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Citations

« Comme l’amoureux ou le libertin, on peut dire que le voyageur est infidèle. Mais on peut dire aussi qu’il est à la recherche d’une fidélité ; peut-être cherche-t-il le pays d’où il ne bougerait plus, où il se fixerait, enfin entouré par le cercle léger d’un horizon qu’il ne voudrait plus franchir. »

— Abel Bonnard, Ce monde et moi, éd. Dismas, 1991, p. 143


« Le voyage est de l’enfance retrouvée. »

— Abel Bonnard, Ce monde et moi, éd. Dismas, 1991, p. 141


« Le moindre inconvénient de la vie sédentaire, c’est que nous nous confondons avec quantité de soucis mesquins, de petitesses et de laideurs qui ne sont pas nous-mêmes. Le voyage nous retire de ces pièges et nous livre à nous hors de nos histoires ; il nous apprend tout de suite ce que nous avons gardé de jeunesse. »

— Abel Bonnard, Ce monde et moi, éd. Dismas, 1991, p. 141


« Si l’on considère l’histoire de l’Europe dans une certaine étendue, on ne peut manquer d’admirer combien les petits États ont favorisé le développement de ce qu’il y a de plus haut dans l’homme et l’on s’aperçoit qu’ils ont parfois, bien plus que les grands, servi la civilisation véritable. Les étroites cités de la Grèce antique, pareilles à de maigres arbres mordus par le vent et brûlés par le soleil, ont donné à l’humanité plus de fruits d’or que l’énorme chêne romain, tout en branches et en feuillage. L’Italie du Moyen Âge et de la Renaissance foisonne de républiques et de principautés minuscules qui toutes portent sur le front la magnifique couronne des arts, comme un signe qu’elles sont parvenues au plus haut rang des société humaines. Les fières villes des Flandres ont eu les mêmes parures. Les Provinces-Unies au XVIIe siècle, la république de Venise ont pour gloire les arts qu’elles ont nourris et il n’est pas jusqu’à l’infime république de Raguse qui ne mérite un souvenir, elle qui, par la bénignité de ses mœurs autant que par la douceur de son climat, attirait les savants et les érudits qui venaient s’y réfugier, comme des oiseaux, de toutes les parties de l’Europe.

Ce qui ressort de la contemplation de l’histoire, c’est que les petits États sont un des piédestaux de l’homme : ils soutiennent la personne humaine que les grands États modernes tendent au contraire à écraser. Ce n’est pas assez que l’individu pris dans ces machines énormes soit soumis à la conscription, écrasé d’impôts, assujetti à des lois dont le nombre augmente sans cesse et dont les exigences ne peuvent jamais êtres prévues. À la fin cet État despote, ce monstre de matérialisme demande à l’homme sa pensée et son âme. Il arrache aux familles les garçons à peine nés, et même les filles, pour les pétrir à son gré. Il ressemble à ces dieux puniques à qui l’on sacrifiait des petits enfants. Un pareil développement, tout horizontal, et qui empêche partout l’âme humaine de croître en hauteur, est ce qu’il y a de plus opposé à la civilisation véritable. L’État n’est pas fait pour manger l’homme, mais pour le protéger et le soutenir.

L’esprit de civilisation ne subsiste aujourd’hui que dans les petits États et dans ceux qui sont grands depuis assez longtemps pour n’être pas ivres d’eux-mêmes. Mais ceux-ci auront besoin de se rendre très puissants s’ils veulent sauver ce qu’ils représentent. Il leur faudra pour n’être pas vaincus par leurs ennemis, être plus forts que la Force. »

— Abel Bonnard, Ce monde et moi (24 février 1933), éd. Dismas, 1991, Grands et petits États, p. 125-126


« Comment s’étonner qu’un pays meure dans son corps quand il meurt dans son âme ? Il ne naîtra des Français que si une France renaît. Comment s’étonner qu’on n’ait plus d’enfants quand tout dans les idées, les préjugés et les lois détruit la famille ? »

— Abel Bonnard, Ce monde et moi, éd. Dismas, 1991, p. 67


« Ne pas avoir d’enfant, c’est un suicide reporté. »

