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Equality

« Je conçois dans l'Espèce humaine deux sortes d'inégalités ; l'une que j'appelle naturelle ou physique, parce qu'elle est établie par la nature, et qui consiste dans la différence des âges, de la santé, des forces du Corps, des qualités de l'Esprit ou de l'Âme ; l'autre qu'on peut appeler inégalité morale, ou politique, parce qu'elle dépend d'une sorte de convention, et qu'elle est établie ou du moins autorisée par le consentement des hommes. Celle-ci consiste dans les différents privilèges dont quelques uns jouissent, au préjudice des autres, comme d'être plus riches, plus honorés, plus puissants qu'eux, ou même de s'en faire obéir. »

Human nature

« Le cœur de l'homme est son paradis ou son enfer. »

Morality

« Celui qui n'a rien désire peu de choses ; celui qui ne commande à personne a peu d'ambition. Mais le superflu éveille la convoitise : plus on obtient, plus on désire. »

Liberty

« Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme. »

« Il n’y a point d’assujettissement si parfait que celui qui garde l’apparence de la liberté. »

« Afin que ce pacte social ne soit pas un vain formulaire, il renferme tacitement cet engagement, qui seul peut donner de la force aux autres, que quiconque refusera d'obéir à la volonté générale, y sera contraint par tout le corps ; ce qui ne signifie autre chose sinon qu'on le forcera à être libre. »

Communism

« L'homme est naturellement bon et c'est la société qui le déprave. »

« Je vis partout le développement de son grand principe que la nature a fait l'homme heureux et bon, mais que la société le déprave et le rend misérable. »

Multiculturalism

« Méfiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin de leur pays des devoirs qu'ils dédaignent accomplir chez eux. Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d'aimer ses voisins. »

Patriotism

« Je me souviens d’avoir été frappé dans mon enfance d’un spectacle assez simple, et dont pourtant l’impression m’est toujours restée, malgré le temps et la diversité des objets. Le régiment de Saint-Gervais avait fait l’exercice et, selon la coutume, on avait soupé par compagnies. La plupart de ceux qui les composaient se rassemblèrent, après le souper, dans la place de Saint-Gervais, et se mirent à danser tous ensemble, officiers et soldats, autour de la fontaine, sur le bassin de laquelle étaient montés les tambours, les fifres, et ceux qui portaient les flambeaux. Une danse de gens égayés par un long repas sembleraient n’offrir rien de fort intéressant à voir ; cependant l’accord de cinq ou six cents hommes en uniformes, se tenant tous par la main, et formant une longue bande qui serpentait en cadence et sans confusion, avec mille tours et retours, mille espèce d’évolutions figurées, le choix des airs qui les animaient, le bruit des tambours, l’éclat des flambeaux, un certain appareil militaire au sein du plaisir, tout cela formait une sensation très vive qu’on ne pouvait supporter de sang-froid. Il était tard, les femmes étaient couchées ; toutes se relevèrent. Bientôt les fenêtres furent plein de spectatrices qui donnaient un nouveau zèle aux acteurs : elles ne purent tenir longtemps à leurs fenêtres, elles descendirent ; les maitresses venaient voir leurs maris, les servantes apportaient du vin ; les enfants, même, éveillés par le bruit, accoururent demi-vêtus entre les pères et les mères. La danse fut suspendue ; ce ne furent qu’embrassements, ris, santés, caresses. Il résulta de tout cela un attendrissement général que je ne saurais peindre, mais que, dans l’allégresse universelle, on éprouve assez naturellement au milieu de tout ce qui nous est cher. Mon père, en m’embrassant, fut saisi d’un tressaillement que je crois sentir et partager encore. « Jean-Jacques, me disait-il, aime ton pays. Vois-tu ces bons Genevois ? Ils sont tous amis, ils sont tous frères, la joie et la concorde règnent au milieu d’eux. Tu es Genevois ; tu verras un jour d’autres peuples ; mais, quand tu voyagerais autant que ton père, tu ne trouveras jamais leurs pareils. »

« À la fin la nation s'obère, le peuple est foulé, le gouvernement perd toute sa vigueur, et ne fait plus que peu de chose avec beaucoup d'argent. »

Quotes about Jean-Jacques Rousseau

« Pour Rousseau, le citoyen idéal est un esclave qui agit librement. La citoyenneté se définit comme la condition d'un homme qui, "par contrat", renonce à tous ses droits personnels et à la liberté individuelle, sous prétexte qu'il est devenu une parcelle de la volonté générale. Cette définition recueille la faveur de tous les professionnels de la politique, car elle leur permet d'exercer un pouvoir abusif au nom de la démocratie. Pour eux, l'homme se réduit au citoyen, c'est à dire à l'esclave libre qui leur doit obéissance parce qu'il les a élus pour le commander. Tout ce qui en l'homme échappe à la sphère politique leur est odieux.

Si l'on prétend, selon la tradition rousseauiste et jacobine, qu'une Assemblée élue a tous les pouvoirs en tant qu'elle incarne la volonté générale, et en particulier le pouvoir de détruire et de reconstruire à sa guise la liste des droits de l'homme, alors la démocratie peut elle aussi devenir une menace pour les libertés fondamentales. Nous sommes là au cœur du contresens jacobin ou bolchévique ou prétendu "républicain" qui est, selon les termes de FERRERO, de "justifier par le principe démocratique un gouvernement absolu et sans contrôle". »

« L'avenir apprendra s'il n'eût pas mieux valu, pour le repos de la Terre, que ni Rousseau, ni moi, n'eussions jamais existé. »

  • Napoléon Bonaparte, conversation autour du tombeau de Rousseau avec Stanislas de Girardin, cf. Joseph-François Michaud (sous la direction de), Biographie universelle ancienne et moderne. Supplément, tome 65e, Louis Gabriel Michaud, Paris 1838, 574 p. ; p. 382

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