Discussion:Carl Schmitt
“Toute grande impulsion nouvelle, toute révolution et toute réforme, toute élite nouvelle est le fruit d’une ascèse et de la pauvreté volontaire ou imposée, celle-ci étant avant tout renoncement à la sécurité du statu quo.” Carl Schmitt, La notion de politique, 1933
« Pour l’instant, le partisan représente encore une parcelle du vrai sol ; il est l’un des derniers à monter la garde sur la terre ferme, cet élément de l’histoire universelle dont la destruction n’est pas encore achevée. » p. 278
il est l’un des derniers à monter la garde sur la terre ferme, cet élément de l’histoire universelle dont la destruction n’est pas encore parachevée
« Il est pensable qu'une action internationale soit menée contre des Etats et des peuples en tant que tels ; mais il est rare que ceux-ci soient assez totalement criminels pour qu'un peuple entier puisse être déclaré « hostis generis humani » et mis au ban de l'humanité. Lorsqu'on exerce des sanctions ou des mesures punitives de portée supra-étatique, la « dénationalisation » de la guerre [ au profit d'une conception universaliste ] entraîne habituellement une différenciation interne à l'Etat et au peuple, dont l'unité et la cohésion subissent un clivage discriminatoire imposé de l'extérieur, du fait que les mesures internationales, à ce que l'on prétend du moins, ne sont pas dirigées contre le peuple, mais seulement contre les personnes se trouvant exercer le pouvoir et leurs partisans, qui cessent par là-même de représenter leur Etat et leur peuple. Les gouvernants deviennent, en d'autres termes, des « criminels de guerre », des « pirates » ou - du nom de l'espèce moderne et mégalopolitaine du pirate - des « gangsters ». Et ce ne sont pas là des expressions convenues d'une propagande survoltée : c'est la conséquence logique, en droit, de la dénationalisation de la guerre. »
— Carl Schmitt, « Le concept discriminatoire de la guerre », 1938