Différences entre les versions de « Gary Becker »
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− | « Voir Gary Becker, ''The Economics of Discrimination'' (1957). Dans ce texte précurseur, le futur conseiller de Ronald Reagan soutenait déjà que toute forme de discrimination envers une “minorité” — qu’elle soit ethnique, sexuelle, “genrée” ou autre — se révélerait de plus en plus contre-productive (et par conséquent de plus en plus coûteuse sur le plan économique) au fur et à mesure que le système capitaliste parviendrait à s’affranchir de ses limites historiques initiales, et à ''tourner enfin sur ses propres bases idéologiques et culturelles''. Thèse qui pouvait paraître, à l’époque, tout à fait iconoclaste, mais qui a été largement confirmée depuis, comme en témoigne, entre autres, ce rapport de septembre 2016 de l’agence publique France Stratégie qui évaluait à ''150 milliards'' d’euros et ''6,9 %'' du PIB (chiffres qui suffiraient à eux seuls à justifier la fondation de n’importe quelle association “''citoyenne''” ou “''antiraciste''”) le “coût économique de la discrimination” pour le système capitaliste français. Telle est sans doute une des raisons majeures de la curieuse fascination que cette figure emblématique du néolibéralisme — “prix Nobel” d’économie en 1992 et président de la Société du Mont-Pèlerin de 1990 à 1992 — n’a jamais cessé d’exercer sur l’œuvre de penseurs de gauche aussi différents, par exemple, que Pierre Bourdieu (notamment à travers sa théorie du “capital humain”) et Michel Foucault (notamment à travers son “approche économique du crime”). Influence d’ailleurs réciproque, du moins dans le cas de Foucault, puisque Gary Becker n’hésitera pas, lors de son célèbre débat avec François Ewald et Bernard Harcourt à l’université de Chicago en mai 2012, à reconnaître publiquement son accord complet avec “la plus grande partie” des thèses soutenues par l’auteur de ''Surveiller et punir'' dans ses cours au Collège de France. » | + | « Voir Gary Becker, ''The Economics of Discrimination'' (1957). Dans ce texte précurseur, le futur conseiller de Ronald Reagan soutenait déjà que toute forme de discrimination envers une “minorité” — qu’elle soit ethnique, sexuelle, “genrée” ou autre — se révélerait de plus en plus contre-productive (et par conséquent de plus en plus coûteuse sur le plan économique) au fur et à mesure que le système capitaliste parviendrait à s’affranchir de ses limites historiques initiales, et à ''tourner enfin sur ses propres bases idéologiques et culturelles''. Thèse qui pouvait paraître, à l’époque, tout à fait iconoclaste, mais qui a été largement confirmée depuis, comme en témoigne, entre autres, ce rapport de septembre 2016 de l’agence publique France Stratégie qui évaluait à ''150 milliards'' d’euros et ''6,9 %'' du PIB (chiffres qui suffiraient à eux seuls à justifier la fondation de n’importe quelle association “''citoyenne''” ou “''antiraciste''”) le “coût économique de la discrimination” pour le système capitaliste français. Telle est sans doute une des raisons majeures de la curieuse fascination que cette figure emblématique du néolibéralisme — “prix Nobel” d’économie en 1992 et président de la Société du Mont-Pèlerin de 1990 à 1992 — n’a jamais cessé d’exercer sur l’œuvre de penseurs de gauche aussi différents, par exemple, que Pierre Bourdieu (notamment à travers sa théorie du “capital humain”) et [[Michel Foucault]] (notamment à travers son “approche économique du crime”). Influence d’ailleurs réciproque, du moins dans le cas de [[Michel Foucault|Foucault]], puisque Gary Becker n’hésitera pas, lors de son célèbre débat avec François Ewald et Bernard Harcourt à l’université de Chicago en mai 2012, à reconnaître publiquement son accord complet avec “la plus grande partie” des thèses soutenues par l’auteur de ''Surveiller et punir'' dans ses cours au Collège de France. » |
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|auteur=[[Jean-Claude Michéa]] | |auteur=[[Jean-Claude Michéa]] |
Version du 17 août 2021 à 08:03
Citationes de Gary Becker
« Voir Gary Becker, The Economics of Discrimination (1957). Dans ce texte précurseur, le futur conseiller de Ronald Reagan soutenait déjà que toute forme de discrimination envers une “minorité” — qu’elle soit ethnique, sexuelle, “genrée” ou autre — se révélerait de plus en plus contre-productive (et par conséquent de plus en plus coûteuse sur le plan économique) au fur et à mesure que le système capitaliste parviendrait à s’affranchir de ses limites historiques initiales, et à tourner enfin sur ses propres bases idéologiques et culturelles. Thèse qui pouvait paraître, à l’époque, tout à fait iconoclaste, mais qui a été largement confirmée depuis, comme en témoigne, entre autres, ce rapport de septembre 2016 de l’agence publique France Stratégie qui évaluait à 150 milliards d’euros et 6,9 % du PIB (chiffres qui suffiraient à eux seuls à justifier la fondation de n’importe quelle association “citoyenne” ou “antiraciste”) le “coût économique de la discrimination” pour le système capitaliste français. Telle est sans doute une des raisons majeures de la curieuse fascination que cette figure emblématique du néolibéralisme — “prix Nobel” d’économie en 1992 et président de la Société du Mont-Pèlerin de 1990 à 1992 — n’a jamais cessé d’exercer sur l’œuvre de penseurs de gauche aussi différents, par exemple, que Pierre Bourdieu (notamment à travers sa théorie du “capital humain”) et Michel Foucault (notamment à travers son “approche économique du crime”). Influence d’ailleurs réciproque, du moins dans le cas de Foucault, puisque Gary Becker n’hésitera pas, lors de son célèbre débat avec François Ewald et Bernard Harcourt à l’université de Chicago en mai 2012, à reconnaître publiquement son accord complet avec “la plus grande partie” des thèses soutenues par l’auteur de Surveiller et punir dans ses cours au Collège de France. »