Différences entre les versions de « Karl Marx »
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+ | « En même temps que les dettes d’État naquit un système de crédit international qui masque souvent chez tel ou tel peuple l’une des sources de l’accumulation initiale. C’est ainsi que les turpitudes du brigandage vénitien constituèrent l’un des fondements cachés de la richesse en capital de la Hollande, à laquelle Venise, en plein déclin, prêtait de grosses sommes d’argent. Mêmes rapports entre la Hollande et l’Angleterre. Au début du XVIIIe siècle, les manufactures de Hollande sont déjà largement dépassées et la Hollande a cessé d’être une nation commerciale et industrielle dominante. Une de ses activités économiques les plus importantes entre 1701 et 1776 consiste ainsi à prêter d’énormes capitaux, en particulier à l’Angleterre, son puissant concurrent. Même chose aujourd’hui entre l’Angleterre et les États-Unis. » | ||
+ | {{Réf Livre | ||
+ | |auteur=Karl Marx | ||
+ | |titre=Le Capital | ||
+ | |année d'origine=1867-1894 | ||
+ | |traducteur=Jean-Pierre Lefebvre | ||
+ | |éditeur=Éditions sociales | ||
+ | |collection=Les essentielles | ||
+ | |année=2022 | ||
+ | |ISBN=9782353670826 | ||
+ | |page=729}} | ||
« '''Le pouvoir politique au sens propre est le pouvoir organisé d’une classe pour l’oppression d’une autre.''' » | « '''Le pouvoir politique au sens propre est le pouvoir organisé d’une classe pour l’oppression d’une autre.''' » |
Version du 23 avril 2024 à 19:14
Citations
« En même temps que les dettes d’État naquit un système de crédit international qui masque souvent chez tel ou tel peuple l’une des sources de l’accumulation initiale. C’est ainsi que les turpitudes du brigandage vénitien constituèrent l’un des fondements cachés de la richesse en capital de la Hollande, à laquelle Venise, en plein déclin, prêtait de grosses sommes d’argent. Mêmes rapports entre la Hollande et l’Angleterre. Au début du XVIIIe siècle, les manufactures de Hollande sont déjà largement dépassées et la Hollande a cessé d’être une nation commerciale et industrielle dominante. Une de ses activités économiques les plus importantes entre 1701 et 1776 consiste ainsi à prêter d’énormes capitaux, en particulier à l’Angleterre, son puissant concurrent. Même chose aujourd’hui entre l’Angleterre et les États-Unis. »
« Le pouvoir politique au sens propre est le pouvoir organisé d’une classe pour l’oppression d’une autre. »
« Que prouve l’histoire des idées sinon que la production intellectuelle se métamorphose avec la production matérielle ? Les idées dominantes d’une époque n’ont toujours été que les idées de la classe dominante. »
« La bourgeoisie a soumis la campagne à la domination de la ville. Elle a crée des villes énormes, elle a considérablement augmenté la population urbaine par rapport à celle des campagnes et arraché ainsi une part importante de la population à l’abêtissement de la vie rurale. Tout comme elle a assujetti la campagne à la ville, elle a rendu les pays barbares ou à demi barbares dépendants des pays civilisés, les peuples paysans dépendants des peuples bourgeois, l’Orient de l’Occident. »
« Grâce au perfectionnement rapide de tous les instruments de production, grâce aux communications rendues infiniment plus faciles, la bourgeoisie entraîne brutalement dans la civilisation toutes les nations, même les plus barbares. Le bon marché de ses marchandises est l’artillerie lourde avec laquelle elle abat toutes les murailles de Chine et contraint à capituler les barbares qui nourrissent la haine la plus opiniâtre de l’étranger. Elle oblige toutes les nations à faire leur, si elles ne veulent pas disparaître, le mode de production de la bourgeoisie ; elle les contraint à introduire chez elles ce qu’elle appelle la civilisation, c’est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle se crée un mode à son image. »
« Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie a donné une tournure cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand regret des réactionnaires, elle a sapé sous les pieds de l’industrie sa base nationale. Les antiques industrie nationales ont été anéanties et continuent à l’être chaque jour. Elles sont évincées par des industries nouvelles, dont l’introduction devient une question ou de mort pour toutes les nations civilisées, des industries qui ne transforment plus des matières premières du pays, mais des matières premières en provenance des zones les plus reculées et dont les produits sont consommés non seulement dans le pays même, mais dans toutes les parties du monde à la fois. Les anciens besoins que satisfaisaient les produits nationaux sont remplacés par des besoins nouveau qui exigent pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. L’ancien isolement de localités et de nations qui se suffisaient à elles-mêmes fait place à des relations universelles, à une interdépendance universelle des nations. Et ce qui est vrai de la production matérielle l’est tout autant de la production intellectuelle. Les produits de l’esprit des diverses nations deviennent bien commun. L’exclusivisme et l’étroitesse nationaux deviennent de plus en plus impossibles, et de la multiplicité des littératures nationales et locales naît une littérature mondiale. »
« La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités tenues jusqu’ici pour vénérables et considérées avec une piété mêlée de crainte. Elle a transformé le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, l’homme de science, en salariés à ses gages.
