Gustave Flaubert
Citationes
« Dans le règne de l’égalité, et il approche, on écorchera vif tout ce qui ne sera pas couvert de verrues. »
- Gustave Flaubert, Lettre à Louise Colet, 20 juin 1853
« L'égalité, c'est l'esclavage. Voilà pourquoi j'aime l'art. C'est que là, au moins, tout est liberté dans ce monde des fictions. »
- Gustave Flaubert, Lettre à Louise Colet, 15-16 mai 1852
« Tout le rêve de la démocratie est d'élever le prolétaire au niveau de bêtise du bourgeois. »
- Gustave Flaubert, Lettre à George Sand, Croisset, 7 octobre 1871
« C'est parce que je crois à l'évolution perpétuelle de l'humanité et à ses formes incessantes, que je hais tous les cadres où on veut la fourrer de vive force, toutes les formalités dont on la définit, tous les plans que l'on rêve pour elle. La démocratie n'est pas plus son dernier mot que l'esclavage ne l'a été, que la féodalité ne l'a été, que la monarchie ne l'a été. »
« La Magie croit aux transformations immédiates par la vertu des formules, exactement comme le Socialisme. »
- Gustave Flaubert, Lettre à Du Camp, 1879
« Je n'ai de sympathie pour aucun parti politique ou pour mieux dire je les exècre tous, parce qu'ils me semblent également bornés, faux, puérils, s'attaquant à l'éphémère, sans vues d'ensemble et ne s'élevant jamais au-dessus de l’utile. J'ai en haine tout despotisme. Je suis un libéral enragé. C'est pourquoi le socialisme me semble une horreur pédantesque qui sera la mort de tout art et de toute moralité. J'ai assisté, en spectateur, à presque toutes les émeutes de mon temps. »
- Gustave Flaubert, Lettre à Mademoiselle Leroyer de Chantepie, 30 mars 1857
« Bourgeois et socialistes sont à fourrer dans le même sac. La France succombe sous son immense bêtise. Je crois cette maladie irrémédiable et j'en meurs de chagrin. »
- Gustave Flaubert, Correspondance
« Ô France ! Bien que ce soit notre pays, c'est un triste pays, avouons-le ! Je me sens submergé par le flot de bêtise qui la couvre, par l'inondation de crétinisme sous laquelle peu à peu elle disparaît. Et j'éprouve la terreur qu'avaient les contemporains de Noé, quand ils voyaient la mer monter toujours. [...] Je voudrais disparaître de ce monde pendant 500 ans, puis revenir pour voir "comment ça se passe". Ce sera peut-être drôle. »
- Gustave Flaubert, Correspondance, t. VII, p. 153
« La France s'enfonce doucement comme un vaisseau pourri. Et l'espoir du sauvetage, même aux plus solides, paraît chimérique. Il faut être ici, à Paris, pour avoir une idée de l'abaissement universel, de la sottise, du gâtisme où nous pataugeons. »
- Gustave Flaubert, Correspondance
« La notion d'esprit est tout à fait perdue en France. On devient idiot. Il y a ramollissement de la cervelle publique. »
- Gustave Flaubert, Correspondance
« Sans doute par l'effet de mon vieux sang normand, depuis la guerre d'Orient, je suis indigné contre l'Angleterre, indigné à en devenir Prussien ! Car enfin, que veut-elle ? Qui l'attaque ? Cette prétention de défendre l'Islamisme (qui est en soi une monstruosité) m'exaspère. Je demande, au nom de l'humanité, à ce qu'on broie la Pierre-Noire, pour en jeter les cendres au vent, à ce qu'on détruise La Mecque, et que l'on souille la tombe de Mahomet. Ce serait le moyen de démoraliser le Fanatisme. »
- Gustave Flaubert, Lettre à Madame Roger des Genettes, 12 ou 19 janvier 1878
« Il faut, si l’on veut vivre, renoncer à avoir une idée nette de quoi que ce soit. L’humanité est ainsi, il ne s’agit pas de la changer, mais de la connaître. »
- Gustave Flaubert, Pensées de Gustave Flaubert, éd. Louis Conard, 1915, p. 60
« Celui qui ne dit pas de mal des femmes ne les aime point, puisque la manière la plus profonde de sentir quelque chose est d’en souffrir. »
- Gustave Flaubert, Notes de voyages, II, in Œuvres complètes de Gustave Flaubert, éd. Louis Conard, 1910, t. V, p. 359