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Citations

« L’Europe sera un jour inondée par eux. Je ne vivrai pas assez d’années pour être témoin de cette effroyable invasion. Mais vous qui êtes encore jeune, vous la verrez : vous verrez la Russie conquérir l’Inde, ou entrer en Europe avec quatre cent mille Cosaques et tribus des déserts, et deux cent mille soldats russes. [...]

La Russie doit ou crouler, ou s’agrandir, et je suppose plus vraisemblable la dernière hypothèse. »

— Napoléon Bonaparte cité par Emmanuel de Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène (1823), éd. Ernest Bourdin, 1842, t. II, p. 663-664


« 1° que le plus grand de tous les crimes est d’introduire l’étranger au sein de la patrie ; 2° que la souveraineté ne saurait être errante ; mais qu’elle est inséparable du territoire et demeure liée à la masse des citoyens ; 3° que la patrie ne saurait être voyageuse, mais qu’elle est immuable et toute sur le sol sacré qui nous a donné la naissance, et où reposent les ossements de nos pères. »

— Napoléon Bonaparte cité par Emmanuel de Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène (1823), éd. Ernest Bourdin, 1842, t. II, p. 27


« Malheur à qui appelle l’étranger dans son pays ! »

— Napoléon Bonaparte cité par Emmanuel de Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène (1823), éd. Ernest Bourdin, 1842, t. II, p. 19


« J’ai entrepris l’œuvre de corriger les Juifs ; mais je n’ai pas cherché à en attirer de nouveaux dans mes États. Loin de là, j’ai évité de faire rien de ce qui peut montrer de l’estime aux plus méprisables des hommes. »

— Napoléon Bonaparte, Lettre à Jérôme Napoléon, 6 mars 1808

« On ne veut voir que des partisans des Anglais dans nos colonies, pour avoir le prétexte de les opprimer. Eh ! bien, M. Truguet, si vous étiez venu en Égypte nous prêcher la liberté des noirs ou des Arabes, nous vous eussions pendu en haut d'un mât. On a livré tous les blancs à la férocité des noirs, et on ne veut pas même que les victimes soient mécontentes ! Eh ! bien, si j’avais été à la Martinique, j’aurais été pour les Anglais, parce qu’avant tout il faut sauver sa vie. Je suis pour les blancs, parce que je suis blanc ; je n’en ai pas d’autre raison, et celle-là est la bonne. Comment a-t-on pu accorder la liberté à des Africains, à des hommes qui n’avaient aucune civilisation, qui ne savaient seulement pas ce que c’était que colonie, ce que c’était que la France ? Il est tout simple que ceux qui ont voulu la liberté des noirs, veuillent l’esclavage des blancs ; mais encore, croyez-vous que si la majorité de la Convention avait su ce qu’elle faisait, et connu les colonies, elle eût donné la liberté aux noirs ? Non sans doute ; mais peu de personnes étaient en état d'en prévoir les résultats, et un sentiment d'humanité est toujours puissant sur l'imagination. Mais à présent, tenir encore à ces principes ! »

— Napoléon Bonaparte cité Antoine Claire Thibaudeau, Mémoires sur le Consulat (1799-1804), éd. Baudouin Frères, 1827, p. 120-121

Citations sur Napoléon Bonaparte

« Napoléon n’a eu en propre que son âme. C’est par elle qu’il gagna toutes ses batailles ; c’est par elle qu’il fut un meneur d’hommes inouï, un administrateur infini ; qu’il osa pétrir l’Europe dans des mains empruntées à Dieu et qu’il espéra ne jamais rendre. C’est par son âme enfin et son âme seule qu’il eut la gloire de se tromper comme aucun homme ne s’était trompé avant lui, et d’être abattu à la fin, n’étant que l’Annonciateur, non par l’hostilité furieuse de quelques rois humiliés, mais par la coalition de tous les siècles et par le jusant de la Révolution française qui se retirait de lui, l’ayant porté jusqu’aux cimes. »

Léon Bloy, « L’Âme de Napoléon » (1912), dans Essais et pamphlets, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2017 (ISBN 9782221193303), p. 1117