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« Peu à peu la nouvelle économie a créé une nouvelle indulgence extraordinaire pour tous les délits de ruse dans les pays de haut capitalisme.
 
« Peu à peu la nouvelle économie a créé une nouvelle indulgence extraordinaire pour tous les délits de ruse dans les pays de haut capitalisme.

Version du 4 septembre 2018 à 20:45

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Citationes

« [...] toutes les perturbations révolutionnaires du XIXe siècle se sont terminées par un renforcement de l'État. »

— Georges Sorel, Réflexions sur la violence (1908), éd. Kontre Kulture, 2014 (ISBN 9782367250441), p. 24


« Peu à peu la nouvelle économie a créé une nouvelle indulgence extraordinaire pour tous les délits de ruse dans les pays de haut capitalisme.

Dans les pays où subsiste encore aujourd’hui l’ancienne économie familiale, parcimonieuse et ennemie de la spéculation, l’appréciation relative des actes de brutalité et des actes de ruse n’a pas suivi la même évolution qu’en Amérique, qu’en Angleterre, qu’en France ; c’est ainsi que l’Allemagne a conservé beaucoup d’usages de l’ancien temps et qu’elle ne ressent point la même horreur que nous pour les punitions brutales ; celles-ci ne lui semblent point, comme à nous, propres aux classes les plus dangereuses. »

— Georges Sorel, Réflexions sur la violence (1908), éd. Kontre Kulture, 2014 (ISBN 9782367250441), p. 149-150


« Le christianisme théorique n’a jamais été une religion appropriée aux gens du monde ; les docteurs de la vie spirituelle ont toujours raisonné sur des personnes qui peuvent se soustraire aux conditions de la vie commune. »

— Georges Sorel, Réflexions sur la violence (1908), éd. Kontre Kulture, 2014 (ISBN 9782367250441), p. 162


« Les socialistes ont longtemps eu de grands préjugés contre la morale, en raison de ces institutions catholiques que de grands industriels établissaient chez eux ; il leur semblait que la morale n’était, dans notre société capitaliste, qu’un moyen d’assurer la docilité des travailleurs maintenus dans l’effroi que crée la superstition. La littérature dont raffole la bourgeoisie depuis longtemps décrit des mœurs si déraisonnables, ou même si scandaleuses, qu’il est difficile de croire que les classes riches puissent être sincères quand elles parlent de moraliser le peuple. »

— Georges Sorel, Réflexions sur la violence (1908), éd. Kontre Kulture, 2014 (ISBN 9782367250441), p. 172


« Le sublime est mort dans la bourgeoisie et celle-ci est donc condamnée à ne plus avoir de morale. »

— Georges Sorel, Réflexions sur la violence (1908), éd. Kontre Kulture, 2014 (ISBN 9782367250441), p. 179


« C’est à la violence que le socialisme doit les hautes valeurs morales par lesquelles il apporte le salut au monde moderne. »

— Georges Sorel, Réflexions sur la violence (1908), éd. Kontre Kulture, 2014 (ISBN 9782367250441), p. 196


« C’est précisément lorsqu’ils n’eurent plus de patrie que les Juifs arrivèrent à donner à leur religion une existence définitive ; pendant le temps de l’indépendance nationale, ils avaient été trop portés à un syncrétisme odieux aux prophètes ; ils devinrent fanatiquement adorateurs de Iahvé quand ils furent soumis aux païens. »

— Georges Sorel, Réflexions sur la violence (1908), éd. Kontre Kulture, 2014 (ISBN 9782367250441), Appendice I Unité et multiplicité, p. 196


« [...] les héroïques efforts des prolétaires russes méritent que l’histoire les récompense, en amenant le triomphe des institutions pour la défense desquelles tant de sacrifices sont consentis par les masses ouvrières et paysannes de Russie. L’histoire, suivant Renan, a récompensé les vertus quiritaires en donnant à Rome l’Empire méditerranéen ; en dépit des innombrables abus de la conquête, les légions accomplissaient ce qu’il nomme “l’œuvre de Dieu” ; si nous sommes reconnaissants aux soldats romains d’avoir remplacé des civilisations avortées, déviées ou impuissantes par une civilisation dont nous sommes encore les élèves pour le droit, la littérature et les monuments, combien l’avenir ne devra-t-il pas être reconnaissant aux soldats russes du socialisme ! De quel faible poids seront pour les historiens les critiques des rhéteurs que la démocratie charge de dénoncer les excès des bolcheviks ! De nouvelles Carthages ne doivent pas l’emporter sur ce qui est maintenant la Rome du prolétariat. »