— Abel Bonnard, Ce monde et moi, éd. Dismas, 1991, p. 67


« L’individu n’a pas d’enfants, n’a plus d’ancêtres : il s’isole de tous les côtés, il se retranche du passé comme de l’avenir. Reste le moment, pour la jouissance ou l’ennui. »

— Abel Bonnard, Ce monde et moi, éd. Dismas, 1991, p. 67


« On offre une image résumée du monde à l’homme qui n’est plus d’aucun lieu. »

— Abel Bonnard, Ce monde et moi, éd. Dismas, 1991, p. 55


« Le verbalisme actuel, celui des journaux, de la politique, de l’école : dès qu’on donne à des choses différentes des noms en -isme, elles deviennent toutes égales. Ainsi étudiées, toutes les œuvres se valent, les plus médiocres sont examinées aussi sérieusement que les autres, regardées comme des signes, des tendances ; le sentiment de leur vraie importance disparaît. Il faut que la critique des mœurs, des livres, ait un langage simple et transparent pour rester exacte. »

— Abel Bonnard, Ce monde et moi, éd. Dismas, 1991, p. 52


« Chaque matin, les journaux lâchent un vol immense de mots, qui viennent étourdir un peuple que la vie des villes séparait déjà de l’univers. Observons que, parmi ces mots, les termes abstraits deviennent de plus en plus nombreux, et que ceux-ci, quand il ne résument pas l’essence des choses, ne contiennent même plus cette honnête quantité de réalité que le moindre mot concret porte jusqu’à nous. »

— Abel Bonnard, Ce monde et moi, éd. Dismas, 1991, p. 48


« Les intellectuels, jeunes normaliens, croient avoir acquis dans le maniement des abstractions le droit de régenter les choses. »

— Abel Bonnard, Ce monde et moi, éd. Dismas, 1991, p. 38


Un homme politique, c’est « un esclave déguisé en chef, qui prend des ordres avant d’en donner. »

— Abel Bonnard, Ce monde et moi (18 octobre 1933), éd. Dismas, 1991, p. 16


« Camarades, la Révolution ne se fera pas toute seule. Elle se fera parce que nous la ferons, la Révolution nécessaire, la Révolution sacrée, la Révolution de renaissance. »

— Abel Bonnard, « Discours aux chefs miliciens » (30 janvier 1943), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 152


« Dans la société démembrée du capitalisme et du libéralisme, on trouvait deux extrême aussi vicieux l’un que l’autre : ou bien, selon la tyrannie du capitalisme, l’homme donnait son travail et son concours à la collectivité sans recevoir d’elle en retour une rétribution équitable, ou bien, au contraire, selon la décomposition du libéralisme, l’individu demandait tout à la société sans rien lui fournir. »

— Abel Bonnard, « Discours aux chefs miliciens » (30 janvier 1943), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 145-146


« L’individu, c’est le dernier produit d’une société qui devient stérile, c’est l’être humain tombé de la plénitude de l’homme dans l’exiguïté du moi, c’est le nain arrogant, l’avorton prétentieux qui, toujours content de soi, n’est jamais content des autres, qui, restant toujours isolé sans être capable de vivre seul, à la fois dissident et dépendant, est l’atome d’une foule au lieu d’être l’élément d’un peuple. L’individu vit perpétuellement dans un état de désertion sociale. Il prétend être entretenu par une société qu’il n’entretient pas, il demande sans apporter, il voudrait tout recevoir sans rien donner et, dans une société décomposée, il représente un abaissement et une déchéance qui se retrouvent à travers toutes les classes. »

— Abel Bonnard, « Discours aux chefs miliciens » (30 janvier 1943), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 143-144


« On ne saurait croire à quel point l’homme d’aujourd’hui, à quelque rang qu’il se trouve, est las de dépendre d’organisations abstraites, d’autorités impersonnelles, de conseils d’administrations insaisissables ou de parlements informes. [...] Bien des fois, en regardant le spectacle de la société bourgeoise, j’ai admiré par quel triste enchantement elle étendait partout des déserts entre les âmes. Des gens que toutes les conditions et les habitudes de leur existence auraient dû réunir, qui passaient des années dans le même atelier, le même bureau, les mêmes chambres, qui auraient dû naturellement échanger ces regards, ces sourires, ces menus services par lesquels des hommes se sentent unis, arrivaient à vivre à côté les uns des autres sans jamais vivre ensemble ; ils frottaient leurs égoïsmes sans jamais rapprocher leurs âmes. »

