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«
Le canon a tué la féodalité ; l’encre tuera la société moderne.
»
Napoléon Bonaparte

Quotes about Modernity

« Un des grands malheurs de la vie moderne, c’est le manque d’imprévu, l’absence d’aventures. »

"The tragedy of modern man is not that he knows less and less about the meaning of his own life, but that it bothers him less and less."

« L'élément tragique pour l'homme moderne, ce n'est pas qu'il ignore le sens de sa vie, mais que ça le dérange de moins en moins. »

« La vie moderne autorise les voyages, mais ne procure pas d’aventure. »

« Tout cela, dit-il, est notre faute. Les hommes ont libéré les forces terribles que la nature tenait enfermées avec précaution. Ils ont cru s’en rendre maîtres. Ils ont nommé cela le Progrès. C’est un progrès accéléré vers la mort. Ils emploient pendant quelque temps ces forces pour construire, puis un beau jour, parce que les hommes sont des hommes, c’est à dire des êtres chez qui le mal domine le bien, parce que le progrès moral de ces hommes est loin d’avoir été aussi rapide que le progrès de leur science, ils tournent celle-ci vers la destruction. »

  • René Barjavel, Ravage, éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 9782070362387), pp. 85-86

« Nos pères détruisirent joyeusement, parce qu'ils vivaient à une époque qui conservait quelques vestiges de la solidité du passé. C'était cela même qu'ils détruisaient qui donnait assez de force à la société pour qu'ils puissent détruire sans sentir l'édifice se disjoindre. Nous héritons de la destruction et de ses résultats. De nos jours, le monde appartient aux imbéciles, aux coeurs secs et aux agités. Le droit de vivre et de triompher s'acquiert aujourd'hui par les mêmes moyens que s'obtient un internement à l'asile : l'incapacité de penser, l'amoralité et l'hyperexcitation. »

« Ici, nous n'avons pas l'emploi des vieilles choses. [...] Surtout si elles sont belles. La beauté attire, et nous ne voulons pas qu'on soit attiré par les vieilles choses. Nous voulons qu'on aime les neuves. »

« Tout d’un coup, il m’est devenu indifférent de ne pas être moderne. »

  • Roland Barthes, « Délibération », in Tel Quel, note du 13 août 1977

« La crise consiste justement dans le fait que l'ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne on observe les phénomènes morbides les plus variés. »

  • Antonio Gramsci, Cahiers de prison, trad. Monique Aymard et Françoise Bouillot, éd. Gallimard, Cahier 3, §34, p. 283

« Quel contraste ! quel brusque passage ! La hiérarchie, la discipline, l’ordre que l’autorité se charge d’assurer, les dogmes qui règlent fermement la vie : voilà ce qu’aimaient les hommes du dix-septième siècle. Les contraintes, l’autorité, les dogmes, voilà ce que détestent les hommes du dixhuitième siècle, leurs successeurs immédiats. Les premiers sont chrétiens, et les autres antichrétiens ; les premiers croient au droit divin, et les autres au droit naturel ; les premiers vivent à l’aise dans une société qui se divise en classes inégales, les seconds ne rêvent qu’égalité. Certes, les fils chicanent volontiers les pères, s’imaginant qu’ils vont refaire un monde qui n’attendait qu’eux pour devenir meilleur : mais les remous qui agitent les générations successives ne suffisent pas à expliquer un changement si rapide et si décisif. La majorité des Français pensait comme Bossuet ; tout d’un coup, les Français pensent comme Voltaire : c’est une révolution.. »

  • Paul Hazard, La Crise de la conscience européenne, préface

« Bien sûr, je suppose que, sous réserve de la permission de Dieu, la race humaine tout entière (mais aussi chaque individu) est libre non pas de s'élever à nouveau mais d'aller à la perdition et d'accomplir la Chute jusqu'à son fond glacial (chacun en est capable).