La bourgeoisie a arraché aux relations familiales leur voile sentimental attendrissant et les a ramenées à un pur rapport d’argent. [...]
La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner en permanence les instruments de production, donc les conditions de la production, donc l’ensemble des rapports sociaux. [...] Le bouleversement constant de la production, l’ébranlement incessant de toutes les conditions sociales, l’insécurité et l’agitation perpétuelle distinguent l’époque bourgeoise de toutes les époques antérieurs. [...] Toute hiérarchie sociale et tout ordre établi se volatilisent, tout ce qui est sacré est profané et les hommes sont enfin contraints de considérer d’un œil froid leur position dans la vie, leurs relations mutuelles. »
« La bourgeoisie a joué dans l’histoire un rôle hautement révolutionnaire.
Là où elle est arrivée au pouvoir, la bourgeoisie a détruit tous les rapports féodaux, patriarcaux, idylliques. Elle a impitoyablement déchiré la variété bariolée des liens féodaux qui unissaient l’homme à ses supérieurs naturels et n’a laissé subsister d’autre lien entre l’homme et l’homme que l’intérêt tout nu, le dur “paiement comptant”. Elle a noyé dans les eaux glacées du calcul égoïste les frissons sacrés de l’exaltation religieuse, de l’enthousiasme chevaleresque, de la mélancolie sentimentale des petits-bourgeois. »
« L’émancipation humaine n’est réalisée que lorsque l’homme a reconnu et organisé ses forces propres comme forces sociales et ne sépare donc plus de lui la force sociale sous la forme de la force politique. »
« Aucun des prétendus droits de l’homme ne dépasse donc l’homme égoïste, l’homme en tant que membre de la société bourgeoise, c’est-à-dire un individu séparé de la communauté, replié sur lui-même, uniquement préoccupé de son intérêt personnel et obéissant à son arbitraire privé. L’homme est loin d’y être considéré comme un être générique ; tout au contraire, la vie générique elle-même, la société, apparaît comme un cadre extérieur à l’individu, comme une limitation de son indépendance originelle. Le seul lien qui les unisse, c’est la nécessité naturelle, le besoin et l’intérêt privé, la conservation de leurs propriétés et de leur personne égoïste. »
« La liberté est donc le droit de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Les limites dans lesquelles chacun peut se mouvoir sans nuire à autrui sont marquées par la loi, de même que la limite de deux champs est déterminée par un piquet. Il s’agit de la liberté de l’homme considéré comme monade isolée, repliée sur elle-même. »
« On fait une distinction entre les “droits de l’homme” et les “droits du citoyen”. Quel est cet “homme” distinct du citoyen ? Personne d’autre que le membre de la société bourgeoise. Pourquoi le membre de la société bourgeoise est-il appelé “homme”, homme tout court, et pourquoi ses droits sont-ils appelés droits de l’homme ? Qu’est-ce qui explique ce fait ? Par le rapport de l’État politique à la société bourgeoise, par l’essence de l’émancipation politique.
Constatons avant tout le fait que les “droits de l’homme”, distincts des “droits du citoyen,” ne sont rien d’autre que les droits du membre de la société bourgeoise, c’est-à-dire de l’homme égoïste, de l’homme séparé de l’homme et de la communauté. »
« L’État dit chrétien est l’État, imparfait, et la religion chrétienne est pour lui le complément et la sanctification de son imperfection. La religion devient donc nécessairement un moyen ; et c’est l’État de l’hypocrisie. »
Citations sur Karl Marx
Marx « était juif, donc étranger à l’Europe, et il se mêla pourtant, des affaires des peuples européens. [...] Marx ne peut être compris qu’en se plaçant à un point de vue juif. Ce n’est pas par hasard que tous ses traits sont mosaïques, macchabéique, talmudiques, et qu’ils possédaient toutes les caractéristiques du ghetto. [...] La doctrine de Marx est internationale, c’est pourquoi elle pu dissocier l’Europe et égarer les Européens. Son enseignement s’adressait au prolétariat parce qu’il lui semblait qu’en celui-ci s’étaient amortis les contrastes nationaux entre les peuples, contrastes qui paraissaient autant d’inconcevabilités, au juif qui habitait en lui, et autant de survivances ridicules à son esprit éclairé. Il omit la partie non-prolétarienne de l’humanité européenne, il ne la comprit pas parce qu’en n’en faisait pas partie, et qu’il n’avait aucun accès aux valeurs, qu’elle avait créées au cours des siècles. Mais il se sentait des affinités avec le prolétariat, parce que celui-ci était une chose nouvelle dans le monde, et qu’il était étranger à ce monde, comme il y était lui-même étranger. »
Textes
Bibliographie