— Abel Bonnard, « Discours aux chefs miliciens » (30 janvier 1943), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 142


« Entre le communisme qui broie l’homme et le capitalisme qui le dissout, c’est ici que luit la promesse, c’est ici que grandit la Révolution créatrice, c’est l’Europe à présent, et non pas une Amérique surannée et caduque sans le savoir qui, humainement, est le Nouveau-Monde. »

— Abel Bonnard, « Discours aux chefs miliciens » (30 janvier 1943), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 140


« Le Destin n’attend pas ; dans la vie des nations comme dans celle des individus, il n’y a que de rares moments de choix, dont il faut reconnaître l’insigne importance, si l’on veut profiter pleinement des chances qu’ils nous offrent. L’Occasion est une déesse qui ne s’assied pas. »

— Abel Bonnard, « Franchise ou “habilité” ? » (7 décembre 1940), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 120


« [...] depuis 1918, pour ne pas remonter plus haut, la politique française a constamment dépendu de la politique anglaise, sans que jamais celle-ci ait dépendu de la nôtre. »

— Abel Bonnard, « En écoutant la voix anglaise » (22 août 1940), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 75


« La croyance que la race a vécu dans le passé n’est que l’emblème de la volonté de la faire vivre dans l’avenir. L’homme n’est pas hors du sang. Le mot d’aryen est un drapeau : celui de liberté en a bien été un, mais n’a nullement servi à rendre les gens libres. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 45


« Par la croyance qu’on est une race, ayons la volonté de le devenir. C’est la riposte à un danger de destruction soudain senti : l’Américanisme et le Bolchevisme. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 45


« Il y a plusieurs humanités dans l’humanité. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 43


« L’esprit égalitaire n’est pas autre chose que l’amour de l’infériorité. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 43


« Quand les juifs disent qu’il n’y a pas de race, cela se conçoit, c’est le meilleur moyen d’introduire la leur. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 42


« La science moderne, contre le sens commun, tend plus à détruire ce que nous savons tous par expérience, qu’à y ajouter ce qu’elle a acquis elle-même par les investigations de l’étude. Nous savons tous qu’aucun groupe humain ne peut résister, dans les qualités qui le définissent, à un apport, à une quantité qui le définissent, à un apport, à une quantité trop considérables d’éléments étrangers : à cela, cette science d’arrière-pensées vient opposer qu’il n’y a pas de races, affirmation abstraite dont la conséquence concrète et voulue est de permettre à des hommes spécifiquement différents de venir détruire les caractères de notre groupe. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 36-37


« L’esprit juif est à la recherche d’un pays. Mais il faut convenir que la France a tout fait pour cela, vidée d’elle-même, emplie par lui. À l’esprit juif, la France était prédisposée par manque de conscience d’elle. Pleine d’une force qu’elle était plus disposée à perdre qu’à bien employer, la France devient le soldat d’une des causes où elle est oubliée. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 35


« La race blanche est sur le point de s’abîmer. Il ne s’agit pas de mépriser les autres — il ne faut détester que le mélange. Toute race a ses qualités, ses charmes même, mais sans aucun doute le mulâtre est plus bas que le nègre. Chaque race a sa place, mais le mélange répugne à toutes. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 34


« L’amour de l’égalité trahit la préférence pour l’inférieur. [...]

Le racisme est démocratique ; il distribue la supériorité à tous. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 34-36


« La force des juifs est qu’ils mettent les idées de l’intelligence au service de leurs instincts, tandis que les Français se jettent dans les idées pour oublier les leurs. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 33


« Qui osera nier qu’une nation, quelle qu’elle soit, sera bien vite dénaturée si elle admet en elle une tourbe d’étrangers trop nombreuse ? Qui osera nier qu’un grand nombre de juifs implantés dans un service quelconque y répandent un autre esprit, qui détruit celui qui y régnait avant eux ? À quoi servent les théories prétendues scientifiques ? Dans les décadences, elles servent à obscurcir des évidences. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 28-29