Et à certaines époques, notamment la nôtre, cela semble non seulement un risque mais bien chose imminente. Je crois toujours qu'il y aura un "millenium", le règne prophétisé des saints pour mille ans, c'est-à-dire ceux qui finalement, malgré toutes leurs imperfections, n'ont jamais incliné le coeur et veulent sauver le monde de l'esprit du mal (en des termes modernes mais pas universels : le mécanisme, le matérialisme scientifique, le Socialisme en l'une ou l'autre de leurs factions aujourd'hui en guerre). »

« Je crois que le monde moderne est une entreprise de dénaturation de l’homme et de la création. Je crois à l’inégalité parmi les hommes, à la malfaisance de certaines formes de la liberté, à l’hypocrisie de la fraternité. Je crois à la force et à la générosité. Je crois à d’autres hiérarchies que celle de l’argent. Je crois le monde pourri par ses idéologies. Je crois que gouverner c’est préserver notre indépendance, puis nous laisser vivre à notre gré. »

« Les trois grands éléments de la civilisation moderne sont la poudre, l'imprimerie et la religion protestante. »

« Les idées nouvelles déplaisent aux personnes âgées ; elles aiment à se persuader que le monde n'a fait que perdre, au lieu d'acquérir, depuis qu'elles ont cessé d'être jeunes. »

"In fundamental ways, much of the world is becoming more modern and less Western."

  • Samuel Huntington, The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order (1996), Simon & Schuster, 1997 (ISBN 9780684844411), p. 78
« Fondamentalement, le monde est en train de devenir plus moderne et moins occidental. »

"The religious resurgence throughout the world is a reaction against secularism, moral relativism and self-indulgence, and a reaffirmation of the values of order, discipline, work, mutual help and human solidarity."

  • Samuel Huntington, The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order (1996), Simon & Schuster, 1997 (ISBN 9780684844411), p. 96
« La résurgence religieuse à travers le monde est une réaction à la laïcisation, au relativisme moral et à la tolérance individuelle, et une réaffirmation des valeurs d'ordre, de discipline, de travail, d'entraide et de solidarité humaine. »

« On dirait que les hommes, plus ils se connaissent, moins ils s’aiment, plus ils se touchent et plus ils se rétractent, plus ils prennent une conscience exclusive d’eux-mêmes et plus ils s’attachent à leurs caractères propres et à leurs différences fondamentales. »

  • Paul Claudel, notant dans les années 30, l’étonnante concomitance entre la montée des nationalismes européens et les progrès de la communication, de la radio, du téléphone, de la photographie, du rail

« Le canon a tué la féodalité ; l’encre tuera la société moderne. »

« L'amour en tant que joie parfaite et sérénité divine ne vaut rien pour vous, hommes modernes, fils de la réflexion. C'est pour vous un désastre. Dès que vous voulez être naturels, vous devenez grossiers... »

« [...] la dépréciation du passé est devenue l’un des symptômes les plus significatifs de la crise culturelle à laquelle ce livre est consacré. Je ferai souvent appel à l’expérience historique pour expliquer nos errements présents. Le refus du passé, attitude superficiellement progressiste et optimiste, se révèle, à l’analyse, la manifestation du désespoir d’une société incapable de faire face à l’avenir. »

« Nous allons vers un monde où il y aura de moins en moins de poneys sauvages. »

« Je flagellais sans pitié l’époque en moi, cette époque où la société vieillissait si hâtivement. »

« Le dôme de l'Institut avait une vraie grâce, dut-il convenir un peu malgré lui. Évidemment, donner une forme arrondie à un bâtiment ne pouvait se justifier en aucune manière ; sur le plan rationnel, c'était simplement de la place perdue. La modernité était peut-être une erreur, se dit Jed pour la première fois de sa vie. Question purement rhétorique, d'ailleurs : la modernité était terminée en Europe occidentale depuis pas mal de temps déjà. »

  • Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire (2010), éd. Flammarion, 2010 (ISBN 9782081246331), p. 348

« Eh bien, la grande erreur de notre temps, ça a été de pencher, je dis plus, de courber l’esprit des hommes vers la recherche du bien matériel.

