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Citations

« Les conservateurs ont le souci du bien commun, les libéraux le seul souci des libertés individuelles et des droits de l’homme. Aussi longtemps que les premiers s’obstineront à ne pas voir que le système capitaliste, c’est-à-dire la logique du profit et le système du marché, est un “fait social total” qui détruit systématiquement tout ce qu’ils veulent conserver, ils resteront dans l’impasse. »

— Alain de Benoist, Le Nouveau Conservateur, juin 2022


« Redéfinie dans un sens libéral, la démocratie n’est plus le régime qui consacre la souveraineté du peuple, mais celui qui “garantit les droits de l’homme” [...]. »

— Alain de Benoist, Pour une Europe illibérale (6 avril 2019)


« [...] le libéralisme s’organise autour de la notion d’individu et autour de la notion d’humanité, en éliminant toutes les structures intermédiaires [...]. »

— Alain de Benoist, Pour une Europe illibérale (6 avril 2019)


« Le “choc des civilisations” n’est qu’une formule dans laquelle chacun met ce qu’il veut. La principale faiblesse des explications “culturalistes” des conflits est de faire l’impasse sur les logiques politiques qui conduisent à ces conflits, et aussi de faire oublier que l’immense majorité des conflits ont toujours eu lieu (et continuent d’avoir lieu) au sein d’une même civilisation. »

— « Alain de Benoist : Djihadisme et choc des civilisations ? Une formule fourre-tout », Alain de Benoist, Metamag, 15 avril 2016 (lire en ligne)


« L’extrémisme consiste à pousser jusqu’à l’absurde même les idées les plus justes... il est réducteur, simpliste, borné. [...] La radicalité est tout autre chose. Elle implique de chercher toujours à comprendre plus loin, en remontant à la racine (radix) [...]. Être radical, ce n’est pas seulement refuser le compromis, c’est s’intéresser aux causes lointaines [...]. La recherche des principes premiers, la méditation sur les choses ultimes font partie de la radicalité. Ce qui exige d’être intellectuellement structuré. »

— Alain de Benoist, Mémoires vives (2012), éd. Fallois, 2012, p. 87


L’ennemi principal n’est pas « celui qu’on déteste le plus, celui dont on se sent plus éloigné [...], l’ennemi principal est tout simplement celui qui dispose des moyens les plus considérables pour nous combattre et nous contraindre à sa volonté, c’est-à-dire celui qui est le plus puissant. De ce point de vue les choses sont claires : l’ennemi principal, sur le plan politique et géopolitique, ce sont les États-Unis d’Amérique. »

— « L’Amérique qu’on aime », Alain de Benoist, Éléments, avril 2005


« Christophe Colomb a découvert l’Amérique il y a un peu plus de cinq cents ans. Le moment est venu pour l’Europe de l’oublier et de se redécouvrir elle-même. »

— Alain de Benoist, Critiques-Théoriques (2003), éd. L’Âge d’Homme, 2003 (ISBN 9782825117590), p. 153


« La publicité n’est pas seulement le vecteur d’une incitation à l’achat. Globalement, elle sert avant tout à entretenir l’idée que le bonheur, raison d’être de la présence au monde, se ramène ou se confond avec la consommation. Elle ne vise pas tant à valoriser un produit particulier qu’à valoriser l’acte d’achat dans sa généralité, c’est-à-dire le système des produits. La publicité incarne le langage de la marchandise, qui est en passe de s’instaurer comme le paradigme de tous les langages sociaux. »

— Alain de Benoist, Critiques-Théoriques (2003), éd. L’Âge d’Homme, 2003 (ISBN 9782825117590), p. 130


« La vérité est que l’Occident n’en finit pas de vouloir dominer le monde en imposant des idées, des techniques, des produits ou des comportements qu’il présente invariablement comme “universels”, et donc intrinsèquement bons pour tous, avec comme conséquence inéluctable de faire apparaître comme “archaïques” ou inférieurs tous les autres modes de vie, tous les autres systèmes de valeurs. Dans le passé, de semblables entreprises de domination ont été menées au nom de la “vraie foi”, de la “civilisation”, du “progrès” ou du “développement”. Aujourd’hui, la globalisation occidentalo-libérale diffuse comme modèle une philosophie de la vie qui donne la priorité absolue au plaisir matériel, à la logique du profit et à la loi de l’argent. Son point d’aboutissement est la transformation du monde en parc d’attractions, en supermarché du divertissement ; son mot d’ordre : vivre, c’est consommer. Hannah Arendt avait bien observé que tout régime totalitaire a besoin de s’inventer un “ennemi métaphysique”. Le schéma “Occident vs. ce qui n’est pas l’Occident (ou s’avère non occidentalisable)” est une simple reformulation de la rhétorique de la guerre froide. Parler en termes d’ennemis quand il s’agit de cultures ou de peuples, c’est déjà s’engager dans la logique de la croisade néocoloniale. Derrière l’usage abusif fait actuellement du concept de “choc des civilisations”, on fit sans peine un programme d’hégémonie occidentale à peine camouflé.

La montée de l’identitarisme convulsif et de la violence terroriste ne sont pas tant le fait d’une culture particulière que le résultat de la dissolution (ou d’une menace de dissolution) de toutes les cultures. Le moyen le plus sûr d’enrayer l’hyperterrorisme serait de faire en sorte que la globalisation cesse d’apparaître pour ce qu’elle est actuellement, à savoir l’imposition unilatérale d’un mode de vie particulier, d’un modèle allogène et unique de “civilisation” ou de “développement” qui contredit les identités culturelles du reste du monde. Jacques Chirac, généralement moins bien inspiré, n’a pas eu tort d’affirmer le 15 octobre 2001 devant l’Unesco que l’Occident doit cesser d’imposer au monde entier sa culture “essentiellement matérialiste” et “vécue comme agressive”.