« Il ne s’agit pas de mépriser les races [...] mais de mépriser le mélange. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 27


« Les juifs : pour eux, la politique, c’est la discorde à domicile. Benda dit qu’il voudrait une affaire Dreyfus éternisée : c’est là un témoignage sans prix du fait que les juifs ont besoin de la guerre civile. Ce sont les juifs qui introduisirent dans le corps de France, dans la tour France, une âme étrangère, par le moyen de l’idéologie révolutionnaire, c’est-à-dire par la faute des Français. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 27


« Tout homme de race, turc, arabe, noir, chinois, indien, a une dignité. Il sait vivre ; il a son style de vie ; il fait place aux hasards de la vie avec tranquillité, parce qu’il porte en lui de quoi leur répondre.

L’homme sans race, par contre, est inquiet : pour faire quoi que ce soit, il faut qu’il raisonne. C’est-à-dire que pour trouver son chemin il doit commencer par divaguer, il se livre à des philosophes de n’importe où, qui ne devraient jamais commander la vie. L’homme de race se réfère à ses poètes : ces poètes sont la cime auguste de son génie. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 25-26


« C’est une extrême naïveté que de croire que, parce qu’un juif a perdu sa religion, il n’a pas gardé sa nature. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 24


« Personne n’oserait soutenir que le génie de la France resterait constant, si l’on introduisait un élément trop nombreux de population étrangère, et les seuls qui osent prétendre que ce changement ne se produirait pas sont ceux qui au fond le désirent, les ennemis intimes de la France des siècles. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 23-24


« [...] le juif qui ne veut pas devenir Français devient parisien. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 23


« Une goutte d’un sang étranger stimule le sang noble, un flot le noie. Le commencement de la rencontre des sangs crée l’art grec, la fin du mélange de l’Empire romain ne crée absolument rien du tout. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 18


« Il est tout naturel que les savants juifs disent qu’il n’y a pas de race, ils n’y ont que trop d’intérêt, et professent ainsi une doctrine que leurs usages démentent. »

— Abel Bonnard, « La Question juive » (1937), dans Berlin, Hitler et moi, éd. Kontre Kulture, 2022, p. 16


« Parmi toutes les causes de faiblesse qui affectent l’action des nations blanches, la plus profonde, de beaucoup, est de n’avoir pas de doctrine. [...] Sa faiblesse intime [l’homme blanc], essentielle, est dans son esprit : il manque d’une source où puiser l’âme de ses actes. C’est seulement lorsqu’il se sera refait une doctrine qu’il sera, à la fois, plus noble et plus fort. »

— Abel Bonnard, En Chine (1924), éd. Fayard, 1924, p. 278-340


« Ces Français non pas nouveaux, mais renouvelés, remis, pour penser ou agir, en possession de toute leur valeur virile, c’est une question de savoir s’ils seront assez nombreux pour sauver leur pays en le refaisant [...]. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 215


« Cette démagogie embourgeoisée ne pouvait durer que dans un pays dont une grande partie continuait à vivre hors d’elle ; à force d’étendre sa clientèle, les ressources lui font défaut pour l’entretenir ; la nation manque à ceux qui l’épuisent et la mort du malade interrompt la prospérité de la maladie. La République répugne aujourd’hui aux Français, sous un ciel noir [...]. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 207-208


« [...] il s’agit pour tous de maintenir un système de profits, en dépit de la réalité qui l’étreint, et de nier les difficultés, jusqu’au moment où les désastres arrivent. Ainsi le régime parlementaire ne se perfectionne que pour s’isoler de toutes les questions qu’il devrait résoudre, le politicien devient le parasite d’une société et d’une nation qu’il détruit ou laisse détruire ; il vit de nous sans vivre pour nous et la démocratie à son comble offre ce contraste singulier, que tout le monde semble s’inquiéter du sort de l’État, et que personne ne s’en occupe : il y a de la politique partout, et il n’y a des politiques nulle part. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 206


« L’ordre est le nom social de la beauté. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 190


« Un système politique n’est véritablement bon et excellent que lorsqu’en satisfaisant la raison, il déborde assez l’ordre rationnel pour permettre à ceux qu’il régit d’y manifester parfois leurs émotions les plus nobles, et de connaître en lui toute leur qualité d’hommes. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 188