Il importe, messieurs, de remédier au mal ; il faut redresser pour ainsi dire l’esprit de l’homme ; il faut, et c’est la grande mission […] relever l’esprit de l’homme, le tourner vers la conscience, vers le beau, le juste et le vrai, le désintéressé et le grand. C’est là, et seulement là, que vous trouverez la paix de l’homme avec lui-même et par conséquent la paix de l’homme avec la société. »

  • Victor Hugo, discours prononcé devant l'Assemblée Nationale en 1848

« Qu'est-ce qui définit un homme ? Quelle est la question que l'on pose en premier à un homme, lorsqu'on souhaite s'informer de son état? Dans certaines sociétés, on lui demande d'abord s'il est marié, s'il a des enfants ; dans nos sociétés, on s'interroge en premier lieu sur sa profession. C'est sa place dans le processus de production, et pas son statut de reproducteur, qui définit avant tout l'homme occidental. »

« Tous les progrès de la civilisation sont autant de régressions de l'individu. – Chaque progrès de la technique abêtit la partie correspondante du corps de l'homme. En raison de la facilité qu'il a d'obtenir sa nourriture sans avoir à se la procurer et de la commodité des armes, l'individu n'est plus en soi une puissance menaçante parmi les autres animaux, il n'a ni l'agilité, ni la force souple et appropriée, ni les mille astuces contenues dans les potentialités de son corps et qui faisaient de l'homme un des plus beaux animaux de proie. Car la société élimine tout danger: aujourd'hui, tous les hommes sont nés avec une chemise.

[...]

Ainsi le photographe a remplacé le graveur et remplacera le peintre – les phonographes et les orchestrions remplaceront les musiciens... Les yeux finiront par ne plus voir ce qu'ils verraient inutilement. Les oreilles par ne plus entendre ce qu'elles entendraient inutilement – le corps de l'homme se désagrégera... se dissoudra. »

« Je n’ai aucune foi dans le "progrès", ni dans la "modernité", ni dans la "bonté de l’homme". Au contraire, je suis un démolisseur de ces mythes. Je n'aime que les grands hommes, car ils sont la seule lueur dans les bois. »

« Quand "être absolument moderne" est devenu une loi spéciale proclamée par le tyran, ce que l’honnête esclave craint plus que tout, c’est que l’on puisse le soupçonner d’être passéiste. »

« La décadence générale est un moyen au service de l’empire de la servitude ; et c’est seulement en tant qu’elle est ce moyen qu’il lui est permis de se faire appeler progrès. »

  • Guy Debord, Panégyrique, in Œuvres, éd. Gallimard, coll. Quarto, 2006 (ISBN 9782070773749), p. 1684

« Le petit homme contemporain sait comment il se nomme et de qui il est directement issu. Là se borne sa certitude. Et encore… De la notion du temps, il ne reçoit qu’une perception horizontale, quelque chose de dérisoirement limité. Dans l’éruption continue à la surface de la terre, il se retrouve aggloméré à des milliards d’autres hommes… De la perception verticale, celle qui se hausse par l’échelle du passé, et qui lui rendrait sa noblesse, quelle que soit la modestie de son lignage, il n’a pas conscience. Souvent il la refuse. Débarrassé de ce bagage, il s’imagine courir plus vite ! Il galope en rond, le petit homme, comme une carne au bout d’une longe, avec son anonymat pour piquet. Il n’en sortira jamais. Alors ? […]

Il ne sait rien. En quoi cela le concerne-t-il ? Il se tient seul, au centre de sa vie passagère, entre son père et son fils, bornes extrêmes de son existence […] Alors vous mesurez combien immense et proche est le désert… Je trouve cela inadmissible, révoltant, incroyable, navrant. Je demeure persuadé que la chaîne resta longtemps solide et qu’elle commença à se perdre à l’aube du monde moderne, quand les hommes s’éloignèrent du vrai pour s’occuper de balivernes. »

  • Jean Raspail, La hache des steppes, ed. Robert Laffont, 1974

« Notre temps est si rongé de bonnes intentions, si désireux de faire le bien qu’il voit le mal partout. »

« Vous vivez lâchement, sans rêve, sans dessein,
Plus vieux, plus décrépis que la terre inféconde,
Châtrés dès le berceau par le siècle assassin
De toute passion vigoureuse et profonde.