Une seule puissance ne peut pas prétendre gérer à elle seule toute la planète. L’Occident n’est plus depuis longtemps une notion de civilisation — ce n’est plus qu’un indicateur économique — et il appartient plus que jamais aux Européens qui, au lendemain du 11 septembre, ont une fois de plus démontré leur absence totale de volonté politique indépendante, non seulement de ne pas se laisser entraîner dans des guerres dont ils ne contrôlent ni les modalités ni les objectifs, mais encore de dire clairement que le modèle “occidental” de civilisation n’est pas nécessairement le leur — et n’est en tout cas pas exclusif d’autres modèles. Il leur appartient d’œuvrer à une nouvelle multipolarisation des rapports internationaux, et de ne pas se laisser enfermer dans l’alternative “Djihad ou McWorld”, c’est-à-dire de refuser la Djihad sans pour autant devenir les instruments de McWorld.

Il existe aujourd’hui un discours détestable qui consiste à faire croire que ceux qui contestent le modèle occidental ne peuvent être que des esprits rétrogrades ou des fous dangereux dont le fanatique Ben Laden, arrivé à point pour les besoins de la démonstration, serait en quelque sorte la figure archétypique. Ce discours se sert du terrorisme islamiste comme d’un commode repoussoir, avec comme objectif de relégitimer dans l’opinion un système générateur d’inégalités, de frustrations et de désespoir. L’ennemi principal reste aujourd’hui plus que jamais le déchaînement planétaire de la logique du capital et la marchandisation intégrale des rapports sociaux. »

— « C’est le 11 septembre 2001 que le XXe siècle s’est terminé », Alain de Benoist, Éléments, nº 103, décembre 2001


« Le libéralisme naissant, à partir du XVIIIe siècle, a donné lieu à une “critique de droite”, qui le rappelait à la réalité de la nature humaine, et à une “critique de gauche”, qui le condamnait au nom des pauvres et des humiliés. Le drame est que ces deux critiques se sont disjointes — et de façon telle que chacune d’elles, pour triompher de l’autre, a fini par s’allier à ce qui aurait dû rester leur ennemi commun. J’aurai toute ma vie aspiré à ce que ces deux critiques n’en fassent qu’une. »

— Alain de Benoist, Dernière Année. Notes pour conclure le siècle (1999), éd. L’Âge d’Homme, 2001, p. 278


« Le libre-échangisme généralisé conduit à la formation d’un monde unifié, construit sur les ruines des cultures différenciées. »

— Alain de Benoist, Europe, Tiers monde, même combat (1986), éd. Robert Laffont, 1986 (ISBN 9782221042304), p. 127


« L’universel, en effet, ne flotte pas dans les airs ; il suppose un énonciateur, qui par là même le dévoile comme sa chose. Le discours à prétention universelle n’est qu’un discours qui a la prétention terroriste d’être reconnu comme tel. Cet énonciateur porte un nom : c’est l’occidentalisme américanocentré. »

— Alain de Benoist, Europe, Tiers monde, même combat (1986), éd. Robert Laffont, 1986 (ISBN 9782221042304), p. 84-85


« On s’étonne, en effet, de voir les anciens tiers-mondistes redécouvrir les charmes de l’american way of life, tout comme on s’étonne que ceux qui déclarent regretter la disparition des sociétés traditionnelles en Europe se fassent les défenseurs d’un mode de vie occidental dont la diffusion détruit les sociétés traditionnelles — les seules encore vivantes ! — du Tiers monde. »

— Alain de Benoist, Europe, Tiers monde, même combat (1986), éd. Robert Laffont, 1986 (ISBN 9782221042304), p. 8


« La dictature peut demain nous tuer individuellement. La décadence, elle, anéantit nos chances de survie en tant que peuple. Certains ne se résignent pas à la pensée d’avoir un jour à porter la casquette de l’Armée rouge. De fait, c’est une perspective affreuse. Nous ne pouvons pas, pour autant, supporter l’idée d’avoir un jour à passer ce qui nous reste à vivre en mangeant des hamburgers du côté de Brooklyn. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 76


« [...] le choix doit se porter sur le camp qui, dans la pratique, est objectivement le moins favorable à l’universalisme, à l’égalitarisme et au cosmopolitisme. [...]

L’ennemi principal, pour nous, sera donc le libéralisme bourgeois et l’“Occident” atlantico-américain, dont la sociale-démocratie européenne n’est que l’un des plus dangereux succédanés. »

— Alain de Benoist, Orientations pour des années décisives (1982), éd. Le Labyrinthe, 1982, p. 35


« J’appelle ici de droite, par pure convention, l’attitude consistant à considérer la diversité du monde et, par suite, les inégalités relatives qui en sont nécessairement le produit, comme un bien, et l’homogénéisation progressive du monde, prônée et réalisée par le discours bimillénaire de l'idéologie égalitaire, comme un mal. »

— Alain de Benoist, Vu de droite (1977), éd. Le Labyrinthe, 2002 (ISBN 9782869800519), p. 16
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Ernst Jünger et Alain de Benoist, Nice, 15 mai 1977
Alain Soral et Alain de Benoist, 17 janvier 2011

Textes

Bibliographie

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