« Ce n’est point par la raison que les peuples se rattachent à la sagesse, mais par un ensemble de traditions saintes, d’usages, de mœurs [...]. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 186


« Les modérés sont des libéraux qui n’ont plus foi en eux-mêmes [...]. Ce qu’on reproche aux libéraux, ce n’est pas d’avoir aimé la liberté, mais de n’avoir pas discerné les conditions de son existence. Ils ont mal conçu le possible, parce qu’ils ont mal connue le réel. Convaincus qu’on pouvait désarmer le pouvoir, sans affaiblir l’ordre, ils n’ont pas vu que la société où ils épanouissaient leurs doctrines ne restait assez solide pour les abriter que parce qu’elle avait été construite sur des principes opposées aux leurs. Protégés par les remparts qu’ils allaient abattre, ils ont déployé leur suffisance entre un passé qu’ils condamnaient sans le comprendre, et un avenir qu’ils amenaient sans le prévoir ; ils ont fait la roue dans un entracte du drame. Sous prétexte d’assurer la plénitude de la liberté, ils ont ruiné les vieux régimes qui étaient assez pénétrés de civilisation pour garder le respect de la personne humaine, et favorisé l’irruption des forces élémentaires qui ne font plus d’elle aucun cas. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 146-147


« [...] le romantisme nous a léguées, de croire que les révolutions sont favorables à la manifestation des plus fortes âmes : elles les étouffent au contraire [...]. Les révolutions sont les temps de l’humiliation de l’homme et les moments les plus matériels de l’histoire. Elles marquent moins la revanche des malheureux que celle des inférieurs. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 130


« S’il y a chez les Français de tous les partis un préjugé abstrait en faveur des opinions révolutionnaires, il est confirmé par la prévention qu’on leur a inspirée en faveur des hommes de la Révolution : tant qu’ils prendront ces personnages pour de grands hommes, ils seront irréparablement séparés de toute grandeur, et comme ceux qui se trompent dans leurs admirations sont condamnés à s’égarer dans tout le reste, ils ne sauront même pas ce qui est noble, honnête ou sensé. Une nation qui veut vivre ne peut tirer de la Révolution française aucun principe de pensée ni de conduite [...]. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 129


« Quand une société qui ne vit plus que par survivance se désagrège en hommes épars, qui ne sont sauvés de leur pauvreté intérieure par aucun rapport avec un fonds commun à tous, sans terroir, sans religion, sans disciplines, fonctionnaires ennuyés de leur emploi, artisans dépris de leur métier, ouvriers qui n’aiment plus leur besogne et qui ont, trop souvent, une besogne qu’ils ne peuvent pas aimer, comment ces individus désintégrés pourraient-ils essayer de revivre autrement que par des opinions révolutionnaires ? Comment le grain de poussière rentrerait-il dans le drame universel, sinon par la turbulence des vents ? »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 125-126


« Dans ce monde où rien ne reste authentique, l’étalage des beaux sentiments devient quelque chose de plus ignoble encore que l’obscénité des plus laids [...]. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 122


« Les partis finissent par être égaux dans l’abaissement [...]. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 121


« [...] le modéré a toujours trop de paroles, et le réactionnaire n’en a pas assez ; le premier, béat, disert, important, raisonne à perte d’haleine ; le second, irrité de la niaiserie de son contradicteur et s’en voulant à soi-même de ne pas savoir mieux défendre le monde de noblesse dont il sent la poussée en soi, rougit, gronde, s’indigne, et laisse finalement à son futile adversaire toutes les apparences de la victoire. Mais c’est pour avoir vu des hommes de cette sorte dans cet embarras que je leur ai voué une amitié qui ne se démentira point et que je me suis promis de parler pour eux, s’ils ne trouvaient pas leurs paroles. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 85-86


« Un réactionnaire [...] c’est un homme qui refuse de devenir un individu. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 84