Votre cervelle est vide autant que votre sein,
Et vous avez souillé ce misérable monde
D’un sang si corrompu, d’un souffle si malsain,
Que la mort germe seule en cette boue immonde.

Hommes, tueurs de Dieux, les temps ne sont pas loin
Où, sur un grand tas d’or vautrés dans quelque coin,
Ayant rongé le sol nourricier jusqu’aux roches,

Ne sachant faire rien ni des jours ni des nuits,
Noyés dans le néant des suprêmes ennuis,
Vous mourrez bêtement en emplissant vos poches. »

« Il ne fait aucun doute que la raison profonde de tout ce qui se passe actuellement réside dans le vide colossal laissé par le christianisme défunt dans l'humanité européenne (russe comprise) ; tout s'écroule dans ce vide... tout s'écroule dans le vide d'une âme privée de son contenu antique. »

  • Vassili Rozanov, L'apocalypse de notre temps, trad. Jacques Michaut, éd. L'Âge d'Homme, 1976, p. 35

« Le christianisme revient à l'état où il se trouvait avant que parût Constantin ; il doit à nouveau entreprendre la conquête du monde. »

« Pour les hommes d’aujourd’hui la gloire n’est plus depuis longtemps que la célébrité, et par suite quelque chose de très douteux, un acquit jeté et distribué ici et là par les journaux et la radio – presque le contraire de l’être. »

  • Martin Heidegger, Introduction à la métaphysique [Einführung in die Metaphysik], 1935, 1958 (trad.)

« La civilisation industrielle n’est possible que lorsqu’il n’y a pas de renoncement. La jouissance jusqu’aux limites extrêmes que lui imposent l’hygiène et les lois économiques. Sans quoi les rouages cessent de tourner. […] La passion et la neurasthénie, c’est l’instabilité. Et l’instabilité, c’est la fin de la civilisation. On ne peut avoir une civilisation durable sans une bonne quantité de vices aimables. […] La civilisation n'a pas le moindre besoin de noblesse ou d'héroïsme. Ces choses-là sont des symptômes d'incapacité politique. Dans une société convenablement organisée comme la nôtre, personne n'a l'occasion d'être noble ou héroïque. Il faut que les conditions deviennent foncièrement instables avant qu'une telle occasion puisse se présenter. Là où il y a des guerres, là où il y a des serments de fidélité multiples et divisés, là où il y a des tentations auxquelles on doit résister, des objets d'amour pour lesquels il faut combattre ou qu'il faut défendre, là, manifestement, la noblesse et l'héroïsme ont un sens. Mais il n'y a pas de guerres, de nos jours. On prend le plus grand soin de vous empêcher d'aimer exagérément qui que ce soit. Il n'y a rien qui ressemble à un serment de fidélité multiple ; vous êtes conditionné de telle sorte que vous ne pouvez vous empêcher de faire ce que vous avez à faire. Et ce que vous avez à faire est, dans l'ensemble, si agréable, on laisse leur libre jeu à un si grand nombre de vos impulsions naturelles, qu'il n'y a véritablement pas de tentations auxquelles il faille résister. Et si jamais, par quelque malchance, il se produisait d'une façon ou d'une autre quelque chose de désagréable, eh bien, il y a toujours le soma qui vous permet de prendre un congé, de vous évader de la réalité. Et il y a toujours le soma pour calmer votre colère, pour vous réconcilier avec vos ennemis, pour vous rendre patient et vous aider à supporter les ennuis. Autrefois, on ne pouvait accomplir ces choses-là qu'en faisant un gros effort et après des années d'entraînement moral pénible. A présent, on avale deux ou trois comprimés d'un demi-gramme, et voilà. Tout le monde peut être vertueux, à présent. On peut porter sur soi, en flacon, au moins la moitié de sa moralité. Le christianisme sans larmes, voilà ce qu'est le soma. »

  • Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes, trad. Jules Castier, éd. Pocket, 1977 (ISBN 9782266023108), chap. 17, p. 262

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