— Georges Sorel, Réflexions sur la violence (1908), éd. Kontre Kulture, 2014 (ISBN 9782367250441), Appendice III Pour Lénine, p. 230


« Non seulement la violence prolétarienne peut assurer la révolution future, mais encore elle semble être le seul moyen dont disposent les nations européennes, abruties par l’humanitarisme, pour retrouver leur ancienne énergie. [...] La violence prolétarienne, exercée comme une manifestation pure et simple du sentiment de lutte de classe, apparaît ainsi comme une chose très belle et très héroïque ; elle est au service des intérêts primordiaux de la civilisation ; elle n’est peut-être pas la méthode la plus appropriée pour obtenir des avantages matériels immédiats, mais elle peut sauver le monde de la barbarie. »

— Georges Sorel, Réflexions sur la violence (1908), éd. Kontre Kulture, 2014 (ISBN 9782367250441), p. 69-74


« Pour nos démocrates, comme pour les beaux esprits cartésiens, le progrès ne consiste point dans l'accumulation de moyens techniques, ni même de connaissances scientifiques, mais dans l'ornement de l’esprit qui, débarrassé des préjugés, sûr de lui-même et confiant dans l'avenir, s'est fait une philosophie assurant le bonheur à tous les gens qui possèdent les moyens de vivre largement. »

— Georges Sorel, Les Illusions du progrès (1908), éd. Kontre Kulture, 2014 (ISBN 9782367250441), p. 258


« La démocratie ayant pour objet la disparition des sentiments de classe et le mélange de tous les citoyens dans une société qui renfermerait des forces capables de pousser chaque individu intelligent à un rang supérieur à celui qu'il occupait par sa naissance, elle aurait partie gagnée si les travailleurs les plus énergiques avaient pour idéal de ressembler aux bourgeois, étaient heureux de recevoir leurs leçons et demandaient aux gens en réputation de leur fournir des idées. »

— Georges Sorel, Les Illusions du progrès (1908), éd. Kontre Kulture, 2014 (ISBN 9782367250441), p. 292


« Lors donc que beaucoup de nos plus fins et de nos plus aristocrates écrivains montrent tant de zèle pour vanter les bienfaits de l'enseignement populaire, il ne faut pas admirer leur amour pour les humbles, mais la grande perspicacité avec laquelle ils comprennent l'art de se créer une clientèle. »

— Georges Sorel, Les Illusions du progrès (1908), éd. Kontre Kulture, 2014 (ISBN 9782367250441), p. 292


« Cette transformation est surtout instructive quand on la rapproche des transformations produites par le capitalisme moderne. L'expérience paraît montrer que les abus de pouvoir commis au profit d'une aristocratie héréditaire sont, en général, moins dangereux pour le sentiment juridique d'un peuple que ne sont les abus provoqués par un régime ploutocratique ; il est absolument certain que rien n'est aussi propre à ruiner le respect du droit que le spectacle de méfaits commis, avec la complicité des tribunaux, par des aventuriers devenus assez riches pour pouvoir acheter les hommes d’État. L'effronterie des financiers américains constitue un idéal pour tous nos spéculateurs de Bourse ; l'orientation actuelle des classes riches est un sujet d'effroi pour les personnes qui croient à l'importance des sentiments juridiques. »

— Georges Sorel, Les Illusions du progrès (1908), éd. Kontre Kulture, 2014 (ISBN 9782367250441), p. 374


« On considérera désormais toute union comme devant normalement se dissoudre le jour où les feux érotiques sont éteints ; on soupçonnera les unions durables de se maintenir seulement pour des raisons d’intérêt, en dépit de désaccords secrets ; on ne sera plus persuadé que la destinée de l’homme est d'ennoblir l’union sexuelle par le sacrifice des instincts à un devoir. »

— Georges Sorel, Les Illusions du progrès (1908), éd. Kontre Kulture, 2014 (ISBN 9782367250441), p. 376


« [...] l’Église a plus profité des efforts qui tendaient à la séparer du monde que des alliances conclues entre les papes et les princes. »

— Georges Sorel, La Décomposition du marxisme (1908), éd. Kontre Kulture, 2014 (ISBN 9782367250441), p. 461


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