« Ainsi des formes sociales aujourd’hui détruites nous encombrent encore des façons d’être qu’elles ont créées; ainsi quantité de Français nous paraissent tour à tour n’avoir pas l’âme assez forte pour agir dans le drame où ils sont jetés, et n’avoir pas l’esprit assez simple pour l’apercevoir. Cette impossibilité d’aller à l’important et au principal, cette curiosité volage pour toutes les idées qui n’est que l’incapacité d’en retenir fortement aucune, cette frivolité qui espère encore s’amuser des événements dont elle s’effraye, cette parodie de l’esprit de finesse qui donne une furieuse envie de retrouver l’esprit d’épaisseur, cette façon de faire la roue au bord de l’abîme, avant d’y tomber, cette rage de paraître jusqu’au moment où l’on disparaît, tous ces défauts, misérables parce qu’on y sent à la fois l’insuffisance de la personne et la suffisance de l’individu, ce sont, dans une nation que le destin somme de renaître, les dernières expressions d’une société qui meurt. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 82


« [...] derrière les modérés, il n’y a qu’une civilisation qui meurt. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 74


« [...] l’âme du pays survit où l’esprit du régime n’a pas pénétré, la France brille où la République n’est pas. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 71


« Pour garder quelques valeur de sincérité, il faudrait au moins que les élections eussent lieu le plus brusquement possible, et que chacun de ceux qui ont à voter fût transporté assez vite de sa vie ordinaire à son action politique pour n’avoir pas le temps de perdre sa sagesse en route ; les meilleures élections sont assurément les moins préparées. Mais il n’en va pas ainsi : ce n’est pas l’homme de la vie qui entre pour un jour dans la politique, c’est l’homme factice de la politique qui, tous les jours et dans chaque individu envahit, supplante et détruit l’homme du réel. L’agitation frénétique de la période électorale ne fait que brocher sur l’irritation permanente qu’entretiennent les partis et les journaux. Ainsi on dénature les hommes à qui l’on s’adresse ; avant de leur demander leur avis, on a déterminé leur réponse. La démocratie fabrique le peuple qu’elle consulte. Il n’y a pas de chemin du bon sens à l’urne ; il n’y a pas de voie ouverte à des vœux profonds, dans ce tumulte où toutes les passions jettent leur cri. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 67-68


« Les modérés français sont les restes d’une société [...]. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 65


« Le malheur de la République est d’être née dans la haine : elle date du moment où la France s’est divisée. Elle ne pourra jamais devenir sincèrement un régime d’amitié ; elle ne pourra jamais faire ce qui était si naturel à la monarchie, de prendre la France entière dans ses bras. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 46


« La France est le seul pays où la nation ait en permanence son gouvernement contre soi, le seul où une guerre sinistre et grotesque ait été déclarée à Dieu, le seul où l’ordre ne subsiste que par survivance, sans être jamais soutenu ni fortifié, le seul où l’enseignement officiel n’ait pas d’autre tâche que de détruire obstinément tout ce qu’il devrait conserver, et dérobe à la nation la connaissance de sa propre grandeur. La République est le seul régime où rien de sublime, ni seulement d’honnête, n’est donné en aliment à un peuple dont l’âme est à jeun ; c’est le seul régime qui, pressé de tous côtés par les choses, ne parle jamais un langage qui leur réponde, le seul où les problèmes les plus importants ne puissent pas être résolus, ni même posés, parce que l’intérêt du parti régnant entretient partout des fictions qui séparent la nation du réel. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 44


« Ainsi cette Révolution n’est pas une chose faite une fois pour toutes, qui assure des droits égaux à tous les Français ; c’est un drame qui se continue, l’effort d’un monde qui en veut remplacer un autre, et le misérable rallié, qui se croyait quitte, s’aperçoit qu’il ne se sera jamais suffisamment renié, tant qu’il ne se sera pas tout à fait détruit. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 40


Les révolutionnaires, grâce à la connivence des bourgeois radicaux « ont joui de la protection de l’État, dans la destruction de la nation, de la société et de l’État lui-même. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 32


« C’est ainsi qu’Aristote et saint Thomas se répondent, que Cicéron pourrait converser avec Lavoisier, que les plus nobles des Croisés et des Musulmans se renvoient les mêmes rayons de chevalerie, qu’un jésuite français et un sage chinois, produits par deux mondes presque sans rapports, se trouvent néanmoins face à face sur le même plan. Ces fraternités involontaires, au bout d’efforts séparés, cette rencontre suprême de ceux qui ne se sont pas cherchés, voilà, sans doute, ce que notre espèce peut offrir de plus beau ; si le mot d’humanité a un sens, c’est quand il tremble comme une lueur autour de cette réunion de quelques hommes. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 24-25


