Garnier Flammarion, 1993 (ISBN 9782080705006), p. 236

« L'islam, c'est la polygamie, la séquestration des femmes, l'absence de toute vie publique, un gouvernement tyrannique et ombrageux qui force de cacher sa vie et rejette toutes les affections du coeur du côté de l'intérieur de la famille. »

"I go back from age to age up to the remotest antiquity, but I find no parallel to what is occurring before my eyes; as the past has ceased to throw its light upon the future, the mind of man wanders in obscurity."

« Je remonte de siècle en siècle jusqu'à l'antiquité la plus reculée ; je n'aperçois rien qui ressemble à ce qui est sous nos yeux. Le passé n'éclairant plus l'avenir, l'esprit marche dans les ténèbres. »

« [...] des entrailles mêmes d'une nation qui venait de renverser la royauté on vit sortir tout à coup un pouvoir plus étendu, plus détaillé, plus absolu que celui qui avait été exercé par aucun de nos rois. »

  • Alexis de Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution (1856), éd. Flammarion, coll. Garnier Flammarion, 1993 (ISBN 9782080705006), pp. 297-298

« Démocratie et socialisme n'ont rien en commun sauf un mot, l'égalité. Mais notez la différence : pendant que la démocratie cherche l'égalité dans la liberté, le socialisme cherche l'égalité dans la restriction et la servitude. ».

« On croit que les théories destructives qui sont désignées de nos jours sous le nom de socialisme sont d'origine récente ; c'est une erreur: ces théories sont contemporaines des premiers économistes. Tandis que ceux-ci employaient le gouvernement tout-puissant qu'ils rêvaient à changer les formes de la société, les autres s'emparaient en imagination du même pouvoir pour en ruiner les bases.

Lisez le Code de la Nature par Morelly, vous y trouverez, avec toutes les doctrines des économistes sur la toute-puissance de l'État et sur ses droits illimités, plusieurs des théories politiques qui ont le plus effrayé la France dans ces derniers temps, et que nous nous figurions avoir vues naître : la communauté de biens, le droit au travail, l'égalité absolue, l'uniformité en toutes choses, la régularité mécanique dans tous les mouvements des individus, la tyrannie réglementaire et l'absorption complète de la personnalité des citoyens dans le corps social.

« Rien dans la société n'appartiendra singulièrement ni en propriété à personne, dit l'article 1er de ce Code. La propriété est détestable, et celui qui tentera de la rétablir sera renfermé pour toute sa vie, comme un fou furieux et ennemi de l'humanité. Chaque citoyen sera sustenté, entretenu et occupé aux dépens du publie, dit l'article 2. Toutes les productions seront amassées dans des magasins publics, pour être distribuées à tous les citoyens et servir aux besoins de leur vie. Les villes seront bâties sur le même plan; tous les édifices à l'usage des particuliers seront semblables. A cinq ans tous les enfants seront enlevés à leur famille et élevés en commun, aux frais de l'État, d'une façon uniforme. » Ce livre vous paraît écrit d'hier : il date de cent ans ; il paraissait en 1755, dans le même temps que Quesnay fondait son école : tant il est vrai que la centralisation et le socialisme sont des produits du même sol ; ils sont, relativement l'un à l'autre, ce que le fruit cultivé est au sauvageon. »

  • Alexis de Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution (1856), éd. Flammarion, coll. Garnier Flammarion, 1993 (ISBN 9782080705006), pp. 254-255

« On a dit que le caractère de la philosophie du dix-huitième siècle était une sorte d’adoration de la raison humaine, une confiance sans bornes dans sa toute-puissance pour transformer à son gré lois, institutions et mœurs. Il faut bien s’entendre : c’était moins encore, à vrai dire, la raison humaine que quelques-uns de ces philosophes adoraient que leur propre raison. Jamais on a montre moins de confiance que ceux-là dans sagesse commune. Je pourrais en citer plusieurs qui méprisaient presque autant la foule que le bon Dieu. Ils montraient un orgueil de rivaux à celui-ci et un orgueil de parvenus à celle-là. La soumission vraie et respectueuse pour les volontés de la majorité leur était aussi étrangère que la soumission aux volontés divines. Presque tous les révolutionnaires ont montré depuis ce double caractère. Il y a bien loin de là à ce respect témoigné par les Anglais et les Américains aux sentiments de la majorité de leurs concitoyens. Chez eux, la raison est fière et confiante en elle-même, mais jamais insolente ; aussi a-t-elle conduit à la liberté, tandis que la nôtre n’a guère fait qu’inventer de nouvelles formes de servitude. »

  • Alexis de Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution (1856), éd. Flammarion, coll. Garnier Flammarion, 1993 (ISBN 9782080705006), notes, p. 358

Citationes de Alexis de Tocqueville

« Rien de plus noble que l'aristocrate libéral — comme Tocqueville —, pour lequel la liberté de tous est le privilège qu'il incombe à la classe dirigeante de défendre. »

  • Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, trad. Michel Bibard, éd. Éditions du Rocher, 2003 (ISBN 9782268044675), #50, p. 29

Textus

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