« Le premier réalisme, en politique, est de connaître les démons qui sont cachés dans les mots. [...] La France est le pays où l’on a peur des mots, comme dans d’autres on a peur des fantômes : en face de ceux qui servent d’épouvantails, il y a ceux qui servent d’appâts [...]. »

— Abel Bonnard, Les Modérés (1936), éd. Kontre Kulture, 2013 (ISBN 9782367250205), p. 22-218


« Une seule chose menace les plus hautes expressions de la nature humaine, c’est une longue habitude de la médiocrité. La médiocrité croit tout permettre, elle croit même tout être, et elle ne s’aperçoit pas que, dans son morne climat, les plus nobles façons d’exister s’étiolent peu à peu. Il est curieux et presque plaisant qu’en un temps où on ne lui parle que de liberté, l’individu soit près de perdre la plus importante, qui est celle de ne pas vivre comme tout le monde. Il est évident qu’aujourd’hui la foule voit sans faveur et, autant qu’il dépend d’elle, cherche à empêcher des genres de vie qui ne sont pas conformes au sien. C’est ainsi que les ordres religieux sont à peine soufferts, parce que les principes sur lesquels ils se constituent bravent les préférences et les goûts de la multitude. Cet empire de la médiocrité va bien plus loin qu’on ne croit. Qu’un homme exceptionnel se présente, aussitôt le médecin et l’aliéniste ont l’œil sur lui et sont prêts à lui trouver ces dispositions maladives que seuls les gens médiocres ne présenteront jamais. L’homme moderne a pris toutes ses précautions contre le sublime. Il en était autrement au moyen âge ; les hommes y attendaient perpétuellement quelqu’un qui les dépassât. Cela les exposait à bien des erreurs et à bien des risques, mais il y avait des portes ouvertes là où, maintenant, il y a des portes fermées. »

— Abel Bonnard, Saint François d’Assise (1929), éd. Flammarion, 1929, p. 


« La richesse illumine la médiocrité. »

— Abel Bonnard, L’Argent (1928), éd. Éditions du Trident, 2000, p. 134


« L’argent ne doit être que le plus puissant de nos esclaves. »

— Abel Bonnard, L’Argent (1928), éd. Éditions du Trident, 2000, p. 121


« Le sentiment qu’on trouve au fond de certaines amitiés, parmi les plus solides et les plus réelles, c’est l’avidité d’une âme qui, ne pouvant tout être à elle seule, veut s’augmenter de ce que sont les autres. Un homme médiocre ne saurait se concevoir une autre vie que celle qu’il a, et où il épuise tout ce qu’il est : il choisit donc ses amis parmi ses pareils. Dès qu’un homme arrive, au contraire, à une certaine richesse intérieure, il sent bien que ce qu’il a fait n’exprime pas toute sa nature et qu’il reste en lui, au-dessous des facultés qu’il discipline et qu’il organise, tout un fonds confus qui aurait pu fournir leur substance à des personnages qu’il n’aura pas portés jusqu’au jour. A ces fantômes de lui-même répondent les personnes de ses amis. C’est par eux qu’il se complète. Ils sont comme nos délégués et nos remplaçants à tous les genres d’activité que nous n’avons pu exercer et, quand nous nous trouvons dans leur compagnie, nous annexons leur expérience à la nôtre. Ainsi nous choisissons nos amis selon ce que nous sommes et selon ce que nous n’avons pas pu être, selon nos affinités et nos nostalgies. »

— Abel Bonnard, L’Amitié (1928), éd. Éditions du Trident, 2000, p. 31-32


« Maintenant nous pouvons comprendre la vraie fonction de nos amis : ils ne sont pas nos alliés dans la bataille des intérêts, mais ils le sont dans la bataille des caractères. Ils prennent la vie comme nous. De là vient que nous supportons aisément qu’ils aient d’autres idées que les nôtres. Outre que ces dissentiments intellectuels peuvent avoir une fin, notre ami se rangeant à notre opinion, ou nous à la sienne, ils ne touchent pas au fond des natures. Mais très libres de différer sur les grands sujets, nous avons absolument besoin d’être d’accord avec nos amis dans les petites choses. Car les natures se révèlent dans ces occasions imprévues, nous y pouvons tâter l’étoffe dont chaque homme est fait, et quand il s’agit de ceux que nous aimons, nous avons besoin de sentir que c’est de la soie. Qu’un de nos amis s’oppose à nous dans une question de philosophie ou d’art, cela nous procurera le plaisir de faire de belles armes ensemble. Mais qu’un homme soit dur avec un pauvre, grossier avec une femme, brutal avec un inférieur, quand même il nous aurait donné d’autre part toutes les approbations possibles, il n’est pas de notre race, nous n’avons rien de commun avec lui. Car si les amitiés se développent sur le plan de l’esprit, elles se forment ailleurs. »

— Abel Bonnard, L’Amitié (1928), éd. Éditions du Trident, 2000, p. 24-25


« Le monde moderne est le monde de l’argent : c’est la plus brève façon de dire qu’il n’a plus d’âme. »

— Abel Bonnard, L’Argent (1928), éd. Éditions du Trident, 2000, p. 121


« [...] l’homme qui vit dans les mots. [...] le funeste bavard qui ne sait plus rien respecter ; il parle, pérore, décrète, détruit, il défait les mœurs en faisant des lois : c’est le barbare artificiel qui est la suprême création du monde moderne. »

— Abel Bonnard, Éloge de l’ignorance (1926), éd. Pardès, 2019, p. 55


« Apprendre, c’est se séparer. [...]. On coupe toutes les communications tortueuses par où il recevait de la sagesse. On le condamne à verser un mépris idiot sur ceux dont il est sorti, et, en excitant sa vanité personnelle, on l’expose à des risques d’erreur et d’égarement qu’ils n’ont pas courus. Le paysan qui cite un proverbe ne prétend point l’avoir inventé ; il se borne à présenter, en le contresignant modestement au nom de sa propre expérience, le diplôme de sagesse où pend le sceau royal de sa race. Mais celui qui se croit instruit n’accepte plus d’être si modeste. Il lui faut des opinions qui ne soient qu’à lui, et conduit, pour prouver son indépendance, à prendre le contre-pied de tout ce que ses pères ont pensé, il ne lui reste bientôt plus d’autres ressource, au lieu d’être sage avec tous les siens, que d’être sot à lui seul. Un peuple qui, dans sa masse, n’était que bon sens, peut ainsi se morceler en une quantité de raisonneurs qui déraisonnent. »

— Abel Bonnard, Éloge de l’ignorance (1926), éd. Pardès, 2019, p. 51-52


« L’ignorance, au contraire, fait de grands rêves ; elle croit à la variété des êtres et à la richesse des choses. [...] Le charme des contes populaires vient précisément de là. [...] Le Bon Sens et l’Imagination, voilà le couple qui règne sur l’âme populaire [...]. »

— Abel Bonnard, Éloge de l’ignorance (1926), éd. Pardès, 2019, p. 45


« Nous en avons tous connu, de ces ignorants qu’on veut nous forcer à mépriser, hommes attachés à une terre ou à un outil, vieilles femmes consacrées aux soins du foyer, comme des prêtresses obscures. Souvent ils ne savaient ni lire ni écrire. Étaient-ils pour cela hésitants, perdus dans le vaste monde ? Au contraire, fermement établis à leur place, patriarches et magistrats dans leur famille, maîtres dans leur art, ils nous apparaissent parmi les personnages les plus imposants que nous ayons rencontrés. C’est qu’en vérité il est plus d’une manière de se rattacher à l’âme universelle. Ces ignorants de la science étaient des savants de la vie. »

— Abel Bonnard, Éloge de l’ignorance (1926), éd. Pardès, 2019, p. 41


« [...] le mot de Science est une des idoles du temps. Ce mot reste dans la tête de ceux à qui l’on n’a précisément rien appris. [...] Ils croient à la Science, sans rien savoir. »

— Abel Bonnard, Éloge de l’ignorance (1926), éd. Pardès, 2019, p. 40
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Textes

Bibliographie

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